Chapitre 70 : H O U S E

{Le média est assez horrible, je le change des que j'ai trouvé mieux haha}

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« Je vous fait visiter la maison ? » Interroge Abraham en se garant.

« La maison ? » Relève Andrea.

« Oui. Je n'ai pas eut l'occasion de t'en parler au téléphone puisque tu me répondais une fois sur mille, mais avec Kayssi, on vient de s'endetter sur douze ans, parce que son appart' était définitivement trop petit pour nous deux. »

« Vraiment ? Vous avez acheté une maison ? Donc c'est vraiment vraiment officiel, vous êtes ensemble ? Mais évidemment que je veux la visiter ! » Exigea en suite le petit châtain.

« Et bien, c'est un peu toi qui a précipité les choses en vendant la mèche à Assaël. Et je peux te dire qu'il nous a fait passer un sale quart d'heure, j'ai pas l'habitude de rester assis et de ne rien dire pendant qu'on me fait la morale, mais je peux te dire qu'il était tellement en fureur que je l'ai laissé parler et que je me suis tu tout du long. C'est Kayssi qui a du prendre notre défense. Je ne vais pas mentir, ce n'était pas très glorieux, et sur le moment je t'en ai pas mal voulu, mais au final, une fois qu'Assaël a été au courant, ça a libéré quelque chose en nous, une sorte de confiance que l'on n'avait pas avant, comme si l'avouer avait rendu le tout plus réel. Alors je crois que je vais juste éviter de te mettre la dérouillée du siècle devant ton petit-ami, et comme ça nous serons quittes. »

Délaissant leurs querelles de frangins, je lève les yeux sur une petite maison enclavée entre deux autres bâtisses. Elle semble n'avoir qu'un étage, peut-être des combles aménageables mais pas plus. Elle n'a pas de terrain, si ce n'est la petite bande d'herbe au devant, où se trouvent, appuyées à flanc de façade, deux petits rosier fraîchement plantés.

Abraham attrape la valise dans son coffre et marche jusqu'à la porte d'entrée, expliquant à son frère comment leur recherche d'appartement avait mené jusqu'à cette petite maison de banlieue.

Il nous fait en suite visiter la petite maison et cela est assez rapide étant donné sa taille tout à fait abordable, et Andrea demande :

« Kayssi n'est pas là ? »

« Hum... Non. Il est au travail, il quitte à 20h, même pour le réveillon, son patron est un connard, mais il aime son job, alors pour l'instant, il ne veut pas le quitter. »

« Oh... »

« Mais on n'aura pas le temps de l'attendre, vous deux, vous allez m'aider à tout préparer. J'ai déjà fait les courses, mais il faut encore préparer le repas et décorer la maison et le sapin, on a commandé un carton de décoration d'occasion, il a été livré ce matin et je l'ai mit dans le garage. Qui se dévoue pour quoi ? »

« Hum... Je sais pas, je ne suis pas terrible niveau cuisine... » Laisse filer Andrea.

« Donc tu me laisse tout le sale boulot. Hein ? Parce que j'imagine que tu vas prendre Éos avec toi et que moi je serais seul à fourrer la dinde. »

« En même temps, je ne compte aider mon frère à fourrer la dinde si tu vois ce que je veux dire. » Ricane Andrea en me prenant la main pour nous diriger vers le garage, ce à quoi son frère réponds avec une grimace dégoûtée :

« Non ! Je ne veux pas entendre mon petit-frère faire ce genre de sous-entendu ! »

« Parce que toi tu es le dernier à en faire peut-être ? »

« Oui mais moi je ne suis pas un petit marmot gazouillant qui regarde le monde de ses grands yeux ambrées. »

« Moi non plus ! » S'esclaffe mon châtain.

« Si, pour moi tu l'es. C'est la première image que j'ai eut de toi, et ça restera la principale. »

« Ce que tu peux être niais ! Aller viens Éos, ça pue les effluves d'amour fraternel ici, tellement qu'on pourrait se transformer en petites guimauves fondues d'ici quelques instants. »

« Idiot va. » Éructe Abraham en sortant une dinde toute fraîche du petit frigo placé au coin de la pièce.

Andrea galère quelque temps avant de trouver l'interrupteur du garage et d'allumer les deux néons. Au milieu de la pièce trône un gros carton estampillé de l'inscription ''Xmass deco'' au marqueur rouge.

« Bon bah on s'y met. »

Andrea relève ses manches en s'agenouillant devant le carton qu'il ouvre doucement. Et en une seconde à peine, il redevient un tout petit enfant, qui s'extasie en découvrant chaque petite décoration.

« Oh et regarde, une petite crèche, elle est si mignonne ! »

« Ouais, bof, j'ai jamais été fan des déco religieuses. Et je vois pas en quoi adorer un bébé joufflu entouré d'animaux et de trois fermiers ferait de nous des meilleurs humains. »

« C'est une questions de traditions. On n'est pas obligés d'y croire. De croire à tout ce que promeut le christianisme, je ne pense d'ailleurs pas qu'il y ait une religion qui soit foncièrement bonne où une autre foncièrement mauvaise, je pense que ce qui est bon est ce que l'on choisi d'en faire quand on a des croyances, tu vois ? Et au fait, ce ne sont pas des fermiers, ce sont les rois-mages. »

« Mouais... Je sais pas. Pour moi prétendre appartenir à une religion, c'est un peu comme tendre le bâton pour se faire battre, c'est comme parler politique à un repas de famille, avec l'oncle borné de droite et le parfait père de famille de gauche, tout le monde sait que ce ne sont pas des débats qui mèneront à quoi que ce soit d'autre que la violence... »

« Je pense que tout dépends des personnes avec qui tu entretiens le débat, et de la personne que tu es toi-même. Et puis croire en quelque chose ne veux pas dire le crier sur tout les toits et forcer tout le monde à penser la mème chose, tu comprends ? C'est ce que l'on pense trop souvent des religions à cause de l'engagement politique dont elles ont pu faire preuve avec les guerres de religion au services de différentes couronnes, une religion peut être pieuse et n'avoir aucun besoin de pouvoir. »

Je prends la petite crèche dans mes mains et l'observe sous toutes les coutures avant d'affirmer :

« Ok, on peut les mettre dans la déco. Mais on dirait quand même des fermiers... »

« Viens, on apporte le carton dans le salon, tu attrapes l'autre côté ? »

Je le décale d'un geste de la main et prends tout le carton. Mais je me retourne quand je l'entends se retenir de pouffer dans mon dos.

« Mais quel homme. » Se moque-t-il avec un petit rictus taquin.

« C'est ça, moques-toi. On sait tous les deux que tu aimes me voir transpirer et bander les muscles. »

« Oui, mais juste quand c'est parce que je t'excite, et que tu bandes un muscle en particulier. » Susure-t-il en passant à côté de moi, en profitant pour m'aguicher d'une démarche chaloupée, dandinant sournoisement ses hanches.

Je secoue la tête de droite à gauche, levant les yeux au ciel devant son comportement enfantin, et je le suis, montant la volée de trois ou quatre marches menant à la pièce à vivre.

Une fois dans celle-ci, je pose le carton sur la petite table basse en bambou.

« Ab' ! » Crie Andrea qui se tient au milieu de la pièce, les bras croisés.

« Ouais quoi ? »

Il apparaît dans l'ouverture qui donne sur la cuisine, sa chemise quelque peu tachée par endroits et les cheveux décoiffés.

« Il est où ton sapin ? »

« Oh shit ! I knew it... Je savais que j'oubliais un truc ! You can aller l'acheter ? Kayssi va me tuer si on n'a pas de sapin... Et sincèrement, je pensais pas que mettre de la farce dans le cul d'un poulet serait si compliqué... Pourquoi tout à l'air si simple quand je regarde Kayssi cuisiner ? Ma chemise est ruinée. » Se lamente-t-il en lançant son trouceau de clef à son frère.

Andrea le charrie un peu, lui disant qu'il ferait un très mauvais homme au foyer, avant que je ne le tire dehors, de peur qu'il finisse vraiment par vexer notre hôte et que l'on finisse par devoir dormir dehors.

« Tu conduis ? » Me demande-t-il en me tendant les clefs.

« Je sais pas, c'est la voiture de ton frère et... »

« Il s'en fout. Il est bien trop occupé à trifouiller le cul d'un poulet, il vient de le dire. »

Je m'installe sur le siège conducteur du vieux pick-up et je remarque immédiatement que je n'ai vraiment pas l'habitude des grosses voitures américaines. Je me sens si petit à l'intérieur.

Choisir le sapin nous a en tout prit une heure. Andrea en voulait absolument un qui soit magistral, et ne faisait que m'en montrer des si haut qu'il faudrait les couper pour les faire entrer chez son frère. Il a fini par se décider à voir plus petit, et nous sommes repartis après avoir chargé un petit Norman de taille moyenne dans la benne du pick-up et qu'Andrea ait payé avec l'argent qu'il avait trouvé dans le vide poche de la voiture -une vielle habitude qu'avait son frère, pour ne pas se trouver à cours en cas de pépin-. Puis nous reprenons la route vers chez son aîné, espérant ne pas se perdre en route, c'est vrai, on n'a même pas prit le temps de noter l'adresse, et on va devoir faire le chemin seulement de tête...

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