Chapitre 62 : P S Y C H O

{Désolé, chapitre pas du tout corrigé, même pas relu et sans image, promis je fais ça dès que j'ai le temps (soit quand je ne serais plus en plein cours de math). BREF,  bonne lecture}

Je ressers ma main autour de celle d'Andrea alors que nous marchons doucement sur le bord du canal, Pimousse trottinant loin devant nous, tantôt s'arrêtant pour renifler l'air, tantôt jappant joyeusement comme pour nous enjoindre à aller plus vite.

Je glisse ma main, gelée, dans ma poche, sans pour autant lâcher celle d'Andrea.

« Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as l'air pensif depuis ce matin. » Demande-t-il soudain en ralentissant encore le pas, pour se mettre en face de moi.

« Oui, je pense à pas mal de trucs. »

« Et... Tu veux en parler ? »

« C'est ça le problème, je voudrais bien mais je sais pas par quoi commencer... »

« Par n'importe quoi, comme ça te vient. »

« Je me disais que peut-être que tu n'aurais pas dû arrêter entièrement les sécantes chez le psy que tu avais avant de revenir. »

« Éos, je ne suis pas malade. Tu étais le seul à ne pas me voir comme ça... »

« Hé, est-ce que j'ai dis que tu étais malade ? Je ne l'ai pas pensé un seul instant. »

« Alors pourquoi tu veux que je recommence à voir cette clique de médecins... »

« Tu m'as mal comprit chaton. Je ne veux pas forcément que tu ailles voir une psychologue, je veux que tu parle de ce qui ne va pas avec quelqu'un. Parce que..."

"Mais tout va bien." Argue-t-il immédiatement.

"Parce que je me suis rendu compte à quel point c'était important d'exprimer ce que l'on ressent, parce que quelque part, quand on se refuse de dire ce que l'on sent au fond de nous, on se refuse ni plus ni moins le droit de ressentir, et j'ai fait ça pendant trop de temps, c'est toi qui m'a sorti de là et je veux pas que les rôles se retrouvent inversés, tu comprends ? »

« Mais je me laisse le droit de ressentir... »

« Plus comme avant. »

« Mais... »

« Écoute Andrea, je ne te fais pas la morale, je serais vraiment mal placé pour le faire, je veux juste que tu ne mettes pas de côté les problèmes que tu as fuit en revenant en France, chaque problème doit être réglé, sinon ils s'empirent dans ton dos et sans que tu ne t'en rendes compte, ils t'engloutissent. Je sais de quoi je parle et toi aussi tu le sais, par ce que tu as aussi failli te laisser chavirer une fois. » Soufflais-je en passant un doigt doux sur les cicatrices de ses poignets. « Je ne veux pas que ça se reproduise. Ce sentiment d'impuissance quand tu t'es écroulé dans mes bras, puis plus tard encore quand ta mère m'a fait comprendre que tout était de ma faute... Enfin bref, ce que je veux dire, c'est que tu devrais parler de tout ce qui se passe dans ta petite tête, et que si je ne suis pas la bonne personne pour cela, je te comprendrais et ne t'en voudrais pas, il est parfois plus facile de se confier sur ce que l'on garde enfouit au fond de soi à des inconnus. C'est ce qui s'est passé pour moi, avec Nuccya. Ce n'est pas parce que je n'ai pas assez confiance en toi ou quoi que ce soit, juste que c'était trop dur de paraître misérable sous tes yeux. Et je sais que tu ne m'aurais pas jugé, mais c'était quelque chose d'intrinsèque que je ne pouvais combattre... »

« Et tu penses que moi aussi, ça m'aiderait de parler à Nuccya ? » demande-t-il légèrement sarcastique.

« Pas forcément Nuccya, pas forcément un total inconnu non plus, ce pourrait être ton frère, ou tes amis américains. Ou n'importe qui, c'est toi qui doit ressentir ce genre de choses, au fond de toi, tu sais que c'est le bon moment et que tu dois parler."

"Et si justement je ne sens pas que je dois parler, si j'en ai vraiment pas envie ?"

"Tu en as envie, on aimerait tous pouvoir expliquer clairement ce qui ne va pas a qelqu'un, seulement on a deja du mal à se l'expliquer à nous meme, c'est la que ça coince... Mais je te jure qu'on en a tous envie -non, besoin d'être entendus. C'est comme ça, c'est tout ce qu'il y a de plus humain. On aimerait tous réussir plus souvent à se mettre à nu et pouvoir compter sur quelqu'un pour nous réconforter, nous montrer la bonne direction. Quelqu'un qui ne serait pas impliqué et dont les conseils ne concernent que nous. "

« Ok. Je ne te promet rien, mais je vais y réfléchir. Ça te va ? »

« C'est tout ce que je te demande. De ne pas écarter définitivement les problèmes en espèrent qu'ils disparaissent d'eux même. »

Pimousse jappe de l'autre côté du pont et revient vers nous comme pour nous montrer qu'il en a un peu marre d'attendre et Andrea le prend dans ses bras pour déposer un petit baiser sur son pelage soyeux. Je sais qu'il fait ça pour détourner son attention de la conversation que nous venions d'avoir -un peu comme un enfant avec son ours en peluche- et la clore définitivement. Je voyais bien que ça ne lui était pas agréable de remuer tout cela. Ça ne l'était pas pour moi non plus, mais c'était un passage nécessaire. Et je suis content que cela ce soit passé sans cris et surtout sans larmes.

"On rentre ?" Propose Andrea qui n'avait toujours pas lâché son petit chien.

Pour toute réponse, je lui tendis la main, qu'il saisit en reposant Pimousse au sol -qui se mit immédiatement à courir vers le chemin de la maison, comme s'il avait comprit- et nous nous mettons en route.

Je sens le pouce d'Andrea tracer de petits cercles sur le dos de ma main, et c'est incroyable comme ce simple petit geste est capable de me détendre. Je me rappelle comme tous ces petits attouchements, ces petites attentions toutes simples du quotidien ont pu me manquer en un an passé loin de lui.

Quand je vois au bout de la rue se dessiner la maison de ses grands-parents, je songe qu'il serait temps que je lui parle de mon envie d'aller habiter ailleurs. Ses aïeux sont adorables et j'aime être proche de lui, mais je me sens toujours comme un parasite et je sais que cette sensation ne disparaîtra jamais vraiment. Après tout, je profite du confort, du chauffage, et même de la nouriture -parce que si Andrea avait dit que je ne serais pas obligé de prendre les repas avec eux si cela me gênait, sa Mamie elle ne l'a pas entendu de cette oreille- et je ne donne rien en échange, si ce n'est la fois où je les ai aidé à déplacer un meuble... mais je n'ai pas le courrage d'aborder le sujet ce soir. Ça peut bien attendre encore quelque temps, le temps que je sois sûr d'être reçut pour le travail pour lequel j'ai passé un entretient ce matin.

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