Chapitre 57 : T R U S T M E I N
Andrea a appelé Alix ce matin, ils ont passé près d'une demi-heure au téléphone à parler de tout et de rien, après qu'Alix ait hurlé de joie quand mon châtain lui a dit qu'il viendrait à sa soirée. J'en ai profité pour envoyer un message à Nuccya pour savoir si je pouvais passer la soirée chez elle. Elle a été un peu surprise par ma demande, mais a fini par m'envoyer que ce n'est pas un problème.
Nous n'en n'avons pas reparlé, avec Andrea. Nous savions tous deux que c'était un sujet à éviter, parce qu'Andrea était peu à l'aise avec l'idée que je passe la soirée avec la jolie brune tout comme moi j'avais du mal à le laisser aller à cette soirée tout seul, qui sait ce qui pourrait s'y passer...
Je lève les yeux de mon ordinateur quand j'entends Andrea éternuer et je lâche un petit rire. La tempête de cette nuit n'est toujours pas passé, ce qui rend impossible toute sortie à l'extérieur.
« Je déteste passer une journée enfermé comme ça, j'ai l'impression de devenir neurasthénique. »
Il se lève de son lit, s'approche de moi et pose ses bras sur le dossier de la chaise de bureau à roulettes que j'occupe, son menton sur mon épaule pour regarder l'écran de l'ordinateur.
« Tu fais quoi ? »
« Je viens de postuler pour un job. »
« Vraiment ? Quel genre de job ? »
« Agent secret. »
L'incompréhension se peint sur son visage avant qu'il ne retrousse ses lèvres en une petite moue en me poussant gentiment.
« Mais t'es con, alors c'est pour quoi ? »
« Juste un p'tit truc tout simple. Des petites livraisons, rien de compliqué. »
« Attends, tu parles de drogue ? »
Ce coup-ci j'éclate franchement de rire.
« Andrea, tu crois réellement que je fais une cure de désintox pour me mettre à dealer. »
« Je sais pas, des fois tu as un peu des idées cheloues... »
« Jamais. Je ne vois pas de quoi tu parles. »
«J'en sais rien, la fois où tu as essayé de monter dans un arbre alors que tu étais bourré et que tu es tombé dans une fontaine. »
J'avais presque oublié cette histoire, c'était il y a presque trois ans.
« Ça n'a rien à voir, et puis comment tu es au courant de ça toi, tu n'étais pas encore arrivé en France ! »
« Alix me l'a dit ce matin au téléphone. » Hausse-t-il les épaules en souriant.
Je comprends mieux d'où provenaient leurs éclats de rire, ils se moquaient de moi, sans même que je le sache...
Alix tu es un bel enfoiré...
« Tu es méchant avec moi Andrea. »
« Ah oui ? »
Son sourire devient un peu plus facétieux et il retourne ma chaise pour venir s'installer sur mes genoux. Il s'approche un peu plus de moi et ferme le clapet de l'ordinateur. Il sourit de plus belle puis vient déposer un baiser dans mon cou.
« Je suis toujours méchant avec toi quand je fais ça ? »
« Hum... J'en sais rien...Peut-être que tu devrais un peu plus... »
« Plus comme cela ? »
Il mord doucement ma peau juste sous mon oreille et je passe mes mains sur sa taille. Je frissonne. Et je sais qu'Andrea en est parfaitement conscient, encore plus quand il vient faire courir sa langue sur ma jugulaire.
Ma main se sert sur le tissu doux de sa chemise et je l'approche plus de moi, mon avant-bras sur son dos délicieusement cambré.
« Tu ne veux plus sortir ? La pluie s'est arrêtée, tu ne l'as même pas vu, regarde. »
Je lui tourne la tête en l'attrapant par son menton, en profitant pour embrasser la ligne de la mâchoire.
« Non, plus maintenant. J'ai trouvé une distraction. »
Il se défait de ma poigne et ses lèvres reviennent immédiatement se poser contre ma peau.
« Je vois, tu es totalement addicte, n'est-ce pas. »
« Hum, hum, totalement, carrément. Maintenant... » Il pose un doigt sur mes lèvres. « ...Tais-toi, et laisses-moi faire. »
Il enlève son haut et le laisse tomber au sol. Il se recolle ensuite à moi, comme s'il cherchait à mouler son corps dans le mien, et rien ne m'a jamais semblé plus agréable. Il ne se décale que pour pouvoir m'enlever mon pull et déposer quelques suçons violacés sur mon torse. Je laisse échapper un petit gémissement et attrape quelques-unes de ses mèches soyeuses. Je me sens comme sur un nuage, virevoltant comme un petit papillon, libre et amoureux. Je suis comme dans un cocon, un cocon de douceur et d'affection. Et ouais, peut-être que la chenille se transforme en papillon.
Alors je passe mes mains sous ses cuisses et le soulève. Je fais quelques pas maladroits vers le lit, sans vraiment voir où je vais, le visage toujours enfouis contre Andrea. Quelques lattes de plancher grincent et je butte contre le bois de lit. Je laisse alors Andrea tomber sur le futon, il s'enfonce dans les draps à fleurs. Le regard toujours planté dans le mien, il passe une main sur le bouton de son pantalon et le détache. J'attrape le bas de ses jambes pour l'aider à retirer ce jeans slim qui moule parfaitement ses fesses, ses cuisses et ses mollets. Je tire sur son pantalon si serré qu'il semble lui faire une seconde peau. Une fois que j'ai réussi à le lui enlever, je le lance à l'autre bout de la pièce trop heureux d'enfin m'en débarrasser.
« Andrea ? »
« Oui ? »
Je prends une grande inspiration, c'est le dernier moment que j'ai où je peux encore reculer, quand ces mots seront sortis de ma bouche, je n'aurais plus de retour en arrière possible... Alors je tâche de bien tourner sept fois ma langue dans ma bouche, même si je préférerais amplement le faire dans celle d'Andrea, et j'avoue, un peu gêné :
« Je voudrais qu'on réessaye. Tu sais, toi au-dessus. »
« Vraiment ? »
« Ouais. » Je souffle tout de même un peu angoissé.
Il glisse le dos de sa main sur la joue et me sourit. Je sais que pour lui, le fait que ce soit moi qui demande à retenter la chose, ça a une très grande importante. D'ailleurs je ne suis même pas sûr qu'il aurait redemandé de lui-même.
Andrea me sourit et fait glisser mon pantalon au bas de mes jambes. Il ancre enfin son regard dans le mien, et, sans me lâcher des yeux, il passe son majeur sur ses lèvres, attirant sa babine inférieure vers le bas. Puis, il fait entrer tout son doigt entre ses lèvres entrouvertes, en un geste à la fois obscène et délicieux. Il sert ses lèvres en un rond parfait autour de son doigt puis le laisse quitter sa cavité buccale en un petit 'pop' sonore.
« Viens. » Chuchote-t-il, la voix douce, pour m'inciter à me rapprocher.
Je m'exécute jusqu'à faire nos bassins s'entrechoquer quand il se place au-dessus de moi. Je n'ai pas l'habitude de le voir me surplomber, mais je dois bien avouer que cette image est plus que plaisante.
« Tu es certain que tu en as envie hein ? Tu ne fais pas ça juste pour me faire plaisir ? »
« Oui, je te le promets, je te veux, vraiment. »
Il hoche la tête et dépose un petit baiser sur mes lèvres tout en étendant son bras pour saisir le lubrifiant sous son oreiller.
Il détourne un instant son regard de moi pour ouvrir le petit tube, et je ressens un vide, comme si le contact avait été rompu. Alors je ne peux m'empêcher de poser une main sur sa cuisse pour me prouver qu'il est toujours proche de moi, pour me rassurer.
Il sourit sans avoir croisé mon regard et lance le lubrifiant un peu plus loin. Il me pousse doucement à écarter les jambes et glisse sa main souillée de lubrifiant entre celles-ci. Au dernier moment, il s'arrête, plonge son regard dans le mien et souffle :
« Tu as confiance ? »
Je hoche la tête, incapable de prononcer le moindre mot, puis je me perds un instant dans l'océan de ses yeux ambrés bordés d'un amour qui fait chavirer mon cœur, mais regagne la terre ferme au moment même où il pousse la première phalange de son majeur en moi. Par réflexe, je me crispe un peu, et immédiatement il vient caresser l'intérieur de ma cuisse comme pour me réconforter.
« Détends-toi, Cœur. »
« Je vais avoir mal ? »
Je le vois mordre sa lèvre inférieure, et je sais qu'il est en train de se demander s'il doit être totalement honnête ou s'il doit un peu édulcorer pour me rassurer.
« Si tu appréhendes la douleur, tu vas te crisper et c'est ce qui te fera mal. Alors juste, n'y penses pas, ok ? »
Finalement il a opté pour une réponse honnête et réconfortante à la fois. Tout à fait son genre.
Je hoche de nouveau la tête et essaie, comme il me l'a dit, de penser à autre chose, mais c'est le meilleur moyen de ne plus penser qu'à cela, et ma tendance à ruminer les même pensées ne m'aide pas non plus.
Alors, sentant que je ne me décrispe pas, Andrea me propose :
« Tu veux que je te raconte un truc ? » Et sans attendre ma réponse, il continue : « Il y a presque deux ans, je me sentais mal mais je ne savais pas comment en parler, à qui que ce soit. Alors j'ai fui. Je me suis trouvé des excuses et je suis venu en France. J'ai rencontré un garçon adorable, magique, comme un soleil levant, et je suis tombé amoureux. J'crois même que c'était un genre de coup de foudre. Alors j'ai voulu prendre ça pour un nouveau départ, et même si j'avais parfois du mal à savoir s'il ressentait la même chose, s'il ressentait quoi que ce soit d'ailleurs -parce que oui, c'était un garçon compliqué et par plusieurs fois j'ai manqué d'abandonner- et il a fini par m'avouer que finalement, je ne le laissais pas si indifférent que ce que je pensais. Ça m'a rendu si heureux, tu n'imagines même pas. J'étais sur un petit nuage... »
Et les barrières tombent. Sans même que je le remarque, j'avais fini par me concentrer sur son petit discours, délaissant mon appréhension et mes doutes. Lui n'en avait pas eut quand il m'avait dit m'aimer. Tout en continuant de me parler, il fait glisser son doigt un peu plus profondément, puis au bout de quelques minutes, il en ajoute un second, et je me rends compte que ce n'est pas si terrible que cela, pas quand il est aussi doux et prévenant. Je commence même, tout doucement à ressentir quelques petits frissons de plaisir qui viennent recouvrir la peau nue de mes bras.
Mon châtain me sourit et souffle :
« Ça va ? »
« Ouais, continue. » Lui demandé-je en rejetant la tête en arrière.
« Tout ce que tu voudras. »
Il reprend un peu de lubrifiant et ajoute un troisième doigt. Au passage de celui-ci mes muscles me tiraillent un peu, mais il fini pas rejoindre les deux autres sans me faire réellement mal.
De son autre main, Andrea commence quelques mouvements lancinants sur mon sexe en érection et je laisse échapper un râle de plaisir, closant à demi les paupières.
Il joint la cadence de ses mouvements en mon fondement à celle de son autre main, et j'ai de plus en plus de mal à retenir mes gémissements.
Dieu, que ce plaisir est grisant !
Je l'entends à peine déchirer l'emballage d'aluminium d'un préservatif, pas plus que je ne le vois dérouler le condom sur sa propre érection et suis presque surprit quand il me demande :
« Tu es prêt ? »
Et c'est sans montrer le moindre signe d'hésitation que je lui réponds :
« Oui. Viens, je n'attends que toi. »
Il ne se le faire dire deux fois, il entreprend de se glisser en moi. La douleur me prend sans que je ne m'y attende, mais si j'ai un mouvement de recul, il est bien vite avorté par la main que pose Andrea sur ma hanche, tout en stoppant sa progression, il dit :
« Respire, ça va très vite passer, je te le promets. »
Il reprend ses mouvements sur mon membre gorgé de sang et je sens rapidement la douleur refluer. Je serre une main sur les draps avant de me redresser légèrement pour venir attraper le poignet de sa main libre et la porter à ma bouche. J'embrasse chacun de ses doigts, ses phalanges, puis sa paume. Il me sourit et je lui fais un petit signe de tête qu'il interprète comme une autorisation à continuer. En une petite poussée, une se trouve complètement en moi.
Je me cambre et serre sa main dans la mienne, plantant mes ongles dans le dos de sa main. Mais ni lui ni moi n'y faisons réellement attention.
Il exécute quelques petits mouvements de basin d'avant en en arrière, comme pour prendre ses marques, puis, il augmente l'amplitude de ses gestes, ne manquant pas de me faire couiner, perdu à mi-chemin entre le plaisir et la surprise.
Je sens que mes cheveux commencent à coller contre mon front, mais je ne suis pas sûr d'en avoir grand-chose à faire en ce moment, parce que bordel, Andrea est en moi. En moi. Et j'crois que j'me rends pas vraiment compte de ce que ça représente.
Je l'attire à moi, parce que cela fait beaucoup trop longtemps que je suis loin de ses lèvres, et je me jette sur celles-ci, voracement. Il pose ses mains de chaque côté de ma tête, et prends appuis sur ses avants bras. Il quitte mes lèvres pour descendre dans mon cou mais continue de me pilonner, me faisant immanquablement perdre pied. Son souffle se fait erratique contre ma joue, et je ne sais même plus comment réfléchir, même respirer est devenu un effort. Je ne peux me concentrer sur rien d'autre que sur le plaisir qui afflue par vagues destructrices, à part peut-être les petits gémissements adorables qu'il lâche tout au creux de mon oreille par intermittence.
« Tu es proche ? » Souffle-t-il tout près de moi.
Et je sais que lui l'est. Parce que je vois ses muscles trembler, et je sens sa respiration s'accélérer encore, ses yeux sont brillants, comme s'il allait pleurer, et je sais aussi qu'il pourrait ne pas en être loin, mais je l'ai déjà vu trop pleurer. Alors j'attrape ses hanches et l'approche un peu plus près pour lui répondre :
« Ouais, vachement proche. »
Il plonge ses yeux rendus vitreux dans les miens, je lui souris, espiègle, et je souffle de nouveau contre son oreille :
« Et tu vas me faire jouir, hein ? »
Lui faisant perdre encore un peu plus la tête. Il acquiesce frénétiquement et je l'enlace encore un peu plus fort alors que ses mouvements deviennent de plus en plus brouillons et précipités.
Puis il heurte une énième fois ma prostate. En un râle, je me déverse entre nous, il vient au même moment, puis s'écroule sur moi, sa tête échouant contre mon pectoral droit. Je passe une main dans ses cheveux clairs qui chatouillaient ma peau et le laisse récupérer un instant.
Il se débarrasse du préservatif et reviens s'allonger auprès de moi. J'attrape alors le coin du drap pour le remonter vers nous, délaissant l'édredon chaud et lourd au bout du lit. Le sommeil nous rattrape bien vite, et au moment où je vois Andrea fermer les yeux, je dépose un dernier baiser sur sa tempe et murmure :
« Merci. Je t'aime. »
Je vois dans ses prunelles ambrées qu'il ne sait pas pourquoi je le remercie, moi-même je ne suis pas sûr de savoir, mais je n'ai pas le temps d'y réfléchir puisque je vois Andrea bâiller, et comme c'est contagieux, je bâille à mon tour. Alors je m'installe un peu mieux, pour être plus confortable, et je rapproche Andrea de moi, un bras autour de ses hanches, et la dernière chose que j'entends, c'est :
« Moi aussi je t'aime. «
Et ce soir, je suis le plus heureux des hommes.
_♡_
Un chapitre plein de douceur pour la nouvelle année, j'espère que ça vous fait plaisir :)
Avec amour et dévotion,
Paradoxalementparadoxale.
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