Chapitre 53 : N U C C Y A

« Tiens. »

Nuccya sors un tube orange de cachets de son petit sac à main verni. Je le prends, sans même regarder l'étiquette, de toute façon ça doit encore avoir un nom tarabiscoté que je ne comprendrais guère, et je le mets dans ma poche intérieure de veste.

« Dit, on pourrait pas faire ça ailleurs que dans ma voiture sur un parking, ça fait un peu trop trafique de drogue a mon gout, alors si tu veux jouer à la petite fille de bonne famille qui devient gangster, libre à toi, mais moi je suis pas là pour ça. »

« Alors premièrement, je fais tout cela gratuitement, alors ce n'est pas pour subit très remontrances, secondement, je crois que les mots que tu cherches sont ''Merci beaucoup, c'est adorable de ta part de m'aider''. Même si j'ai des choses à me faire pardonner et que tu ne m'aimes pas, évite de me manquer de respect, parce que là moi je cherche juste à t'aider. »

« Je ne vais pas te dire merci Nuccya, si j'en suis là, c'est en partie de ta faute, comme tu l'as dit, je te laisse rattraper tes erreurs, rien d'autre. »

Elle soupire et sort de ma voiture pour regagner la sienne, juste avant de claquer la portière elle ajoute :

« Je suis loin d'être parfaite, je peux me montrer égoïste, hautaine, orgueilleuse et tout ce que tu veux encore, mais j'essaye chaque jour d'être une meilleure personne, alors oui, c'est difficile, et je n'y arrive pas toujours, mais tu devrais toi aussi essayer, tu as beaucoup à y gagner. »

Je me contente de ne pas lui répondre, de ne pas montrer que ses paroles ont un quelconque impact sur moi, parce que je n'ai pas envie de l'avoir en permanence sur le dos pour me faire des leçons de morales, merde j'ai assez d'Alix quand il s'y met !

Mon téléphone vibre sur le tableau de bord et je vois un message de Nuccya.

Décidément !

Elle n'a pas pour projet de me laisser tranquille, qu'est-ce qu'il m'a pris d'accepter son aide, j'aurai dû me douter qu'il s'agissait d'un cadeau empoisonné...

De Nuccya : Jamais plus d'un cachet toutes les 8h, prends-en, tout en respectant cette limite, à chaque fois que tu ressens le manque. L'autre tube que je t'ai apporté c'est pour le sommeil, si tu as des insomnies avec le traitement actuel, ce sera surement pire, alors prends en deux avant de te coucher, et n'oublie surtout pas de boire beaucoup, j'aurais dû t'expliquer cela en face si tu ne m'avais pas vexée. BREF, je te laisse, j'ai plein de choses à faire.

De Nuccya : Et aussi, si jamais tu as besoin de parler, de quoi que ce soit, tu m'envoies un message. A n'importe quelle heure, ça ne me dérange pas. Et puis de toute façon je doute que tu en aies quelque chose à faire de me déranger.

Je pourrais la remercier, mais je me dispense de cette peine, après tout, ce n'est pas dans mes habitudes de faire cela.

***

Les trois semaines qui suivirent cette entrevue furent les plus éprouvantes que je n'avais jamais vécues, je faisais tout pour ne pas trop me reposer sur Andrea, je ne veux pas qu'il ait l'impression de devoir tout supporter seul.

Alors je tente de gérer moi-même chaque crise, je fais tout pour ne pas le réveiller lors de mes insomnies, ou quand j'ai la tête qui tourne, au point parfois de me faire perdre l'équilibre. Dans ces moments-là, je m'enferme dans la salle de bain, passe un linge frais sur mon visage pour éponger la sueur, et j'attends que cela passe, parfois j'appelle Nuccya, je peux bien m'imposer de temps à autre après tout elle me le doit bien, prenant un cachet quand l'horaire me le permet. Jusque-là, je ne sais pas si Andrea n'a rien vu, où s'il fait semblant de ne rien voir pour ne pas me brusquer, mais une chose est sûre, c'est que je lui suis très reconnaissant de ne pas aborder le sujet s'il est au courant. Et même si je me sens de plus en plus faible, que les crises me semblent de plus en plus fréquentes, je ne me suis plus disputé avec Andrea depuis la dernière fois, et je pense que c'est un très bon point. Lui avoir fait du mal sous le coup d'une colère que je ne comprenais pas, que je ne pouvais gérer, m'avait fait un mal fou, j'avais cru retomber au fond du gouffre, j'avais été violent dans mes mots, mais j'aurais aussi pu l'être dans mes gestes, je l'avais senti, je ne contrôlais plus rien quand je l'ai vu avec ce Djalah, j'aurais pu, j'en sais rien, le pousser, et le blesser, ou peut-être pire, mais le fait est que je me suis fait peur à moi-même cette fois-là, et je ne voulais surtout pas recommencer.

Contre toute attente, c'est Nuccya qui m'a épaulé avec tout cela, qui pendant tout ce temps -presque un mois- a été mon plus grand soutient. Peut-être parce qu'avec elle je n'ai pas la peur d'être jugée, mais qu'en même temps elle est plus dure, bien plus dure, dans ses mots, dans ses habitudes, que sa mère, et que cela m'aide à tenir la distance. Oui c'est indéniable, c'est elle qui m'a le plus aidé. Et beaucoup mieux que je ne l'aurais cru. Parce que dans le fond, elle est la seule que j'ai vraiment laissée m'aider. Andrea j'avais peur de le blesser, Alix, pas envie d'écouter ses leçons de morale, Judy j'avais peur de l'ennuyer si je me reposais trop sur elle, et le Docteur Duflot, peur qu'elle décide tout à coup qu'il serait mieux de m'interner. Je n'irais pas jusqu'à dire que nous sommes amis, mais presque. Elle a été d'une importance capitale, je sais que sans elle, je n'aurais jamais pu supporter ce traitement, les moments de doutes, d'angoisse profonde, les pertes d'attentions qui étaient de plus en plus fréquente. Surtout quand je devais suivre les rendez-vous avec sa mère, le docteur Duflot, à qui je faisais croire que tout allait pour le mieux, que le traitement qu'elle m'avait prescrit -et que je ne prenais plus- avait des effets positifs.

« Éos ? Dit mon cœur, à quoi tu penses ? »

Je me tourne vers Andrea, force un sourire et lui réponds :

« A rien. Je dois aller voir Nuccya d'ailleurs. »

« Quoi ? Mais tu as déjà été la voir hier, tu passes plus de temps avec elle qu'avec moi depuis quelques temps. »

Evidemment, parce que tout le temps que je passe avec elle, c'est du temps en moins pendant lequel j'aurais pu risquer de faire une crise devant lui.

« Je sais, mais c'est juste pour quelques minutes, une trentaine tout au plus, je reviens juste après, d'accord ? »

« Tu avais dit la même chose hier, et tu n'es pas revenu avant deux heures... »

Ça arrive souvent que cela me prenne plus de temps que ce que je voudrais quand je vais voir Nuccya. Parce que d'une façon que je ne m'explique pas, elle arrive à me faire parler, et quelque part dans ses yeux, tout au fond, sous toutes les couches de superficialité qu'elle s'évertue à nous jeter en permanence à la figure, je ressens une douleur qui fait écho à la mienne, d'une façon si poignante que même moi, je m'en retrouve bouleversé.

« Je suis désolé, je te promets qu'aujourd'hui je ne mettrais pas plus de temps qu'il n'en faut, tu peux me croire. »

Et je ne sais pas pourquoi, mais au moment où je lui dis cela, ça sonne comme un mensonge.

« Mais je te crois Éos, je ne comprends juste pas pourquoi tu ne me laisses pas venir avec toi, Nuccya t'aide pour ton traitement, super, même si je ne la porte pas dans mon cœur, tant qu'à toi ça te fait du bien, alors c'est bien, mais pourquoi tu refuses toujours de m'en parler, de m'en parler réellement, pas juste les quelques phrases évasives que tu me balances quand je te cuisine depuis assez longtemps. On avait dit qu'on affronterait tout cela, et tout ce qui viendrait après, main dans la main, or j'ai juste l'impression que tu me tiens à l'écart. Je ne comprends pas... »

Le fait est, que je ne peux pas poursuivre ce traitement en e reposant sur lui, mais je sais que ça le blesserait de savoir cela, alors je ne lui dis rien que le strict minimum.

Je revêts un sourire qui le l'espère ne sonne pas trop faux et articule doucement, en caressant sa nuque du bout des doigts :

« Ne te tracasse pas avec tout cela. Ce n'est vraiment pas grand-chose. J'ai juste encore un peu de mal avec tout ça, c'est pour cela que je ne t'en parle pas en détails, rien de plus. »

« Ok. » Consent-il même si je vois bien que c'est plutôt à contre-cœur.

Je n'ai pas le temps de m'y attarder plus puisque mon téléphone sonne. Je décroche tout en enfilant ma veste, juste après avoir déposé un baiser sur le front d'Andrea.

« Allo, Nuccya ? ... Ouais je sors là. »

_

Je suis désolée pour le retard par rapport à ce chapitre, j'espère qu'il vous plaira tout de même <3

PS: Une personne sous le pseudonyme R.PAPEN plagie des livres issus de Wattpad, sur Amazon et tente de les vendre sans aucun respect pour le travail qui a été fourni en amont par les réels auteurs. Iel a à son actif une vingtaine de livres, tous plagiés, et n'en n'est pas à son premier essai. En effet ce n'est pas le premier compte Amazon qu'iel crée pour cela, les autres ayant étés fermés, mais cela n'enraille en rien le problème. Je vous invite donc à réagir, à envoyer des mail à Amazon pour leur exposer le problème, à les tagger sur les réseaux sociaux pour dénoncer le plagiat trop facile que permet leur politique de publication, ou encore à signaler dans les commentaires sur Amazon que ces livres sont plagiés. Je sais que c'est bien peu, mais je vous promet que rien qu'un minimum de soutient n'est jamais trop peu.

Merci à ceux qui le feront, ce serait adorable pour les auteurs qui en ont été victimes et pour ceux qui le seront, parce qu'il serait dommage que l'on perde notre envie d'écrire, de partager gratuitement leurs travaux, par peur qu'on leur vole le fruit de leur labeur. Nous vivons dans un monde de cons de lâches et de menteurs, mais ce n'est pas pour autant que nous devons à notre tour le devenir.

Voilà, je crois que c'est tout.

<3

Avec amour et dévotion,


Paradoxalementparadoxale.

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