Chapitre 52 : R E V E R S E
Andrea, assis par terre, adossé au canapé, attrape la télécommande pour changer de chaine quand la pub pour un shampooing ou une autre merde du genre apparait sur l'écran.
« T'as pas yne idée de quelque chose à mettre ? Ça me saoule y'a rien qu'des pubs à la télé. » Demande-t-il en prennant une nouvelle part de sa pizza à l'ananas.
« Non, mais on est pas obligé de regarder la télé. »
« Mais qu'est-ce que tu veux faire alors ? »
Je souris en coin, mutin, et passe une main sur sa nuque et souffle :
« J'en sais rien, qu'est-ce que toi tu proposes ? »
Il se tourne vers moi avec un petit rire.
« Je te parle de quelque chose que l'on peut faire tout en mangeant Éos. »
Je soupire.
« Aller, boudes pas, on a toute l'après-midi pour cela. »
Et c'est comme cela, que près de deux heures plus tard, nous nous retrouvons dans son lit, à doucement s'embrasser.
Dieu que ces lèvres m'avaient manqué !
Il niche sa tête dans mon cou et je sens ses dents contre ma peau, puis sa langue, et je sais qu'il m'a laissé un magnifique suçon.
Bordel, il me fait tellement d'effet.
J'inverse nos positions et lui retire son tee-shirt.
Sa peau diaphane semble s'étendre à perte de vue, et je croche mes doigts dans ses cuisses pleines, n'ayant cure de lui laisser des marques.
Il serre sa main sur mon biceps en se redressant, plantant légèrement ses ongles dans ma peau, plus il plonge ses prunelles ambrées dans le vert des miens.
« Dit Éos, est-ce que... est-ce qu'on pourrait... Non rien, laisse, c'était stupide. »
Je me relève un peu et le dévisage.
« Hé, regardes-moi. »
Il lève une fois de plus ses jolis yeux ambrés vers moi.
« Tu sais que tu peux tout me dire, hein ? Ce ne sera jamais stupide, à quoi tu pensais ? »
« Et bien... J'aurais aimé qu'on... que pour une fois on échange... Hum... »
Je vois ses joues rougir et je comprends. Je comprends et ça me fait un choc, parce que, pour une raison que j'ignore, je n'avais jamais envisagé les choses sous cet angle.
« Tu veux que je sois en-dessous ? » Demandé-je, la voix quelque peu tremblante.
« Ça te dérange ? Si tu ne veux pas, ce n'est pas du tout grave, on peut aussi faire comme d'habitude... »
« Non, non. C'est juste que je ne m'y attendais pas. Je... Je suis un peu surpris. »
Je me rallonge sur le matelas et attire Andrea jusqu'à moi. Immédiatement, il pose ses lèvres sur les miennes, pour un baiser vorace que je m'empresse de lui rendre.
Il glisse une main le long de mes côtes pour venir défaire la ficelle de mon jogging. Pendant ce temps, je me débarrasse de mon t-shirt, puis viens l'aider avec son propre pantalon, ses lèvres retrouvant les miennes une nouvelle fois. Puis encore une autre, et elle finissent par le plus se quitter.
Puis il glisse vers ma joue, ma mâchoire, et enfin mon torse. Je passe une main dans ses cheveux châtains, plus soyeux que jamais, au moment où ses lèvres se posent sur le tissu de mon boxer.
« Oh bordel, Andrea, tu veux ma mort ? » Murmuré-je en serrant un peu plus mes doigts autour des ses mèches claires.
« Ta mort ? Non, je ne voudrais jamais une chose pareille. » Sourit-il, un petit peu en coin, le genre de sourire qui me fait toujours craquer, comme si je retombais amoureux de lui à chaque fois que je voyais ce sourire.
« Ah ouais ? Mais alors pourquoi tu prends autant de temps ? »
« Pour te faire languir. Je veux te rendre fou, complètement fou. »
« Mais ça je le suis déjà, je suis carrément fou de toi. »
« Quel beau parleur, et quelle preuve peux-tu me donner de cela ? »
« Enfaite, je ne suis pas sûr d'être capable de cela, pour le moment je veux dire. Parce que je fais un peu tout de travers en ce moment, mais la preuve la plus tangible que je peux t'offrir, c'est de finir cette cure, jusqu'au bout. Puis je vais reprendre les études, on va reprendre les études, ensemble. J'ai trouvé une école, qui propose des cours par correspondance de première année tout en donnant des cours de rattrapage en parallèle pour passer une équivalence au bac sans reperde une année et... »
Son doigt se pose sur mes lèvres.
« Chuuut... On parlera de tout cela après, pour le moment, contentes-toi de profiter de cela. »
Et il fait enfin glisser mon boxer le long de mes cuisses pour prendre mon membre entre ses lèvres rosées.
Il est si parfait, mon dieu, comment j'ai pu vivre loin de lui ?
Je rejette la tête en arrière, les paupières mi-closes tandis qu'il creuse les joues pour continuer ses vas-et-viens.
Puis il remonte pour me souffler :
« T'as du lubrifiant ? »
Ça y est, c'est le grand moment ?
J'en tremblerais presque. J'étends mon bras jusqu'à la pseudo table de nuit et sors un petit tube de la poche de la veste que j'avais nonchalamment laissée dessus en rentrant ce matin.
Avec appréhension, je le regarde verser un petit peu du produit sur le bout de ses doigts. Il referme le tube et le balance au pied du lit. Enfin, il plante son regard dans le mien.
« Hey, t'inquiètes pas. Tu vas voir, c'est magique. » Tente-t-il de me rassurer.
« Ouais, 'fin permets-moi d'avoir un peu de mal à te croire, là, tout de suite. »
« Mais non, ne t'en fais pas. Je te jure que tout se passera bien. Tu as juste à te détendre et te laisser aller. Tu as confiance en moi pas vrai ? »
« Plus qu'en n'importe qui. »
Je le sens poser ses doigts contre mon entrée et ma respiration se bloque. Doucement, il entre un doigt en moi mais je n'arrive pas à me détendre, je sens que je panique au moment où ma respiration s'accélère pour devenir saccadée, beaucoup trop rapide et erratique.
« Hé...hé, hé, doucement. Je... Je suis désolé. Je ne voulais pas te brusquer. »
Sans que je ne comprenne quoi que ce soit, je fonds en larmes.
Et pourtant je voulais réellement faire ça, pour lui. Lui offrir ma première fois, de cette façon...
« Éos ? Éos dis-moi ce qu'il y a. Mon cœur est-ce que ça va ? Mon dieu je t'ai fait mal ? »
Je secoue négativement la tête et le ramène contre moi pour le serrer dans mes bras. J'ai tant besoin de lui, de sentir qu'il est là.
« Je suis désolé. » Souffle-t-il encore, lui aussi au bord des larmes.
Ne pleure pas. Je t'en supplie ne pleure pas.
Je m'accroche à lui comme à une bouée de sauvetage dans une mer agitée, parce que c'est ce qu'il est. Ma bouée de sauvetage. Andrea nous entoure de l'édredon et me berce doucement, murmurant par intermittence des petits « Tout va bien. Tout va bien. » pour me rassurer. J'entends sa voix vibrer et son cœur cogner contre sa cage thoracique, juste contre mon oreille. Je ferme les yeux et inspire profondément son odeur, espérant réussir à me calmer.
« Je suis désolé. Je ne voulais pas tout gâcher. Ta première fois aurait dû être merveilleuse. Je... Je... »
Ça y est. Lui aussi il pleure. Je l'ai fait pleurer. Encore.
J'essuie mes larmes, même si elles sont immédiatement remplacées par d'autres.
« Non, c'est... C'est moi qui... Je suis désolé. »
Je suis coupé par d'autres larmes avant de pouvoir ajouter :
« C'est pas de ta faute. Ça n'a rien à voir avec tout cela, je... Putain. »
« Doucement, prends ton temps. »
« Je vais changer mon traitement. J'ai vu... A l'hôpital, j'ai vu... »
« Oui, qui tu as vu ? »
« Nuccya. Sa mère est mon médecin, et elle m'a proposé de m'aider. » Continué-je en gardant le regard dans le vide, évitant à tout prix de croiser celui d'Andrea.
« Attends quoi ? »
« C'est pas l'important, elle va m'aider à en finir plus vite. »
« J'aime pas ces mots-là. En finir. »
« Ouais, désolé. Ce que je veux dire c'est que je veux que toutes ces crises, de larmes, de colère, je veux que ce soit derrière moi, derrière nous. »
« Je sais mon cœur, tu vas t'en sortir, c'est certain. Et je serais là pour t'y aider, toujours. Mais je ne suis pas sur que ce soit une bonne idée de changer ton traitement comme cela. Le docteur Duflot est d'accord avec ça ? »
Je hoche la tête reniflant toujours. Il passe sa main dans mes cheveux, et je me love contre lui.
« Heureusement que je t'ai toi. »
Il me serre un peu plus fort et je prends la petite clef qui pend toujours à mon cou dans ma main pour l'appuyer contre mon cœur.
_🐛_
Je l'avais déjà dit, mais j'adore ce chapitre, il y a potentiellement 90% de chances pour que vous me jetiez des pierres parce que je les ai encore fait pleurer mais bon...
J'allais encore vous promettre que les choses s'arrangent, mais je pense que parler en chiffres sera un peu plus probant, alors je vais vous dire que je suis actuellement en train d'écrire le chapitre 61, et promis juré -même craché si vous voulez- ils sont heureux 🤗❤
D'ici là, je vous offre une girafe en gage de réconfort 🦒 (comprendra qui pourra)
Avec amour et dévotion,
Paradoxalementparadoxale.
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