Chapitre 44 : F O L D E R

Andrea a enfin consenti à installer mes affaires dans la chambre d'ami du garage. On a passé la matinée à faire le ménage dans cette pièce, réarranger les meubles, remettre un matelas sur le lit, des draps sur le matelas, et j'ai rangé toutes mes affaires dans l'armoire du coin de la pièce avant de m'écrouler sur le lit, exténué d'avoir soulevé cette commode qui pèse une tonne. Andrea y était allongée depuis l'instant même où il avait amené les oreillers.

« Tu regardes quoi ? » Lui demandé-je alors que je me laisse tomber à côté de lui, jetant un œil à son téléphone qu'il tient au-dessus de lui.

« Glee. »

« Mais c'est pas un genre de série comédie musicale nulle ? »

« Si, mais au final ça va. Les personnages sont attachants, et c'est marrant. Tu veux regarder avec moi ? C'est Alix qui m'a fait regarder, au début je pensais comme toi, que c'était complètement débile, je me suis fait insulter quand je lui ai dit ça et il m'a obligé à regarder toute la première saison avec lui en une soirée. »

« Mouais... Bah je crois que je vais plutôt dormir, parce que tu ne m'as pas beaucoup aidé pour déplacer les meubles alors que c'était ton idée, moi ça m'allait très bien comme c'était agencé. »

« Non, c'était vraiment moche avant, et puis comme ça, ça fait un peu plus d'espace. C'est mieux. »

« Si tu le dis... »

Je pose ma tête sur son ventre et ferme les yeux.

Je crois que j'ai passé quelques heures ainsi, à somnoler, bercé par sa respiration calme et ses quelques éclats de rire à certaines répliques de sa série stupide et sans queue ni tête, souvent prononcés par Brittany, alias l'idiote de service, comme ''Tu sais que les dauphins sont en fait des requins homosexuels''.

Vraiment cette série est débile et agaçante.

Le doigts d'Andrea dans mes cheveux me réveillent et il me souffle :

« Ton téléphone n'arrêtes pas de vibrer. Tu devrais regarder. C'est peut-être important. »

« Hum... »

« Éos... Aller, va regarder. »

Je soupire et me lève pour attraper mon téléphone qui était posé sur la commode. Je lis sur l'écran de verrouillage, Deux appels manquée et un message non-lu. Les appels provenaient du même numéro que je ne connaissais pas. En ouvrant le message, je vis simplement que c'était la messagerie qui me signifiait que j'avais un appel en absence et un message non écouté.

« C'est qui ? » Demande Andrea toujours affalé sur le lit.

Pour toute réponse, je hause les épaules et compose le numéro de ma messagerie.

« Vouas avez un nouveau message. Reçut aujourd'hui à 16h36 :

Bonjours, Candice MULIGANN je suis secrétaire au centre de désintoxication pour mineurs et jeunes adultes. Vous nous avez il y a peu retourné un dossier d'inscription, or il nous manque encore quelques informations pour pouvoir le valider, pouvez-vous me rappeler dans las plus brefs délais afin de pouvoir finaliser tout cela ? En vous remerciant par avance, passez une bonne journée. »

Je blêmi au moment même où elle s'était présentée, j'avais presque oublié cette histoire de sevrage qui m'angoisse plus que tout, et tout bien réfléchi, je ne suis plus si sûr que ce soit une bonne idée. J'ai envoyé le dossier il y a quelques semaines et je me portais plutôt bien de n'avoir eu aucuns retours.

Andrea me détaille un instant avant de demander :

« Qu'est-ce qu'il se passe, c'est un truc grave ? »

Je secoue la tête.

« Rien d'important. »

Il fronce ses sourcils clairs et soudain beaucoup plus sérieux, il s'assois sur le lit.

« Viens par-là. »

Il tapote le lit à côté de lui et je viens le rejoindre.

« Tu te rappelles ce qu'on s'est promis ? On s'est promis d'être toujours là l'un pour l'autre, et de ne jamais se mentir. »

« Ouais mais... »

« Alors dis-moi. »

« J'ai reçu un message du centre de désintoxication que j'avais contacté. Et tout à coup, je suis plus si sûr. Plus si sûr que ça aille le coup, je crois que je serais pas à la hauteur, rien que d'y penser, j'en ai le vertige, c'est trop gros un but trop dur à atteindre. Tu sais ce que l'on dit sur l'hérédité. Je me dis que peut-être que je ne peux pas m'en sortir, que ça me parait trop insurmontable parce que ça l'est, peut-être que c'est héréditaire, mes parents ont tous les deux succombés à leurs addictions, jusqu'à détruire notre famille, j'ai jamais connu mes grands-parents, mais surement ne valaient-il pas beaucoup mieux, sinon, ils nous auraient aidé à nous en sortir, n'est-ce pas ? »

« Écoutes-moi bien, il y a des choses que je t'interdis, et baisser les bras avant même d'avoir essayé en fait partie. Tu m'as jamais vraiment parlé de toi, de tes parents, et j'aimerais que tu le fasses, quand tu sera prêt, mais ce que je veux te dire, c'est que tu n'as aucune raison de penser qu'inéluctablement, tu referas les même erreurs qu'eux. Je serais là pour t'en empêcher, pour te montrer le chemin autant que je le peux. Alors tu vas prendre ce téléphone et les rappeler. Et quand ils te donneront rendez-vous, je viendrais avec toi, et ensuite, je sais pas, on avisera. On n'a pas à tout savoir à l'avance, simplement savoir qu'on sera ensemble suffi. »

Spontanément, et avant que je n'aie pu lui dire quoi que ce soit, il me prend dans ses bras.

« Merci. Merci d'être aussi génial. » Soufflé-je seulement en passant une main entre les mèches de ses cheveux doux qui sentaient un mélange de mangue et de papaye.

Il se décolle de moi en rougissant, et murmure :

« Aller, rappelle-les. » me dit-il en poussant mon téléphone jusque dans mes mains.

Je ferme les doigts sur l'appareil et il sert ses mains sur les miennes. Je prends une grande inspiration avant de composer le numéro.

« Clinique BeauPré bonjour, comment puis-je vous aider ? »

« Heu, oui, je m'appelle Éos, j'ai envoyé un dossier concernant une cure, et j'ai été contacté par Candice MULIGANN et... »

Je me tais un instant, cherchant mes mots.

« Oh je vois, ne quittez pas, je vous mets en relation avec leur service. »

« Merci. »

J'ai le temps d'entendre trois ou quatre tonalités avant que le téléphone soit de nouveau décroché.

« Candice MULIGANN, service désintoxication et psychologie, que puis-je faire pour vous ? »

Psychologie ? Alors quoi, je vais me faire interner ? Traiter comme un fou ?

Je dois prendre un peu trop de temps pour lui répondre puisqu'elle dit :

« Allô, vous m'entendez ? »

Je croise le regard rassurant d'Andrea et je m'éclaircis la voix avant de dire :

« Oui, bonjour, je suis Éos Privelsy, je vous ai envoyé un dossier... »

Je suis une fois de plus coupé dans mes explications quand elle me dit :

« Oh oui, je vois, oui oui, un instant que je récupère ledit dossier. » Quelques bruits de papier, puis le son des touches d'un clavier et elle m'informe : « J'ai tout sous les yeux. En réalité, il ne manque que deux informations, une adresse postale, celle de votre domicile, puis le numéro de téléphone d'une personne de confiance, un référant que nous pourrons joindre si vous n'êtes pas joignable ou en cas de tout autre problème, il peut s'agir d'un parent, un ami, une petite-amie, mais quelqu'un de qui vous vous sentirez assez proche pour qu'il puisse lui être fait au besoin des comptes-rendus de votre évolution. Si vous ne connaissez personne de confiance, il vous sera assigné un référant pour nos soins, mais les résultats montrent que les taux de réussite sont plus probants quand le référant est une personne choisi par le patient, une personne qu'il connait bien. Mais ce que je peux nous proposer c'est de prendre rendez-vous, j'ai un créneau dès demain, et de voir ça tranquillement en face à face lors d'un entretient. Il s'agit également de vous parler du financement de la cure et des programmes d'aides et subventions auxquels vous pouvez prétendre. »

« Ouais, ok, d'accord, à quelle heure le rendez-vous ? »

« 11h30, ça vous ira ? »

Je hoche la tête puis fini par dire un petit ''oui'' du bout des lèvres conscient qu'elle ne peut me voir acquiescer.

« Et bien je vous dis à demain. »

« A demain. Et merci. »

« C'est moi. »

Je repose mon téléphone sur le drap et Andrea m'interroge :

« Alors ? »

« Alors j'ai rendez-vous demain. »

« Et... Ça te soulage un peu, de savoir que des gens vont être là pour t'aider ? »

« Tu viendras avec moi au rendez-vous ? »

« Évidemment. »

« Ok. Alors je suis rassuré. »

_🦋_

Je me sens tellement stupide... je me demandais pourquoi je n'avais pas eut le moindre retour sur ce chapitre hier, et je vois que j'ai bêtement oublié de le poster après l'avoir corrigé 🤦🏻‍♀️
BREF, j'espère qu'il vous plaira, même s'il est un peu tardif ♡

Avec amour et dévotion,

Paradoxalementparadoxale.

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