Chapitre 41 : N I G H T
En arrivant chez ses grands-parents, Andrea tombait de fatigue.
Il attrape ma main pour me faire monter les escaliers.
"J'ai trop la flemme de te préparer la chambre, viens dans la mienne pour ce soir. "
Et il dit ça tout naturellement, en baillant, comme s'il ne venait pas de faire tressauter douloureusement mon cœur.
Il me passe une brosse à dents neuve et marche tranquillement jusqu'à la salle de bain. Je tente tant que possible de ne poser mon regard nul part dans cette salle de bain. Elle me met mal à l'aise. Je me brosse rapidement les dents, pressé d'en sortir. Andrea, lui, ne semble pas si dérangé que cela. Au fond, tant mieux.
"On prendra une douche demain, là je suis trop crevé." Souffle le châtain en posant les deux brosses à dents dans le même gobelet bleu à paillettes.
Ça me fait sourire.
"On ? Tu comptes te doucher avec moi ?" Demandé-je, trop heureux de le voir rougir.
Sans répondre, il quitte la salle de bain et je le suis. Il se laisse tomber sur son lit et tapote la place à côté de lui.
"Viens."
"Tu devrais te déshabiller pour te mettre au lit." Lui fis-je remarquer alors que j'enlevais mes chaussures et ma veste.
"Trop la flemme."
Je lève les yeux au ciel alors que je me débarrasse du reste de mes vêtements, qui avaient eut le temps de sécher chez Alix. Le châtain, lui portait toujours le pull qu'il lui avait emprunté.
"Enlève au moins ta veste et tes chaussures."
"Hum."
Une fois de plus je lève les yeux au ciel. Avec nimporte qui d'autre, je me serais sûrement énervé, ou plutôt non, j'en aurait rien eut à foutre qu'il dorme mal et habillé, mais avec Andrea, tout ce que je pouvais me dire, c'est qu'il était vraiment beaucoup trop adorable.
Je m'accroupis au pied du lit et délace doucement ses chaussures. Puis je lui retire son pantalon et quand je remonte jusqu'à son torse pour lui enlever sa veste et son pull, je remarque ses yeux remplis de larmes et me fige.
Merde, qu'est-ce que j'ai encore fait de travers ?
Voyant mon incompréhension, il tente un sourire pour me rassurer, et hoche négativement la tête.
Puis il attrape la petite clef brillante qui pend à mon cou -et parrait beaucoup moins lourde quand le suis avec lui- il plaque sa main contre ma peau nue, juste au dessus de mon cœur et je comprends. Il a exactement la même réaction que moi quand je l'ai vu avec mon sweat. Il pleure mais parce qu'il est heureux, soulagé aussi, que je n'ai jamais quitté cette petite clef. Je vois ses lèvres trembler et ne peut résister à les embrasser.
Je dévie dans son cou et l'embrasse juste derrière l'oreille et roule sur le coté.
"Aller, au dodo." Chuchoté-je en ouvrant la couette.
"Attends, faudrait que t'ailles éteindre la lumière."
Je soupire et ne relevant. Je traverse la pièce jusqu'à son interrupteur et manque de tomber sur le chemin du retour en trébuchant sur le pantalon du châtain que j'avais jeté aléatoirement au sol. Immédiatement le rire d'Andrea retentit dans la nuit alors que je me rattrape de justesse au bord du petit bureau.
"Attends" Souffle Andrea, aillant calmé son rire.
J'entends les draps se froisser pendant qu'Andrea bouge dans le lit, puis une guirlande de petites étoiles accrochée au-dessus du lit s'allume, éclairant faiblement la pièce. Entendu sur le lit pour atteindre l'interrupteur, il relâche le bout de la guirlande, la laissant retomber contre le mur.
Je le rejoins donc finalement sans encombres pour me coucher contre lui dans le petit lit une place. Il s'étire une nouvelle fois pour éteindre la guirlande lumineuse, et la peinture phosphorescente de la voie lactée peinte sur le plafond apparaît en même temps que tombe la nuit dans la petite chambre.
La nuit a été plutôt calme, je ne me suis réveillé qu'une seule fois, quand Andrea a été frappé par les prémices d'un cauchemar, mais celui-ci s'est vite calmé et je n'ai pas eut à réveiller le châtain.
Le lendemain, nous nous réveillons à 12h15. En même temps nous sommes repartis à 3h00 et des poussières de chez Alix hier.
Ce sont les caresses d'Andrea qui me réveillent. Sa tête logée dans le creux de mon épaule, il passe doucement ses doigts sur la chaine à mon cou.
"Je ne pensais pas que tu la garderais."
Je pose ma main sur la sienne mais ne dis rien. Je sais qu'il n'a pas fini. Qu'il a encore des choses à exprimer.
"Je suis désolé pour ce que j'ai fait. Je crois que je n'avais pas réfléchit. Ou plutôt trop réfléchi, mais pas aux bonnes choses, pas de la bonne façon. Je pensais aux causes plutôt qu'aux conséquences. Je n'ai pas pensé à ce que je laisserais après, après mes quelques lettres je veux dire. C'est toujours le problème quand je suis seul, je rumine et il n'y a personne pour me remettre sur le bon chemin quand je me plante. Alors je continue du mauvais côté jusqu'à ce que je me retrouve au bord de la falaise et que je tombe."
Il change de position et replace toujours sur mon torse, un peu plus bas de ce qu'il n'était. Je passe ma mais dans ses cheveux et le laisse poursuivre.
"C'est bizarre, parce que paradoxalement j'ai besoin de parler, de raconter comment je me sens, mais en même temps, j'y arrive pas, je ne sais pas comment m'y prendre. Et quand ma mère m'obligeait à voir une psychologue, je refusais catégoriquement de lui parler, pourtant j'avais besoin de parler à quelqu'un. "
"C'est pas bizarre du tout. Tu as besoin de quelqu'un qui t'écoute, pas quelqu'un qui te juge. Et je ne peux pas te promettre de toujours être là pour être cette personne mais je peux au moins te jurer que je vais essayer."
Il pose un baiser sur le haut de mon ventre, là où reposait sa joue et dit :
"Toi aussi tu devrais parler à quelqu'un. Je ne suis pas sur que je sois là bonne personne pour cela, je crois que ce n'est pas avec moi que tu es le plus ouvert. Dans le sens où il y a des choses pour lesquelles je ne pourrais pas t'aider, et dont tu ne veux de toute façon pas parler avec moi. Je me trompe."
Mal à l'aise, je hausse les épaules.
"Tu vois, on est en plein dans le sujet des choses que tu ne veux pas aborder avec moi."
Je prends une grande inspiration et pose mon regard sur lui. Il est allongé sur mon ventre et dessine des cercles incohérents du bout du doigt autour de mon nombril. J'attrape son menton pour lui intimer de se relever et de me faire face.
"C'est pas que je ne veux pas en parler avec toi, mais il y a des merdes dans lesquelles je me suis empêtré tout seul, et je dois m'en sortir seul."
"C'est là que tu as faux. Tu as dit que tu avais besoin de moi, mais tu ne me laisse pas l'occasion de t'aider, ni moi, ni personne. Tu n'es pas seul et ne doit pas l'être. Je me fous que tu ne veuille pas me parler de ta dépendance à l'alcool et aux drogues, et je sais très bien que si tu n'en parles pas c'est pour éviter que je le sente coupable car je suis celui qui t'a fait tomber dans ses merdes inexorablement. Mais tu dois en parler. Te faire aider. Il n'y a pas de honte à demander de l'aide. Et si j'avais intégré ça plus tôt, nous n'en serions sûrement pas là."
Il mort sa lèvre inférieure avant d'ajouter :
"Tu me jures que tu ne vas plus essayer de te battre tout seul ?"
Il effleure ma joue en une douce caresse et j'enveloppe sa main de la mienne.
"C'est promis."
Je laisse ma paume glisser jusqu'à son poignet ou je sens comme un petit renflement. Je lève son bras et il a un petit mouvement de recul. Quand mon regard tombe sur ses cicatrices, je comprends pourquoi. Mais je garde son poignet dans la main et me saisis même du second. Je ne dis rien, parce que je sais qu'il n'est pas prêt pour en parler si directement, pas maintenant, pas avec moi. Alors je dépose simplement mes lèvres sur les marques de ses poignets, avec autant de douceur que j'en suis capable et je lui sourit.
Les yeux brillants, il me murmure un simple "Merci."
Et même s'il n'y a vraiment pas de quoi me remercier, je ne dis rien et me contente de le prendre dans mes bras.
♡
Ce chapitre est chou je trouve, important mais mignon, vous en pensez quoi ?
Avec amour et dévotion,
Paradoxalementparadoxale.
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