Chapitre 40 : D O N ' T W O R R Y
Secs et changés, nous redescendons dans la cuisine.
"Tiens, tu t'es changé aussi Alix ? Ça faisait longtemps que tu n'avais pas mis ce petit chemisier. Il est joli."
Alix sourit, posant sa main sur le large collier de perles type plastron qu'il porte au cou avant de sortir son téléphone qui venait d'émettre le son caractéristique de la réception d'un message.
Andrea discute tranquillement avec la mère d'Alix qu'il semble assez bien connaître, pendant que moi, mal à l'aise, je reste planté comme un piquet au milieu de la pièce. Je n'ose pas faire le moindre mouvement comme si le fait de rester immobile pouvait me rendre invisible. Mais c'est loin d'être le cas, et la mère d'Alix relève la tête vers moi avant de me sourire doucement.
"Tu es Éos, c'est ça ?"
Elle n'a droit qu'à un petit hochement de tête de ma part et je trouve que c'est déjà pas mal.
"Alix m'a déjà parlé de toi."
Ce coup-ci, je fronce les sourcils. Qu'est-ce que le bleu a bien pu lui raconter ?
"Tu l'as secoué dans une période où il n'allait pas très bien. Il y a deux ans, peut-être un peu plus."
Je ne me rappelle pas de ça. Sûrement avais-je dû pousser un coup de gueule et qu'il en a retiré quoi que ce soit de personnel...
"Mais ne reste pas planté là, tu peux t'assoir, on ne va pas te manger. Et Alix, lâche-moi ce téléphone. Occupes-toi plutôt de tes invités."
"Mais Maman, c'est Élias." Se plaint le bleu.
"Oui, tu vas le voir dans cinq minutes, ça va aller, non ?"
Il lâcha un petit gémissement boudeur avant de poser son téléphone sur le plan de travail.
Il fait le tour de l'îlot central pour aller chercher un paquet de gâteau apéritif goût emmental et une barquette de tomates cerises qu'il apporte sur la table, nous intimant à nous asseoir.
"Il rentre à quelle heure papa ?"
Sa mère jette un coup d'œil à l'horloge du four avant de lui répondre :
"Dans pas longtemps, il doit passer chercher ta sœur au foot à 19h30."
"Au foot ? Depuis quand myrtille fait du foot ?" Interroge Alix, étonné.
"Une nouvelle lubie... Mais tu connais ta sœur, dans un mois elle voudra faire autre chose."
"Ouais mais du foot quoi... quelle idée absurde..."
"Tu as bien fait de la dance et du poney quand tu étais petit."
"Mais !"
"Oh moi aussi j'ai fait de la dance !" S'exclame Andrea en souriant.
Je me tourne vers lui, surpris.
"Sérieux ? Mais tu ne me l'a jamais dit !" Boude un peu Alix.
Andrea hausse les épaules.
"J'en ai pas fait longtemps et j'étais vraiment nul. Mais c'était plutôt marrant."
"Moi mon club a fermé, alors j'ai un peu été obligé d'arrêter."
"On aurait pu t'inscrire ailleurs, cest toi qui n'a pas voulu." Dit sa mère.
"Ouais, j'en avais aussi un peu marre d'être le seul garçon."
La porte d'entrée s'ouvrit, faisant passer un vent froid alors que la petite Myrtille courut jusqu'à la cuisine avec un short et des chaussettes de foot ainsi qu'une grosse doudoune.
"Maman ! Maman ! Maman ! J'ai marqué un but ! Comme une grande ! Moi toute seule !" Crie-t-elle alors que sa mère regarde avec désespoir la terre qu'elle a rentré partout a cause de ses chaussure à crampons.
"C'est super ça !" S'exclame Alix en la prenant entre ses bras pour la faire tournoyer en l'air. Puis il lui chuchote, sur le ton de la confidence : "Mais tu devrais aller te déchausser et de changer avant que Maman ne te rouspète pour avoir mi de la terre partout. Tu ne voudrait pas te faire rouspéter alors que tu as marqué un joli but, si ?"
Tout en disant cela, Alix lance un clin d'œil à sa mère qui lui sourit.
"Oh mais il y a du monde ici !" S'enthousiasme David, le père d'Alix.
"Ouais ! J'ai plein d'amis, figures-toi !" Lance Alix en lui tirant la langue.
"Léo n'est pas avec toi ?"
"Hum non, je devais juste aller chercher Myrtille. Je pensais qu'il était déjà à la maison."
"Où il est passé encore, cet enfant est infernal !"
"Oh je croyais qu'il était adorable et que c'était moi le petit monstre ?" Rit Alix en regardant sa mère un sourcil levé.
"Petit c'était vrai. Mais depuis qu'il est au lycée, il disparaît tout le temps sans rien dire à personne..."
Pendant leur discussion où Alix fini par dire qu'il va l'appeler, pour rassurer sa mère, je sens les doigts d'Andrea frôler ma main sous la table. Une première fois où je crois juste qu'il n'a pas fait exprès, puis une seconde. Je lève les yeux sur lui, et son sourire me prouve qu'il ne s'agit pas du tout d'un hasard. Puis il laisse se glisser ses doigts entre les miens. Sa main et chaude, d'une chaleur rassurante qui me détends. Je n'avais pas même remarqué à quel point j'étais crispé, mais Andréa lui l'avait vu. Parce qu'il est toujours attentif, à tout mais surtout à moi. Il m'a appris à ressentir les choses et maintenant il m'aide à les maîtriser. Il est parfait.
Je serre un peu plus sa paume avant de me mettre à tracer de petits cercles aléatoires avec mon pouce sur le dos de sa main. Son sourire s'élargit de plus belle.
Nous sommes tirés de notre bulle pas Alix qui passe entre nous deux pour attraper le paquet de croustilles au fromage.
"C'est bon, j'ai eu Léo au téléphone. Il est proche du centre commercial."
"Mais qu'est-ce qu'il fait là-bas, je vais encore devoir me faner l'aller-retour ?" Se lamente le père du bleu alors que ce dernier hoche négativement la tête.
"Non. Élias va passer le prendre, c'est sur sa route."
"Heureusement qu'il est là." Soupire la mère d'Alix.
"Mais... il à le permis ?" Questinne Andrea, sa main toujours dans la mienne.
"Ouais. Ça fait un petit moment. En plus il conduit hyper bien !"
"Pas comme certains." Le taquine son père ce a quoi Alix répond :
"Et mais c'est pas de ma faute si tu as peur quand je conduis ! T'es un trouillard et puis c'est tout ! En plus tu as plus peur pour la BM que pour moi."
"Je dis juste un truc, cest que j'ai hâte que tu passe le permis pour plus me faire secouer par ta conduite catastrophique dès le matin. Et quand tu seras dans ta vieille Twingo d'occasion, je te promets que j'aurais plus peu, tu pourras la beugner autant que tu veux."
"Tu riras moins quand je me retrouverai à l'hôpital les deux jambes dans le plâtre et que tu devras venir à trois heures du matin pour me tenir compagnie. Tu t'en mordra les doigts de m'avoir dit ça."
"C'est déjà arrivé ça, il le semble."
"Non. Je me suis cassé une seule jambe, pas les deux."
"Mais on à quand même été appelé à l'hôpital à trois heures du matin. Par contre on a pas pleuré, dans mon souvenir on t'a plutôt engueulé, et puni pendant une durée qui il me semble a été assez longue..."
"Tu dis ça mais j'ai bien vu vos yeux rouges, vous avez pleuré, tous les deux le temps d'arriver et que les médecins vous disent que c'était rien de grave."
"Ah tu nous en as fait des sacrées." Soupire son père en lui ébouriffant les cheveux.
Alix hausse les épaules comme si de rien n'était et sourit.
Je me rappelle de cette époque où, il y a un peu plus de deux ans, il avait été en béquilles pendant plus de trois mois, comprenant les deux mois d'été.
La porte s'ouvre de nouveau pour laisser passer un Élias souriant et un Léo à l'air bougon.
"C'est un sacrilège, mon frère ne sait pas sourire. Vous ne lui auriez pas oublié un gène, celui qui développe les muscles zygomatiques ?" Se moque le bleu, recevant un 'f*ck' discret de la part de son cadet.
"Bonjour Florence, bonjour David !" Lance respectueusement Élias en allant leur faire la bise.
Je ne l'ai jamais vu aussi à l'aise, je veux dire vraiment à l'aise, laissant tomber le masque et le rôle qu'il jouait à plein-temps. Il semble avoir changé en l'espace d'un an. Il offre même une petit combinaison florale à Florence qui s'émerveille avant de lui dire que ce n'était vraiment pas la peine, qu'il ferait mieux de garder son argent pour ce faire plaisir. Ce à quoi il répond évidemment que c'est ce qu'il fait, que ça lui fait plaisir de lui offrir ces fleurs.
Il nous dit ensuite bonjour, à Andrea et moi, son regard s'attardant quelque peu sur nos mains toujours entremêlées sous la table.
Puis, au moment où il allait se tourner vers Alix, Myrtille apparaît pour lui sauter dessus comme une furie, aux anges qu'il mange ici ce soir. Il porte la petite fille un instant avant de la redéposer au sol et d'enfin rejoindre Alix qui s'impatientait.
"Donc je suis moins important que tout le monde, tu finis par moi..."
Il se penche jusqu'à lui pour lui chuchoter doucement, déposant au passage un baiser sur sa joue :
"Le meilleur pour la fin."
Et il pose délicatement ses lèvres sur celles charnues d'Alix.
Surpris, je promène mon regard sur tout le monde, comme dans l'attente de quelque réaction, mais non, tout reste normal, c'est à peine si quelqu'un les remarque.
Le repas est joyeux, entre les taquineries d'Alix avec son père, les cris de Myrtilles quand Léo l'embête, où alors simplement quand elle braille pour expliquer sa journée qu'elle pensait incroyable mais qui somme toute était semblable à celle de n'importe quelle petite fille. Mais surtout, il y a la cuisse d'Andrea sur contre la mienne et ses yeux dans les miens qui semblent me dire t'inquiètes plus, t'inquiètes pas, tout va s'arranger maintenant. Et pour la première fois, j'ai vraiment envie de le croire.
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J'aime beaucoup trop la famille d'Alix haha, mais promis le prochain chapitre sera plus centré sur Éos et Andrea ♡
Avec amour et dévotion,
Paradoxalementparadoxale.
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