{J'ai regardé la série Good omens "bons présages" en écrivant, et honnêtement je trouve que ce titre collait pas mal à ce chapitre. Du coup voilà haha. D'ailleurs je vous conseille vraiment cette série, elle ne fait que 6 épisodes mais j'aime vraiment ^^ [et puis il y a masse de fanart qui circulent en ce moment, si vous voulez fangirler/fanboyer ;)]}

Sur ce, bonne lecture <3

Deux mois. C'est le temps qu'il m'a fallu pour empaqueter toutes mes affaires et régler toute la partie administrative, quitter mon travail et rendre mon appart. Et la seule chose qu'il me reste à faire, c'était monter dans ma voiture et rejoindre Andrea.

Pourvu que je ne me plante pas encore une fois. Rien ne me fait plus peur que l'échec. Et je me dis que j'ai déjà assez côtoyé l'échec, qu'un peu de répit pourrait bien m'être accordé... Mais peut-être qu'encore une fois j'en demande trop.

Je secoue la tête. Ce n'est pas le moment de penser à ça. Aujourd'hui, je prends un nouveau départ. C'est tout ce que je dois avoir en tête.

Je monte dans ma voiture chargée à craquer, regardant Ganesh et Pimousse tous deux roulés en boule sur le siège passager. En définitive, je crois que ce sont eux, mes plus fidèles compagnons. Je les couve d'un œil attendrit alors que je mets le contact. Ils me font penser à Andrea et moi. Pimousse petit, mignon, doux et adorable et Ganesh, grognon, hirsute et solitaire. Ça me fait sourire et je m'engage sur l'autoroute. J'attrape mon téléphone et compose le numéro de Judy puis mets le haut-parleur.

« Éos ? Alors tu t'es décidé à refaire surface ? »

« On peut dire ça. Je reviens en ville. »

« Non ? Jures ? »

« Ouais, je vais habiter chez les grands-parents d'Andrea. »

« Tu m'en diras tant. »

« Ju', j'ai besoin de ton aide. »

« Comme par hasard... Que puis-je faire pour toi ? »

« Je peux que tu m'aides à trouver un cadeau pour ses grands-parents. Je veux dire... ils vont m'héberger gratuitement -enfin je m'emploie à convaincre Andrea me laisser payer un loyer- alors je voudrais au moins leur faire un joli cadeau. »

« Ok, mais en échange, je veux que tu m'aides avec un truc. »

« Oui, quoi ? »

« Je te dirais le moment venu. »

« Dac. On se rejoint chez toi demain à deux heures ? »

« Heum... Chez moi ça va être compliqué, j'ai quelques embrouilles, mais on peu aller dans un bar ou un truc du genre si tu veux. »

« Ouais, parfait, je connais un bar sympa, j't'envoie l'adresse. »

« Cool, à demain. »

« A plus. »

J'allais raccrocher quand elle ajoute :

« Et Éos ? »

« Hum ? »

« Je suis contente que tu reviennes. Mon ami m'avait manqué. »

J'hésite un instant -oh et puis merde, elle le mérite- je lui réponds :

« Moi aussi. Ma meilleure amie m'a manquée. »

Elle rigole un peu et raccroche. Je branche ensuite mon téléphone sur la prise Jack de ma voiture et lance une playlist au hasard.

Je reconnais les premières notes au piano et à la guitare de ''Wherever you go'' du groupe de rock The Calling. J'augmente le volume et me surprends à chanter.

And maybe, I'll find out, a way to make it back someday.

To watch you, to guide you, through the darkest of your days.

If a great wave shall fall and fall upon us all,

Then I hope there's someone out there, who can bring me back to you.

I know now, just quite how my life and love might still go on.

In your heart, in your mind I'll stay with you for all of time

If I could, then I would I'll go wherever you will go

Way up high or down low I'll go wherever you will go

If I could turn back time

Peut-être, trouverai-je, un jour une façon de réparer tout cela.

Pour te voir, te guider à travers le plus sombre de tes jours.

Si une grande vague devait se briser sur nous,

Alors j'espère qu'il y aura quelqu'un qui pourra me ramener à toi.

Je sais désormais, à peu près comment ma vie et mon amour pourraient revivre.

Dans ton cœur, dans ton esprit, je resterai avec toi pour tout le temps.

Si je pouvais, alors je voudrais aller n'importe où tu iras.

Que ton chemin aille très haut ou très bas, j'irais n'importe où tu iras.

Si seulement je pouvais faire remonter le temps

Ouais, si seulement je pouvais faire remonter le temps...

La musique se coupe en plein refrain et mon téléphone se mets à vibrer. Je mets une nouvelle fois le haut-parleur et entends des rires à l'autre bout du fil.

« Allo ? »

« Ouais Éos ? »

« Alix ? »

« Ouais Andrea m'a dit que tu revenais dans le coin et...

Evidemment, Andrea n'a pas pu tenir sa langue, tout le monde doit déjà être au courant que je reviens.

... je trouve ça vachement cool. »

« Tu veux quoi Alix ? » Soupiré-je.

« Toujours aussi aimable... BREF, Andrea est encore chez moi ce soir, et du coup j'ai demandé à ma mère et elle veut bien t'accueillir pour diner, ça te dit ? »

« Je sais pas trop je... »

Pendant que je cherche des arguments valables pour refuser, parce qu'honnêtement je n'avais aucune envie d'assister à un repas de famille chez Alix, j'entends une petite voix derrière Alix chuchoter : « Passe-le-moi. »

Puis quelques bruits de frottement et enfin la voix d'Andrea, claire et distincte.

« Tu vas venir, hein ? »

« Andrea c'est compliqué, j'ai pas envie de ... »

« T'embêtes pas à trouver des excuses. Je te laisse pas le choix. On n'a qu'à dire que ce sera ton premier loyer. » Il marque un instant de pause. « Ça plus un bisou. Ça te va ? »

Bordel. Je viens de tomber amoureux de lui. Encore une fois. Et ça fait toujours aussi mal.

« Est-ce que j'ai vraiment le choix ? »

« Bien sûr que non. »

« Ouais, je me disais aussi que sinon ce ne serait pas drôle. »

« Tu arrives bientôt ? »

« Je roule depuis plus d'une heure déjà. Donc dans plus ou moins cinquante cinq minutes. Peut-être un peu moins, ça roule plutôt bien. Je crois que la pluie en a dissuadé pas mal de sortir. »

« Ok. Mais pas d'excès de vitesse, c'est dangereux sous la pluie. Même si tu meurs d'envie de me revoir, ne meurs pas tout court. »

« Pas que te voir. Je veux te serrer dans mes bras et ne plus jamais te lâcher pour m'assurer que tu ne t'en iras jamais sans moi. »

Même à l'autre bout du fil je peux sentir son sourire, et mes propres lèvres s'étirent.

« Et je fais quoi de Pimousse et Ganesh ? »

« Hum tu peux les emmener je pense. Attends je demande à Alix. Tu sais quoi j'te mets sur haut-parleur. »

« Tu m'entends ? » Demande Alix de manière rhétorique. « Ouais tu peux les amener, j'ai un jardin. Et tu pourrais les monter dans ma chambre s'il pleut de trop. »

« Ouais. Ok. Cool »

Je raccroche alors que les essuies-glasses battent furieusement le pare-brise, et même si j'aurais préféré que le temps soit beau et clément pour mon retour, rien ne peut m'ôter ma bonne humeur, surtout pas après cet appel d'Andrea. Et même si un diner dans une famille comme celle d'Alix, si jolie et si heureuse, ne m'enchante guère, l'idée de retrouver mon châtain me met aux anges.

J'aime à croire que l'on a droit à une soirée de répit avant que les choses douloureuses ne reprennent.

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A dimanche pour le prochain chapitre (si toutefois j'ai le temps de l'écrire, j'ai épuisé toute mon avance :/) et à demain pour ceux qui lisent Les derniers pétales des fleurs (là c'est sûr, le chapitre est déjà prêt, hormis la correction et le titre qu'il me reste encore à trouver;))