Chapitre 24 : C O L D
Encore un tout petit chapitre -mais il est mignon-, j'essayerais de faire plus long pour le prochain :)
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J'enlève mon tablier et éteins les lumières du magasin. Je regrette de ne pas avoir pris de parapluie quand j'entends les trombes d'eau sur la toiture en taule du bâtiment. Je fais descendre le rideau de fer en me protégeant de la pluie comme je le peux puis tout à coup, je sens la pluie s'arrêter. Je lève les yeux pour découvrir la toile cirée d'un parapluie et me tourne pour croiser les jolie prunelles ambrées d'Andrea.
Je pourrais m'y perdre...
« Qu'est-ce que tu fais-là ? Sous la pluie en plus, regardes-toi, tu es trempé ! »
Il m'offre un petit sourire contrit et me dit, dans un haussement d'épaules :
« Je voulais te faire la surprise en venant te chercher, mais je savais pas trop à quelle heure tu quittais et comme j'avais peur de déranger pendant ton travail alors j'ai attendu devant et puis il s'est mis à pleuvoir donc je suis allé acheter un parapluie, un manteau et des bottes. »
Il éternue, comme un chaton.
C'est seulement à ce moment-là que je remarque qu'il porte un manteau de pluie jetable au-dessus de ses habits, et des bottes en caoutchouc pourtant je vois la chair de poule sur ses jambes fuselées découvertes par son short.
« Et tu vas encore dire que tu as le rhume par ma faute ? »
« Tu n'avais qu'à pas travailler si tard. »
« Evidemment... Bon aller on rentre, je ne veux pas passer le week-end à te soigner. »
« De toute façon tu ne saurais pas comment faire, n'est-ce pas ? »
« Va te faire foutre ! » Lancé-je en lui bousculant gentiment l'épaule.
Je lui prends le parapluie des mains et le rapproche de moi pour éviter qu'il ne soit sous la pluie. Et peut-être que quelques gouttes tombaient sur mon épaule, trempant mon Tee-shirt, mais Andrea n'a vraiment pas besoin de le savoir.
« Viens, on va prendre le bus, avant que tu ne meures de froid. »
« Je te l'ai déjà dit, je ne suis pas en sucre. On peut marcher jusque chez toi. »
« Ouais mais il est minuit et demi et j'ai vraiment pas envie de traverser la moitié de la ville à pieds. »
On marche quelques minutes pour arriver à un arrêt de bus et je referme le parapluie une fois sous celui-ci.
« Il passe dans combien de temps ? »
« Dix minutes, s'il n'a pas de retard. »
Le châtain hoche la tête et s'assois sur le banc de l'arrêt.
Je voulu lui proposer ma veste mais je me ravise, ce ne sont pas des choses que les amis font entre eux, surtout les garçons, et il faut que je me rentre dans le crâne que nous ne sommes plus ensembles. Maintenant nous sommes seulement amis et devons agir comme tels. Et puis entre nous, je n'ai jamais été très doué pour les marques d'affection...
Alors je me contente de détourner les yeux et serrer les dents à chaque nouveau frisson que je vois recouvrir sa peau exposée.
Le bus s'arrête devant nous et nous montons. Je m'installe proche de la fenêtre et Andrea s'assois à mes côtés et je laisse mes yeux dévier sur la vitre mouillée.
« On en est revenu au point de départ, non ? »
« Comment ça ? » Froncé-je les sourcils.
« Et bien toi, moi, dans un bus, sous la pluie. Et tu m'ignores, comme le premier jour. »
« Quoi ? Je t'ignore pas, du tout. C'est juste que j'ai peur de rendre les choses bizarres, ambiguës. »
« Mais tu les rends bizarres en faisant ça ! Tu peux juste agir normalement. » S'esclaffe le châtain me faisant tirer la grimace.
« Facile à dire pour toi, tu es parfait. Quoi que tu fasses tout le monde t'aime. »
« On s'en fous des autres, je ne te parle pas du monde autour, je te parle de nous. »
« Parce qu'il y a encore un nous tu penses ? »
« J'en suis certain, je ne te parle même pas d'amour, juste d'attraction, tu sais très bien qu'on ne sait rester éloignés, c'est pas faute d'avoir essayé, par choix ou obligation. On a tous les deux essayé de se tenir éloignés, ma mère a essayé de nous séparer et regarde où nous sommes, retour à la case départ. Alors évidemment qu'il y a encore un nous. »
Je laisse ma tête tomber sur l'épaule du châtain en soupirant.
« Tout ça me prends la tête, pourquoi tout est devenu si compliqué ? »
Il hausse les épaules et on fini le reste du trajet en silence, ma tête toujours contre son cou.
« C'est notre arrêt. » Je lui souffle alors qu'il est sur le point de s'endormir.
« Tu ne me mets pas de coup de pied pour me réveiller ce coup-ci ? »
« Non, je suis désolé pour ça, je suis con parfois. »
« Ouais, mais c'est pour ça aussi que j'ai voulu te connaître. Tu m'intriguais. Je savais qu'au fond tu étais quelqu'un de bien, ce que je n'arrivais pas à comprendre c'était pourquoi tu essayais de te persuader du contraire. Je t'observais tout le temps pour essayer de comprendre. »
« Et quelles sont tes conclusions ? »
« Que tu étais perdu, peut-être encore plus que moi. Et maintenant je crois que c'est cent fois pire. »
Je n'ajoute rien, égaré dans mes pensées parce que dans le fond il n'a pas tort, il a même totalement raison.
Nous rentrons dans mon appartement et je demande à Andrea :
« Tu as faim ? Ou tu as déjà mangé ? »
« Non, j'ai rien mangé, je voulais t'attendre. »
« Je t'avais dit de ne pas le faire. Tu n'écoutes rien quand même. » Plaisanté-je en sortant deux assiettes qu'il me prend des mains pour aller les poser sur la table basse.
« Ose me dire que ça ne t'a pas fait plaisir que je vienne te chercher. »
« Ça m'aurait fait plaisir si tu n'avais pas grelotté de froid tout le chemin du retour. Va te changer d'ailleurs, tu as encore la chair de poule. »
« Oui papa. » Dit-il en me tirant la langue.
Et quand il revient, mon souffle se coupe instantanément. Il porte son pyjama cochon, celui qu'il avait ce soir-là, celui de notre première fois.
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