Chapitre 19 : C A T E R P I L L A R

Allez lire le chapitre d'hier si ce n'est pas déjà fait, jai publié assez tard alors certain lon peut-être manqué ^^
Je dédie ce chapitre à ninsworld parce que c'est en parlant avec elle que j'ai eu une des idées de ce chapitre haha elle trouvera laquelle ^^

Eliott regarde sans cesse son téléphone, comme s'il attendait un quelconque message. Comme il voit que je le regarde, il croit bon d'éluder :

« Mon mec est censé venir. J'te l'présenterais si tu veux ? »

« Ton mec ? Le plan-cul régulier dont m'a parlé Clotilde ? »

« Ouais, mais c'est plus que ça. Juste il veut que personne ne sache pour nous. Et ça m'rend dingue, parce que je veux lui laisser du temps, mais plus je lui en laisse, moins il semble vouloir officialiser le truc... Et j'comprends pas si j'fais les choses pas bien où si c'est lui qui a un vrai blocage parce que ça fait presqu'un an qu'on est ensembles... »

Je hausse les épaules mais n'ajoute rien, s'il croit que je vais jouer au psychologue pour régler ses problèmes de couple, il se fout le doigt droit dans l'œil, j'ai déjà bien assez de mal avec mes propres problèmes de cœur.

« Bon, on va rejoindre les autres ? »

« Ouais. »

On retourne dans le salon et je m'assois à côté de Judy qui rit aux éclats, les joues un peu rouges.

Clotilde la regarde à s'en brûler les yeux et elle lui demande :

« Dis-nous quelque chose que tu n'as jamais avoué à personne. »

Je regarde le centre du petit attroupement et vois quelques shots. Ils jouent surement à un jeu d'alcool débile, et je n'ai aucune envie de participer mais le joint commence tout juste à faire effet, et j'ai encore moins envie de me relever. Phil a toujours la meilleure came.

« Un truc que j'ai jamais dit... Euh... Ha si je sais ! Je trouve que l'émoji chenille il est grave sous-coté ! Nan mais c'est vrai quoi il est hyper mignon ! »

Tout le monde rigole et Clotilde se renfrogne un peu. Ce n'est surement pas le genre d'informations qu'elle aurait voulu avoir.

Les minutes passent, et je me prends au jeu, buvant shot sur shot, sans même me demander ce qu'il y a à l'intérieur.

La tête commence un peu à me tourner, mais cette soirée me fait sentir humain, et c'est tellement rare, d'habitudes je vais en soirée pour me défaire de cette humanité -pour peu que j'en ai une- et surtout tout oublier. Mais ce soir je veux me souvenir. Je veux me souvenir d'Andrea, de ses baisers, de son sourire, et de tout l'amour que je lui voue.

Je sors mon téléphone et vais dans mes contacts. Je cherche rapidement le châtain et clique sur modifier.

Je regarde le curseur clignoter à côté de son nom, et je cherche par quoi je pourrais le remplacer. Je ne sais même pas pourquoi je fais cela. J'ai toujours eu en horreur les surnoms mielleux. Je m'apprête à poser mon pouce sur 'Annuler' quand je me rappelle ce qu'a dit Judy il y a quelques minutes. Je parcours alors les planches d'émojis pour trouver celui que je cherche. Et je le renomme : 'Andrea 🐛' parce que ouais, la chenille elle est grave sous-cotée. Et que comme elle, Andrea est destiné à devenir un magnifique papillon libre et coloré. Pas un putain de papillon de nuit terne et enfermé comme je suis...

La porte de l'appartement s'ouvre derrière moi et je me fige. Je regarde le reflet de cette silhouette familière dans la télévision et je n'ose me retourner. Puis une me résonne, ça ne peut être lui, déjà croiser Phil ici est une bête de coïncidence, je ne peux pas croiser autant de personnes de mon ancienne vie en une soirée. Alors confiant je me retourne et constate que c'est bien lui, avec le même sourire trop blanc, et cet air macho que je ne lui avais pas remarqué lors de notre première rencontre.

Je vois Eliott lui sourire discrétement et je comprends que 'ce garcon' dont il me parlait n'est autre que lui. N'est autre que Dwight...

Une foule de sentiments que je lutte pour garder enfouis depuis un an refont surface. Sans me contrôler, je lui saute dessus. Quand il me voit arriver, ses prunelles expriment tout d'abord de la surpise, puis un semblant de peur et enfin, quand mon poing rencontre sa joue, de la résignation. Il me laisse le massacrer sans rien répliquer. Je laisse libre cours à mes poings. Par vengeance, mais aussi parce que je refuses qu'il fasse du mal à Eliott qui mine de rien à l'ai d'un chouette type.

Voir son visage en sang ne fait que me rappeler ce jour où j'ai retrouvé Andrea les veines ouvertes dans sa salle de bain et pour cela j'ai envie de le démolir. Je veux qu'il souffre. Je laisse pleuvoir mes coups sur lui, à peine satifait quand je sens un craquement sous mes poings.

Trop surpris pour intervenir, tous me regardent les yeux exorbités sans comprendre. Jusqu'à ce qu'Eliott se reprenne et vienne m'écarter de ma victime qui git au sol en me repoussant violement puis en me balançant à son tour son poing avec une regard meurtrier. Il s'acroupis à côté de Dwight, inquiet, et si Philibert n'avait pas été là pour me renetir, je crois que je serais retourner le frapper encore.

« Hey mec qu'est-ce qu'il te prends ? J't'ai jamais vu comme ça, même quand tu venais me voir pour te foutre à l'envers ! » Me demande Philibert, une main encore sur ma nuque, comme réellement concerné, une fois qu'il m'a fait sortir de l'appartement.

« J'en sais rien. J'ai déconné. Quand j'ai vu ce connard, j'ai pas pu me retenir. Si tu savais ce qu'il m'a enlevé. »

« Développe. »

« C'est juste un putain de connard homophobe. »

« Je vois... Tu veux que j'reste te t'nir compagnie ou t'préfère etre seul ? »

« J'en sais rien je sais pas trop où j'en suis. Le frapper ne m'a procuré aucune satisfaction, mais je sens que si je retourne à l'intérieur je serais capable d'encore lui foutre sur la gueule. Et puis je doute que Clotilde et Eliott aient envie de me revoir de sitôt j'ai quand même pas mal plombé l'ambiance... J'crois j'devrais rentrer chez moi. Tu peux aller voir Eliott de ma part et lui dire de se méfier de Dwight ? Que s'il ne veut pas officialiser leur relation, c'est peut-être qu'il a une raison, du genre être un putain d'homophobe qui n'aspire qu'à blesser les autres ? »

« Ok, j'vais lui dire mais toi, ça ira pour rentrer ? J'ai ma voiture si tu veux je te dépose. »

« Non c'est bon, prendre l'air me fera du bien. »

« Comme tu veux. Et on s'cape un d'ses jours, quand tu remonteras en ville ou quand je redescendrais pour une livraison. »

« Ouais à plus. »

Je quitte l'immeuble et constate que la chaleur de la journée n'est toujours pas retombée. Et même si tout autour de moi l'atmosphère est chaude, presque moite, je sens que je grelotte, mon cœur est incroyablement froid.

Je ressens la sensation devenue familière des larmes qui sillonnent mes joues mais ne m'y attarde pas. Je me dépêche de rentrer chez moi, comme si le fait d'atteindre mon petit appartement allait me couper du monde et des réflexions qui m'assaillent. J'ai l'impression de plus m'entendre penser dans ma propre tête c'est insoutenable. Je me laisse tomber au sol, en pleine rue, iles mains sur les oreilles incapable de me calmer. Je sens la panique monter en moi, et je ne sais pas quoi faire pour la faire refluer ou du moins à contenir.

Mon téléphone vibre dans ma poche et je puise dans le peu de forces qu'il me reste pour le déverouiller.

Un message non lu : Andrea 🐛

Je souris comme un idiot au travers des larmes qui me brouillent la vue, et sais même ouvrir son message, je fais glisser le contact vers la droite pour basculer sur un appel.

'' Allo ? ''

Je crois que si je ne pleurais pas déjà, rien qu'entendre sa voix m'aurait fait fondre en larmes.

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