Chanson : Don't leave me now SUPERTRAMP. D'habitude j'en mets pas, mais là, elle colle trop bien avec ce chapitre, et je l'écoute en boucle depuis quatre quart d'heure ^^

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Ce n'est que quelques heures plus tard que le châtain émerge totalement du sommeil. D'abord il ouvre ses jolis yeux clairs, puis il lâche un petit habillement de chaton avant de se lever complètement, descendant les escalier en se frottant les yeux pour rejoindre le salon. Déjà avant de pénétrer dans la pièce, il entendait des rires et en fond, le bruit de la télévision.

Il passe la porte du salon et un sourire attendri prend place sur ses lèvres quand il découvre Élias et Alix, blottis l'un dans les bras de l'autre, le bleu riant aux éclats sous les attaques de chatouilles du blond qui le regardait avec des étoiles dans les yeux, lui aussi le sourire aux lèvres. La lèvre inférieure du châtain fini maltraitée entre ses dents pour s'empêcher de rire face à la scène qui se déroule sous ses yeux. Néanmoins, il se racle doucement la gorge pour signaler ses présence quand les deux garçons se mettent à s'embrasser furieusement sur le canapé. L'effet est immédiat : Alix se relève, le rouge aux joues et replace son t-shirt de toute façon trop court sur son ventre.

"Oh, euh... Andrea, tu es réveillé ?Hum.. Tu veux manger un bout ou... Je sais pas ?" Bredouille le bleu, regardant le sol en tordant nerveusement ses doigts.

Andrea tourne sa tête de droite à gauche, fronçant les sourcils.

"Uhm... Il est où Éos ?"

C'est au tour des deux autres garçons de froncer les sourcils.

"Il n'est plus en haut avec toi ?" Demande Élias en se mettant lui aussi debout, s'approchant d'Alix.

Le châtain hoche la tête négativement avant de porter une main à sa bouche, une moue mi-inquiète, mi-étonnée. Puis, sans rien ajouter de plus, il se précipite à l'extérieur de la maison, laissant les deux adolescent debout au milieu du salon consternés. 

Dehors, sous la pluie, le châtain cours à en perdre haleine, sans vraiment savoir où, tournant frénétiquement la tête pour regarder de droite à gauche, dans chaque rue, après chaque maison, dans l'espoir d'y trouver l'homme dont il est éperdument amoureux.

Il trébuche, et tombe, mais se relève essuyant ses larmes, continuant de crier sans discontinuer.

"Éos ! Éos ! Éos mais où est-ce que tu es ?" Sa voix se brise sur la fin de sa phrase, et il ajoute dans un murmure, tombant à genoux : "J'ai besoin de toi..."

Il ramène ses genoux contre sa poitrine, laissant ses larmes couler, se mélangeant à la pluie ruisselant déjà sur ses joues.

"Andrea ?" 

Le châtain ne daigne même pas se retourner, jusqu'à ce qu'il sente une main se poser sur le haut de sa tête. Il lève alors deux yeux larmoyants et découvre Djalah en face de lui, soucieux.

"Qu'est ce qui ne va pas ?"

Andrea essuie ses larmes et renifle avant de tenter un sourire et de répondre en hochant la tête :

"Ça n'a pas d'importance."

"Biensûr que si ça en a, ça en a même beaucoup visiblement. Sinon tu ne serais pas là, à pleurer au beau milieu de la rue alors qu'il pleut comme on fait pisser les vaches."

La variante de l'expression "Pleuvoir comme vache qui pisse" utilisée par le garçon étranger, qui avait encore quelques difficultés avec la langue française eut le dont d'arracher un petit sourire au châtain qui consenti à expliquer ce qui se passait,  un peu à contrecœur tout de même, à ce garçon qu'il connaissait à peine.

"Problèmes de cœur."

"Aïe." Siffle le métissé en aidant Andrea à se lever. "On pourrait aller se poser quelque part pour en parler, plutôt que de rester ici sous la pluie, non ?"

"Ouais, j'étais chez des amis, je voudrais les prévenir pour ne pas qu'ils s'inquiètent, je suis parti un peu précipitamment de chez eux."

C'était le moins qu'il puisse dire...

"Ouais, pas de soucis, après tout c'est pas comme si j'étais pressé."

"Oh merde !" Jure le châtain, à deux doigts de se remettre a pleurer, irrationellement, sans trop savoir pourquoi.

"Qu'est-ce qu'il y a ?"

"Je n'ai plus de batterie sur mon téléphone."

"On peu passer par chez tes amis pour  les prévenir si tu es envie ?"

"Si ça ne te dérange pas."

Djalah sourit en hochant la tête et il se met en route, accompagné d'Andrea.

Au bout de quelques pas, Andrea ajoute, son joli sourire ayant réapparut :

"Comme ça je vais pouvoir te présenter mes potes, j'avais promis que je le ferais. Tu vas voir, ils sont cool."

C'est les cheveux trempés que les deux garçons arrivent devant la maison d'Alix et avec surprise qu'ils découvrent que la porte d'entrée est fermée à double tour. Alors, assis sous le porche, l'un contre l'autre pour profiter de leur chaleur, Djalah et Andrea attendaient, espérant que le bleu revienne rapidement.

"Désolé de t'entrainer dans mes plans foireux." Souffle Andrea, un peu géné.

Djalah se tourne vers lui puis hausse les épaules.

"T'en fais pas, au pays c'était plus pire encore."

Le châtain sourit, appréciant la façon de parler singulière et rassurante de Djalah, avec son accent africain un peu fort.

"Mais pendant qu'on est là, tu peux me raconter pourquoi tu pleures."

"Parce que je suis amoureux ?" Tente le châtain, plus comme un interrogation qu'une réelle réponse.

"Oh... je vois."

Et le maghrébin paraît tout à coup... déçu ?

"Et c'est un lui ou une elle ?"

Cette question fait irrationellement monter le rouge aux joues du châtain, pas par honte, mais parce qu'il ne s'y attendait pas. Et aucun mot ne passait la barrière de ses lèvres.

"Donc c'est un lui." Affirme celui à la peau caramel.

Andrea hoche seulement la tête, sans rien ajouter. Alors Djalah continue la conversation, pressentant que son ami en a besoin.

"Ce garçon doit avoir de la chance.  Comment il s'appelle ?"

"Éos. Comme un lever de soleil."

"Et pourquoi tu te mets dans des états pareils, ce n'est pas un drame d'aimer quelqu'un."

"Pour lui si."

D'un regard, Djalah l'encourage à continuer.

"Disons que j'ai bien merdé, il y a un an juste après notre rencontre. J'étais vachement affaibli psychologiquement, à cause de tout un tas de trucs, c'est pour cela que je suis venu vivre en France. Parce que la vie aux États-Unis me tuait à petit feu. Et avec Éos, en France, j'ai trouvé un souffle nouveau. Tout était mieux, jusqu'à ce que ça devienne pire. J'ai fait une énorme erreur : je suis mort."

"Hein ?"

"Et bien j'ai voulu en finir. Et c'est Éos qui m'a sauvé. Je suis reparti aux Etats-Unis, sans avoir pu revoir personne, j'ai crus qu'ils m'avaient abandonnés, et même si j'étais en vie aux Etats-Unis, ou du moins en un simulacre de vie, en France j'étais mort, pour mes amis, j'étais mort. Et plus que tout, pour Éos, j'étais mort, presque dans ses bras. Je l'ai brisé..." Souffle le châtain, les larmes aux yeux.

"Oh bichette. C'est pas de ta faute." Se désole le garçon aux cheveux crépus, prenant Andrea entre ses bars, frottant doucement son dos.

"J'ai appris ça par Alix. C'est le premier que j'ai revu en revenant en France. Et il m'a dit... Il m'a dit que tout le monde me croyait mort, que le lycée avait fait une sorte de cérémonie en mon honneur. Et j'm'en veux... J'm'en veux tellement ! J'aurais dû être plus fort, ne pas craquer, choisir de revenir plus tôt, j'en sais rien ! Mais tu aurais vu le visage d'Alix quand je l'ai revu, et les larmes d'Éos. Oh mon dieux ses larmes... Je me sens tellement mal de l'avoir fait pleurer. Éos il ne pleure pas. Éos est fort, intouchable. Et pourtant il paraissait si faible, et effrayé, Ô combien il avait l'air effrayé. Je l'ai brisé. Horriblement. Et je ne me le pardonnerais pas. Jamais."

"Ne soit pas si dur avec toi. Je ne peux rien dire sur qui tu étais avant ou sur ce que tu as fait, mais je vois bien que le garçon que j'ai en face de moi n'est en aucun cas horrible ou quoi que ce soit d'autre. Tu es joli. Et rien que le fait que tu t'en fasses pour cet Éos montre que tu es quelqu'un de bien. Et s'il l'est lui aussi, il te pardonnera, tu ne penses pas ?"

"J'aimerais réussir à te croire, sans effort, mais je ne suis pas sûr qu'à sa place je me pardonnerais."

"Oh putain Andrea t'es là !" S'exclame une voix derrière les deux garçons et ils se retournent pour découvrir Alix, un long manteau de pluie transparent avec des reflets holographiques et un bob assorti. Et n'importe qui qui aurait porté ce genre de chose serrait passé pour un fou, mais pas lui. Lui ça lui allait comme un gant. Bref, Alix, juste Alix.

"Et toi, tu es ?" Continue le garçon bleu, détaillant le maghrébin. 

"Djalah, je te présente Alix. Alix, Djalah, un ami."

Alix sourit rapidement avant d'ouvrir la porte de sa maison puis signifie aux deux garçons d'aller chercher des serviettes dans la salle de bain, au bout du  couloir. Pendant ce temps, il appelle Élias qui était également parti à la recherche d'Andrea, avec lui avant que les deux ne décident de se séparer pour aller plus vite.  Il décroche à la première sonnerie.

"Ouais, tu l'as retrouvé ?"

"Hum Hum, il est rentré tout seul. Et toi, tu reviens ?"

"J'en sais rien... Mon père n'aime pas que je rentre trop tard, tu sais comment il est."

"Oh, j't'en pries, il n'est que 18h00, et puis il ne fait pas encore nuit."

"C'est compliqué en ce moment. Il remarque bien que je suis de moins en moins chez moi, et je te laisses imaginer ce qu'il dirait s'il savait que je passe tout mon temps chez toi."

"Pourquoi, qu'est-ce qu'il y a à dire là-dessus ?"

"Tu sais très bien  de quoi je parle."

"Non, je ne sais pas. Mais tu vas me le dire n'est-ce pas ? C'est quoi le problème ? Je ne suis pas assez bien pour lui ? À moins que ce ne soit pour toi que je ne suis pas assez bien ?" Siffle le garçon aux mèches bleutées.

"Tu racontes n'importe quoi et tu le sais. Ne fait pas l'idiot. Je vais venir si tu y tiens tant."

"Non."

"Quoi ?"

"Je ne veux pas que tu viennes, puisque je suis le seul à le vouloir et que toi ça a l'air de te faire royalement chier." Laisse cingler Alix en raccrochant.

De tout façon c'était toujours la même chose avec Élias, il se plie aux moindres ordres de son père au lieu de l'envoyer chier une bonne fois pour toutes.

Pour se changer les idées, le garçon remonte dans sa chambre pour essayer de trouver des vêtements sec pour Andrea et son ami qui, il devait l'avouer, était plutôt bien foutu.