Chapitre 10 : S E E Y O U T H R O U G H T H E W I N D O W S

[J'ai posté les réponses de la FAQ mercredi, vous pouvez aller jeter un oeil si vous ne les avez toujours pas vues (c'est la partie précédente ^^)
Et ce chapitre à un petit peu d'avance mais bon vendredi soir, samedi matin c'est kiff kiff bouriquot, on va pas chipoter *.*

BREF, douce lecture.]

Xxx

Je m'étire doucement dans mon lit passant une main sur le petit corps chaud à côté de moi. J'ouvre enfin les yeux pour voir le sourire angélique que mon châtain. Je le serre dans mes bras en soupirant de bien-être.

"Hey."

"Hey Chaton. J'ai fait un cauchemar horrible cette nuit."

"Ah ouais ? Quoi ?"

"Tu t'enlevais la vie et... Et je te retrouvais dans ta salle de bain... Bordel chaton promet-moi que tu ne me laisserais pas. Jamais."

Silence.

"Chaton ?"

Je me retourne pour voir les draps à côté de moi maculés de sang. Je touche du bout des doigts le liquide poisseux et mes yeux tombent dans les siens. Mornes. Vides. Morts.

Non ! Non ! Non ! C'est impossible !

En un cri, je me réveille en sursaut, tremblant et en sueur. Bordel il faut que je le vois. Que je m'assure qu'il aille bien. Je me lève vacille un instant alors que je me serre un verre d'eau, encore pris dans les miasmes de mon mauvais rêve...

Oh et puis Fuck !

Voilà tout ce qui m'a traversé l'esprit quand, il y a presque une heure, j'ai sauté dans ma voiture pour prendre la route de mon ancienne ville. J'ai ruminé toute le jour durant ce que Judy m'avait dit et n'y tenant plus, j'ai décidé de faire le trajet d'une traite, alors que la nuit commençait à tomber. Il fait d'ailleurs désormais nuit noire, mais j'en ai pas grand chose à secouer. Tout ce que j'ai en tête c'est de revoir Andrea, m'assurer qu'il va bien. Évidement, je ne pourrai pas lui parler. Je vais juste vérifier que tout va bien, de loin, et puis je rentre chez moi. Juste histoire de faire taire mes pensées parasites, de me rassurer et d'avoir la conscience tranquille. Un tout petit peu... C'est la meilleure option, enfin c'est de toute façon la seule que j'ai trouvé. Et malgré la lourdeur de mes paupières, je continue à rouler, déterminé à faire la route d'une traite, pour pouvoir le voir au plus vite. J'allume la radio, espérant qu'un peu de musique me réveillerais.  Un vieux rock ne peut pas me faire de mal...

Enfin à moins que je ne me rapelle du sourire d'Andrea quand il me parlait de ses goût musicaux. Et évidement, il fallait que je tombe sur la magnifique chanson Wish you where here de Pink Floyd, aux paroles plus qu'équivoques...

So, so you think you can tell
Alors, alors tu penses que tu peux distinguer
Heaven from Hell
Le paradis de l'enfer
Blue skies from pain
Le ciel bleu de la douleur
Can you tell a green field
Peux-tu distinguer un champ tout vert
From a cold steel rail ?
D'un rail d'acier froid ?
A smile from a veil ?
Un sourire d'un voile ?
Do you think you can tell ?
Penses-tu que tu le peux ?

Et oui, évidement que j'aimerais qu'il soit là, auprès de moi. Comment vouloir le contraire ? Mais je ne peux me plier à mes moindres désirs, pas quand ceux-ci sont vils, toxiques pour le garcon que j'aime. Je peux encore me contenir, ne pas m'abaisser à ces bestiaux instincts qui me pousseraient à lui sauter dessus dès que je le verrais. 

La chanson continue, me heurtant en plein cœur, car rien ne pourrait plus refléter mon état actuel. Comme si la disparition du châtain avait pu changer tout mon monde, effacer la douce chaleur de ses lèvres contre l'àmère fraicheur de mes larmes.

And did they get you to trade
Et ont-ils réussi à te faire échanger
Your hero's for ghosts ?
Tes héros contre des fantômes ?
Hot ashes for trees ?
Des cendres chaudes contre des arbres ?
Hot air for a cool breeze ?
De l'air chaud contre une fraîche brise ?
Cold comfort for change ?
Un confort froid pour quelques pièces ?
And did you exchange
Et as-tu échangé
A walk on part in the war
Un rôle de figurant dans la guerre
For a lead role in a cage ?
Contre un premier rôle dans une cage ?

Les paroles emplissent l'habitacle pour atteindre le refrain, explosant au creux de mon coeur que jamais aucune chanson, pas même celle-là n'avait pu le faire

How I wish, how I wish you were here
Comme je souhaiterais, comme je souhaiterais que tu sois ici
We're just two lost souls
Nous ne sommes que deux âmes perdues
Swimming in a fish bowl
Nageant dans un aquarium
Year after year
Année après année
Running over the same old ground
Courant sur la même terre usée
What have we found ?
Qu'avons-nous trouvé ?
The same old fears
Les mêmes vieilles peurs
Wish you were here
Je souhaiterais que tu sois ici

Je sens la voiture tanguer lègerement alors que les phares du véhicule d'en face m'éblouissent et qu'un coup de klaxon ma fait sursouter. D'un coup de volant, je me replace dans ma voie, les yeux toujours embués alors je tourne le bouton du volume pour couper la musique avant de me rendre compte que le silence est ce qu'il y a de pire. J'allume alors l'autoradio sur une chaine d'info pour me changer les idées, et surtout pour meubler l'espace silencieux et ne plus entendre les battements frénétiques de mon coeur ébrèché. Et c'est sans émotion que je découvre qu'un terrible incendie à ravagé Notre-Dame de Paris, et tout cela parrait tellement futile par rapport aux événements qui ont eux ravagé ma vie cette année, par rapport au fait qu'Andrea est toujours vivant et qu'il est revenu.

Je voue a Judy une confiance casi aveugle et je la crois quand elle me dit qu'Andrea est revenu mais pourtant, mon cerveau n'arrive pas à l'assimiler alors que mon cœur quand à lui, ne peut s'empêcher de battre beaucoup trop vite en espérant que les choses d'il y a un an s'effacent et que nous puissions reprendre nos vies là où nous avons brusquement dû les laisser. Mais tant que je ne l'aurais pas vu, je ne pourrais pas y croire, ou plutôt je refuserais d'y croire, fermement, sûrement pour me protéger de la blessure qui pourrait de nouveau m'atteindre...

J'active mon clignotant pour sortir de l'autoroute, enrumptant une route que je n'ai pas prise depuis un an, pour débouler dans une petite aire de lotissements pavillonaires.

15 impasse du val fleuri

Elle est là. Cette maison qui me hante depuis un an. Et rien qu'en pensant y retourner, je sens tous mes membres trembler, impuissant. Je me gare, et après avoir prit une grande inspiration, je sors de ma voiture. Discrètement, je passe au dessus du petit portail de jardin et contourne la maison pour atteindre la façade où se trouve la fenêtre de sa chambre mais une lumière attire mon attention. Le salon. Je m'approche de celui-ci et remarque mon châtain sur le canapé seulement éclairé par la lumière de la télévision et la petite lampe du buffet à l'entrée de la pièce. Je me demande ce qu'il fait encore debout à cette heure-ci. Je m'avance encore jusqu'à voir son visage ravagé pas les larmes, ses genoux remontés contre son torse. Mon cœur se serre et j'ai mal. Je porte alors mon regard sur sa télévision alumée sur une chaîne d'info qui passe les mêmes images en boucle, l'effondrement de la flèche de la cathédrale, sous les yeux larmoyants du châtain. Il fixe la télévision comme si sa vie en dépendait, les larmes roulant abondamment sur ses jours rebondies, quoique un peu maigres, se mouchant sans entrain, ne bougeant presque pas si ce n'est le tressautement périodique de ses épaules au rythme de sa respiration qui doit être saccadée. J'ai mal. J'aimerais tellement rentrer et le prendre dans mes bras, essuyer toute trace de larmes sur ses joues roses. Mais je ne le peux. Je dois me résoudre à le laisser tranquille. Alors je pose une main sur le carreau de la baie vitrée, comme un dernier adieu, et sans que j'y prenne garde, la boucle métallique de ma veste en cuir heurte la vitre, provoquant un sursaut chez le châtain. Précipitamment, je ressors du jardin en courrant, de peur de me faire voir. Caché derrière la haie, je le vois ouvrir la baie vitrée et faire quelques pas dehors, à peine vêtu d'un short rayé et d'un T-shirt vert trop long, pieds nus.

"Il... il y a... quelqu'un ?" Demande-t-il, incertain, la voix toujours hachée à cause de ses pleurs.

Et je dois faire tous les efforts du monde pour ne pas courir vers lui et le prendre dans mes bras.

"Éos, c'est toi ?"

A ces mots, mon palpitant se tord douloureusement, me faisant lâcher un faible hoquet de douleur, au bord des larmes.

Il ne peut pas. Il n'a pas le droit de penser encore à moi. Pas après tout ce dont je suis coupable !

Il allait s'avancer vers là où je me trouve quand la grande lampe du salon s'allume, l'éblouissant légèrement.

"Andrea, qu'est-ce que tu fais dehors mon chéri, quelque chose ne va pas ?" S'enquiert sa grand-mère en venant lui déposer un gillet sur les épaules, il frissonnait.

Les yeux toujours rivés sur l'endroit  où je me trouve, il secoue négativement la tête avant de rentrer à la suite de sa Mamie, non sans un dernier regard dans ma direction.

La porte se ferme, la lumière s'éteint, et je fonds en sanglots.

Bordel c'est douloureux, si douloureux...

_

Oui je suis cruelle de finir le chapitre comme ça, sans véritables retrouvailles, je sais haha ^^
Mais je ne peux pas non plus leur faciliter la tâche !

Avec amour et dévotion,

ParadoxalementParadoxale.

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