Troisième plume
Joo-Hee sortit de la salle de bain, seulement vêtue d'un peignoir blanc brodé du logo de l'hôtel en fils d'or, et jeta un coup d'œil dubitatif aux sacs de marque de luxe qui jonchaient son lit.
Dior..
Ils lui avaient été apportés dans l'après-midi par Jung Hoseok en personne, lui mentionnant au passage que le Casino pourvoyait aux besoins vestimentaires de ses employés.
La pratique était courante dans les maisons de jeux, mais jamais encore, elle n'avait pu voir d'uniformes si luxueux, si on pouvait encore appeler cela un uniforme.
Cela faisait maintenant deux semaines qu'elle avait intégré officiellement l'équipe des croupiers, et contrairement à ce qu'elle pensait, le logement qui lui avait été attribué n'était pas une chambre, mais un véritable studio qui avait été aménagé dans un étage exclusivement réservé au personnel.
D'après ce qu'elle avait pu en voir jusqu'à maintenant, chaque salarié qui intégrait le groupe bénéficiait des mêmes avantages, en plus d'un salaire à cinq chiffres. Si le métier avait toujours été bien rémunéré, les émoluments qui se pratiquaient ici était d'un autre niveau.
La place semblait être le job rêvé, d'ailleurs les employés qu'elle avait pu croiser jusqu'à maintenant, semblaient plus enclins à la joie et à l'insouciance, qu'au stress de travailler pour une association mafieuse.
Encore fallait-il qu'ils en aient conscience.
Quelque chose ne collait pas dans l'histoire .
Elle aurait aimé pouvoir en parler avec Taehyung, mais elle ne l'avait pas vu une seule fois depuis son arrivée ici.
Leur dernière entrevue datait du soir même de sa sélection, elle était sortie du Casino soulagée d'avoir eu la place, mais aussi intriguée par sa rencontre avec Park Jimin.
Cet homme avait provoqué en elle l'impression imminente d'une catastrophe annoncée. Il la troublait plus que de mesure, et elle n'aimait pas ça .
Elle avait toujours su ne pas s'impliquer émotionnellement dans ses missions mais, ce jour-là, elle avait senti qu'elle pourrait basculer à tout moment, et cette sensation de vulnérabilité ne lui plaisait pas du tout .
Elle avait pu fournir les quelques informations qu'elle avait glané à son coéquipier quand ils s'étaient retrouvés dans un bar où ils avaient leurs habitudes.
L'établissement, toujours bondé, leur permettait de se retrouver dans l'anonymat le plus complet. Même s'ils savaient tout les deux que Yoongi serait contre cette idée, faute de pouvoir se contacter autrement, ils avaient décidé de se laisser des mots dans des endroits précis connus d'eux seuls, pour déterminer des rendez vous à l'avance en cas d'urgence, et d'avoir par la même occasion pour elle, des nouvelles de son frère dont l'état restait stationnaire pour l'instant.
Joo-Hee, bien que tenue par son contrat de vivre à l'hôtel , avait deux jours de congés dans la semaine et elle pouvait en faire ce qu'elle voulait. Elle profitait de ceux-ci pour aller faire quelques courses ou pour aller boire un verre dans son bar de prédilection, récupérant au passage les mots que Taehyung laissait dans la chasse d'eau des toilettes de l'établissement, bien à l'abri dans une pochette plastique.
L'exercice de récupérer les informations dans cet endroit n'était pas des plus glamours, mais la cachette était imparable.
Elle jetait son butin dans la cuvette après l'avoir lu et laissait à son tour les informations qu'elle souhaitait communiquer, bien que pour l'instant, elle ait plus l'impression d'être dans un club de vacances pour riches qu' infiltrée au sein de la Mafia.
Elle avait sympathisé avec plusieurs membres du personnel, dont la jeune barmaid Sa-Ra qui avait servi de joueur test pendant le recrutement. Il lui arrivait d'aller boire un verre avec elle dans le bar de l'hôtel quand celui-ci fermait ses portes aux clients.
Les soirées étaient longues et intenses lorsque le Casino se remplissait et cela permettait à chacun de décompresser. Ces moments de détente ne semblaient pas poser de problèmes outre mesure à leur directeur qui venait souvent les rejoindre. Hoseok s'était avéré être un homme avec un sens de l'humour hors norme et une gentillesse énorme.
Ils parlaient de tout et de rien, de la météo à l'ambiance de la soirée ou de tel ou tel client, mais jamais aucun autre sujet n'était abordé. Les questions personnelles restaient pour l'instant au placard et personne ne parlait du grand patron.
Absolument aucune information le concernant ne filtrait et Joo-Hee se demandait comment elle allait bien pouvoir mener à bien sa mission dans ses conditions.
Elle ne cessait de s'interroger sur ces gens, qui loin d'avoir le profil de criminel , auraient très bien pu devenir des amis chers à son cœur dans d'autres circonstances .
Le grand mystère restait Park Jimin.
Elle le voyait chaque soir au Casino, habillé d'un smoking, dégageant une aura à brûler le soleil et la lune réunies.
Il était toujours accompagné de son garde du corps. Il s'arrêtait généralement toucher un mot à Hoseok, puis déambulait dans la salle pour saluer quelques clients, ne manquant pas d'incliner légèrement la tête en guise de salutations quand il croisait ses employés, cependant il ne s'arrêtait jamais près d'eux et gardait ses distances.
Il arrivait à Joo-Hee de sentir son regard posé sur elle et, dans ces moments où leurs yeux se croisaient, elle avait toujours l'impression de manquer d'air.
Elle n'avait pas eu l'occasion de lui parler jusqu'alors d'ailleurs et n'était pas sûre d'en avoir envie.
S'arrachant à ses pensées, Joo-Hee décida de fouiller dans les sacs qui traînaient sur le lit à la recherche d'une tenue pour le soir.
Étant la seule femme croupier dans le Casino, elle se demandait quel "uniforme" avait pu être choisi pour elle. Après un bref examen, elle s'aperçut que les tenues étaient essentiellement noires et blanches, à l'instar de ses collègues masculins, qui portaient généralement des smokings ou des costumes sur mesure.
Le patron ne lésinait pas sur les moyens, pensa-t-elle en caressant les étoffes précieuses du bout du doigt .
Faisant abstraction de la satisfaction qui l'envahit à l'idée de se parer comme une princesse, elle décida de passer une longue jupe en soie noire fendue haut sur la cuisse, assortie à un haut à manches carrées qui dégageait ses épaules, sexy s'en être vulgaire.
Elle parfait sa tenue avec des escarpins à talons hauts qui était le seul inconvénient de cette tenue de part leurs inconforts. Elle se demandait toujours comment certaines femmes pouvaient passer des heures sur des échasses de leur propre gré, alors qu'il existait des chaussures bien plus confortables.
Elle descendit prendre son service qui consistait ce soir à gérer la table de Blackjack.
Dans le brouhaha étouffé des conversations chuchotées et du cliquetis des jetons, la soirée passa sans incident majeur, à l'exception d'un client un petit peu trop entreprenant qu'elle avait dû gentiment remettre à sa place.
Une fois, son set fini, elle s'était dirigée vers le boudoir qui abritait les toilettes. Elle était en train de se sécher les mains, quand elle entendit dans son dos, des pas qui se rapprochaient.
- Alors ma belle, ça te dirait qu'on finisse la soirée quelque part ensemble ?
Elle n'eut pas le temps de se retourner qu'elle sentit une main glisser le long de ses fesses. Jetant un coup d'œil dans le miroir , elle put apercevoir le client entreprenant qu'elle avait dû rembarrer un peu plus tôt dans la soirée.
Il semblait avoir éclusé les caves du bar pour noyer sa déception, comme le laisser présager son haleine avinée qu'elle sentait sur son épaule nue, et qui lui provoqua un haut le cœur.
- Je vous prierais de garder vos mains dans vos poches, dit-elle froidement.
Mais l'homme ne sembla pas comprendre le message et se rapprocha imperceptiblement de son visage pour lui susurrer des mots doux, pinçant son postérieur en pensant certainement que cela lui faisait un effet quelconque.
Joo-Hee, qui était passablement fatiguée par sa journée de travail, commença à sentir la colère montée en elle. Enervée du comportement de ce qu'elle qualifia intérieurement de gros dégueulasse, elle se retourna et le repoussa violemment , écœurée par son comportement autant que par l'odeur rance de transpiration qui émanait de lui.
- J'ai dit, on ne touche pas.
Celui-ci n'appréciant pas d'être repousser et de s' entendre insulter, revint à la charge en lui prenant le bras.
- Allez fais pas ta sainte-nitouche. Qui crois-tu tromper avec une tenue pareille ? Tu pues le cul avec des kilomètres à la ronde, je serai gentil avec toi t'inquiète pas, tu seras bien payée.
Joo-Hee savait se défendre, mais elle avait quelques scrupules à éclater la tête des clients contre le lavabo en marbre noir des toilettes de l'hôtel, aussi tentante que puisse être cette idée à cet instant. Dieu sait que ce n'est pas l'envie qui lui en manquait, cependant elle ne souhaitait pas attirer l'attention sur elle.
Elle essaya de se dégager, mais quand le vieux pervers posa une main sur sa taille pour l'attirer à lui, elle vit rouge. Elle fit mine de se résigner et se rapprocha de lui. Face à ce retournement de situation, il sourit de contentement, s'imaginant déjà la fin de soirée qu'il passerait dans son lit.
Joo-Hee sourit à son tour et posa ses mains autour de son cou, se mordillant la lèvre inférieure avec un moue sexy.
L'homme se détendit instantanément et fit mine de se pencher pour l'embrasser, elle profita de ce moment pour lui coller un violent coup de genou dans les bourses.
Il se replia immédiatement en hurlant avant de se laisser tomber à genoux sur le sol, amenant un rictus sur ses lèvres. Satisfaite de voir la teinte violacée qui avait envahi ses joues sous le coup de la douleur, elle allait tourner les talons et le laisser là, mais il attrapa une de ses chevilles, la faisant trébucher au sol en se mordant violemment la lèvre.
- Espèce de salope, hurla t-il en la tirant par la cheville.
Elle utilisa son pied de libre pour se libérer en lui assénant un coup de talon aiguille dans le bras qui lui fit la lâcher instantanément, et avant qu'il ai pu faire un geste quelconque, elle se leva et s'en même réfléchir, envoya son pied dans sa mâchoire.
Elle aurait pu le tuer tant la rage s'intensifiait en elle, pourtant elle décida d'en rester là, elle avait déjà mis à mal sa couverture et ne pouvait risquer de perdre sa place.
Elle savait que le pervers ne piperait mot, autant à cause de la honte d'avoir pris une raclée par une femme , que par l'hypothèse d'être poursuivie par tentative de viol.
Elle remit un peu d'ordre dans sa tenue, après avoir essayé le sang qui perlait de sa lèvre entamée, mais au moment de sortir, elle croisa le regard de Park Jimin qui l'observait d'une expression insondable depuis le pas de la porte.
Eh merde, pensa-t-elle.
Elle resta tétanisée à l'idée qu'il lui notifie son renvoi immédiat, après tout, il avait une image à préserver et elle n'était pas sûre que coller une dérouillée à un client était dû meilleur effet, mais au lieu de cela, il s'avança lentement et prit son menton dans la main pour évaluer les dégâts qui avait été infligée à sa lèvre.
Il jeta un coup d'œil à l'homme qui était toujours en train de vociférer au sol en se tenant l'entrejambe, mesurant la situation du regard.
- Namjoon, appela-t-il.
L'homme de main, qui semblait toujours être à deux pas derrière son maître, entra dans le boudoir et embrassa la scène du regard.
- Je te prierai de sortir les poubelles, dit-il en prenant la main de Joo-Hee. Vous , vous venez avec moi.
Celle-ci, le poignet prisonnier de sa main, le suivit à travers les couloirs jusqu'à atteindre l'ascenseur, incapable de prononcer un mot et ne sachant ce qui l'attendait.
Sans un seul mot , Jimin appuya sur le bouton du penthouse et ne la lâcha pas tout le temps de l'ascension.
Joo-Hee garda elle aussi le silence, dans l'impossibilité absolue de savoir ce qu'il allait se passer à partir de maintenant.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur son appartement privé dont on distinguait une grande baie vitrée qui donnait sur les lumières de la ville. Mais elle n'eut pas le temps d'observer le décor, il lui fit traverser le séjour sans s'arrêter jusqu'à arriver à une porte qu'il ouvrit, sa main toujours refermée sur son poignet. Elle donnait sur un autre couloir qui desservait, ce qu'elle supposa être les chambres.
Il ouvrit une grande porte coulissante en verre fumée et ils se retrouvèrent dans la plus grande salle de bain que Joo-Hee n'avait jamais vu.
Elle était constituée essentiellement de marbre noir du sol au plafond, constellée d'éclats brillants, elle donnait l'impression de se retrouver sous la voûte étoilée .
La pièce comprenait un immense spa qui aurait pu accueillir au moins 4 personnes, une douche à l'italienne qui aurait pu abriter une équipe de foot, et chose très inhabituelle pour une pièce d'eau, deux fauteuils de velours noir qui se faisaient face.
Son patron la fit asseoir sur le rebord de la baignoire et actionna un bouton faisant ainsi glisser le grand miroir qui surplombait le lavabo qui s'ouvrit sur une armoire à pharmacie.
Joo-Hee, qui n'avait toujours pas dit un mot, le regardait faire étonnée, incapable de savoir s'il allait la soigner ou la foutre à la porte. La première option sembla la plus probable quand il sortit de quoi désinfecter ses plaies.
Il enleva la veste de smoking qu'il portait et la jeta négligemment sur le bord de la baignoire à côté d'elle, puis remonta les manches de sa chemise blanche sur ses avant-bras musclés et se retourna enfin vers elle.
Troublée par sa proximité et par la vision de son torse dont elle pouvait voir chaque détail à travers le tissu fin qui épousait ses formes comme une seconde peau, elle se sentit rougir.
Son patron ne semblant pas se rendre compte de son trouble, Dieu merci, ouvrit le tube de crème et après avoir relevé son visage vers lui, appliqua un peu de produit sur la coupure qui ornait sa lèvre.
Joo-Hee suivait chacun de ses gestes ne sachant pas vraiment comment réagir. Les émotions se percutant en elle comme des boules de flipper, la gêne, le trouble et certainement la colère, colère de se sentir si faible face à cet inconnu qui était certainement le commanditaire de la tentative de meurtre dont son frère avait fait l'objet.
Une fois qu'il eut fini, il reboucha le tube de désinfectant qu'il reposa sur la tablette de l'armoire et s'appuya le dos contre le lavabo en croisant les bras sur son torse.
- Il semblerait, Mademoiselle Lee, que vous ayez le chic pour attirer les hommes.
- Il semblerait, Monsieur Park, que certains de vos clients prennent vos employés pour des putes de luxe.
Jimin haussa les sourcils face à sa répartie avant de pencher la tête en arrière et de partir d'un immense éclat de rire.
Joo-Hee, qui s'attendait à se faire remonter les bretelles, s'étonna de cette réaction, mais ne put s'empêcher de tomber sous le charme de la beauté qui se dégageait de lui à cet instant, son rire résonnant à ses oreilles comme une douce mélodie.
Elle se surprit d' ailleurs à espérer l' entendre de nouveau .
Se maudissant intérieurement d'être autant troublée en sa présence, elle détourna le regard subitement de cette vision que Taehyung aurait qualifié de divine , à moins qu'il ne l'eut traité de folle, au choix .
Une fois son rire calmé, Jimin s'approcha d'elle, il prit une nouvelle fois son menton dans sa main afin de tourner son visage vers lui et de croiser à son regard.
- Mademoiselle Lee, je ne vous jette pas la pierre. Vous avez parfaitement eu raison de réagir de la façon dont vous l'avez fait, je n' accepterais en aucune façon que l'un de mes employés, homme ou femme, soit importuné pendant son travail ou même en dehors de celui ci.
Vous me voyez désolé de n'avoir pu assurer votre sécurité, cela aurait pu très mal tourner. Je vous prie d'accepter mes excuses pour ce désagrément, je ferai en sorte que cela ne se reproduise pas dorénavant. Je n'avais pas mesuré la portée d'embaucher une jolie femme à un tel poste.
Celle-ci se dégagea de son emprise, troublée autant par son discours protecteur que par la chaleur de sa main sur elle . Elle se releva le faisant reculer et ils se retrouvèrent face à face.
- Je vous remercie Monsieur Park de l'intérêt que vous portez à la sécurité de vos employés. Croyez bien que si l'incident devait se reproduire, je ne manquerai pas de me défendre comme je l'ai fait ce soir, énonça-t-elle d'un air bravache .
- Oh ça je n'en doute pas Mademoiselle Lee, je serai d'ailleurs curieux de savoir où vous avez appris à vous défendre de la sorte.
Celle-ci frémit légèrement, alarmée par ses paroles.
- Disons qu'en tant que faible femme, j'ai appris à me défendre.
- Je vois, répondit-il, mais si je devais vous donner un qualificatif ce ne serait certainement pas le mot faible qui me viendrait à l'esprit quand je pense à vous.
- Et quel adjectif vous viendrait-il à l'idée Monsieur Park? demanda-t-elle, consciente de s'aventurer sur un terrain dangereux.
Il sourit d'une façon malicieuse , et même si Joo-Hee savait qu' elle jouait avec le feu, elle ne put s'empêcher d'attendre sa réponse avec impatience.
- Disons qu'il y en a plusieurs qui me viennent à l'esprit Mademoiselle Lee, mais je ne suis pas sûr que vous aimeriez tous les entendre.
Les deux regards se capturèrent comme l'auraient fait deux aimants et Joo-Hee sentit son corps réagir sous les yeux de cet homme qui semblait lire au-delà de son âme.
Depuis le premier jour, elle s'était sentie attirée par lui et elle crevait de trouille à l'idée de céder à cette attirance, car sous le corps à se damner et le visage d'ange qui lui présentait, elle savait que d'une façon ou d'une autre, elle devrait le faire tomber.
- En effet Monsieur Park, je ne suis pas sûr de vouloir les entendre.
Puis s'arrachant au pouvoir hypnotique de ses yeux, elle s'inclina légèrement et sortit de la salle de bain pour retraverser l'appartement et regagner l'ascenseur.
Au moment où les portes de celui-ci s'ouvrirent, elle entendit la voix de son patron murmurer.
- Qui sait, c'est peut-être vous un jour, qui me demanderez de vous le dire Joo-Hee. En attendant, ne posez pas vos cartes si vous n'êtes pas sure de vouloir finir la partie.
Elle s'enfuit plus qu'elle n'entra dans l'ascenseur et quand les portes se refermèrent sur le sourire séducteur de Jimin et qu'il amorça la descente, elle colla son front brûlant contre la paroi froide.
Les derniers mots de son patron avait résonné comme une sombre prédiction et le pire c'est qu'elle ne doutait pas que cela arrive un jour.
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