𝑆𝑢𝑛𝑔ℎ𝑜𝑜𝑛 - 𝐿𝑒𝑠 𝑃𝑎𝑡𝑖𝑛𝑠 𝐷𝑒 𝐿'𝐴𝑚𝑜𝑢𝑟 (suite)

Le silence régnait dans la petite maison de TP, interrompu seulement par le léger sifflement du vent qui s'engouffrait sous la porte. La confession de TP – un cancer du cœur – avait frappé Sunghoon comme une avalanche, et il se tenait là, pétrifié, incapable de formuler une réponse immédiate. Lui, qui était venu pour demander pardon, pour quémander une seconde chance, se trouvait face à une vérité bien plus immense que sa propre culpabilité. Elle était malade. Et cette maladie ne laissait aucune place pour des disputes ou des hésitations.

Pourtant, Sunghoon refusait de se laisser abattre par la peur. Il la regardait, debout devant lui, aussi forte et fragile que la glace qu'ils avaient foulée ensemble tant de fois. TP, elle, restait immobile, comme si sa confession l'avait vidée de toute énergie. Ses bras pendaient le long de son corps, ses épaules affaissées, mais ses yeux étaient toujours aussi perçants. Elle s'était préparée à affronter ce diagnostic seule, et voir Sunghoon ici, l'homme qui l'avait trahie, bouleversait tout l'équilibre qu'elle avait tenté de construire depuis des mois.

— "TP..." commença-t-il d'une voix tremblante. Il cherchait ses mots, mais rien ne semblait suffisant face à ce qu'elle venait de lui révéler. "Je... Je suis désolé."

Elle haussa un sourcil, un éclat de défi traversant son regard. "Désolé ? Pour quoi ? Pour m'avoir trahie ou pour ce que je traverse maintenant ?" Sa voix était calme, mais ses mots tranchants comme une lame.

Sunghoon sentit son cœur se serrer davantage. Il inspira profondément, essayant de se ressaisir. "Pour tout. Pour t'avoir blessée, pour t'avoir abandonnée quand tu avais besoin de moi, et pour ne pas avoir été là pour toi depuis tout ce temps. J'aurais dû être là, TP. Mais je suis ici maintenant."

Elle détourna le regard, croisant les bras sur sa poitrine comme pour se protéger de l'émotion qui menaçait de la submerger. "Tu es ici maintenant ?" répéta-t-elle, presque en riant amèrement. "Tu crois que ça suffit, Sunghoon ? Tu crois que revenir après tout ce temps va effacer ce que tu as fait ? J'ai passé des mois à essayer de recoller les morceaux de ma vie. Et maintenant, tu te pointes ici avec des excuses et des grands discours ?"

Il fit un pas en avant, réduisant la distance entre eux, mais elle recula d'un pas instinctivement. "Je ne veux pas effacer ce qui s'est passé," dit-il doucement. "Je sais que je ne peux pas. Mais je veux être là pour toi. Même si tu ne me pardonnes jamais, même si tu refuses de me laisser redevenir celui que j'étais pour toi. Je ne peux pas te laisser affronter ça toute seule."

TP le fixa longuement, ses yeux sondant les siens comme pour chercher la vérité dans ses paroles. Elle était fatiguée, épuisée, pas seulement physiquement mais émotionnellement. Pendant des mois, elle avait porté seule le poids de sa maladie et de son chagrin. Et maintenant, il était là, l'homme qui avait brisé son cœur, avec une détermination qu'elle ne savait pas si elle devait croire ou rejeter.

— "Tu ne comprends pas," dit-elle enfin, d'une voix basse. "Ce n'est pas seulement ma maladie. Ce n'est pas juste le cancer, Sunghoon. C'est toi. Toi et moi. Ce que tu as fait. Tu as détruit quelque chose en moi ce jour-là. Et maintenant, tu veux réparer ça ? Pourquoi ? Parce que tu te sens coupable ?"

Il secoua la tête, sa voix s'élevant légèrement, teintée de désespoir. "Non, TP, ce n'est pas pour ça ! C'est parce que je t'aime ! Parce que je t'aime encore, malgré tout. Et je sais que je ne le mérite pas, mais je veux être là. Je veux me battre pour toi, avec toi, si tu me laisses."

Elle secoua la tête, un rire amer s'échappant de ses lèvres. "Se battre pour moi ? Tu veux te battre pour moi maintenant ?" Elle marqua une pause, puis planta son regard dans le sien. "Et quand ça deviendra trop dur, Sunghoon ? Quand tu verras que je ne suis plus la fille forte et insouciante que tu as connue ? Que je suis malade, brisée, et peut-être même condamnée ? Tu feras quoi, alors ? Tu partiras encore ?"

Il sentit la colère et la douleur dans ses mots, et il savait qu'il les méritait. Mais il refusa de reculer. Il s'approcha encore, jusqu'à ce qu'il soit à quelques centimètres seulement d'elle.

— "Non," dit-il fermement. "Je ne partirai pas. Pas cette fois."

Elle le regarda, déconcertée par la certitude dans sa voix. Il tendit lentement la main vers son visage, hésitant, lui laissant la possibilité de l'arrêter. Lorsqu'elle ne bougea pas, il posa doucement sa main sur sa joue. TP ferma les yeux, un frisson traversant son corps, mais elle ne recula pas.

— "TP," murmura-t-il, sa voix pleine d'émotion. "Je sais que tu es en colère, et tu as toutes les raisons de l'être. Mais je t'aime. Je t'aime comme je n'ai jamais aimé personne, et je suis prêt à affronter tout ce qui viendra, si tu me laisses une chance. Une seule chance."

Elle ouvrit les yeux, et une larme coula sur sa joue. Mais cette fois, elle ne s'écarta pas. Sunghoon se pencha lentement, ses lèvres effleurant les siennes dans un baiser doux, presque hésitant. C'était un baiser chargé d'émotion, de douleur et d'espoir, un baiser qui semblait contenir toutes les excuses qu'il n'avait jamais pu formuler, toutes les promesses qu'il espérait tenir.

Elle répondit à son baiser, timidement d'abord, puis avec un peu plus d'intensité, comme si elle testait la réalité de ce moment. Lorsqu'ils se séparèrent, leurs fronts restèrent pressés l'un contre l'autre. TP ferma les yeux, respirant profondément.

— "Tu es idiot," murmura-t-elle. "Un idiot insupportable."

Un sourire faible apparut sur le visage de Sunghoon. "Je sais," dit-il doucement. "Mais je suis ton idiot, si tu veux bien de moi."

Elle laissa échapper un petit rire, mais il était teinté de larmes. Elle recula légèrement, croisant à nouveau les bras, comme pour se protéger. "Je ne te promets rien, Sunghoon," dit-elle. "Rien du tout. Mais si tu veux rester... alors reste. On verra bien."

Il hocha la tête, sentant son cœur se gonfler d'espoir malgré tout. Ce n'était pas un pardon complet, mais c'était un début. Et pour Sunghoon, cela suffisait.

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