𝑁𝑖𝑘𝑖 - 𝑈𝑛 𝑑é𝑓𝑖𝑙é ℎ𝑎𝑢𝑡 𝑒𝑛 𝑐𝑜𝑢𝑙𝑒𝑢𝑟 (suite)
TP claqua la porte du bureau de Niki derrière elle, son cœur battant à tout rompre. Son souffle était court, sa peau brûlait encore de son contact, et sa tête tournait. Elle avait besoin de reprendre le contrôle. Mais à peine avait-elle fait trois pas dans le couloir qu'elle entendit sa voix grave résonner derrière elle.
— "Tu fuis déjà ? Tu es meilleure que ça, TP."
Elle s'arrêta net. Il était là, debout dans l'encadrement de la porte, les bras croisés, son sourire arrogant toujours collé au visage. Une étincelle de défi brillait dans ses yeux.
— "Qu'est-ce que tu veux, Niki ? Tu ne peux pas juste me laisser tranquille ?" lança-t-elle, le regard furieux.
Il s'approcha lentement, comme un fauve traquant sa proie.
— "Te laisser tranquille ?" murmura-t-il en riant doucement. "Tu débarques dans ma vie après six ans et tu veux que je t'ignore ? Ça ne marche pas comme ça, princesse."
TP recula instinctivement, mais il attrapa son poignet et la tira doucement mais fermement contre lui.
— "Dis-moi pourquoi tu es vraiment là, TP. Pourquoi maintenant ? Pourquoi ici ?"
Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais les mots restèrent bloqués. Elle ne pouvait pas lui dire la vérité. Pas ici, pas maintenant.
— "Je suis ici pour un travail. Rien de plus," dit-elle enfin, en tentant de se dégager.
Mais son regard devint plus sombre, plus intense.
— "Arrête. Tu crois que je ne te connais pas ? Il y a quelque chose que tu ne me dis pas. Alors parle, TP. Parce que je jure que si tu mens encore une fois..."
Elle sentit la panique monter. Elle devait sortir de là, couper court à cette conversation avant qu'il ne découvre son secret. Mais au moment où elle tenta de bouger, il la plaqua doucement contre le mur, ses bras de chaque côté de son visage, l'enfermant dans son regard brûlant.
— "Tu as changé, mais pas assez pour me duper. Alors parle. Maintenant."
— "Je n'ai rien à te dire !" cria-t-elle, sa voix tremblante.
Un silence lourd s'installa. Puis, dans un murmure empli de douleur, il lâcha :
— "Pourquoi tu es partie, TP ? Pourquoi tu m'as abandonné ?"
Ses mots frappèrent comme une lame. Elle baissa les yeux, incapable de soutenir son regard.
— "Parce que c'était toxique, Niki. Toi, moi, nous... Tout ça, c'était un désastre."
— "Un désastre ?" répéta-t-il, incrédule. "C'est pour ça que tu as disparu du jour au lendemain ? Sans un mot ?"
Elle sentit sa colère éclater.
— "Oui, Niki ! C'est pour ça que je suis partie ! Parce que j'en avais marre de tes jeux, de ton égoïsme, de tes putains de mensonges ! Et tu sais quoi ? Je referais exactement la même chose !"
Il recula légèrement, comme frappé par ses mots. Mais son regard s'obscurcit, et il se rapprocha de nouveau, cette fois plus calme, plus dangereux.
— "Tu veux jouer la grande héroïne ? Très bien. Mais dis-moi, TP... est-ce que c'était aussi toxique quand on était au lit ?"
Son souffle se coupa. Elle sentit le rouge lui monter aux joues, mais avant qu'elle ne puisse répondre, il glissa une main sur sa hanche, la tirant un peu plus contre lui.
— "Parce que moi, je m'en souviens parfaitement," murmura-t-il à son oreille. "Et crois-moi, princesse, j'ai jamais oublié ce que ça faisait de t'avoir sous moi."
TP sentit une vague de chaleur l'envahir, mélange de colère et d'un désir qu'elle détestait admettre. Elle leva une main pour le repousser, mais il la saisit et l'immobilisa, son sourire narquois toujours là.
— "Lâche-moi, Niki," souffla-t-elle, tremblante.
— "Pas avant que tu me dises la vérité," répondit-il, son regard sombre fixé sur le sien.
Elle sentit les mots lui échapper, presque contre sa volonté.
— "J'ai une fille, Niki."
Le silence tomba, lourd comme une enclume. Il la lâcha brusquement, reculant d'un pas, ses yeux s'élargissant sous le choc.
— "Quoi ?" murmura-t-il, sa voix rauque.
Elle baissa les yeux, incapable de le regarder en face.
— "Elle s'appelle Sakuyra. Elle a six ans. Et... c'est ta fille."
Les secondes s'étirèrent, chaque battement de son cœur résonnant dans ses oreilles. Niki resta immobile, son visage figé dans une expression d'incrédulité. Puis, lentement, il passa une main dans ses cheveux, un rire sans joie s'échappant de ses lèvres.
— "Tu veux dire que... tu m'as caché ma fille pendant six ans ?" demanda-t-il, sa voix dangereusement calme.
— "Je... je voulais te protéger," balbutia-t-elle. "Te protéger d'elle, et elle de toi."
— "Me protéger ?" répéta-t-il, son ton montant d'un cran. "Tu te fous de moi, TP ? Tu m'as volé six ans de sa vie, et tu appelles ça me protéger ?"
Elle sentit les larmes monter, mais elle se força à rester forte.
— "Oui, parce que tu étais un connard, Niki ! Tu étais instable, manipulateur, incapable d'aimer autre chose que toi-même !"
Ses mots le frappèrent comme une gifle, mais il resta immobile, son regard sombre et intense. Puis, sans prévenir, il se mit à rire, un rire amer qui la fit frissonner.
— "Tu crois que tu peux me dire ça et t'en tirer comme ça ?" murmura-t-il, avançant vers elle. "Tu crois que je vais juste accepter ça ? Non, TP. Maintenant, tu vas me dire où elle est, et tu vas prier pour que je ne te fasse pas regretter de m'avoir privé de ma propre fille."
Elle le fixa, son cœur battant à tout rompre. Elle savait qu'elle avait déclenché une tempête qu'elle ne pourrait pas arrêter. Mais une chose était sûre : Niki Nishimura n'était pas prêt à laisser cette histoire se terminer là.
TP sortit du bureau en trombe, les larmes menaçant de couler. Elle savait qu'elle avait lâché une bombe, mais elle n'avait plus le choix. C'était soit ça, soit continuer à vivre dans le mensonge. "Mais qu'avait-elle fait ?"
Derrière elle, la porte claqua violemment, et le silence dans le bureau de Niki se transforma en un ouragan.
Niki resta figé au milieu de la pièce, ses poings serrés si fort que ses jointures blanchirent. Son esprit tournait à toute vitesse, les mots de TP résonnant encore et encore dans sa tête.
Elle s'appelle Sakuyra. Elle a six ans. Et... c'est ta fille.
— "Putain !" hurla-t-il, sa voix brisant le silence.
Il balança violemment un vase sur le mur, le bruit du verre éclatant se mêlant à celui de sa respiration saccadée. La colère le consumait, un mélange de rage, de douleur et de confusion.
— "MA FILLE ?!" rugit-il, frappant la table de son poing, la fissurant sous l'impact. "ELLE M'A CACHÉ MA FILLE ?!"
Sa respiration devenait de plus en plus lourde, son torse se soulevant et s'abaissant à un rythme frénétique. Mais derrière sa rage brute, une autre émotion montait lentement : la tristesse.
Il s'effondra sur la chaise, ses mains tremblantes couvrant son visage. Un rire amer s'échappa de ses lèvres, mais il se transforma rapidement en sanglot. Des larmes qu'il n'avait pas prévues coulèrent sur ses joues.
Tu étais un connard, Niki. Instable, manipulateur, incapable d'aimer autre chose que toi-même.
Ces mots le poignardaient. Elle avait raison. Une partie de lui le savait. Six ans plus tôt, il n'était rien d'autre qu'un gamin égoïste, incapable de prendre soin de lui-même, encore moins d'une famille. Mais il avait changé... enfin, c'est ce qu'il voulait croire. Et maintenant ? Il avait une fille, une fille qui ne connaissait même pas son existence.
— "Sakuyra..." murmura-t-il pour lui-même, le prénom roulant sur sa langue avec une douceur douloureuse.
Il se leva brusquement, essuyant ses larmes d'un revers de main. Ce n'était pas le moment de pleurer. Il devait agir. "Il devait la trouver."
Quelques heures plus tard
Dans le silence de son appartement, Niki était assis devant son ordinateur. Ses doigts tapaient frénétiquement sur le clavier, cherchant chaque information possible sur Sakuyra. Il n'avait pas grand-chose : juste son prénom et son âge. Mais il savait que TP ne pouvait pas avoir coupé tous les liens. Il y avait forcément une piste quelque part.
Et puis... il trouva quelque chose.
Une école privée à Okayama. Une certaine Nishimura Sakuyra était inscrite sur la liste des élèves. Il s'arrêta de taper, ses mains tremblantes. "Nishimura ?"
Il cliqua sur le lien, ses yeux fixés sur l'écran. Et là, il la vit. Une petite photo de classe, floue mais suffisante. Une petite fille aux cheveux noirs et aux grands yeux, le visage sérieux mais étrangement familier. Elle avait son regard.
— "Elle a mon nom..." murmura-t-il, sa voix brisée.
Les larmes qu'il avait retenues revinrent, roulant silencieusement sur ses joues. Malgré tout ce que TP lui avait reproché, elle avait donné son nom à leur fille. Elle n'avait pas pu totalement l'effacer de sa vie.
Mais cette pensée ne suffisait pas à apaiser sa douleur. Il se leva brusquement, renversant la chaise derrière lui. Il se mit à marcher de long en large, ses pensées un chaos. Une rage froide s'empara de lui, mêlée à une tristesse écrasante.
Il donna un coup dans le mur, y laissant une empreinte.
— "Putain, TP... Pourquoi tu m'as fait ça ? Pourquoi tu m'as volé tout ça ?"
Il s'effondra sur le canapé, les mains dans les cheveux. Il voulait hurler, briser tout ce qui se trouvait autour de lui, mais au fond, il savait que ça ne changerait rien. Il avait une fille. Une fille qui ne savait même pas qu'il existait.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top