𝐻𝑒𝑒𝑠𝑒𝑢𝑛𝑔 - 𝑇𝑟𝑜𝑢𝑏𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑃𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑛𝑎𝑙𝑖𝑡é (suite)


Le 8 décembre. Deux semaines s'étaient écoulées depuis que TP avait commencé ses séances avec Heeseung. Si elle continuait à se montrer réticente en surface, une partie d'elle n'arrivait pas à nier qu'elle trouvait ces rendez-vous... intrigants. Peut-être parce que Heeseung n'était pas ce qu'elle attendait d'un psy. Avec ses yeux perçants, sa voix douce mais ferme, et ce fichu sourire en coin qui semblait lire à travers elle, il la déstabilisait comme personne.

Ce matin-là, TP s'habilla sans y penser. Jean moulant, petit haut noir à manches longues, et un collier discret autour du cou. Elle regarda son reflet, s'attarda sur son maquillage parfaitement appliqué, puis haussa les épaules. "Ce n'est pas comme si je voulais lui plaire," pensa-t-elle en ajustant son manteau.

Sunoo l'attendait déjà dans la voiture, comme d'habitude.

— "Prête pour ta dose hebdomadaire de thérapie ?" plaisanta-t-il.

— "Tu sais quoi ? Je vais te faire une thérapie gratuite avec mes poings," grogna TP en montant dans la voiture.

— "Relax, TP. C'est bientôt Noël. Essaie d'être gentille au moins jusqu'à la fin de l'année."

TP roula des yeux et croisa les bras. Mais une petite étincelle d'excitation dansait en elle à l'idée de revoir Heeseung.

Quand TP entra dans le bureau, Heeseung était déjà là, debout près de la fenêtre. La lumière douce du matin illuminait son visage, et son pull noir épousait parfaitement ses épaules larges. En l'entendant arriver, il se tourna, ses yeux sombres se posant immédiatement sur elle.

— "Salut, TP," dit-il avec ce ton calme qui l'agaçait autant qu'il la fascinait.

— "Salut, Docteur Sexy," répondit-elle avec un sourire narquois en s'asseyant sur le canapé.

Il haussa un sourcil, amusé, mais ne fit aucun commentaire.

— "Comment te sens-tu aujourd'hui ?" demanda-t-il en prenant place dans son fauteuil face à elle.

Elle haussa les épaules, feignant l'indifférence.

— "Comme toujours. Ennuyée. Frustrée. Et toi, ça va ? Pas trop dur de devoir me supporter ?"

Un sourire en coin apparut sur ses lèvres.

— "Tu sais, TP, tu es sans doute l'une des patientes les plus... stimulantes que j'aie jamais eues."

Elle ricana, jouant avec le bracelet à son poignet.

— "Stimuler les gens, c'est mon talent naturel."

Il la fixa, son regard devenant légèrement plus sérieux.

— "Pourquoi est-ce que tu ressens toujours le besoin de te cacher derrière ce genre de remarques ?"

Elle leva les yeux au ciel, agacée.

— "Et voilà, encore une de tes questions de psy."

Heeseung se leva alors de son fauteuil, lentement, et s'approcha d'elle.

— "Je ne te pose pas cette question comme un psy, TP," dit-il doucement, mais avec une intensité qui fit frissonner la jeune femme. "Je te la pose comme quelqu'un qui veut comprendre."

Elle sentit son cœur accélérer alors qu'il s'arrêtait juste devant elle. Il était si près que son parfum l'enveloppait. Son regard s'attarda sur son visage, sur la ligne de sa mâchoire, sur ses lèvres légèrement entrouvertes.

— "T'es toujours obligé de te tenir aussi près ?" murmura-t-elle, sa voix tremblant légèrement malgré elle.

— "Peut-être," répondit-il, un sourire à peine perceptible sur ses lèvres.

Un silence électrique s'installa entre eux, chargé de tension. Puis, dans un élan impulsif, TP se leva d'un bond, réduisant à néant la maigre distance entre eux.

— "Si tu veux comprendre, alors je vais te montrer," dit-elle, sa voix basse et audacieuse.

Avant qu'il ne puisse réagir, elle attrapa le col de sa chemise et l'attira vers elle, pressant ses lèvres contre les siennes. Le baiser était intense, passionné, comme si elle essayait de lui transmettre tout ce qu'elle refusait de dire avec des mots.

Au début, Heeseung resta figé, pris par surprise. Puis, comme s'il n'avait plus le choix, il répondit. Ses mains glissèrent sur sa taille, l'attirant contre lui.

TP, enhardie, commença à déboutonner sa chemise, ses doigts glissant sur sa peau avec une lenteur délibérée.

— "TP," murmura-t-il contre ses lèvres, sa voix rauque.

— "Quoi ?" répondit-elle, un sourire provocateur sur le visage.

— "On ne peut pas..."

— "Pourquoi pas ?" chuchota-t-elle en le défiant du regard.

Mais avant qu'il ne puisse répondre, un bruit de talons résonna dans le couloir.

— "C'est pas vrai," grogna Heeseung, s'écartant à contrecœur.

La porte s'ouvrit sans prévenir, et Hwasa entra, un paquet dans les bras.

— "Heeseung, j'ai déposé le courrier pour toi," dit-elle d'une voix mielleuse, ignorant totalement TP.

Hwasa était une caricature vivante. Ses vêtements moulants laissaient peu de place à l'imagination, et son maquillage exagéré criait désespérément à l'attention.

TP, assise sur le bureau, la regarda avec un mélange de mépris et d'amusement.

— "Dis-moi, c'est toi le cadeau ou le courrier ?" lança TP, un sourire narquois sur les lèvres.

Hwasa la fusilla du regard.

— "Excuse-moi ?"

TP haussa les épaules.

— "Je dis juste qu'au lieu de dépenser tout ton argent en chirurgie esthétique, tu pourrais investir dans un peu de dignité. Ça coûte moins cher."

Heeseung, qui avait jusque-là gardé son sérieux, éclata de rire. Un vrai rire, franc et chaleureux.

— "TP, tu es impossible," dit-il en secouant la tête.

Hwasa, furieuse, posa le paquet sur le bureau avec un bruit sourd.

— "Tu vas vraiment laisser cette fille me parler comme ça, Heeseung ?" demanda-t-elle, les poings serrés.

Mais avant qu'il ne puisse répondre, Hwasa, hors d'elle, leva la main pour frapper TP.

D'un geste rapide, TP attrapa son poignet et la plaqua au sol avec une précision chirurgicale.

— "Cinturon noir de taekwondo, chérie," dit TP en se redressant. "Tu pensais vraiment pouvoir m'avoir ?"

Hwasa, humiliée, lança un regard suppliant à Heeseung.

— "Fais quelque chose !"

Mais Heeseung, toujours amusé, se contenta de secouer la tête.

— "Je crois que tu as perdu cette bataille, Hwasa. Retourne à l'accueil."

Rouge de colère, Hwasa se releva tant bien que mal et quitta la pièce, claquant la porte derrière elle.

TP, toujours sur le bureau, croisa les bras et sourit fièrement.

— "Alors, Doc, c'est ça que t'appelles une consultation productive ?"

Il la fixa, un sourire en coin.

— "Avec toi, TP, il n'y a jamais rien de prévisible. Et je ne sais pas si c'est une bonne chose ou un problème."

Elle haussa les épaules, ses yeux brillants d'espièglerie.

— "Peut-être que c'est un peu des deux."

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top