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━ 𝐃𝐄𝐀𝐑 𝐋𝐈𝐅𝐄, 𝐅*𝐂𝐊 𝐘𝐎𝐔.  ▸

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Les élèves de mon lycée ont souvent tendance à me nommer de sorcière, d'associale ou encore de pouilleuse. Imbécile, connasse, maigrichonne, rouquine, et j'en passe... Pourtant, mon nom a toujours été Joy Brooks.

Je n'ai jamais grandement eus de mal avec ce genre de surnom, du moins, lorsque cela restait entre amis, ce n'est pas pareil pour vous?

Les amis. Voilà un terme bien éphémère à mes yeux en ce moment même. L'amitié n'existe plus à mes yeux, seulement pour nous détruire...

On me juge du regard, me marche dessus et n'hésite pas à me rappeler à quel point ma présence dans cette société est purement inutile et indécente. Mais pourtant, qu'ai-je de si différent des autres? Est-ce parce que je ne suis justement pas comme les autres? Est-ce... Parce que je suis simplement moi ?

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Ce furent mes pensées, alors que mes pas fatigués et inutiles me guidaient jusqu'à mon chez-moi. À chaque reflets de vitrines, je laissais pourtant mon regard m'observer pour constater à quel point ils avaient raison. Moche.

Je laissais un souffle s'échapper de mes lèvres si fines et fondues dans le peu de peau de mon visage, alors que je ne pouvais qu'observer la finesse de mes jambes à chacun de mes pas indécis. Maigrichonne.

Mes yeux se tournèrent alors vers le ciel grisé et sombre de la fin d'après-midi d'hiver, un nouveau souffle fragile venant se sauver pour se fondre dans l'air autour de moi. Malgré tout, la petite fumée que provoquait celui-ci me fit un peu sourire, avant de vite me rendre compte que j'avais l'air d'une imbécile.

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Pourtant, dans ce genre de moments où je me retrouvais seule dans les rues, sans personne pour me rappeler à quel point mon âme est vide et dénuée de sens, ne devrais-je pas me sentir libre un tout petit instant?

La liberté... Je ferais n'importe quoi pour y goûter ne serait-ce que quelques infimes secondes. Pouvoir m'envoler dans le ciel et sentir le vent dans mes cheveux bouclés et mon visage parsemé de tâches de rousseur... Rien qu'une fois.

Ils m'avaient prit tout ce qui me maintenait encore en vie dans ce monde, ma confiance en moi étant passée à la trape la première. Ils s'en sont ensuite prit à mes raisons d'être encore heureuse, ma jovialité et maintenant mon âme.

Mon regard s'était par la suite posé sur la route que je devais traverser en face de moi, une idée sombre me passant par la tête, qui fut d'ailleurs la dernière de mon existence.

Vous ai-je prévenu qu'il ne s'agissait pas d'une belle histoire romantique et joviale?

Mes pas s'avancèrent alors doucement sur le passage piéton qui se dévalait sous mes yeux parsemés d'humidité. Je sentais la colère monter en moi, comme ci toute mes émotions les plus sombres et fortes allaient me faire exploser.

Si ce n'est pas le cas, j'en suis désolée...

À présent, tout me semblait si lent autour de moi, alors que mon regard fixait le véhicule au loin de moi.

Non, cette histoire...

Je me laissais guider en dehors des lignes blanches qui me maintenaient pourtant en sécurité, faisant face à cette voiture qui roulait dangereusement bien trop vite, à tel point qu'elle n'eut pas le temps de freiner suffisamment fort...

Est celle de mon suicide.

— VA TE FAIRE FOUTRE !! hurlais-je de plein poumons, fermant les yeux.

Et qu'elle me faucha, retirant mon âme de mon enveloppe charnelle.

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Étrange façon de mourir, n'est-ce pas? Et pourtant c'était ce que j'ai toujours voulu au fond de moi. Me sauver de cette vie si horrible qui ne faisait que de me tuer à petits feux.
Je suis désolée maman, mais dans cette histoire je suis bien loin d'être en vie.

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