il faisait nuit noire et tu avais pensé à apporter une lampe torche, Erwin. Y'a pas à dire, tu pensais à tout, même si elle n'était pas utile ; la lune projetait déjà sur la plage une lumière froide mais particulièrement chaleureuse qui semblait nous circonvenir dans une douce étreinte.  
   Nous marchions côte à côte au bord de la mer, relativement calme,ce soir. Je t'avais révélé tout ce qui me tourmentait et toi aussi et je me sentais plus légère. J'allais aller de l'avant, dessiner, peindre, rire, chanter, m'amuser comme jamais je ne l'avais fait avant... passer du temps avec ma sœur et... avec toi. Je levai les yeux vers toi, étonnée, lorsque j'avais senti tes doigts enlacer les miens puis avais rigolé lorsque je t'avais vu détourner les yeux maladroitement, observant l'horizon. je ne te l'avais pas dit, mais j'avais vu comment tu rougissais et je te trouvais mignon.
    mon rire t'avais fait me fixer, puis ton visage s'était rapproché et indubitablement, la suite arriva, tu m'embrassa. Mon cœur explosa dans un feu d'artifice. Je n'avais jamais embrassé personne et je n'étais pas prête de recommencer si ce n'était avec toi. ( nda : oui c'est toujours un Eren x reader tkt. ) !

   
__ « Erwin...- fis-je alors que tu souris contre mes lèvres. nous n'avions pas eu à confirmer quoi que ce soit et notre relation s'était développée comme ça, le temps de quelques autres entrevues nocturnes au bord de la mer, avec ce polaroïd dont tu ne te séparait presque jamais, prenant des photos de tout et de n'importe quoi mais aussi de nous, de moi. comme cette fois, à la plage, une nuit, quand tu pris ce polaroid de moi. Jamais je n'avais autant souri sur une photo d'aussi loin que je me souvienne. Tu m'avais fais rire comme tu le faisais encore et toujours.
   et ce bonheur auquel je goûtais inlassablement quand j'étais avec toi, le méritai-je vraiment ? Te méritai-je vraiment ? Tu faisais ressortir le meilleur de moi même depuis les événements malheureux qui n'avaient de cesse de perturber mon existence. Je n'avais de cesse d'être reconnaissante envers toi.
Aujourd'hui et pour toujours.

    Cependant.
  la vie ne m'avait pas assez appris à me méfier. À ne pas me reposer sur mes lauriers, à savourer les moments de bonheur avec délectation car ils ne duraient pas longtemps, en tout cas pas dans ma vie. Tu m'avais annoncé,un jour pluvieux que tes parents désiraient reprendre contact avec toi, qu'ils s'étaient excusés. Ta mère avait même éclaté en sanglot derrière le combiné, t'avouant comment elle se sentait mal de t'avoir abandonné, accablée par la tristesse et la culpabilité de ne pas avoir été là pour toi. tes yeux avaient repris un éclat que je ne leur connaissais pas et tu semblais heureux. Je devrai l'être et je l'aurai été, si cela n'impliquait pas de te voir retourner aux États-Unis. Mais, après tout tu n'étais là que pour les vacances alors qu'est-ce que je croyais ? j'essayais tant bien que mal de me montrer raisonnable, de me rassurer mais pourtant, je n'arrivais pas à heureuse pour toi et tu avais fini par le  remarquer.

__ « [T/p] ? tu m'écoutes ? - Fis-tu en agitant la main devant mes yeux pensifs, ce qui me tira de ma rêverie.
  __ « euh, oui. Excuse-moi. - je m'étirai et me tournai vers toi, te souriant faussement. j'avais peut-être oublié comment parfaitement le faire, vu que tes sourcils fournis se froncèrent automatiquement.

   __ « Il y'a quelque chose qui te tracasse ? tu es tout le temps la tête dans les nuages ces temps ci. - Posas-tu.
   __ « Non, t'inquiètes. Je pensais juste à la rentrée, les devoirs, les exams. Ça me déprime. - Tu explosas de rire alors que je rigolai, gênée.
  __ « décidément il n'y a que toi pour te mettre dans des états pareils juste pour ça. - Dis-tu en finissant par te calmer. - Quoique, je vais entrer en deuxième année et c'est quand même angoissant. Surtout que maintenant, je vivrai chez mes parents...

   Ah. j'avais baissé les yeux alors que tu posai les tiens sur moi, sourcil relevé.
__ « [T/p], regardes moi. - tu plongeas tes iris bleues dans les miennes. - je savais bien que tu réagirais comme ça. - tu soupiras alors que, outrée, je fronçais les sourcils et me mordit l'intérieur de la joue.

   __ « Eh bien, excuses moi de tenir à toi au point d'être triste de te voir partir, mais c'est comme ça, Erwin ! - je me levai de la nappe que j'avais installé sur le sable blanc fin plus tôt et commençait à me diriger vers la route bitumée qui séparait la plage des habitations de Ragako.

  tu accourras puis me retint par le bras alors que je me débattais farouchement, espérant que tu ne t'aperçoives pas des perles salées qui menaçaient de trouver chemin sur mes joues légèrement rebondies. « lâches moi, Erwin ! » je t'avais violemment repoussé mais tu ne lâchas pas prise pour autant. Je savais que me comportais comme une enfant gâtée, que j'étais irrationnelle mais je n'y pouvais rien. Tu me pris dans tes bras de force tandis que, lasse de me débattre sans résultats, je m'abandonnai dans tes bras.

   __ « Tu ne peux pas savoir à quel point tu vas me manquer [T/p], ni à quel point te laisser ici et ne plus te voir à longueur de journée me transperce le cœur... mais je n'ai pas le choix. Je dois renouer avec eux, c'est ma famille, [T/p] ! j'ai erré ici pendant deux ans, chaque été, ressassant les événements passés, espérant un jour obtenir leur pardon. Et aujourd'hui je l'ai, je ne peux pas rester... mais je reviendrai ! je reviendrai bientôt, même très bientôt te voir, Aussi souvent que je ne le peux d'ailleurs, tu pourras venir me voir toi aussi ! On continuera, hein ? - silence. je ne pouvais y répondre... aurais-je vraiment le courage d'entretenir une relation à distance ? - [T/p] ? réponds moi ! - tu me tins par les épaules après t'être détaché de moi, cherchant mon regard fuyant.

  __ « Je-..., Erwin, je ne sais pas. - ses mains lâchèrent mes épaules alors que j'ancrai mon regard désolée dans le tien, troublé.
  __ « Tu ne peux pas dire ça. Tu n'as pas le droit !
   __ « J'ai peur, Erwin ! Je ne sais pas si j'y arriverai, je-

  __ « Tu quoi ? Je t'aime [T/p] ! bon sang, reprends toi ! Je serais resté si je le pouvais tu le sais, alors pourquoi ? pourquoi tu ne veux pas essayer ? - tu me considéra longuement tandis que mon cœur battait à tout rompre... ça y est, tu l'avait dit, Erwin. tes yeux cherchaient les miens.

  __ « je t'aime Erwin. plus que tu ne peux te l'imaginer... - tes pupilles me scrutaient inlassablement, comme pour détecter la moindre once de mensonge. Je soupirai. - je sais que ta famille compte beaucoup pour toi,plus que moi. je ne peux pas continuer si tu t'en vas, je ne supporterai ne plus pouvoir te voir, te toucher, te sourire... et puis, j'ai un objectif je dois nous sortir d'ici, ma sœur et moi... J'y réfléchirai et on en reparlera plus tard, hein ? - je me hissai sur la pointe des pieds et t'embrassai la joue. Je me retirai et m'éloignai après t'avoir souri.

__ « sauf qu'il n'y aura pas de plus tard, [T/p]. - Fis-tu alors que je me retournai, les sourcils froncés, t'interrogeant du regard.
  __ « Comment ça, Erwin ?

   tu soufflas alors que je me rapprochais de toi.
  __ « Je-..., Je rentre demain. Je suis désolé, [T/s]... - cette annonce me fit l'effet d'une massue. Mes jambes se dérobèrent et je ne fus pas surprise de voir que j'avais fini par m'échouer par terre, les genoux s'enfonçant dans le sable chaud. Mes larmes dévalaient mes joues comme un torrent. elles semblaient ne jamais vouloir s'arrêter. tu accourus vers moi mais je te repoussai d'une force que je ne me connaissais pas. Tu m'avais menti, Erwin. Jamais je ne m'étais sentie aussi trahie. Une sensation étrange parcouru tout mon être. le dégoût ? l'aversion ? non, c'était bien plus. Étais-ce contre toi ? contre moi ? je ne saurai le dire, même aujourd'hui. Mais l'amour que j'avais pour toi l'emportait malheureusement sur tout. même sur l'envie de te gifler et heureusement pour toi. Alors, calmement je m'étais relevée sous ton regard incompréhensif. Je m'étais dirigée vers le bord de la route, ignorant tes appels, puis m'étais mise à courir.
    Courir sans regarder en arrière, les larmes me brouillant grossièrement la vue.
   j'étais tombée, m'était relevée.
  l'adrénaline m'était sans doute montée au cerveau car je m'étais écorchée les genoux, sans le remarquer. Tu ne m'avais plus suivi et c'était la dernière fois que nous nous étions vu.

       Le lendemain tu étais venu au foyer. et si le grabuge que tu avais causé ne m'avait pas convaincu à sortir te voir, il a réussi à mettre Madame Shadis en colère, ne comprenant sûrement pas l'entêtement de ce jeune homme qui ne venait pas d'ici. 
    résultat, après son départ, j'ai récuré de fond en comble les toilettes du foyer et découvert des choses dont je ne soupçonnais pas l'existence...

   plus tard, elle vint me voir dans ma chambre et sans attendre me prit dans ses bras. Son âge et son expérience l'ayant certainement permis de comprendre la situation dans laquelle nous étions. J'avais pleuré dans ses bras puis elle m'avait tendu un petit paquet soigneusement emballé. Le fait qu'elle ne l'ait pas vérifié avant de me le remettre comme à l'accoutumée me fit sourire.
   le colis contenait une lettre, un collier et le fameux polaroid. Je souris tristement puis me dirigeait vers la fenêtre pour regarder le ciel. A cette heure, tu devais déjà être parti. J'étais désolée, désolée de ne pas avoir été assez mature. mais j'étais en colère que tu m'annonces ton départ aussi tardivement.

si nos chemins devaient se recroiser je te giflerai aussi fort que je ne le pourrai, Erwin, mon amour...

crédit photo : ???
found on pinterest :)

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EH BIEN !
  l'arc « le passé de [T/p] » est terminé!
   j'espère que vous avez aimé, même s'il était assez long et relativement ennuyeux... ? le prochain chapitre est bel et bien la suite de notre Eren x reader, vous inquiétez pas 😭!