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       une semaine était encore passée sans que nous nous voyions. Madame Shadis m'avait refilé toutes les corvées du foyer après m'avoir bien engueulée. Je l'avais mérité.

     Je ne regrettais pas d'être sortie ce jour là, de t'avoir trouvé, d'avoir pleuré avec toi. Semblait-il que c'était l'une des étapes de ma guérison, je me sentais beaucoup mieux maintenant. Même si la fin de cette soirée m'avait laissé un goût amer, je t'étais reconnaissante. Aussi, je n'arrêtais pas de penser à toi, et à ton bras réconfortant posé contre mes hanches. Et ça, je n'arrivais pas à le comprendre, ni même à le concevoir.

    Pourquoi pensais-je si souvent à toi ?
Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait, mais à chaque fois que je pensais à ce détail j'avais comme des papillons désagréables dans le ventre. Je me détestais de ressentir ça.

     __ « [T/p] ? Il y'a quelqu'un pour toi. - Fit une fille du foyer derrière la porte de ma chambre. Qui pouvait bien me rendre visite ? Je n'avais ni famille, ni amis. Et je ne pouvais concevoir que ce soit toi, Erwin. Tu ne savais pas que j'étais ici...

      Je sortis finalement de ma chambre, vêtue d'une légère robe blanche et d'une paire de tongs de la même couleur. Le temps était très gai aujourd'hui. Je lâchai mes cheveux [C/c][T/c] et m'enveloppai du parfum que ma mère m'avait offert, il y'a maintenant deux ans. Je m'étais juré de ne le mettre que pour les rares occasions. Et des rares comme celle là, il n'y en avait pas eu beaucoup !
    Je m'étais rendue à l'extérieur du foyer.
Je tournai les yeux de gauche à droite, je n'avais vu personne. Est ce que c'était un canular ? Les filles du foyer de madame Shadis pouvaient être de vraies chipies parfois. Je levai les yeux au ciel avant de me retourner vers l'entrée du foyer lorsque soudain, j'entendis ta voix m'appeler.

  __ « [T/p] ?
   Je me tournai lentement vers toi.
Qu'est ce que tu faisais ici ? Mes yeux écarquillés témoignaient de ma surprise. Tu souris de gêne, te gratta l'arrière du crâne avant de te rapprocher finalement de moi.

  __ « Qu'est ce que tu fais là ? - Dis-je, sous le ton de l'indifférence. Je n'avais pas digéré tout ce que tu m'avais dit, il y'a une semaine.

    __ « C'est donc ici que tu te caches, je t'ai cherché partout, en ville. Tu vivais donc vraiment sur une colline près de la plage. - Tu levas les yeux et admiras les alentours en souriant.
   Je levai les yeux au ciel.

  __ « Pourquoi t'es là ?
     Tu soupiras avant de me prendre par la main et de me diriger vers ton vélo. Il avait l'air neuf, tu venais de l'acheter ?

  __ « Patience.
    Puis tu avais démarré au quart de tour, pédalant à la vitesse de l'éclair.
  _ « Hey! Attention ! - Hurlai-je.



(*^o^*)


   Nous voilà donc sur les plages de Ragako.
     Tu avais l'air épuisé d'avoir pédalé, ce qui était compréhensible, alors nous marchions côte à côte sans dire mots, échangeant juste quelques regards. Je t'admirais discrètement, tu étais vraiment beau.
              Et moi... j'étais juste moi.

   __ « [T/p], tu sais, je suis vraiment désolé pour la dernière fois. J'ai parlé sans réfléchir, j'étais en colère contre moi même et j'ai tout déversé sur toi, alors que tu essayais juste de m'aider. - Commenças-tu en me regardant droit dans les yeux.

   __ « Non, c'est moi qui suis désolée. Je n'aurai pas dû m'immiscer dans tes affaires. - Dis-je, indifférente. - Je n'aurai pas dû vouloir t'aider alors que moi-même n'ait pas fini de régler les miennes, c'est bien ce que tu as dit non ? tu as bien raison.
     Tu te plaças immédiatement devant moi, me barrant le chemin. Tu plaças des mains contre mes bras et plongeas ton regard dans le mien, ce qui me fit légèrement sursauter.

    __ « Je suis désolé, je n'aurai pas dû te dire toutes ces horreurs... Okay ? Tu sais, - Tu pris une grande inspiration, tu semblais être en train de prendre une grosse décision. M'en parler ? ou juste t'excuser ? dans les deux cas, je t'aurai compris. Ce n'est pas mince affaire de parler de ses problèmes... - Tout ce que tu m'as dit la dernière fois m'a vraiment fait réfléchir. Tu as raison, peut-être qu'en parler pourrait me soulager. Peut-être que tout te dire aurait été la solution. Mais ce soir là, la peur que j'ai ressenti et le ressentiment qui m'animait me bloquait. Mais aujourd'hui, je suis plus prêt que jamais.

      Je lui souris et l'entraînai dans un endroit plus calme.
     Les forêts aux alentours de la plage sont peu fréquentées. Nous nous installâmes sur des rondins et nous regardâmes droit dans les yeux. C'était le moment. J'étais décidée, moi aussi je lui parlerais de mes problèmes.

   

  
  __ « Ma sœur et ma petite-amie sont  décédées dans un accident de circulation, il y'a deux ans, ici, à Ragako, par ma faute.

    J'écarquillai les yeux.
Accident de circulation.
       Comme mes parents.
  Il y'a deux ans.
Comme mes parents.
   Par sa faute ? Comme moi.

  __ « Comment-
__ « Laisses-moi finir, [T/p]. S'il te plaît. - Toujours sous le choc, j'hochai machinalement la tête. - C'était il y'a deux ans, on était venus pour les vacances d'été. Mes parents avaient racheté une villa non loin de la plage, le cadre était parfait, alors j'ai invité ma petite amie. Les semaines défilaient et tout se passait bien pour nous, tout était parfait. Puis, j'ai appris que ma petite amie me trompait avec l'un des nouveaux amis, que nous nous étions faits ici, à Ragako. Ce soir-là, J'avais bien picolé. J'avais appelé ma petite amie pour faire une balade en voiture, comme si de rien n'était, pour qu'elle me donne des explications. Elle ne savait pas que j'étais déjà au courant de ses tromperies. Alors elle a proposé à ma sœur de venir, qui elle aussi pensait que ce n'était qu'une balade comme les autres. - Sa voix de brisa.

   Il continua.
__ « Tu sais, je n'avais pas prévu que ma sœur soient aussi de la partie, et ça ne m'enchantait pas qu'elle nous voit nous engueuler, elle aimait beaucoup cette fille... Mais je ne pouvais rien refuser à ma sœur, alors naïvement j'ai accepté qu'elle vienne elle aussi. Si seulement j'avais refusé... - Tu  sanglotas alors que je passai mes mains de haut en bas de ton dos, mon geste de voulait réconfortant et ça avait l'air de marcher. - Tout se passait bien au début, jusqu'au moment où j'ai commencé à en parler. C'est parti en engueulades, comme je l'avais prédit et finalement je ne regardais presque plus la route. Ma sœur derrière essayait de me calmer mais je ne voulais rien entendre, j'étais devenu fou. Fou de rage, de tristesse, de colère. J'aimais cette fille comme jamais je n'avais aimé personne ! - mon cœur se serra.

   __ « Puis en l'espace de quelques secondes, j'avais à peine eu le temps d'entendre ma sœur crier que des phares m'éblouirent. C'était un camion de ravitaillement, il était si grand, si... inévitable. Oui, il était impossible à éviter. J'ai tenté une dernière manœuvre mais les freins ont lâchés, comme si le destin s'acharnait sur nous. Alors j'ai juste tenu ma petite sœur une dernière fois dans mes bras en attendant l'impact. - tu éclatas en sanglots. Je te pris dans mes bras et te serrais fort contre moi. Erwin, tu t'agrippais à moi comme si ta vie en dépendait. - Je me suis réveillé à l'hôpital. Mes parents étaient vêtus de noirs, ils n'ont pas tardé à m'annoncer les décès de ma sœur et de mon ex petite amie. j'étais triste, tellement triste que je n'arrivai pas à pleurer. Mais, voir dans les regards de mes parents cette espèce de haine et de déception a suffit à me faire tomber dans une énorme dépression avec laquelle je me bats encore aujourd'hui. Cette indifférence et cet espèce de vide dans leurs regards me hantent toujours. Je n'ai plus eu aucun contact avec eux jusqu'à aujourd'hui. Je sais qu'ils m'en veulent pour la mort de ma sœur et m'en tiennent pour responsable. d'ailleurs, je suis responsable pour ce qu'il sur ait arrivé à toutes les deux. Je me dis à chaque fois qu'ils auraient voulu me voir mort plutôt que de voir le corps de ma sœur de 13 ans à moitié écrasé... et je me dis que ce serait toujours mieux si je disparaissais moi aussi de la surface de la terre. Après tout, je n'ai plus personne...

    Je me détachais immédiatement de lui, le regardant droit dans les yeux.
__ « Ne dis plus jamais ça, okay ? Je suis là, moi, et je te comprends ! Ce n'est pas de ta faute, tu n'y est pour rien.

- je pris une profonde inspiration, qui interrompit un instant le flot de paroles que je déversais inlassablement. étais je vraiment prête à te révéler les problèmes qui me tourmentaient, les pensées qui ne cessaient de violemment s'entrechoquer dans ma tête, comme essayant sans cesse de s'échapper, de partir, de sortir de cette dernière ? oui.

__ « je ne sais pas si je devrais te raconte cette histoire, mais je te fais confiance Erwin...- je me tus un instant puis te regardai droit dans les yeux. - mes parents sont aussi décédés ici, il y'a deux ans...

crédit photo : ???
found on pinterest :)

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