La pluie tombait fortement autour de Poudlard, l'emprisonnant dans un brouillard qui donnait l'impression de vivre dans une bulle. Des élèves couraient dans tous les sens, leur cartable au dessus de la tête mais les rafales de vent les poussaient en arrière alors qu'ils essayaient d'atteindre la porte du château. Steviah Malfoy-Weasley, ignora les cris et entra dans la grande salle. Noël approchait et les décorations tapissaient les pièces chauffées par les immenses cheminées.

L'atmosphère chaleureuse propageait une bonne ambiance, contrastant avec les ténèbres qui régnaient à l'extérieur. Voldemort devenait de plus en plus puissant, laissant des morts partout où il passait. Certains élèves avaient été retirés de l'école et envoyés étudier dans des écoles en dehors du pays. Steviah préférait ignorer le problème, tant qu'il n'était pas aux portes du château, c'était le problème du Ministère de la magie.

La jeune fille ne pensait qu'à Noël et au fait qu'elle allait le passer seul, en témoignait la lettre qu'elle avait à la main, écrite dans cette écriture cursive parfaite que sa mère savait si bien faire. Elle lui disait combien elle l'aimait mais qu'elle ne pourrait pas la recevoir à la maison pour les fêtes et même si elle adorait sa mère, elle était certaine que c'était pour retrouver son père. Ça la mettait en colère parce qu'il ne faisait que de les faire souffrir. Heureusement pour elle, la blague prévue pour Sirius lui donnait le cœur moins lourd.

Tout le monde savait qu'il ne résistait jamais aux chocolats envoyés par ses admiratrices même si James n'arrêtait pas de lui répéter qu'ils pourraient être empoisonné et la pensée qu'il allait s'en empiffrer jusqu'à ce que tous ses cheveux tombent était jouissif. Un rire s'échappa des lèvres de la jeune fille et elle posa ses affaires sur la longue table des Serpentards. Steviah ne parlait presque à personne, aucun élève n'avait envie de côtoyer l'hybride ou l'abomination qu'elle était.

Être à moitié Weasley et à moitié Malfoy, c'était une malédiction dont elle se serait bien passé, seuls Regulus et Tria ne semblaient pas en tenir rigueur, elle appréciait chacun d'eux. La jeune fille s'assit en face du jeune homme et sorti un roman d'horreur avant de jeter un œil à Sirius à la table d'en face. Ce sourire arrogant qu'il avait lui arracha un grognement et elle leva les yeux au ciel. Sirius était l'incarnation du mot arrogance et lorsque ses yeux pétillants se posèrent sur la jeune fille, il sourit fourbement en lui faisant un petit signe puis, une boulette en papier atterri sur sa tête.

— Tu devrais arrêter de la provoquer, soupira Mirabella.

— Bella a raison, dit Lily Evans. Tu devrais la laisser tranquille.

— Ma dernière blague était un succès, rétorqua Sirius, reconnaissez-le!

James se mis à rire et Tria le regarda de ses grands yeux, interloquée mais elle replongea bien vite dans ses pensées, sous le regard de Remus, un sourire benêt sur le visage. James remis en place ses lunettes et tapa dans la main de Sirius, sa blague précédente avait été la plus drôle. Le jeune homme avait jeté un sort à Steviah et dès qu'elle avait essayé de lui hurler dessus — c'est à dire tout le temps — elle ne pouvait pas dire Sirius Black et disait à la place, le sorcier le plus puissant de Poudlard et l'homme le plus beau du monde. Sirius l'avait remercié à chaque fois.

— Moi, je te dis que ça va retomber sur toi, pouffa James en jetant une boulette sur Peter. Et je te signale que Steviah est une sorcière, genre, une vraie méchante alors je donne tout ce que j'ai qu'elle va te faire vivre l'enfer.

Sirius pinça les lèvres et haussa les épaules, son regard se dirigeant de nouveau vers Steviah. L'idée de vengeance prenait petit à petit dans sa tête et il allait devoir penser comme elle, comme un serpent. Le jeune homme lui tira la langue et Steviah leva les yeux au ciel avant de lever son majeur.

— Charmant, lâcha Regulus en regardant son aîné.

— Ton frère dans toute sa splendeur, répondit la jeune fille.

Bien que plus jeune, Regulus était le plus mature des deux, il tenait un livre de sortilèges entre les mains et son air neutre habituel. L'idée des vacances ne l'enchantait pas et il replongea entre les pages de son manuel bien qu'il n'arrivait pas à lire. La présence de Steviah avait souvent cet effet sur lui.

— Qu'est-ce que tu as prévu de faire? demanda-t-il, connaissant mon frère, il doit se sentir surpuissant après la mauvaise blague qu'il ta fait.

D'aussi loin qu'elle se souvienne, Steviah avait toujours détesté Sirius, dès leur première année mais il fallait reconnaitre que cet idiot était doué pour les blagues. Elle avait encore du mal à avaler la dernière blague mais elle ne montrait jamais ses sentiments hormis sa colère alors, elle lui avait simplement hurlé dessus. La brune regarda Regulus, elle était certaine que le jeune homme aimait son frère mais pour une raison qui lui échappait, faisait comme si il l'indifférait.

— Eh bien, dit-elle, tu sais à quel point il tient à ses précieux cheveux et qu'il adore recevoir des cadeaux de la part de ces admiratrices. Donc .., je vais lui offrir des chocolats qui feront tomber tous ses cheveux.

Steviah se pencha sur la table et posa le livre de Regulus à plat pour en tourner les pages et s'arrêta à l'avant dernière, tapotant son doigt sur le dessin de la potion. Le jeune homme écarquilla les yeux, marqués par des cernes et afficha une expression entre la surprise et la nonchalance.

— Je sais à quel point il aime ses cheveux, reprit-elle, alors je vais me faire une joie de le voir sang. Tu devrais prendre l'appareil photo de mon cousin, Arthur pour immortalisé ce moment parce que j'ai envie qu'il s'en souvienne toute sa vie même si le sortilège ne va durer que quelques heures.

Derrière sa carapace de peste, Steviah était gentille mais avec Sirius, c'était différent. Elle n'arrivait pas à être gentille, il était toujours en train de chercher les ennuis alors, c'était la guerre. La jeune fille passa une main dans ses cheveux et les mis derrière son oreille.

— C'est effrayant, dit Regulus. Je veux dire .. vous me faites peur tous les deux, je ne voudrais pas me retrouver seul en votre compagnie.

—  C'est lui qui a commencé, rétorqua Steviah.

Se moquer de sa mèche blanche était idiot pour certains mais elle l'avait pris très à cœur lorsqu'elle avait eu onze ans et que c'était la première chose dont Sirius s'était moqué. Cette mèche, elle la détestait, elle représentait tout ce qu'elle ne voulait pas être et elle avait beau la teindre, elle revenait cinq minutes après.

Regulus repris son livre, la présence de Steviah ne le dérangeait pas, ils étaient camarades car amis était peut-être un mot trop fort? Il ne savait pas vraiment mais il aimait la voir graviter autour de lui.

— J'ai déjà ma blague suivante en poche, termina-t-elle. Mais je ne la ferai que si sa prochaine blague est horrible.

— Vous devriez mettre autant d'imagination dans vos études, dit Regulus. Enfin, je parle pour lui, c'est un cancre.

Le jeune homme tourna les yeux vers Sirius et Steviah suivit son regard. Le Gryffondor était en train de faire des grands gestes tout en expliquant quelque chose. Il avait simplement l'air ridicule et Steviah leva les yeux au ciel.

—  Tu n'as qu'à lui dire, rétorqua-t-elle, je suis l'une des meilleurs de notre promotion.

Dotée d'un intelligence hors pair, Steviah ne connaissait pas les mauvaises notes contrairement à son ennemi qui attirait plus de zéros que n'importe qui. Sirius attrapa sa baguette et fit un léger mouvement de bras. Une explosion retentit dans toute la salle, faisant sursauter professeurs et élèves.

—  Je retire dix points à Gryffondor, lança le professeur McGonnagall depuis la table des professeurs.

— Au moins, perdre ses cheveux lui fera peut-être garder le silence un moment, commenta Regulus. Qu'as-tu prévu si sa blague est pire?

— Je suis ravie que tu poses la question, sourit Steviah.

La jeune fille brune se pencha légèrement sur la table. Peut-être auraient-ils pu être amis avec Sirius s'il n'avait pas commencé à la taquiner. Mais personne ne voulait d'elle, excepté Regulus et Tria, simplement parce qu'elle était à moitié Weasley et à moitié Malfoy. Cela suffisait à semer la méfiance.

— Eh bien, reprit Steviah avec malice, tout dépendra de la blague, mais je sais que ton frère a une phobie des serpents. Je doute qu'en trouver un dans son lit le fasse sauter de joie.

Elle jeta un regard furtif vers la table des Gryffondor, souriant doucement en voyant Tria, perdue dans ses pensées, tandis que Remus l'observait d'un air rêveur. Cela crevait les yeux qu'il avait un faible pour elle, mais il ne semblait pas prêt à faire le premier pas. Tria, quant à elle, était étrange, et Steviah ressentait un besoin protecteur envers elle. À côté, Sirius était penché sur la table, discutant avec ses amis.

— J'ai l'impression d'avoir une admiratrice, ricana Sirius en levant les yeux vers Steviah.

— Elle va surtout te rendre la pareille sans que tu t'en rendes compte, plaisanta Adamos Wayland.

— Pff, n'importe quoi, répliqua Sirius. Elle est bien trop perdue dans les yeux de mon idiot frère.

— Justement, le coupa Mirabella en posant sa joue sur l'épaule d'Adamos. Est-ce qu'il t'arrive de réfléchir un peu? Elle lui demande sûrement de l'aide pour la prochaine blague. Tu ne l'aimes peut-être pas mais Steviah et l'une des sorcières les plus douées de l'école.

Sirius renifla, dédaigneux, mais au fond de lui, il savait que cette guerre entre eux durerait jusqu'à ce que l'un des deux cède. Et vu leur obstination mutuelle, il était fort probable que ça ne s'arrête jamais. Steviah détourna alors son attention et observa Daisy, une Gryffondor qu'elle voyait souvent seule, malgré les efforts de la bande de Sirius pour l'intégrer.

Daisy avait l'air d'un chat pris dans les phares d'une voiture, et Steviah trouvait cela étrange. Avant, Daisy riait souvent et traînait toujours avec James et les autres. Quelque chose avait changé. Bien que la curiosité de Steviah la poussait à aller lui parler, elle se retenait. Des années plus tard, cela deviendrait l'un de ses plus grands regrets.