넘어지지 않을 약속
𝟓 𝐦𝐚𝐢 𝟏𝟗𝟓𝟐,
《 Il est bientôt minuit,
J'ai l'impression de ne plus exister,
au coin de cette rue où la terreur règne, je ne me sens plus respirer.
Mon casque m'empêche de voir correctement ce que j'écris mais je n'ose pas l'enlever.
J'ai peur Baekhyun, j'ai peur de bouger.
J'ai l'impression que mes membres, mon corps, sont en train de geler. Mon uniforme ne me protège plus du danger.
Chaque seconde est un coup de poignard dans le cœur, le temps ne coule plus.
Seulement les larmes et le sang.
Les nuits sont tachées de rouges, les jours se ressemblent et sont emplis de terreur.
Et je ne sais pas si ce sont les autres qui se transforment en fantômes ou moi qui me confond peu à peu en mon ombre, mais je me sens vide.
J'ai l'impression d'être déjà mort.
C'est insupportable ; fracassant.
Ces images, qui étaient pourtant si claires avant, elles s’estompent dans mon esprit pour se faire remplacer par des cendres et du feu.
Je veux m’en sortir.
Pour toi, pour te revoir et te serrer dans mes bras.
Alors s'il te plaît viens me chercher Baekhyun, m'aider, me câliner et me crier à plein poumons que tout ira bien.
Aide moi à m'en sortir,
Même si je sais que c'est déjà foutu,
Que la mort m'attend au coin de cette rue,
Je t'en supplie, avant que les douze glas de l'église sonnent tes vingt-deux ans dis moi que tu es encore là.
Sache que certaines nuits, je pense à toi.
Toutes à vrai dire.
Je revis le passé, en souhaitant qu'il ai duré,
Alors je regarde le ciel, cloué ici à attendre la fin de ma peine,
En attendant avec espoir que tu reviennes.
Alors même si je ne sais où tu es ou si tu es encore en vie, dis moi que tu es encore là,
Avec moi.
Pour moi tu l'as été et tu l'es toujours. Alors en ce jour spécial, même si tu ne les liras sûrement jamais, voici ce qui seront sûrement mes derniers mots,
Avant mon dernier assaut,
Avant la fin de tous mes maux.
Pour ce jour spécial, je t'offre mon salut Baekhyun.
Toutes ces choses que je n'ai osées dire, que je n'ai pas eu le temps de te susurrer à l'oreille.
Mais le dos collé au mur de cette ruelle, la peur me tiraillant le corps, ton doux visage me revient.
Les tirs de balles me frôlent moi et mon régiment, les cris et les bombes pleuvent sur le monde mais dans l'instant,
Retournons une dernière fois dans tous ces lieux ayant marqué notre amour,
Dans tous ces endroits ayant fait taire tout le vacarme de nos pensées
Par pitié amène-moi à la nuit où l'on s'est rencontrés.
Tu avais le dos contre cet arbre, les yeux perdus dans les vagues déferlant non loin de là. Les cheveux ébouriffés par le vent salé.
Et moi je t'observais,
Je me perdais dans l'éclat de ta peau, scrutant chacun de tes gestes tant j'étais fasciné.
Puis tu m'as vu. Tu aurais pu avoir peur, fuir, faire en sorte qu'on ne se revoie plus jamais.
Mais non. Tu m'as invité à m'asseoir.
Et j'ai été ébloui pas toutes les constellations que pouvaient contenir la prunelle de tes yeux.
Tu m'as souri, le rose aux joues. Et je n'ai pas pu m'empêcher de regarder tes lèvres.
Et je ne savais quoi dire ce jour-là, comment m'y prendre, comment rendre ça normal.
Je n'avais jamais trouvé un homme beau jusqu'à cette chaude nuit d'été et j'en étais grandement gêné, mais ton sourire si délicat me l'a fait oublier.
Je me revois faire de mon mieux pour te séduire face à cet océan brillant au clair de lune et entendre ton rire rouler sur le sable.
Je n'oublierai jamais cette nuit là, à converser avec toi, à découvrir une petite partie de ta vie, de ce que tu aimais ou détestais.
Puis je repense à toutes les nuits qui en ont découlé.
Tous ces regards discrets, faisant mine de ne pas nous connaître le jour alors que dès que le crépuscule s'offrait aux yeux du monde nous étions amis,
Puis amants,
Puis amoureux.
Follement amoureux.
Je me revois encore approcher ma main de la tienne, l'effleurer, la caresser, puis la saisir pour la première fois. Et je me souviens qu'à cet instant précis, lorsque que tu as entremêlé délicatement nos doigts, jamais je n'avais autant entendu mon cœur battre.
Puis est venu notre premier baiser. Tes lèvres étaient un appel divin, je n'ai pu résister.
Je donnerai tout pour avoir l'occasion de les effleurer de nouveau. De les carresser, de les mordiller, de les embrasser.
Tes lèvres étaient parfaites. Rosées, douces, au léger goût de sucre, voluptueuses à souhait et aussi délicates que la pluie.
Et je ne te l'ai jamais dit, mais j'avais l'impression que toutes les révolutions, ou du moins les miennes, commençaient et finissaient par tes lèvres.
Je regrette de ne pas avoir eu l'occasion de vivre dessus, de ne pas avoir pu y goûter aussi souvent que je le désirais.
Je regrette également de ne pas avoir eu la chance d'à nouveau te faire l'amour.
Je ne me remettrai jamais de ton corps Baekhyun. De ses formes délicates ; de ses courbes parfaites appelant au péché.
De ta peau semblable à un nuage au même goût légèrement sucré que celui de tes lèvres.
À certain moments, dans cet enfer, dans ces nuits glaçantes, des images me reviennent.
Celle de ton corps se tordant de plaisir sous mes attentions, tes mains s'égarant dans mes cheveux ou sur ma peau, tes gémissements sonnant comme une mélodie à mes oreilles.
Puis j'entends ta voix, accompagnée par quelques notes jouées sur un piano.
Ta voix me faisait voyager, dans des paradis où les nuits sont infinies;
Elle contenait tout un univers; rendant chaque mot incroyablement beau.
Le genre de voix qui apaise, qui redonne espoir et qui, de temps en temps, fait pleurer.
Chacune de ces nuits passées ensemble à te faire toucher les étoiles du bout des doigts,
À dormir ensemble, créer de beaux univers contenus dans quelques notes échappées du piano ou même à discuter,
Sont les plus belles secondes de mon existence.
Elles le seront à jamais.
Des couchers de soleil, des levers de soleils, je pense à toi.
Je revis tout ces fragments de passé, en ayant souhaité qu'il dure infiniment,
Jusqu'à la fin des temps.
Je ne te l'ai jamais dit mais je sais que le bonheur c'est peu de choses, c'est fragile, c'est délicat. Ça peut tenir dans un sourire, dans un regard.
Pour moi, tous mes morceaux de bonheur résidaient en ta personne, au creux de ton cœur.
Au creux de tes yeux,
Au creux de ton âme.
Tu étais l'homme qui faisait capituler le soleil tous les soirs, mais qui arrivait à éclairer une ville entière à lui seul.
Tu étais l'homme avec cette drôle de manière d'apaiser le monde.
𝐌𝐨𝐧 𝐦𝐨𝐧𝐝𝐞.
Tu étais l'homme qui possédait un coeur généreux et heureux que personne ne possède, qui redonne la joie à toutes les âmes qui en ont désespérément besoin.
Tu étais l'homme qui rendait chaque chose extraordinaire.
Tu étais l'homme de mon univers, celui qu'on ne peut qu'aimer. Qui entre dans votre vie et dont on ne peut plus relâcher la main.
Celui à qui j'aurais donné tous mes ''je t'aime'', celui pour qui j'aurais volontiers donné ma vie.
Tout est à toi désormais.
Mon cœur, ma voix, mon corps, tous mes mots, mes baisers, mes rires, mes larmes, mes joies, mon affection, mon honneur.
À toi, mon monde, mon océan, mon aurore boréale, mon amour,
Mon tonnerre, mes ailes
Ma foudre, mon ciel.
Et sache que j'ai enfin la réponse à la question que tu m'avais posée un soir ;
''quand t'es-tu rendu compte de ton amour à mon égard ?''
C'était un jour de pluie, tu regardais les nuages se remettre en cendre par la fenêtre de ma chambre.
Et quand bien même tu ne faisais rien de spécial, je n'ai pu m'empêcher de trouver ça fascinant.
La manière dont chaque goutte de pluie se reflétait dans tes yeux,
La manière dont ta peau brillait sous la lumière des éclairs.
Et ce jour là je me suis rendu compte que chaque seconde à tes côtés contenait tout un monde.
J'aurais voulu me lever et te souffler un ''je t'aime'', mais je n'ai pas pu.
J'étais terrorisé par l'idée d'aimer un homme ainsi que par l'idée de devoir briser ta contemplation.
Ce jour là, j'aurais dû te serrer dans mes bras, t'embrasser et on aurait dû partir.
Loin.
Très loin.
Dans un coin reculé, là où on aurait pu avoir la chance de ne pas se cacher.
Là où librement on aurait pu s'aimer.
Tu te diras peut-être que c'est trop utopiste, irréaliste.
Mais tu m'as appris beaucoup d'autres choses qu'aimer.
Tu m'as appris à rêver.
Et mon rêve,
C'est toi.
Et je suis désolé, sincèrement, de ne pas avoir été l'homme parfait.
Et j'aurais tellement aimé te donner la vie dont tu rêvais ;
Une vie tranquille et calme, bercée par le bruit de notre amour,
En passant nos journée à écouter de la musique, à chanter, à danser ;
À s'aimer, simplement.
Mais sache que peu importe où je serais,
je serais avec toi,
Avec ton sourire gravé derrière mes paupières.
Et puis il y a eu ce fameux jour où on a appris que j'allais devoir me battre. Que les yeux perdus dans les vagues s'échouant sur le sable on s'est rendus compte que pour l'instant on était en vie, mais que ce ne serait peut-être plus le cas demain, tu te souviens ?
Que tu m'avais fait promettre de ne pas tomber, de ne pas mourir,
Pourtant, ce soir, c'est ce qui va arriver,
Pas la peine de se mentir.
Combien d'étés, de levers, d'amour, de baisers ;
Combien d'orages, de nuages et de rivages on a vus ensemble ?
Sûrement des milliers.
Cependant si ce soir j'avais eu plus de chance, si ce jour là je t'avais attrapé par le bras et qu'on était partis, on aurait pu en voir des millions.
Alors ainsi s'achèvera ma vie,
En pensant a toi,
Et au rêve qu'est de vivre avec toi.
Penser à tout ça fait que je n'ai plus peur.
Plus peur de cette guerre,
Des balles,
Des bombes,
De ce monde ensanglanté prêt à exploser.
Non, je n'ai plus peur. Parce que tu es là, au creux de mon cœur et je me sens protégé ; tu consoles mon désespoir.
Et tout à l'heure, comme égarés parmi tout ce chaos, en changeant d'emplacement avec mon régiment, j'ai aperçu un minuscule parterre de Marguerites.
J'en ai cueilli une, ta fleur préférée.
Je l'ai regardée durant quelques secondes qui m'ont apaisées puis, j'ai ouvert la petite pochette de mon uniforme située au niveau de ma poitrine et je l'ai glissée à l'intérieur.
Alors quand bien même je vais mourir, tu auras tout de même été avec moi.
Jusqu'au bout de ma petite infinité.
Jusqu'à la fin de mon ridicule petit bout de monde.
Continue de briller dans les yeux de l'univers Byun Baekhyun. Continue de briller comme tu l'as si bien fait dans le mien.
Joyeux anniversaire mon amour,
Et je ferais durer notre petite finitée pour l'éternité.
C'est la dernière de mes promesses.
En temps normal tu aurais sûrement laisser un petit éclat de rire s'échapper de tes belles lèvres, et tu m'aurais embrassé en disant que j'étais le plus beau des rêveurs.
Mais je t'en prie, ne me dis pas que c'est impossible ;
Parce que je t'aime à l'infi- 》
On crie un ordre, des corps se lèvent, des hommes courent, leurs poitrines prêtes à exploser.
Un papier s'envole, flottant doucement au gré du vent printanier.
Les hommes courent,
Fusil à la main,
Le cœur au bout des lèvres,
Ils courent après la vie qu'une balle va sûrement leur faucher.
Puis une détonation retentit,
La terre tremble,
Deux maisons s'effondrent,
La mort prend par la main des centaines de soldats,
Un corps s'écrase contre le béton,
Un casque, gravé d'un petit ''p'' suivi d'un petit ''c'' roule comme intouchable sur le sol, pour aller s'échouer dans un petit océan de Marguerites.
Les douze coups d'une église retentissent dans la nuit étoilée,
Dorénavant le six mai marquait la fin d'une petite infinité.
𝑛𝑜𝑤, 𝑒𝑡𝑒𝑟𝑛𝑖𝑡𝑦 𝑠𝑡𝑎𝑟𝑡.
𝐞𝐧𝐝.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top