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Ses doigts agrippèrent le bord de la coudière souple noire qu'il fit passer sur la peau de son avant-bras. La coudière en place, il posa sa grande main veineuse dessus, vérifiant son emplacement tout en bougeant légèrement son bras avant de faire de même avec sa seconde coudière.

Passant une main dans ses cheveux noirs, il souffla bruyamment alors que l'élastique de son bermuda rouge semblait soudainement trop lâche. Un sourire fugace attrapa ses lèvres. Il avait vraiment maigri, sa petite
sœur avait raison.

- Ryo! T'as encore dix minutes pour te changer avant d'entrer sur le terrain, on a encore cinquante minutes d'entraînement.

Il tourna ses yeux chocolats vers la source de la voix masculine qui venait de l'interpeller. Dans l'encadrement de la porte, Ryosuke envoya un sourire conciliant à son capitaine, Nagisa, qui referma la porte coulissante du vestiaire après avoir retourner son sourire au pivot de son équipe.

Ryosuke termina de se changer en passant un de ses t-shirts noir sur son torse nu avant de sortir de la petite pièce, ignorant un instant le bruit et les cris des autres joueurs de son équipe. Ses yeux chocolats se promenèrent sur les garçons qui composaient son équipe de basket : Nagisa était déjà en train de crier sur Wataru parce que ce dernier avait arrêté les pompes trop tôt.

Un sourire amusé sur ses lèvres, Ryosuke souffla par le nez, commençant à trottiner autour du terrain de basket délimité par les larges traits blanc sur le sol du gymnase. Les yeux plaqués sur ses baskets rouges, il continua ses tours de terrains sans répondre aux salutations de ses camarades par autre chose qu'un léger sourire, mais aucun d'eux ne se vexa : ils savaient par habitude que leur pivot n'étais pas très bavard.

- Ryosuke!

À l'entente de la voix féminine qui l'appela avec clarté, le garçon aux longs cheveux noirs relevés en un léger chaînon lâche dans so nuque, releva ses yeux de ses baskets pour les planter sur le doux sourire de la belle brunette au bord de la porte d'entrée du gymnase.

Il jeta un léger regard à Nagisa, son capitaine, qui avait déjà le dos tourné vers les secondes. Les plus jeunes commençaient aujourd'hui leur premier entraînement avec eux, et le garçon de terminale en profita pour s'avancer jusque devant la belle brune.

Ses joues étaient déjà rosies de plaisir en le voyant la rejoindre en trottinant, ses coudières lui donnant l'impression qu'il portait un pull noir sous son t-shirt.

- Qu'est-ce que tu fais la? Sourit-il.

La brunette sourit gaiement, les légères taches de rousseurs sur ses pommettes un peu plus visible aujourd'hui parce qu'elle avait coiffé ses longues mèches brunes en deux couettes sur le côté de son visage.

Le garçon aux yeux chocolats la regarda un instant, son cœur se remplissant d'un sentiment de bien être qu'il ressentait à chaque fois qu'il voyait sa petite amie. Ça faisait quelques jours qu'il ne la voyait plus beaucoup, son équipe se préparait aux sélections nationales japonaises, tout ce qui l'occupait étaient les entraînements que Nagisa leur imposait.

- Je suis juste venu te voir. Maintenant que je t'ai vu, tu peux retourner travailler, rigola-t-elle.

Ryosuke pouffa légèrement.

Il l'observa rire avec timidité alors qu'elle semblait un peu triste. Il savait qu'il était bête de ne pas lui envoyer souvent de simples messages lorsqu'il avait terminé son entraînement, mais Ryosuke n'y pensait simplement pas, ça lui paraissait futile parce qu'il ne pouvait pas voir ses réactions lorsqu'il la taquinait.

Doucement, le grand garçon se pencha vers la petite brune qui ouvrit de grands yeux lorsque ses lèvres douces se posèrent sur le bout de son nez parsemé de taches brunes. Ses joues s'empourprèrent rapidement avant qu'elle détourna le regard, une moue boudeuse sur les lèvres.

- Ne fais pas ça quand tout le monde peut nous voir, marmonna-t-elle, embarrassé.
- Trop mignonne, Mei.

Mei avait déjà ouvert la bouche pour répliquer mais c'était déjà trop tard : Ryosuke était reparti rejoindre les premières années qui s'exécutaient devant l'un des arceaux, s'exclamant lorsque l'élève de terminale les rejoignit et leur prit le ballon en riant, les obligeant à le poursuivre en criant.

Elle l'observa alors que quelques unes de ses longues mèches noirs dépassaient de l'élastique rouge qui les retenaient en arrière, dégageant son front et que ses lèvres formaient un sourire serein qui se faisait rare lorsqu'il ne jouait pas au basket.

Et puis, les yeux de Mei rencontrèrent ceux de Nagisa et elle sourit doucement, ses yeux pétillants un peu plus que lorsqu'elle avait regardé Ryosuke.

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- Ryo! Implora-t-elle en allongeant son 'O' trop longtemps.

La voix suppliante qui s'écria soudainement contre son oreille le fit grogner alors qu'il ouvrit doucement ses yeux qu'il avait fermé alors qu'il s'était endormi sur son bureau. Il releva le nez vers le visage frustré de Miho, la jeune femme d'origine américaine tapant ses pieds au sol comme une enfant, faisant doucement soupirer Ryosuke qui se releva.

Lentement, sous les yeux agacés de son amie, il s'étira doucement, passant ses bras au-dessus de sa tête avant de bailler, passant une main dans ses courts cheveux bicolores. Quelques mèches trop longues vinrent chatouiller l'espace entre ses sourcils, le faisant froncer ses sourcils.

Seuls quelques élèves étaient encore présents pendant leurs études libres, Sunmi, l'adjointe au proviseur était toujours derrière son bureau mais comme tout les après midis pendant lesquels leurs classes avaient des cours supplémentaires pour rattraper leurs notes catastrophiques, la femme brune ne semblait pas leur prêter attention hormis lorsque l'un d'eux avait une question à posé.

D'une voix lasse, Ryosuke bailla une nouvelle fois avant d'articuler :

- Qu'est-ce qui y'a Miho?
- Je comprends pas ce mot, bouda-y-elle.

Clignant des yeux, il attrapa doucement le cahier qu'elle lui tendait pour lire les quelques mots qu'elle avait griffonné à la va vite. Aux dernières pages de chacun de ses cahiers de cours, Miho avait toujours fait une sorte de lexique où elle notait les mots coréens qu'elle avait nouvellement apprit ou ne connaissait pas.

Et, devant lui, le japonais lisait en boucle le dernier mot qu'elle avait écrit sans lui-même comprendre. Il était un peu plus avancé qu'elle en coréen : ses cousins, Shihiro et Shion, lui avaient souvent apprit certaines bases et il arrivait à se débrouiller, mais le vocabulaire de leur professeur de littérature était encore pire que le dictionnaire. Le garçon cligna des yeux à nouveau avant de lever son visage vers l'américaine qui gémit déjà, comprenant le regard de son ami.

- Ryo, t'es qu'un idiot.
- T'es pas mieux que moi, rala-t-il en lui rendant son cahier.
- Une glace choco-vanille ça parle pas, s'exclama-t-elle en lui tirant la langue.

Sans répliquer, il la regarda avec un sourcil arqué.

Miho était une vraie gamine, mais il était content qu'elle soit ainsi avec lui. Sa bonne humeur était quelque chose de précieux pour Ryosuke.

- M...Miho!

Les deux étrangers se détournèrent pour voir l'air timide de Moon Raein devant eux. La jeune fille s'était doucement levé, sans faire un bruit de sa chaise, abandonnant Wheein qui continuait sa dissertation au même bureau que Raein.

La jeune fille s'avança avant de pointer son doigt sur le cahier de Miho.

- Ça veut dire festival. C'est comme une fête avec beaucoup de stands de nourriture ou d'activité, comme le festival de sport du lycée.
- Oh! L'événement de Shihiro! S'exclama Miho.

Et à l'énonciation du prénom de son cousin, Ryosuke grogna, levant ses yeux au ciel avant de reposer son visage entre ses bras.

Son air dépité attira le regard de Raein qui l'observa, curieuse.

Ils ne s'étaient pas beaucoup parlé depuis la semaine dernière et Raein avait peu a peur ouvert sa personnalité à Wheein qui ne semblait pas prête à la lâcher. Les deux jeunes filles étaient devenues de plus en plus proche et, Raein devait avouer que cela la rendait heureuse, qu'elle trouve un peu plus sa place parmi leurs classes.

Curieuse, elle leva les yeux vers Miho qui s'amusa de la réaction de son meilleur.

- Il est trop débile pour avouer qu'il adore Shihiro, lui répondit Miho sur le ton d'une blague.
- Dis pas de connerie, grogna Ryosuke. Il me saoule, je vais finir par fuguer.
- Tu vas pas fuguer loin avec ta sale gueule mon vieux.
- Dit-elle.
- Hey! S'exclama Miho, mettant ses mains sur ses hanches. C'est pas parce que t'es de mauvais poil que tu dois être méchant!
- Qui est de mauvais poil?

Wheein venait de se lever. Elle ne s'était pas rendue compte que son amie s'était lever de sa place alors, abandonnant la dissertation qu'elle avait bientôt terminé, la jeune fille s'était approché et, actuellement excitée à l'idée qu'elle venait d'avoir en entendant que Ryosuke était de mauvais poil, ses yeux s'étaient mis à pétiller sous ceux de Raein.

Légèrement mal à l'aise de sa soudaine excitation, elle fit un pas en arrière alors que l'autre jeune fille passait son bras autour du sien, l'obligeant à rester côte à côte.

- Si Ryosuke est de mauvais, pourquoi on irait pas au karaoke?
- Oh, oh, sourit malicieusement Miho en se tournant vers le garçon.
- Ryosuke va au karaoke?
- Moi aussi! Cria presque une fille.
- Allons y tous!
- Pourquoi pas, rigola Wheein.
- Ryosuke vient vraiment?

En soupirant, le garçon releva son visage de son bureau, son air inexpressif et constamment agacé toujours au ses traits alors que les yeux impatients de ses camarades de classe étaient posés sur lui.

Sérieusement?

Sunmi était toujours dans la salle et ne semblait pas prêter attention aux soudains mouvements de toute la classe de terminale qui s'était réunie autour du bureau de Ryosuke, comme s'ils n'avaient tous qu'un seul et même neurone qui leur disait quoi faire. Ses yeux ennuyés scanèrent toute la classe : il ne comprenait pas bien pourquoi ils l'aimaient tous autant mais, il se sentit étonnement amusé de les voir tous aussi impatients.

Puis, il tourna ses yeux vers Raein, comme par automatisme et lorsque ses prunelles chocolats rencontrèrent celles noirs de la jeune fille, ses joues devinrent rouges et il sourit doucement, s'amusant des réactions qu'elle avait.

Posant son menton dans sa main, les yeux toujours dans ceux de Raein, il ouvrit la bouche de sa voix grave :

- Je viens si Raein vient.

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ChaeRin567