𝐧𝐢𝐧𝐞𝐭𝐞𝐞𝐧
En retrait, Raein regardait Ryosuke Yohkomura sans savoir quoi penser, quoi faire, ni quoi dire. Elle s'était doucement approché de Miho, et la jeune femme aux airs gothique semblait fulminer sur ses pieds sans pouvoir se calmer d'elle même. Miho était du genre impulsive, ce n'était pas nouveau, mais tout de même : Raein ne comprenait pas ce qui se passait.
Qui était cette Mei? Elle et Ryosuke parlaient japonais ensemble, ce devait sûrement être une de ses amies de Tokyo, ou quelque chose comme ça.
C'était ce que Raein voulait croire mais quand elle regardait dans les yeux du garçon au teint mate, elle ne voyait qu'une douleur sensible qu'elle connaissait bien pour les avoir vu dans les yeux des personnages de dramas qu'elle regardait parfois tard le soir.
L'estomac de Ryosuke se tordait sans s'arrêter, son souffle s'était coupé, comme à chaque fois que son téléphone portable vibrait lorsque Mei lui envoyait des messages. Mais désormais, elle était juste devant lui, un sourire aux lèvres alors que ses mains agrippaient toujours la sienne, plus grande. Il se souvenait alors vaguement des réactions qui se faisaient dans son corps lorsqu'ils étaient ensemble et qu'elle le touchait, mais maintenant, tout ce qu'il ressentait était du dégoût et de la colère.
Pourquoi est-ce qu'elle était la? Comment l'avait elle trouvé? Où dormait-elle maintenant qu'elle était en Corée du Sud? Est-ce qu'elle comptait sur lui pour l'héberger?
Ses yeux se détournèrent de la jeune fille japonaise alors qu'il esquissait un rictus méprisant. Et puis, il rencontra les yeux de Raein qui l'observait, grands et interrogateurs alors que Miho attrapait la main de Raein pour l'entraîner derrière elle. Sous le coup de la surprise, la coréenne avait légèrement trébuché avant de se rattraper à l'épaule de Miho.
Et lorsque sa meilleure amie attrapa sa cravate, bousculant au passage Mei qui râla, Miho le regarda avec des yeux noirs tandis qu'elle tirait sur le bout de tissu, le faisant se baisser vers lui.
- Règle ton problème. Je vais au karaoke avec Raein, je suppose qu'on doit pas t'attendre.
Ses paroles froides le blessa légèrement.
Miho était en colère, et Ryosuke détestait ça. Ça ne lui arrivait que rarement d'être énervé contre lui, la seule autre fois où elle l'avait été, c'était lorsqu'il s'était endormi au téléphone alors qu'elle lui parlait de Jinyoung et de ses problèmes avec le garçon.
Mais c'était une autre forme de colère que celle-ci. Alors Ryosuke déglutit et hocha doucement la tête, évitant de regarder Raein qui se faisait maintenant entraîner par Miho sans réagir.
Elle allait se faire des idées. Mais après tout, c'était peut être vrai : Mei était son ex petite amie, elle était en Corée, à Séoul, ce n'était pas une coïncidence, elle était là pour lui. Frustré, le jeune homme passa une main dans ses cheveux de deux couleurs différentes que Mei regarda avec surprise avant de sourire, tendant une main vers les cheveux du garçon. Rapidement, avant qu'elle ne puisse y toucher, il l'a fit dévier d'un coup de paume.
- Tu as changé tes cheveux. Ça te va bien, sourit-elle doucement.
- Mei, arrête. Qu'est-ce que tu fais là?
Semblant d'abord blessée, elle releva néanmoins les yeux vers lui, son sourie béa toujours sur les lèvres alors qu'elle se tournait pour attraper sa valise à roulettes.
- Je suis venir te voir!
- Pourquoi?
- Parce que je t'aime toujours.
Sa voix n'avait pas hésité sur ses mots, elle était décidé. Elle avait prit sa décision quelques jours auparavant, se rendant compte qu'elle passait le plus clair de son temps libre entre ses cours à essayer de le contacter. C'était étrange, pourtant, elle l'aimait toujours. Elle ne mentait pas, elle avait besoin de Ryosuke dans sa vie. Elle avait besoin qu'il l'aime, parce que c'était grâce à lui que Mei avait commencé à s'aimer elle même.
Mais le japonais ne voyait pas la situation du même œil. Il pouffa avec mépris, encore, avant de lever ses bras au ciel et de les laisser retomber contre son corps musclé que Mei connaissait par cœur. Dans sa tentative de se calmer, Ryosuke roula ses yeux au ciel avant de soupirer. Pendant quelques secondes, il ne dit rien, le regard baissé sur ses chaussures jaunes, sa peau mate se réchauffant sous le soleil de l'après midi.
Mei Tachibana l'observa. Il sentait toujours cette odeur sucrée de citron qu'il avait toujours utilisé, pour une raison qu'elle ignorait encore, sa peau miel était encore plus hâlée ou peut être était ce parce qu'elle ne l'avait plus vu depuis longtemps.
Son cœur serra à cette pensée.
- Tu te fous vraiment de ma gueule.
Sa voix était sombre, il avait relevé ses yeux vers elle.
Ryosuke n'était plus calme du tout. D'ordinaire, il détestait être prit de sentiments colériques, mais désormais il ne réfléchissait plus. Elle était venu le voir? Tant mieux, il en profiterait pour lui dire tout ce qu'il devait sortir de sa gorge parce que ça faisait trop longtemps qu'il souffrait.
Ses tripes martelaient son estomac de rage.
- Tu m'aimes toujours? Putain t'as du culot Mei. Tu m'aimais peut-être quand t'as écarté les cuisses pour Nagisa? Quand tu criais son nom, Mei, tu pensais à moi? Tu m'aimais encore quand t'as préféré passer du temps dans les vestiaires avec lui plutôt que d'être avec moi?! Putain Mei, j'ai arrêté le basket à cause de tes conneries de pauvre fille en manque de cul! J'ai arrêté parce que j'arrivais plus à faire confiance à personne. Tu t'en rends compte?!
Avec nervosité, il gratta ses cheveux avec rage, sentant que son flot ne parole n'allait pas s'arrêter. Il avait trop de choses à dire. Toutes ces souffrances, c'était de sa faute à elle. Elle était le point de départ de tout ses vices. Toutes ses actions au Japon, tout ce qu'il regrettait c'était parce qu'elle hantait ses pensées.
Les yeux détournés sur le portail gris du lycée Han, Mei écoutait, sans savoir où se mettre. Les poignards que Ryosuke lui lançait se plantaient dans sa poitrine à mesure qu'il ouvrait la bouche. Elle voulait qu'il arrête, maintenant. Elle voulait que ses mots crus s'arrêtent, qu'il arrête de lui faire du mal. Mei avait ce qu'elle méritait ; Nagisa l'avait utilisé aussi, l'avait blessé, avait tout fait foirer.
Ce n'était pas sa faute à elle.
- J'aurais pu entrer dans l'équipe nationale du Japon mais je l'ai pas fait. Tu sais pourquoi Mei? Parce que j'étais tellement en colère contre toi et moi que j'arrêtais pas de sortir en boîte, j'arrêtais pas de frapper le premier connard qui me regardait de travers. J'ai levé la main contre mon père parce que j'étais tellement dégouté de moi que j'arrivais plus à rien. Et tu crois que je t'aime encore moi? Mets tes sentiments au fond de toi, au fond de cette garce que t'es parce que t'as aucun respect envers toi-meme et les gens qui t'entourent.
Il voyait bien ses larmes qui coulaient silencieusement contre ses joues, ses yeux cachaient par les mèches brunes de ses cheveux dans lesquels il aimait poser des baisers au hasard.
Mais maintenant, il ne ressentait plus rien. Même plus un petit morceau de peine envers elle. Il avait trop mal.
- Je t'ai sauvé Mei? Retourne te faire traiter de tout les noms. Parce qu'ils avaient raison, tu couches vraiment avec tout ce qui bouge et qui te donne un peu d'importance. Retournes-y Mei, parce que plus personne ne te sauvera, tu le mérites pas.
- Ryosuke!
La voix claire dans son dos l'arrêta net. Mei aussi, releva ses yeux pleins de larmes et douloureux pour regarder qui l'avait interrompu.
Surprise, la jeune japonais vit la fille qui était auparavant aux côtés de son ancien amant. Elle était petite, les cheveux noirs tombant en dessous de sa poitrine, son petit gilet rose pâle contrastant avec l'air sombre qu'avait prit le visage de Ryosuke.
Paralysé sur ses deux pieds, le jeune homme n'intervint pas lorsque, en silence, Raein attrapa la main de Mei dans la sienne et l'entraîna à sa suite, ne lui jetant même pas un regard. Comme Miho plus tôt, elle ne laissa pas d'autres choix à Mei que de la suivre.
Elle était revenu sur ses pas, faisant remarquer à Miho, qui fulminait toujours dans son coin, que si Ryosuke voulait les rejoindre, il ne connaissait pas l'adresse. Elle était revenu quelques minutes plus tot et avait tout entendu de la voix grave et méprisante de Ryosuke. Raein n'avait pas tout comprit, et elle ne chercherait sûrement pas à comprendre. Mais les dernières paroles du garçon l'avait elle-meme meurtrie. Alors elle n'imaginait pas l'état de la dénommée Mei qui sanglotait maintenant derrière elle.
Sans savoir pourquoi, Raein passa un bras autour de ses épaules, le regard vide, alors qu'elles continuaient de marcher en direction du karaoke.
Elle ne savait pas pourquoi, pourtant, elle sentait au fond d'elle que Mei avait subit la même chose qu'elle. Et les paroles de Ryosuke avait été de trop. Peu importe ce qu'elle avait fait, il n'avait pas à lui souhaiter de revivre cet enfer.
Devant le portail gris, le garçon n'avait pas bougé non plus. Lui aussi, venait de se rendre compte de l'horreur de ses paroles et, désormais honteux contre lui-meme, il s'accroupit doucement, ignorant le regard de Jinyoung et Jiwon sur lui qui venaient de sortir du gymnase où ils avaient attendu Inheung.
Ils s'échangèrent un regard surpris, se demandant bien pourquoi leur ami semblait si abattu. Ryosuke, lui, ne pensait qu'à une seule chose : Raein devait le prendre pour un connard maintenant. Cette simple pensée lui fit beaucoup plus mal que de voir Mei pleurer devant lui.
𝐥𝐞𝐦𝐨𝐧 𝐬𝐨𝐝𝐚
La salle dans laquelle elles se tenaient assise contre le banc en cuir, était plus calme que celle d'à côté dans laquelle les autres élèves de sa classe s'égosillaient les poumons à chanter des vieilles chansons des années 80. Raein les imagina alors en train de danser, bras dessus, bras dessous, et un sourire amusé se dessina sur ses lèvres avant qu'elle n'y insère la paille rouge, sirotant le soda aux accents citronnés de son verre.
Le silence était pesant dans la salle et, malgré la presence d'ordinaire bruyante de Wheein, même cette dernière n'osait pas ouvrir la bouche, ne comprenant pas réellement l'atmosphère lourde dans la salle de karaoke éteinte. L'écran plat où les paroles de chansons défilaient normalement pour leur permettre de s'amuser, était noir, et aucun son, hormis ceux de la salle d'à côté, ne brisait le silence religieux de la salle. Les reniflements de Mei, qui s'était arrêté de pleurer en chemin, coupait parfois ce silence gênant. Elle tournait sa propre paille dans son smoothie à la banane, les mains encore tremblantes et les yeux rouges.
Et Wheein, comme si elle regardait un match de tennis, attendait patiemment, regardant un tour Raein puis l'autre fille qu'elle ne connaissait pas du tout, avant de réitérer l'expérience.
Ce fut Raein, la première, qui ouvrit la bouche, parlant d'une voix douce, rappelant à la japonaise la couleur pastel de son gilet en laine sur lequel elle avait pleuré.
- Je suis Raein, et elle c'est Wheein. Ça va mieux?
Mei releva ses yeux rouges vers les deux jeunes femmes, un sourire triste sur ses lèvres alors qu'elle essuyait la dernière larme au coin de son œil droit.
- Mei, Tachibana Mei.
- Enchantée, sourit doucement Raein.
- Je suis désolée que tu ai dû assister à ça.
Mei rigola amèrement tandis que les filles se surprenaient d'entendre son coréen quasi parfait. Elle-meme se sentait honteuse. Quelle belle première impression que de se faire traiter de tout les noms par l'ami de Raein. Parce que Mei supposait que Raein devait être amie avec Ryosuke si ce dernier avait totalement arrêté de parler en l'entendant.
- En même temps, je l'ai cherché.
- Dis pas ça, personne mérite de se faire traiter ainsi.
- Oh si, crois-moi, je l'ai amplement mérité.
- Une de vous m'explique?
Wheein se sentait totalement perdue et à la ramasse. De quoi parlaient-elles tout les deux? Raein avait vu Mei pleurer? Elle n'avait pas trop comprit pourquoi son amie s'était ramené avec une inconnue pleurant sous le bras, mais Wheein n'avait pas posé de question. Après tout, c'était peut être une autre amie de Raein.
Maintenant qu'elle les avait vu se présenter, Wheein voulait savoir ce qui se passait. Raein était certes gentille, mais ce n'était pas son genre de s'enticher d'une inconnue.
En un souffle, Mei soupira, son ventre se tordant de nervosité. Elle avait honte de parlait de ça, mais elle en avait aussi besoin. Elle n'en avait jamais parlé à personne, pas memes à ses pseudos amis du lycée au Japon.
- Je suis sorti avec Ryosuke au lycée, quand on était ensemble au Japon.
Wheein écarquilla les yeux, au même moment où Raein toussa, sortant sa paille de ses lèvres, ses yeux devenant aussi gris que des soucoupes sous la surprise. Les deux amies se regardèrent au même moment, tandis que Mei ignora leur manège, concentrée sur son smoothie à la banane, ses yeux se perdant dans le liquide crémeux d'un jaune pâle, ses souvenirs se mélangeant à la réalité.
- On est restés deux ans ensemble, c'était vraiment le paradis d'être avec lui. Tout le contraire de ce que je subissais avant de le rencontrer.
Elle sembla à nouveau rire avec amertume alors que Wheein et Raein buvaient ses paroles. Par curiosité, sûrement, mais aussi parce qu'elles se sentaient coupables pour celle qui avait pleuré.
- Je me faisais harcelé au collège. Et ça a continué quand je suis arrivé au lycée. Je m'étais dit que ça changerait, après tout, au lycée, on ne connaît pas tout le monde alors peut être que j'aurais pu me faire des amis... Les premiers mois en tant que lycéenne ne se sont pas très bien passés. Je me faisais frapper, insulter, et les filles de ma classe qui avaient été au colombe avec moi, répandaient des rumeurs sur moi. Elles disaient que je couchais avec tout les garçons et que j'étais tellement désespérée que je m'étais aussi fais un professeur pour avoir mes bonnes notes.
Les épaules de Mei tremblèrent légèrement à ce souvenir. Ce n'étaient même plus des souvenirs, c'étaient devenus des cauchemars et, Raein baissa doucement la tête, déglutissant alors que Wheein posait une main rassurante sur la sienne, tremblante.
Raein avait raison ; elles avaient subit le même enfer. Mais Wheein la rassurait silencieusement de sa chaleur : c'était fini pour elle maintenant.
- Un jour, je me suis fait poussé à la cantine. Tout mon plateau est tombé sur moi et ces mêmes filles ont voulu me donner des coups de pieds, mais quelqu'un m'en a empêché. Quand j'ai levé les yeux, j'ai vu un garçon aux cheveux noirs qui lui arrivaient aux épaules, mais il les attachait sans un chignon. C'était Ryosuke.
La main de Raein se serra contre celle de Wheein. Non, elle ne voulait pas y croire, elle aussi, c'était lui qui était intervenu.
C'etait une blague. Mei lui faisait une blague, ce n'était pas possible.
- Il a toujours été comme ça, rigola Mei cette fois sans amertume, il déteste vraiment voir les gens souffrir. Il m'a vraiment beaucoup aidé, plus personne ne m'embêtait, après tout Ryosuke était connu, c'était le meilleur joueur du basket de la région, il était sélectionné par l'équipe nationale junior et il était vraiment mignon. On était amis au début, et puis, j'ai fini par tomber amoureuse de lui.
Mei émit une pause, une pause douce, comme la douceur des sentiments qu'ils avaient eu l'un pour l'autre.
Elle regarda Raein, les yeux inquiets de Wheein et, Mei su alors. Elle comprit tout de suite en observant l'air sombre que la jeune fille avait sur ses traits gracieux. Ses yeux qui avaient été si doux envers elle lorsqu'elle pleurait étaient désormais inondés de douleur et d'incompréhension.
Mei reprit, détournant son regard sur son smoothie :
- J'ai été vraiment idiote. J'ai trompé Ryosuke avec son ancien capitaine de basket, Nagisa. Nagisa aussi, était gentil, mignon. attentionné. C'était différent d'avec Ryo. C'était... passionné?
Elle prit un air rêveur sur son visage et, Wheein, sourit sans pouvoir s'en empêcher. Elles avaient l'air idiotes toutes les trois dans cette pièce.
- Ryo l'a apprit, souffla Mei. Il n'a rien dit, il m'a juste dit de sortir de sa vie, que c'était fini. Je savais qu'il parlait de notre relation, et même si ça faisait mal, j'avais Nagisa pour me réconforter. Mais Ryo n'avait plus rien, parce que quand il a dit que c'était fini, il a arrêté le basket, les cours, et il a commencé à devenir incontrôlable même pour ses parents. C'est pour ça qu'ils l'ont envoyé en Corée du Sud, pour qu'il reprenne ses esprits. Et quand Nagisa a apprit que Ryo n'était plus au Japon, il m'a jeté moi en me disant que je lui avait bien servi à dégager Ryo pour qu'il puisse avoir sa place dans l'équipe nationale.
- Mais c'est horrible!
Wheein, prise dans le cercle de l'histoire, s'était exclamé d'un bond, faisant sursauter Raein qui rigola devant son air complètement outrée de jeune fille qui croit toujours aux contes de fée plein de romance. Wheein réussit à arracher un sourire à Mei qui secoua la tête.
- Je suppose que c'était le destin qui voulait me faire regretter.
- Mais quand même! Pourquoi tu ne l'as pas dit à Ryosuke?!
- J'ai essayé.
Elle se rappelait mots pour mots de tout les messages qu'elle lui envoyé, profitant du fait surprenant qu'il n'avait pas bloqué son numéro. Mais Ryosuke était nostalgique, elle le savait, alors elle essayait de l'appeler, de le faire penser à elle, pour qu'il la laisse s'expliquer.
Mais aujourd'hui elle avait comprit qu'il avait été profondément blessé. Et même si Nagisa l'avait utilisé, Mei aussi, en avait profité. Elle n'avait pas dit non, elle avait participé à leurs parties de jambes en l'air. C'était tout autant sa faute au final. Elle comprenait.
Posant son menton dans sa main, elle regarda Raein avec un air rêveur, tournant sa paille dans son smoothie avec distraction.
- J'ai essayé de lui expliquer, mais il est vraiment blessé. Pourtant, quand il m'à sauvé, je me suis dit que je n'allais jamais aimé personne d'autre. C'était grâce à lui que j'ai commencé à m'aimer et me faire des amis, tout allait mieux grâce à lui.
Ces paroles étaient dirigés vers Raein, elle le savait en vouant le regard plein de sous-entendus de Mei sur elle. Mal à l'aise, les joues devenant rouges, Raein baissa honteuse la tête, faisant rire discrètement Wheein devant l'air de son amie.
- Sauf que moi, lorsque j'étais avec lui, j'étais dépendante de Ryosuke. Plus je restais avec lui, plus je devenais faible et me reposais sur lui. Sans lui j'étais perdu.
Comme un coup de tonnerre sur sa tête, Mei venait de se rendre compte de tout. Qu'elle avait fait toutes ces erreurs parce qu'elle voulait se prouver qu'elle n'avait pas toujours besoin de Ryosuke, et maintenant qu'elle était seule, elle était devenue encore plus faible. Elle n'aimait pas Ryosuke, elle aimait simplement le fait que, lorsqu'elle était avec lui, elle se sentait invincible.
Alors, d'un doux sourire et d'une voix mielleuse elle dit :
- Toi, quand tu es avec lui, tu deviens plus forte. Tout le contraire de moi.
𝐥𝐞𝐦𝐨𝐧 𝐬𝐨𝐝𝐚
Raein était encore habillé de son gilet rose, son t-shirt blanc et de son jeans clair, couchée sur le dos sur son lit, les bras écartés alors que Beignet lui donnait des coups de tête contre sa main pour l'obligeait à le caresser. Mais, les yeux fixés sur le plafond blanc de sa chambre, Raein ne pensait à rien d'autres qu'à Mei.
Elles s'étaient séparés devant l'hôtel que la japonaise avait prise. Mei s'était incliné doucement, son joli visage se cachant sous ses cheveux et, il n'y avait plus qu'un grand sourire sur ses lèvres remplaçant ses pleurs. Elle remercia Wheein pour sa sympathie avant de dire à Raein qu'elle avait comprit. Elle allait resté quelques temps à Séoul pour visiter la ville, qu'elles pouvaient se voir si elles en avaient envie.
Et elle s'était tourné.
Maintenant seule sans sa chambre, seulement Beignet pour l'embêter, Raein ressassait sans cesse les paroles et l'histoire que Mei leur avait compté.
Alors, elle aussi elle se faisait harceler? Et elle aussi, c'était Ryosuke qui s'était interposé? Est-ce qu'avec elle aussi il était aussi froid parfois? Est-ce que Ryosuke l'aimait toujours, lui, au fond de son être? Raein venait de se rendre compte qu'elle ignorait tout du garçon, peut être même trop. Peut être que Ryosuke ne l'avait pas aidé simplement parce qu'il voulait qu'elle aille mieux mais peut être juste parce qu'il voyait Mei à travers elle. Et cette réflexion lui fit mal au cœur. Un pincement la gêna et, blessée, elle se sentit idiote.
'Toi, quand tu es avec lui, tu deviens plus forte.'
Qu'est-ce que Mei voulait dire? Et puis, comment pourrait-elle le savoir? Elle ne les avait vu que quelques secondes ensemble.
Pourtant, Raein ne pouvait faire que comprendre ce qu'elle voulait dire. Elle ne se sentait pas aussi dépendante que Mei de Ryosuke. Raein n'avait pas besoin de lui, d'ailleurs elle ne le voulait pas, pour se faire des amis. Elle était assez grande pour être seule face au monde, il l'aidait juste de temps en temps.
Raein sursauta en même temps que Beignet, qui se mit a miauler, lorsque quelque chose cogna sa baie vitrée. Le chat, une miaulement joyeux, descendit rapidement du lit de Raein pour trottiner vers la baie vitrée du balcon de la jeune fille. Devant elle, dans la nuit de Séoul et le noir de la chambre de Raein, lorsqu'elle se releva sur ses coudes de son lit, elle reconnu la silhouette devant ses fenêtres, simplement éclairée par la lumière de la pleine lune dans son dos.
Rapidement, elle se dépêcha d'attraper Beignet qui miaulait sous son ventre, ouvrant précipitamment sa baie vitrée pour permettre aux garçons devant elle d'entrer.
- Qu'est-ce que tu fais là Ryosuke?
Le garçon ne lui répondit que d'un sourire énigmatique, il n'entra pas dans la chambre, restant sur le large balcon, lui faisant signe de la rejoindre.
- Je ne rentre pas dans la chambre d'une fille la nuit, désolé.
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𝐥𝐞𝐦𝐨𝐧 𝐬𝐨𝐝𝐚
j'ai l'impression que mes chapitres deviennent de plus en plus longs😐
alors l'histoire de mei?
ChaeRin567
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