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chapitre 4.
LANA.
Tu ne dois pas être fière de moi, tu dois m’en vouloir terriblement d’être tombée si bas. Tu hantes mes journées, je sens ta présence comme je sens ton odeur quand j’utilise ton gel-douche. Je sens que tu as une terrible envie de me hurler dessus, j'entends mon verre d’eau sur ma table de nuit trembler.
Ou peut-être que c’est juste moi.
Tu me manques. Comme il n’est pas permi. Je ne sais pas ce que je vais faire, je n’ai plus envie. Plus envie d’entreprendre quelque chose sans ton aide. Plus envie de marcher seule dans cette appartement sans te savoir dans une pièce. Plus envie de regarder un téléfilm sans avoir ton bras autour de mes épaules. Plus envie de vivre sans toi.
C’est tellement horrible.
Je fais des cauchemars, toujours le même. Le jour de ta mort. Le jour où la vie a décidé qu’elle n'habiterait plus ce corps. Le jour où ton parfum rassurant m’a quittée à jamais.
Oui j’ai encore tes flacons, tes gels-douche, mais je ne t’ai pas. Ton parfum naturel qui me rassurait la nuit, qui me mettait à l’aise.
Tu étais allongé sur la route, ta chemise blanche pleine de sang. Tes partitions étaient éparpillées autour de toi. Une foule de gens t’entourait et me regardait. Les ambulances allaient arriver. Tu t’accrochais à la vie qui partait visiblement plus forte que toi.
Je t’ai dit de rester, de t’accrocher du mieux que tu le pouvais, de combattre la mort. Tu as ris. Tu as toussé. Du sang a giclé de tes lèvres. Je voulais mourir à ta place. Tu m’as dit que tu m’aimais et que tu m’aimais plus que tout. Tu as pris ma main, tu y as mis la bague de ta grand-mère. J’ai su.
Sur l’instant, je m’en fichais, “ça m’était égal” comme dirait Monsieur Meursault. Je t’ai embrassé à pleine bouche, je t’ai dit que t’allais t’en sortir, que nous allions nous en sortir. Qu’on vivrait heureux. Tu as ris encore une fois. Tu m’as dit que tu m’aimais
Tu n’as pas arrêté de me le dire.
Même dans la mort tes lèvres bougeaient encore.
- bobby 🖤
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