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Le réveil que je vécus fut sans doute le pire de toute mon existence. Effectivement, alors que j'ouvris soudainement les yeux, je compris sans grand mal que j'étais loin d'être chez moi. Le noir habitait cette salle profonde et morose, tandis que seul le silence était à l'origine du bruit de fond de celle-ci. En résultat, je ne vis rien, et n'entendais rien. Je sentais cependant que j'étais également loin d'être dans une position correcte, et le ressentiment que ma tête allait exploser prouvait le fait que j'étais en réalité pendu la tête à l'envers. Mon cœur manqua un battement lorsque je me rendis compte de la situation catastrophique dans laquelle j'étais.
Malgré tout, avant que je ne prononce un seul mot, une silhouette se dessina dans l'obscurité, celle-ci s'approchant de moi avec des pas lents. Je le sentais, elle n'était pas du tout aimable, rien que sa seule présence me procurait des sueurs froides. Une voix se perdit dans ce précédent silence, d'un ton amusé et presque horrifiant.

— Peter, Peter, Peter... Répétait ce son, tout en s'approchant de moi, un rire perçant cette tension pesante. Je suis contente de te recevoir ici, tu sais. J'ai perdu la première fois contre toi à cause de l'arrivée de ce maitre des arts mystiques, mais maintenant qu'on te tiens je vais sûrement pouvoir finir ce que j'ai commencé. 

Une lumière s'alluma, offrant à mes yeux, qui se plissaient sous l'aveuglement que celle-ci provoquait, l'image du visage de mon ancienne adversaire : Reality. Mon sang ne fit qu'un tour lorsque je l'aperçu, son seul sourire satisfait me glaçant l'échine alors que je comprenais maintenant où cette histoire allait me mener.

— Tu m'as l'air effrayé dit moi.. Continuait-elle en venant doucement poser sa main sur ma joue.

Elle avait raison, j'étais tétanisé et j'étais loin de faire le fier. Après tout, je n'avais pas d'excuses, j'étais un adolescent qui avait atterrit dans une époque qui n'était pas encore la mienne, engouffré par toute les nouvelles et affront que j'aurais à faire pour saisir ce qui m'arrivait. Et me voilà ici.. Attaché dans un endroit peuplé des ennemies qui ne devaient surtout pas m'approcher.

— Détache moi. Je tentai, sous le rire de mon adversaire.
— Et puis quoi encore ? On ne risque pas de te laisser filer. Cependant, on a besoin de quelques infos concernant tes petits camarades et, d'une coopération..
— Jamais..
— Tu n'es pas en mesure de discuter. Ici, personne ne viendra te chercher ou ne te trouvera, la seule chose qui fait que tu sois encore en vie est qu'on a besoin de quelques informations, mais si tu tiens tant à te taire.. Alors le résultat risquerait d'être réellement pénible pour toi. Alors?
— ..Je me suis déjà sacrifié une fois pour les sauver, je n'hésiterai pas à le faire une seconde...

Un silence pesant refit surface entre nous, tandis que le seul bruit qui perçait cette ambiance si sombre fut celui de simples gouttes qui s'écrasaient sur le sol dans un rythme régulier. Je ne l'avouerai pas à voix haute, mais ce son avait le don d'encore plus me rendre anxieux. Tandis que La Reality avait entre ouvert la bouche pour me répondre, une autre voix se fit résonner dans ce monde si morose, et des pas continuels se rapprochaient de nous :

— Mais tu as peur de mourir, n'est-ce pas Peter ?

Je ne répondis pas, mon regard fixant la femme qui venait de sortir de l'ombre. C'était La Mind..

— N'est-ce pas? Elle répéta, attrapant mon visage par mes joues avec une seule de ses mains. Ne sois pas si fermé d'esprit petit, on dirait que le sang qui te monte à la tête te rend incapable d'être même poli ? On va arranger cela.

Sans scrupule, la corde qui me maintenait à l'envers céda, mon corps s'écrasant contre le sol avec violence. Un râle douloureux s'échappa de mes lèvres gercées, dû au fait que mon hydratation avait été limitée voire inexistante depuis mon arrivée, sous le sourire satisfait de mes deux adversaires récentes. La Mind ne mit pas longtemps à me redresser, me plaquant sur une chaise sans douceur. L'arrière de ma tête se cogna même au dessus du dossier de celle-ci. Mes oreilles sifflaient, signe que le sang que j'avais accumulé dans ma tête redescendait doucement.

— Répond maintenant. La peur de mourir... Tu la connais. Elle te hante depuis que tu es arrivé ici Peter, enfin ici, dans ce temps. Depuis que tu sais que tu es destiné à mourir. Mais une fois revenu chez toi.. Tu ne te souviendras plus de cela, et le temps va se répéter... Ne sois pas si surpris, j'incarne la pierre de l'esprit, alors je peux lire dans le tien comme dans un livre ouvert. Mais on peut arranger ça, tu sais.
— En me tuant..?
— Très perspicace. De toute manière ta mort arrivera prématurément, autant faciliter la chose de suite, tu ne crois pas ?
— ..Ne me touchez pas.

Un rire perça les lèvres de mes deux assaillantes, sous mon regard qui se voulait intimidant. Finalement, ça ne semblait pas fonctionner.

— Regarde moi ça, on dirait qu'il essaie de nous effrayer.. C'est adorable, mais le toi du futur y arrivait bien mieux.
— Je vous avais vaincu.. Comment ça se fait que vous soyez là maintenant..?
— Tu le sais pertinemment. C'est grâce à toi Peter, que nous sommes ici. Enfin que dis-je, grâce à nous. Nous sommes destinées à te rencontrer et nous battre contre toi, et honnêtement l'envie de t'écraser la tête contre ce sol et voir ton sang couler me brûle le corps entier, mais tu sais quelque chose... Et on a besoin que tu nous le dise. Si tu le fais, peut-être que tu survivras, peut-être...

De quoi elle parlait? Je n'en savais rien. Une localisation, un détail, une vérité..? Tout se bousculais dans mon esprit en cet instant précis. Quelque chose me disait que je n'avais pas l'information qu'elles souhaitaient, et sentir cela m'inquiétait amplement. Elles ne me croiraient jamais si je leur disait, alors la catastrophe serait imminente...

— Pourquoi ne pas lire mon esprit, si tu es si certaine de ton don..? Je tentai, la fixant dans les yeux.
— Oh crois moi, si je pouvais je l'aurais fait de suite. Mais... Quelque chose semble bloquer ma capacité à lire les esprits. Enfin, dans le tien, et jusqu'à une certaine limite. Dès que je cherche mon information je me retrouve avec un pénible sentiment et sans aucune réponses, et je veux savoir pourquoi.
— Je n'en sais pas plus que vous...
— On perd notre temps. Se plaignait La Reality, impatiente. Il ne nous dira rien que tu veux savoir ! Autant en finir maintenant !
— Non. Contacte les autres. Je pense qu'un interrogatoire un peu plus corsé s'impose...

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