𝐟𝐨𝐮𝐫
𝐛𝐥𝐮𝐞𝐛𝐞𝐫𝐫𝐲 𝐜𝐚𝐤𝐞
Un craquement perturba le silence de la pièce faisant relever son visage à la jeune femme aux cheveux encore très légèrement colorés. Yerin fronça ses sourcils, sur la défensive, observant les traits hésitants de Miho.
- Ça va?
Ce genre de question, Yerin les détestait.
Elle baissa la tête contre ses genoux repliés contre sa poitrine, sa jupe rouge plutôt courte dégageant l'arrière de ses cuisses. Heureusement qu'elle avait choisi le vestiaire des filles pour se cacher et pas un lieu où Ryosuke aurait pu entrer.
C'était une question idiote. Mais les gens ne pouvaient s'empêcher de la poser. C'était un fil conducteur dans une discussion, quelque chose qui leur servait à se rassurer, à savoir comment ils allaient devoir se comporter.
Mais un simple « ça va? » pouvait détruire tellement de choses également.
- Oui ça va, marmonna Yerin.
- Bangchan est allé beaucoup trop loin, Noeul va sûrement le remettre à sa place, t'inquiète pas.
- Je m'en fous de Bangchan, il peut bien parler autant qu'il le veut, mais il n'a pas tort. C'est ça qui m'énerve le plus.
Miho prit place aux côtés de son amie, ses cuisses rencontrant le bois du banc des vestiaires en un craquement gémissant. Balançant ses pieds dans le vide, Miho pinça ses lèvres, ne sachant quoi dire.
Elle sentait bien que Yerin n'était pas bien du tout depuis que Bangchan avait ouvert la bouche. Et quand elle repensait au fait qu'ils étaient amis auparavant, Miho ne pouvait s'empêcher de se dire qu'elle devait encore plus en souffrir.
Yerin souffrait en silence.
Un silence voulu, ou un silence qu'on la forçait à adopter parfois.
- Bangchan a raison. C'est parce que mon grand père travaille ici qu'on m'a mit dans cette classe. Une autre élève aurait été exclue définitivement.
Accablée par sa propre remarque, ses épaules frêles s'abaissèrent alors qu'elle relevait son visage, posant son menton sur ses bras croisés.
Une légère moue tendit ses lèvres rosées un peu plus pulpeuses.
- Mais t'es innocente dans cette histoire!
Miho s'était exclamé avec force, sachant pertinemment qu'elle avait raison. La sanction qu'on avait laisser tomber sur le dos frêle de Yerin comme on y laisserait tomber une enclume n'était pas juste.
- C'est toi qui le dit.
- Tu avais rassemblé des preuves! Tu n'étais pas là!
Un ricanement amer, rempli d'ironie et de sarcasme comme cette société qui privilégiait les uns plutôt que les autres sortit de la gorge de Yerin.
Comme un soubresaut d'espoir, elle resserra ses bras autour de ses genoux, comme pour se protéger.
- Mais mon père n'est pas un politicien en vogue, lui.
Cette simple phrase fit baisser la tête à Miho. Abattue, elle arrêta de faire balancer ses pieds dans le vide, ses poings se serrèrent et ses lèvres se pincèrent encore plus.
C'était injuste. Et rageant à un point où lorsque Miho y repensait, elle n'avait qu'une envie : celle de hurler, de briser quelque chose, de frapper tout ceux qui avaient fait plongé Yerin ainsi. Pourtant, à cette époque, les deux filles ne se connaissaient pas. Elles ignoraient même jusqu'à l'existence de l'autre.
Souriant doucement en observait son amie s'énerver silencieusement, d'un mouvement complice, Yerin posa sa main dans les cheveux noueux de Miho et les caressa lentement de son pouce.
Miho était adorable de se sentir aussi concernée pour quelqu'un comme elle.
Quelqu'un d'imbécile comme Yerin, qui avait tout abandonné au lieu de se battre.
- T'en fais pas, ça ira mieux bientôt.
Les yeux dans les yeux, les deux jeunes femmes se mirent à sourire sans pouvoir se contrôler.
Encore fallait il que Yerin s'en convainque.
𝐛𝐥𝐮𝐞𝐛𝐞𝐫𝐫𝐲 𝐜𝐚𝐤𝐞
Les cours de la classe de terminale B venait de finir sous les coups de la cloche qui servait de sonnerie au lycée Han. Dix heures était déjà passée lorsque Xukun et Hyunjin sortirent de leur cours de physique.
Et même s'il ne leur dirait sûrement pas, Xukun comprenait à présent pourquoi Hyunjin avait monsieur Yoon en grippe.
Ce professeur avait quelque chose de détestable en lui, et la pauvre Noeul qui n'avait rien demandé semblait être son mouton noir vu le nombre de fois qu'il avait remit la jeune femme à sa place en une seule heure.
- Tu habites vers où?
Xukun s'apprêtait à répondre à la question de son camarade, redressant la bretelle de son sac à dos noir sur son épaule, seulement ses yeux s'accrochèrent à la couleur légèrement bleutée, tirant vers le gris, d'une chevelure emmêlée aux pointes.
Il observa un instant ses traits fins, ses yeux noirs allongés de mascara, ses longues jambes qui coulait de sa jupe rouge et son air vaguement froid alors qu'elle baissait la tête pour traverser le portail.
Mué par une force inconnue, le garçon sourit d'un air désolé à Hyunjin sans jamais quitter la jeune femme des yeux.
- Je dois passer à la bibliothèque, il me manque encore des livres.
- Ok, on se voit demain alors?
Hyunjin haussa un sourcil en direction de Xukun. Son nouvel ami semblait réellement pressé, il aimait donc autant acheter des livres?
- À demain! S'écria le chinois en tournant les talons.
Il se mit à trottiner lentement, prenant le chemin que Yerin venait elle même de choisir, disparaissant du champs de vision de Hyunjin qui fit la moue.
Peut être que Xukun avait menti. Ce n'était pourtant pas dans ses habitudes mais quelque chose lui disait de suivre Yerin alors qu'elle marchait à vive allure, perdue dans ses pensées. Elle était ignorante de la présence du chinois à plusieurs mètres derrière elle, son sac gris pendant contre son dos tandis qu'elle pianotait sur son téléphone portable.
Xukun fronça ses sourcils. De loin, il remarquait à quel point elle était fine et frêle. Elle devait être plus petite que lui de quelques centimètres tout au plus mais sa morphologie était vraiment fine.
Il avait été curieux depuis qu'il avait assisté à cette scène pendant son repas de midi, seulement, aucun des trois élèves avec qui il était resté n'avait bronché sur le fait qui s'était produit entre Bangchan et Yerin.
La curiosité était un vilain défaut, mais il n'avait pas menti. Quand elle avait écrasé son bol dans les cheveux de Bangchan avec une telle assurance, lorsqu'elle avait laissé exploser ses sentiments colériques sans se souciait des gens autour, Xukun l'avait trouver encore plus attirante qu'au moment où il avait examiné ses traits fins.
Elle était jolie, mais encore plus lorsque ses yeux s'enflammaient.
Yerin bifurqua dans une petite ruelle, le soleil éclairant délicieusement ses avant bras nus alors qu'elle rangeait son téléphone. Elle n'allait pas être en retard pour commencer son travail, c'était déjà une bonne chose. Les lèvres pincées, elle poussa rapidement les portes de l'établissement qui avait bien voulu l'embaucher.
Peu après, le mandarin s'arrêta devant l'enseigne qui clignotait de manière dysfonctionnelle, aperçu des caractères qu'il eu du mal à comprendre à cause de leur calligraphie qui n'était plus à la mode du tout.
En se concentrant un peu plus, les sourcils froncés, il put finalement lire « Le royaume des chats ».
Une tasse de the fumante était accrochée à côté des néons d'un crème blanchâtre poussiéreux, l'aidant a ainsi en déduire qu'il s'agissait d'un salon de thé avec des chats. En baissant les yeux, il en aperçut un couché paresseusement au bord de la fenêtre.
L'animal semblait paisible et, toujours aussi curieux, Xukun lança un regard circulaire à l'intérieur du café, profitant des grandes fenêtres bien nettoyées.
Il ne voyait pas grand monde. Seuls des chats prenaient place sur les faufiles, les arbres à chats, les coussins, les tables...
Un instant, il hésita à entrer. Cependant, il se doutait bien que Yerin n'aurait pas vu sa présence d'un bon œil. Même s'ils ne s'étaient pas adressés la parole et qu'elle j'avait peut être pas remarqué sa présence pendant sa scène avec l'autre élève, qu'allait-il lui dire?
Il était déjà assez gêné comme ça lui même. Suivre une fille qu'il ne connaissait pas juste par curiosité, ça relevait plus d'un soucis mental que de courtoisie.
D'un tique nerveux, il mordit l'intérieur de sa joue, réfléchissant encore.
Pourtant, elle lui avait semblé plus blessée qu'énervée par les paroles de Bangchan. Quelque chose clochait, et la tension qu'avait laisser son départ précipité après leurs disputes ne faisait qu'accentuer les suspicions de Xukun.
Le garçon passa une main dan ses cheveux bien coiffés avant de soupirer lentement. Il remit la bretelle de son sac sur son épaule avant de tourner les talons. Au moins, s'il avait besoin de la trouver, il savait où Yoon Yerin travaillait.
Quelques pas plus tard, néanmoins, le garçon fit demi-tour en entendant un ronchonnement qui s'apparentait plus à un miaulement douloureux.
- Qu'est-ce que tu fais là?
🍒
𝐛𝐥𝐮𝐞𝐛𝐞𝐫𝐫𝐲 𝐜𝐚𝐤𝐞
ChaeRin567
j'ai regardé le film "le royaume des chats"
de studio ghibli hier, ça m'a un peu inspiré
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