: ̗̀➛,, 𝟶𝟻 ⸺ 𝒜𝓂𝓈𝓉𝑒𝓇𝒹𝒶𝓂


─── ❝ aͣrͬlͫeͥᶰrt ❞ ───

🌊⭒ *・゚☼ˎˊ ┆ #Ꮋꮻꮲꭼ&Ꮯꭺꮇ
海洋,, -ˋˏ 𝘔𝘦𝘳𝘳𝘺𝘟𝘮𝘢𝘴 ˎˊ-

Il faisait déjà nuit à Amsterdam.

Les étoiles scintillent, le reflet de la lune rejetant son image sur la surface du fleuve calme et paisible.
Elle se sentait bien dans cette ville, qui ne ressemblait en rien au climat tendu et toujours pressé de Londres. Elle aimait sa ville natale bien sûr, mais, changer d'air et prendre cette semaine de vacances en solitaire avait été la meilleure idée de toute sa vie.

Voir d'autres têtes, découvrir une nouvelle culture et une nouvelle langue. Ne dépendre de personne pendant ce laps de temps, aller où bon lui semble, faire ce que bon lui semble.

Kate aimait sa vie londonienne, aimait son métier de cuisinière dans un des plus grands palaces de la ville, mais il fallait admettre qu'il était temps qu'elle prenne du bon temps pour elle. Elle avait même pensé à faire de nouvelles rencontres, de nouvelles connaissances, et pourquoi pas une masculine.

Mais la semaine était passée et malgré les nombreuses sorties et soirées en boîte de nuit, dès que quelqu'un s'approchait d'elle, un peu trop près d'elle, elle avait envie de prendre ses jambes à son cou, de fuir le plus loin possible, loin des gens qui pourraient la toucher sans qu'elle ne soit d'accord.

Cette nuit-là, Kate s'était rendu compte à quel point, à présent, le contact humain l'effrayait, l'être humain tout court l'effrayait. Mais elle avait réussi à passer ce voyage toute seule, avait réussi à affronter ses peurs et pour ça, elle était extrêmement fière d'elle.

Alors quand elle avait reçu cette invitation à une soirée de la part de cette jeune femme de son âge, après plusieurs heures d'hésitation, elle avait fini par accepter. Une soirée plutôt énorme dans la villa du père de cette femme, emplie de gens qu'elle ne connaissait pas. Mais tant pis, Kate rentrait à Londres demain soir, et il était hors de question de solder son retour en Angleterre par un échec cuisant.


༻✿༺

˗ ˏ ˋ 𝓣𝓲𝓶𝓮 𝓢𝓴𝓲𝓹 ˎˊ ˗

༻✿༺


Après quelques minutes de marche, la jeune rousse arriva enfin au quartier Jordaan, dont la devanture des maisons faisait bien comprendre que n'importe qui ne pouvait pas y résider. Il n'y avait que des vastes demeures en pierres, ou d'autres plus modernes, dignes d'un véritable feed Pinterest. Ce n'était rien en comparaison à ce qu'elle avait déjà vu, les environs respiraient le luxe et bien qu'elle ne faisait pas vraiment tâche dans sa jupe plissée et son chemisier, Kate remarquait bien les regards provocateurs des personnes qu'elle rencontrait en continuant sa route. Des bourgeois péteux, se permettant de juger la moindre personne qu'ils croisent sous prétexte qu'eux, avaient l'argent et la belle baraque. Elle détestait ça, détestait ce genre de personnes qui s'estimaient plus importants que les autres simplement parce qu'ils étaient nés du bon côté ou avaient réussi à bâtir un large empire de pouvoir et de réussite.

Qu'à cela ne tienne, la rousse venait enfin d'arriver à ladite maison, balayant de ses yeux bleus la face de celle-ci. Il y avait énormément de monde à l'extérieur, certains fumaient, d'autres discutaient ou s'embrassaient de façon obscène devant tous les autres. Ce n'est pas qu'elle était gênée, mais Kate avait du mal à comprendre ce genre de comportement, à comprendre ceux qui marquaient leur territoire de cette manière, qui ne prêtaient pas attention à tous les autres qui pourraient les observer et eux aussi se sentir gênés.

Elle monta les quelques marches qui permettaient d'accéder à la porte d'entrée, voyant les regards se diriger vers elle au fur et à mesure qu'elle progressait dans son ascension. Elle détestait être le centre de l'attention. Il fallait qu'elle trouve cette fameuse Mikasa au plus vite pour la prévenir de son arrivée, trouver un visage familier et rassurant au milieu de cette foule de fêtards déjà un peu trop désinhibés par les effets de l'alcool qui semblait couler à flots.

Essayant de se frayer un passage parmis la foule, elle ne cessait de tourner sa tête dans tous les sens à la recherche de la noiraude, mais pas facile d'évoluer dans un milieu où une dizaines de personnes essayait de lui attraper les bras pour l'emmener danser, ou lui proposer à boire, ou tout simplement lui faire la discussion.

Elle n'avait pas repéré que depuis son arrivée, mais, un jeune homme la suivait du regard, attendant de savoir ou elle ce qu'elle souhaitait se diriger pour lui-même aller dans sa direction. Dès qu'elle avait fait son entrée dans la vaste maison, il avait été intimidé par son aura, sa beauté douce et innocente. Il l'avait trouvé belle, magnifique même, intrigué par ce regard de petit chien perdu, par ses longues mèches blondes qui descendaient jusqu'au bas de son dos, sa tenue qui lui donnait un air simple et sérieux à la fois.

Il pouvait le dire, il avait flashé sur elle, mais il ne savait absolument pas ce qu'elle faisait là, ne l'ayant jamais croisé auparavant. Elle ne devait probablement pas être d'ici.

Réussissant à enfin passer le troupeau de jeunes au milieu du salon, Kate repéra une véranda, au calme, au fond de la maison. Elle s'y rendit en quatrième vitesse et ôta enfin son large manteau en moumoute avant de regarder le vaste espace vert qui se trouvait derrière la baie vitrée. Un énorme jardin parsemé de tas d'arbres en tout genre, aussi bien fruitier qu'en fleur, enfin à ce qu'elle devinait, étant donné que toutes les feuilles étaient tombées et qu'ils étaient tous totalement en givre.

Elle trouvait cela reposant. À Londres, elle n'avait pas vraiment l'habitude d'observer de telles choses. Une chose était sûre, elle reviendrait passer ses vacances dans cette ville, seule ou accompagnée, qui sait.

- T'as l'air un peu perdu, retentit une voix masculine mais très douce jusqu'aux oreilles de la jeune femme.

Kate se retourna rapidement, voulant savoir à qui appartenait cette phonation et tomba nez à nez avec une paire d'yeux identiques aux siens. Deux yeux d'un bleu translucide, presque étincelants. Un bleu d'une douceur qu'elle n'avait encore que vu dans le reflet de son miroir chaque matin. Elle ne pensait pas qu'une telle similarité était possible.

Elle recula quelque peu, se sentant terriblement stressée par une telle proximité. Mais le jeune homme s'en aperçut rapidement, et se recula à son tour, ses pommettes virant au rouge.

- Mon Dieu, je suis désolé.

Il est adorable.

Elle sourit, voulant le rassurer au plus vite. Mais elle s'attarda un peu plus sur son physique. Il était à peine plus grand qu'elle, mais drôlement bien mis en valeur dans sa chemise bleu marine et son pantalon cintré assortis à cette première. Sans doute pour mettre ses yeux en valeur. À sa place, la rousse aurait fait la même chose.

Ses cheveux étaient aussi blonds qu'un champ de blé, aussi clair que la lune un soir d'été. Son visage était jovial, doux, avec ce sourire affiché complètement communicatif. Il n'était pas de ces gens qui avaient besoin d'en faire des caisses pour être beau et charismatique, c'était quelque chose de naturel chez lui.
À Londres, elle en voyait des hommes séduisants, certes, qui en imposent, mais profitaient justement de cette beauté pour en faire des tonnes et appâter la moindre personne aux alentours.

Mais lui n'avait pas l'air d'être comme ça. Elle ne le connaissait pas, se contentait juste de le regarder, mais elle sentait que lui, n'était pas comme eux. Qu'il était différent de ces deux personnes qui lui avaient brisé le cœur, le corps et l'âme. La manière qu'il avait eu de reculer en voyant son épiderme et son visage réagir au quart de tour ne trompait pas. Les autres ne voyaient pas qu'elle avait peur du moindre contact physique, ou plutôt ne voulaient pas voir. Mais lui, avait vu.

- Non, non ne t'excuse pas s'il te plaît. J'avoue que je suis un peu perdue, je ne connais personne, dit-elle en prenant place sur la banquette située juste à leur droite.

Le blond sourit, s'asseyant sur le même divan, mais prenant le soin de mettre une certaine distance entre eux deux. Cette simple action, et pourtant, criante de compréhension avait su emballer le cœur de la rousse.

- Oh, je vois, ça doit être toi Kate alors, Mikasa t'a proposé de venir, c'est ça ? Ajouta l'homme en souriant, portant son verre, semble-t-il de rosé, à ses lèvres.

- Exactement, mais je n'ai pas réussi à la trouver quand je suis arrivée.

- Désolé, pour ça, elle s'occupait d'un ami qui avait déjà, un peu trop bu ? Dit-il en explosant de rire.

Elle rit à son tour, plus en réponse à son exclamation plutôt qu'à la situation que Kate n'avait pas vraiment comprise. Mais c'est vrai qu'il était étrange de se mettre minable à ce point sachant qu'il n'était que 22 heures et que la soirée n'avait commencé que deux heures auparavant.

- Et toi, tu t'appelles ?

Il finit sa gorgée, prenant un air grave rempli de culpabilité.

Il culpabilise vraiment juste pour avoir oublié de dire mon nom ?
Mais il vient d'où lui ?

- Bordel, je suis vraiment idiot. Moi, c'est Armin, je suis un des meilleurs amis de Mikasa.

La jeune femme sourit une seconde fois, regardant le verre de son nouvel ami. Elle pensa alors qu'elle avait été un peu idiote de ne pas s'être dirigée vers le buffet en arrivant sur les lieux et de ne pas avoir osé s'immiscer parmi toutes ces personnes pour se servir à boire. Comme d'habitude, elle avait préféré fuir ses peurs plutôt que de les affronter.
Seule, elle savait qu'elle n'arriverait pas à franchir toutes ces étapes. On avait beau lui répéter qu'elle devait résoudre ses soucis par ses propres moyens, se guérir par ses propres moyens, Kate en avait marre d'entendre ce genre de paroles, parce que ce n'était pas le cas.

Elle était trop fragile, trop sensible pour affronter ces choses seules, c'était peut-être toxique, inutile, mais elle avait besoin d'un pilier solide pour la sortir de la merde émotionnelle dans laquelle elle se trouvait depuis déjà quelques mois.

Armin avait vu son regard dirigé vers son verre et se leva aussitôt, pour revenir quelques secondes plus tard avec un verre de rosé à la main, qu'il tendit à la jeune rousse.

- Je ne sais pas trop ce que tu bois, alors je t'ai pris la même chose que j'ai pris, dit Armin en reprenant sa place initiale sur le canapé en cuir.

- C'est très bien, merci beaucoup Armin, dit-elle en souriant, prenant le verre dans ses mains avant d'y goûter.

Plusieurs minutes passèrent sans qu'aucun des deux jeunes ne parle. À vrai dire, ils étaient plutôt en train de se scruter. Armin ne savait pas comment appréhender la chose avec elle. Il ne la connaissait pas, mais il sentait qu'elle était sensible et réfractaire à certaines choses et il était hors de question qu'il la brusque pour avoir été trop curieux.

Il voulait simplement apprendre à la découvrir un peu plus, sans trop en faire, sans qu'elle se sente agressée.

- Alors, qu'est-ce qui t'amène à Amsterdam ?

À cette question, la rousse se heurta à un mur, son propre mur. Elle ne savait pas quoi répondre. Elle pourrait dire qu'elle prenait des vacances, qu'elle était là pour visiter et c'était un peu le cas. Mais elle était surtout là pour se ressourcer, pour prendre de la distance avec son passé, les agressions, voir des nouvelles têtes, s'éloigner de celles qui lui rappelaient sans cesse ses démons, qui la ramenaient sans cesse en arrière, à cette nuit fatidique où sa vie avait perdue tout sens.

Elle aurait pu dire à Armin qu'elle voulait mourir, tous les jours, toutes les secondes depuis 1 an, qu'elle se haïssait pour n'avoir rien dit et rien fait. Mais elle venait à peine de le rencontrer, et l'embêter avec toutes ces choses qu'elle n'avait même pas osé confier à sa meilleure amie était hors de question.

- Prendre de la distance, je crois ? Ma vie à Londres commençait à être pesante, il était temps que je prenne des vacances, dit-elle simplement en reprenant une gorgée de vin pour se donner un peu de courage.

- Oh, tu vis à Londres. J'adore aller là-bas, j'y vais souvent en vacances. Tu bosses ?

- Oui ! Dit-elle en souriant, ayant son travail pour unique fierté. Je suis cuisinière à l'Hotel Café Royal, c'est un palace.

Le blond manqua de s'étouffer avec sa gorgée, écarquillant les yeux en observant la femme qui se tenait juste devant lui. Il n'en croyait pas ses oreilles, le monde était petit, trop petit.

- Attends, tu déconnes là ?

- Quoi ? J'ai dit un truc qui n'allait pas ? Interroge Kate, visiblement troublée par sa réaction.

- C'est juste dingue, mon père est le directeur du Palace.

À son tour, la rousse ouvrit les yeux en grand. Son patron, l'homme qui l'aidait au quotidien, le seul qui avait remarqué dans sa vie de tous les jours qu'elle sombrait et qu'elle n'allait pas bien, le seul à l'aider à prendre des nouvelles, était le père de l'homme qu'elle venait de rencontrer, de l'homme qui habitait à des kilomètres de son domicile.

- Tu rigoles ? Bordel, mais c'est énorme ! Ton père, ton père est un homme génial, il m'aide énormément.

- C'est juste fou, je n'en reviens pas, dit-il, absolument euphorique.

Le monde vous réserve parfois de drôles de surprises, et des bonnes. Kate, qui n'avait plus d'espoir en grand-chose, venait d'en reprendre. Le fils était comme le père, bienveillant, doux. Mais elle avait aussi vu son visage se renfermer totalement, avait vu à quel point Armin s'était renfermé en évoquant qu'il était une des employés de son père. Une seule chose lui avait alors traversé l'esprit, une chose qu'elle redoutait plus que tout, qu'il soit au courant, que le père, se confiant à son fils, lui ai parlé de ses problèmes, peut-être en lui demandant conseil.

Elle avait peur d'être forcée à parler, peur de devoir raconter cette nuit qu'elle essayait définitivement d'oublier. Oublier pour survivre, oublier pour ne plus souffrir.

Mais peut-être que parler était la chose qui lui ferait du bien, peut-être qu'en parler à quelqu'un qui ne la connaissait pas elle et sa vie lui permettrait de prendre du recul sur tout ça.

Voyant que le blond ne disait rien, sans doute en train de réfléchir à comment il pourrait aborder le sujet avec elle, Kate se jeta à l'eau. Plus de souffrances, elle ne souffrirait plus à cause d'eux.

- Tu, tu sais des choses ?

Il leva sa tête, observant son visage effrayé. Un visage qui criait à l'aide, qui suppliait qu'il saisisse la main tremblante et hésitante qu'elle venait de lui tendre, parce qu'elle ne le ferait pas deux fois. Elle ne placerait pas ses espoirs et sa confiance en quelqu'un d'autre.

Il se rapprocha d'elle d'un cran, veillant à ce qu'elle ne se sente pas agressée ou étouffée par ce mouvement. Son histoire l'avait déjà bouleversé lorsque son père le lui avait conté, il savait, comprenait à quel point elle avait juste besoin d'une oreille attentive en ce moment.

- Écoutes, je sais qu'on ne se connaît pas du tout, mais, oui, papa m'a dit certains trucs. Mais je veux surtout que tu saches que je ne te force pas à en parler. Si tu ne veux pas, on parle d'autre chose, on va, je ne sais pas se balader, te faire changer d'air. Tu n'es obligé de rien, pas avec moi, Kate, lui avait-il dit, affichant un sourire radieux et rassurant.

Elle se leva précipitamment du canapé, se mettant devant la fenêtre, où elle était avant l'arrivée d'Armin. Elle se cachait, se cachait des larmes de douleur et de peine qui coulait sans retenue sur ses joues, qui dévalait son joli visage pour venir s'écraser sur le dessus de sa chemise et sa poitrine.

Elle pleurait et tremblait, lâchant toutes les émotions désastreuses qu'elle ressentait depuis ces derniers mois, pleurait les larmes qu'elle n'avait jamais plus pleurer lorsqu'elle était entourée de sa famille et de ses amis.

Sois forte, putain, soit forte, était ce qu'elle se répétait sans cesse, à foison sans pourtant jamais vraiment y croire. Elle pensait en boucle qu'elle ne devait pas, plus sombrer comme elle l'avait fait. Le jour viendra où elle sera heureuse, elle en était persuadée et aujourd'hui était peut-être le commencement de cette nouvelle ère.

- J'ai tellement mal Armin, j'ai tellement mal que même les autres choses douloureuses qui m'arrivent ne sont rien en comparaison. Là, dans mon cœur, dans ma tête, partout dans mon corps, j'ai cette putain de souffrance qui ne veut pas partir. J'essaye de me battre, de résister, de ne pas y penser. Mais j'y repense encore et encore, leurs voix, leurs mains, leurs odeurs, chaque nuit quand je ferme les yeux, je les vois encore, je les entends encore. Ça me hante Armin, putain ça me hante et ça ne veut pas partir.

Il se leva à son tour, suivant le chemin qu'avait pris la jolie rousse pour contempler le jardin à travers la baie. Il voulait être un soutien pour elle, même s'il aurait préféré la prendre dans ses bras, la serrer fort contre lui, lui apportant la présence chaleureuse et rassurante dont elle avait tant besoin, il voulait qu'elle le veuille aussi. Parce qu'il était comme ça. Armin s'inquiétait pour les autres, s'emplissait de peine lorsqu'il voyait les autres ressentir une quelconque douleur.

Elle avait mal, elle sanglotait, alors il avait mal aussi.

- Je suis là, ok ? Tu n'es pas seule Kate.

Elle tourna sa tête vers lui, remarquant qu'il avait les larmes aux yeux, qu'il comprenait sa douleur même s'il ne la partageait pas. Il comprenait et était là pour elle.

Kate fit volte face, plaquant son corps contre le sien et entourant ses bras autour de son dos, pleurant à chaudes larmes contre la poitrine du blond. Son corps tremblait, remuait contre le sien, ces deux âmes submergées par une émotion encore jamais découverte, jamais connue. Étrangement, ils se sentaient bien, à la maison. Kate avait l'impression d'être à sa place pour la première fois de sa vie.

Armin, serrant ses bras autour du cou de la rousse, se sentait apaisé, alors même qu'elle déversait son chagrin contre sa chemise.

- Ce que tu ressens là, ce n'est pas permanent et acté dans le temps. Ta souffrance n'est pas là pour toujours. Un jour, tu te réveilleras et tu seras heureuse, un jour, tu seras heureuse de vivre et de ressentir, de vivre et d'aimer vivre surtout. Pour le moment, je suis prêt à t'écouter pendant des heures et te réconforter tant que je le peux encore.

Il ressent son étreinte, son corps, barrière entre sa souffrance et les sources de celle-ci. Son corps, une immunité à tout ce qui la consumait à petit feu depuis autant de temps.

Comment peut-on ressentir telle chose alors même qu'on ne connaît pas quelqu'un ? Comment est-il possible de se sentir aussi serein et détendu alors même que l'autre vient de vous avouer quelque chose d'insurmontable à vivre et à entendre ?

Il ne savait pas et ne voulait peut-être pas le savoir en fin de compte. L'instant présent suffisait, ce qu'ils vivaient en ce moment était largement suffisant pour le moment. La suite sera là pour leur dire le reste, le temps sera la seule réponse à toutes leurs questions.

Les grandes histoires d'amour ne commencent pas toujours comme on le pense. Il ne s'agit pas toujours d'une rencontre au détour d'un café ou au détour d'une conversation à l'université. Il n'y a pas d'endroit, de moment figé pour rencontrer l'amour, il faut juste deux personnes, deux âmes, ne connaissant pas encore leurs existences et pourtant se cherchant pendant des années avant de se trouver.

Kate et Armin s'étaient trouvés.

༻✿༺

Hopejnn

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top