𝐗𝐕𝐈 | 𝐑𝐞̂𝐯𝐞
Il y a des * après des citations dans ce chapitre, si tu veux en connaître la source !
Enjoy :)
☾
L'après-midi s'étirait doucement sous un ciel azur, tandis que la clairière résonnait des sons du tournoi de tir à l'arc imminent.
Une douce brise agitait les bannières, et les spectateurs vêtus de hanboks chatoyants formaient un cercle vibrant autour de l'arène, située à quelques mètres de marche derrière l'institution. Leurs murmures excités créaient un brouhaha de curiosité et d'anticipation, amplifié par les fanions qui claquaient dans le vent.
Les dix compétiteurs sélectionnés parmi les meilleurs archers de Sungkyunkwan, se tenaient en rang. Tous étaient vêtus de hanboks adaptés pour l'occasion, conçue pour offrir une certaine liberté de mouvement lors des courses à cheval. Chacun portait une ceinture de soie brodée, leurs manches amples étant serrées au niveau des poignets pour ne pas gêner leurs mouvements. Sur leurs dos, un arc en bois poli était attaché par une fine lanière de cuir. Une coiffe noire sobre et élégante rehaussait leur port altier.
Tous avaient des bottes adaptées pour l'équitation et des gants ajustés, en peau fine, pour une meilleure prise sur leurs arcs scintillant sous les rayons du soleil estival. Leurs chevaux attachés aux poteaux piaffaient, sentant l'excitation grandir autour d'eux.
Chaque compétiteur le savait : le tournoi n'était pas qu'une simple affaire de flèches décochées avec précision. Il s'agissait d'une véritable épreuve, où l'art du tir à l'arc se mêlait à celui de la cavalerie, sous le regard perçant des émissaires royaux, des citadins curieux, de Seungmin, des professeurs et des amis.
Mais pour Namjoon, il y avait un spectateur bien plus redoutable, perturbant.
Sa mère.
Il grimaça.
Elle se tenait là, droite et fière, derrière le siège imposant de son supérieur, les mains sagement croisées dans son dos, incarnant la commandante qu'elle était.
Il détourna le regard, troublé, la mâchoire serrée. Inspirant profondément, il s'efforça de calmer les battements frénétiques de son cœur. Ce sport exigeait calme et maîtrise, mais la présence si voyante de sa mère dans les tribunes le déstabilisait. Faisait-elle cela intentionnellement ? Où était-elle, quand tous se rassemblaient autour de l'arène de lutte, ce matin ? Il avait presque réussi à l'oublier.
Il serra les poings, s'ancrant dans l'instant présent.
Le tournoi. Je dois gagner.
« Joon ! s'écria Hoseok. Remporte ce titre de champion, ou je te le ferai amèrement regretter ! »
Namjoon leva les yeux au ciel, tandis que la foule reconnut avec amusement la joyeuse bande tapageuse de ce matin.
« Mon cœur bat pour Jimin et Namjoon à parts égales, ne m'obligez pas à choisir, je vous chéris tous les deux ! Donnez le meilleur ! »
Des éclats de rire résonnèrent dans l'arène, se fondant avec ceux plus bruyants encore de la bande. Namjoon arqua un sourcil amusé, puis échangea un regard amusé avec Jimin qui leva les yeux au ciel, les joues empourprées. Namjoon réprima un rire. Un sourire espiègle vint orner ses lèvres alors qu'il observait l'effort visible de Jimin pour conserver un air sérieux, malgré sa lutte pour contenir un sourire naissant.
« Sacré Taehyung, n'est-ce pas, Park seonbae ? railla-t-il.
— La ferme, Kim », grommela-t-il, le fusillant du regard.
Loin d'être impressionné par ce petit être qu'il dominait d'une tête, Namjoon lâcha un souffle rieur.
Insouciante, la foule ignorait la véritable profondeur des mots de Taehyung. Seuls Namjoon, Jungkook, Jimin et Seungmin en comprirent toute la subtilité. Ce dernier dissimulait son visage derrière sa main. Il semblait exaspéré, mais en vérité, il luttait contre un fou rire difficile à contenir.
S'ils savaient...
Amusé, Namjoon observa la joyeuse bande, assise au centre des gradins. Leur enthousiasme à son égard lui réchauffait l'âme, mais ce qui le touchait vraiment, c'était la sincérité avec laquelle même les amis de Jungkook l'encourageaient. Mingyu, certes, débordait d'une joie qui ne lui était pas destinée, mais cela n'avait guère d'importance. Seul comptait pour lui l'éclat lumineux dans les yeux de Jungkook, ce sourire captivant qui, d'où il se tenait, formait un triangle inversé, fascinant à chaque fois son cœur émerveillé.
« Hyungie, je suis de tout cœur avec toi ! »
Cette voix. Ce timbre. Cette lueur irradiant de son visage radieux.
Namjoon sourit.
Il aurait pu se dire heureux, si une présence indésirable ne troublait pas ses pensées.
« Que le meilleur l'emporte, hyung », dit-il avec assurance, se tenant près de Jimin au centre de l'arène, alignés avec les huit autres compétiteurs.
Ils attendaient que le général ouvre le tournoi avant de chevaucher leurs chevaux.
« Kim. À en croire les faits, nos victoires se sont succédé ces dernières années, n'est-ce pas ? susurra-t-il, malicieux.
— Si tu sous-entends que tu vas me prendre mon titre de champion cette année, tu te fais des illusions.
— Les miracles ne se répètent pas.
— On verra bien, seonbae.
— Soit.
— Soit. »
Ils se jaugèrent en silence. Puis ils se sourirent discrètement.
« Donne tout ce que tu as, je veux t'affronter en finale, c'est clair ? Et impressionnons nos amants », chuchota Jimin en se penchant légèrement vers lui.
Namjoon cligna des yeux, surpris. Un sourire en coin naquit malgré lui à l'écho du rire léger de Jimin. Par instants, son seonbae savait se montrer agréable...
Était-ce l'influence de Taehyung ?
Il leva les yeux, scruta la foule, et n'eut aucun mal à repérer leur groupe : Taehyung et Hoseok étaient toujours debout, éclipsant les autres de leur présence.
Il priait pour qu'ils ne le couvrent pas de honte...
Asseyez-vous, bon sang.
Namjoon aperçut du coin de l'œil Seungmin qui venait d'entrer dans l'arène, sa carrure imposante commandant l'espace, mais son visage serein et bienveillant inspirait davantage le respect que la peur.
Namjoon déglutit. Cet homme l'intimidait autant qu'il l'impressionnait.
Un silence solennel tomba sur l'assistance, tandis que les compétiteurs s'inclinaient en signe de déférence pour cet homme admiré. Son armure scintilla sous la lumière éclatante, et Seungmin salua l'assemblée avant de faire résonner sa voix puissante.
« Chers élèves de Sungkyunkwan, commença-t-il, son regard balayant les compétiteurs. Ce tournoi est une tradition qui nous permet de mesurer non seulement vos compétences, mais aussi votre détermination, votre patience et votre esprit combatif. Chacune de vos flèches, chaque moment passé à viser, est le reflet de vos efforts. »
Le silence se fit plus solennel encore lorsque tous les regards convergèrent vers Seungmin.
Ses yeux s'attardèrent un instant sur Namjoon, et il se perdit dans ses traits. Il y revoyait Sooyeon, mais aussi Taejoon, et une vague d'émotion lui étreignit le cœur, le laissant sans voix.
Troublé par cette œillade prolongée, Namjoon baissa les yeux, submergé par une timidité qu'il ne parvint pas à dissimuler.
« L'an dernier, reprit-il avec une lueur d'admiration dans les yeux, Namjoon a su s'élever au-dessus de tous avec brio, remportant le titre de champion. Il a démontré ce que la persévérance et le courage peuvent accomplir, et je tiens à lui rendre hommage aujourd'hui. Mais ce tournoi est une nouvelle occasion pour chacun de prouver sa valeur, et peut-être de prendre sa place. »
Bien que la nervosité lui nouât encore le ventre, Namjoon fut traversé par un doux frisson de fierté mêlé d'humilité à l'écoute des éloges. Les regards se posèrent sur lui, certains empreints de respect, d'autres brûlant de défi.
« N'est-ce pas, Park ? », dit-il, amusé.
À la stupéfaction générale, les joues de Jimin s'empourprèrent furieusement. Seuls Seungmin et Taehyung en connaissaient la raison, et ce dernier pouvait aisément lire le trouble qui s'intensifiait en son amant. Une vague de compassion l'envahit pour Jimin, tandis qu'il maudissait son père en silence, toujours prompt à se moquer du fils du ministre de la Justice et éternel rival à la cour.
« Bon, papa, on n'a pas toute l'après-midi ! »
Sa voix nonchalante brisa le silence avec une insouciance qui fit l'effet d'une bombe dans l'arène.
Seungmin tourna brusquement la tête vers son fils, alors que la foule oscillait entre l'horreur et l'amusement, leurs murmures se mêlant à des rires nerveux.
Immédiatement, Yoongi, Seokjin et Jungkook réagirent, frappant Taehyung à l'arrière du crâne avec indignation.
« Hé ! rugit-il, se massant l'arrière du crâne.
— Idiot ! », siffla Yoongi.
Seokjin secouait la tête, une main toujours sur son front. Jungkook le regardait avec un mélange d'amusement et d'exaspération, comme s'il savait que cela finirait ainsi. Mingyu s'étouffait avec sa salive, les yeux écarquillés, choqué par le manque de respect apparent, tandis que Hoseok éclatait de rire, habitué aux querelles amusantes et fréquentes entre le père et le fils. Son rire clair se répandit dans l'air comme une bouffée d'air frais, contrastant avec l'atmosphère tendue.
Pourtant, ce qui attira l'attention de Namjoon fut le sourire qui se dessinait sur les lèvres de Seungmin. Un sourire amusé, en totale contradiction avec l'agitation qui se répandait autour de lui.
« Pourquoi, fiston ? Aurais-tu quelque chose à redire ? », s'amusa-t-il, les yeux pétillants de malice.
Sa voix calme résonnait à travers l'ambiance détendue qu'il imposait. Sa stature dominait l'arène, mais il semblait maître de cet interlude, comme s'il s'y amusait.
Pris au dépourvu, Taehyung rougit furieusement, son visage prenant une teinte si écarlate que tous crurent un instant qu'il allait éclater.
Un « Yah ! » tonitruant lui échappa, si fort que plusieurs spectateurs sursautèrent. Ses joues en feu, il répondit à son père avec toute la véhémence d'un fils frustré, les sourcils froncés, la mâchoire serrée.
« C'est bien ce que je pensais », conclut tranquillement Seungmin, un sourire carnassier fendant ses lèvres.
La foule retint son souffle, partagée entre l'amusement face à cet échange familier et l'émerveillement devant la facilité avec laquelle Seungmin gérait la situation.
Autour de lui, il semblait que l'arène entière lui appartenait. Seungmin était là, détendu, comme s'il n'avait rien à prouver à personne. Ses mains nonchalamment liées derrière son dos démontraient à quel point il contrôlait aussi l'attention de tous.
Même le doyen de l'institution, assis près de son siège vide, ne semblait pas affecté par ce que certains auraient pu interpréter comme un manque de respect. Il observait la scène avec un sourire nostalgique, se souvenant sans doute d'un passé révolu avec ce même homme dont il était si profondément fier.
Lorsque Seungmin baissa les yeux devant lui, un souffle rieur lui échappa en apercevant Jimin, paré de la même teinte que son fils. Il tourna ensuite son regard vers Namjoon, dont les lèvres pincées et les yeux brillants de larmes trahissaient un fou rire difficile à contenir.
« Bien ! déclara-t-il en se tournant vers l'assemblée. Je rappelle les règles. »
Tous écoutaient avec une attention soutenue, à l'exception de Taehyung, qui, par pur esprit de rébellion, demeurait les bras croisés, renfrogné, les joues roses, une moue boudeuse, et fixant obstinément le ciel.
Cette attitude n'échappait pas au général qui s'en amusait secrètement, son cœur de père se réchauffant face à l'amour inconditionnel qu'il ressentait pour cette tête brûlée qui lui rappelait sa jeunesse.
Le tournoi était divisé en cinq duels successifs, chaque compétiteur affrontant un rival dans une course effrénée pour atteindre un maximum de cibles mouvantes. Les paires étaient constituées par tirage au sort, et à chaque manche, l'un des deux archers était éliminé jusqu'à la finale.
Au centre de l'arène circulaire se trouvaient des cibles colorées de tailles diverses. Plus elles étaient petites et éloignées, plus elles rapportaient de points. Mais le véritable défi résidait dans la vitesse de la monture : en plein galop, l'archer n'avait que le temps d'un battement de tambour pour ajuster son tir et décocher sa flèche. Chaque passage était marqué par un gong, et pour éviter l'élimination, trois cibles devaient être atteintes avant que ne retentisse le suivant.
Toutefois, la vitesse ne suffisait pas : une hiérarchie complexe de points départageait les archers. La première cible, large et proche, offrait cinq points ; la seconde, plus petite et reculée, en valait dix ; la troisième, à peine visible, promettait vingt points.
Frapper ces trois cibles dans l'ordre offrait un bonus, récompensant l'habileté.
Mais la véritable épreuve, celle qui pouvait tout faire basculer, était la quatrième cible : une sphère dorée, suspendue à une branche lointaine. Elle octroyait cinquante points, mais seuls les plus téméraires oseraient tenter de la frapper. Une erreur en visant cette sphère pouvait coûter la victoire.
Le général laissa un instant de silence, permettant à chacun de s'imprégner de l'importance de ses paroles avant de reprendre avec un sourire.
« Et surtout... amusez-vous. Un tournoi est aussi une occasion de partage. Que chacun d'entre vous soit fier de porter les couleurs du Sungkyunkwan ! »
Les exclamations d'approbation parcoururent l'assemblée, et les compétiteurs se préparaient mentalement, une nouvelle flamme dans les yeux.
Sans plus attendre, Seungmin s'avança vers le bord de l'arène. Dans un geste solennel, il leva son éventail, puis l'abaissa. Le gong retentit, et le tournoi commença, alors qu'il se rasseyait sur son siège aux tribunes, entre son épouse et le doyen Jeong.
Après trois duels, Namjoon sentit son tour se rapprocher. Qualifié pour les demi-finales, il savait qu'il affronterait bientôt Jimin, l'un des favoris du tournoi. L'idée de se mesurer à ce rival d'une précision implacable, probablement en finale, lui serra légèrement l'estomac. Au fil des années, ils s'étaient succédé leurs victoires, transformant ce face-à-face en un jeu qui, pour eux seuls, avait toute son importance.
Son doigt effleura distraitement l'arc, tandis que son regard se fondait sur les cibles. Autour de lui, les bruits s'évanouirent, les clameurs des spectateurs n'étaient plus qu'un souffle lointain. Dans son esprit, l'ombre arrogante d'un Jimin déjà victorieux, le narguant d'un sourire certain alimenta sa rage de vaincre.
Le quatrième duel achevé, l'instant tant espéré, mais tout aussi redouté par Namjoon, se présenta enfin. Jimin, son dernier adversaire, se tenait prêt pour la finale. L'excitation monta. Namjoon inspira profondément, ajusta son arc et, d'un geste fluide, remonta sur son cheval. La grâce de ses mouvements dissimulait à peine les tremblements furtifs de ses mains.
Une courte pause, offerte par le général Seungmin, permit aux finalistes de se restaurer. Le calme avant la tempête. Namjoon s'abreuva rapidement et accepta un morceau de gâteau de riz que lui tendit un de ses camarades qui organisait le tournoi.
À côté de lui, monté sur un fier étalon brun, Jimin savourait distraitement sa propre collation, tout en jouant avec la corde de son arc comme un virtuose jouerait de la harpe. Une tranquille arrogance se dégageait de Jimin, attisant les flammes de Namjoon, qui répondit d'un rictus tout aussi insolent.
Rendant sa gourde d'eau au camarade qui s'occupait de les restaurer, Namjoon sentit un vide qu'il devait combler sans tarder.
Juché sur une jument noire, son regard fureta, cherchant instinctivement Jungkook.
Là, il le trouva, absorbé par le combat à venir, rongeant distraitement son pouce, l'esprit déjà dans l'arène. Mais à l'instant où leurs regards se croisèrent, Jungkook abandonna ses pensées tactiques et lui adressa un sourire éclatant, comme pour lui transmettre du courage.
« Oh, hyungie ! s'exclama Jungkook, en se levant, attirant l'attention de plusieurs spectateurs. Je crois en toi ! »
Sans se soucier des regards qui se tournaient vers lui, il applaudissait bruyamment pour encourager Namjoon. Aussitôt, son enthousiasme contagieux gagna toute la bande – sauf Mingyu, évidemment.
Observant le chaos se former autour de Jungkook, Namjoon se demanda brièvement s'il avait bien fait de solliciter le soutien de ces esprits indisciplinés.
Ils sont si bruyants, bonté divine... !
Pourtant, son cœur se réchauffa.
« Jimin ! Hwaiting ! », lança soudainement Taehyung, brisant l'harmonie avec un enthousiasme débordant, tout sourire.
Jimin esquissa un léger rictus, malgré la sévérité de ses traits. Namjoon arqua un sourcil amusé en direction d'un Taehyung qui lui répondit par un large sourire candide, indubitablement espiègle.
Traître.
« Il est prêt à me trahir pour toi, hyung. Je ne sais pas si je dois m'en offusquer ou t'en remercier », murmura Namjoon avec une pointe de sarcasme, un sourire en coin.
Avant que Jimin n'ait le temps de répliquer, une agitation éclata dans l'arène, attirant l'attention des spectateurs dont les visages se pliaient déjà de rire.
« Sérieusement, Tae hyung ? », vociféra Jungkook, les bras jetés en l'air avec une exaspération dramatique.
Namjoon leva les yeux au ciel dans une parfaite expression de désespoir.
Ça m'apprendra à m'appuyer sur ces joyeux perturbateurs exaspérants.
Il tenta de feindre l'indifférence, bien que les éclats de voix entre Jungkook et Taehyung résonnaient comme une véritable cacophonie. Il échangea un regard mi-amusé, mi-blasé avec Jimin qui buvait dans sa gourde.
« Eh bien, il faut bien encourager Jimin, non ? lança Taehyung, l'air faussement innocent.
— Encourager cette demi-portion ? Mais qui s'en soucie ! répondit Jungkook, levant les bras en signe de protestation.
— Quoi ?! », rugit Jimin en se redressant sur sa selle, ses yeux lançant des éclairs vers Jungkook.
Avant même que quiconque puisse réagir, Jimin, avec une vitesse déconcertante, arrachât une flèche de son carquois et la plaça sur son arc, prêt à tirer. Bien qu'il n'eût aucune intention réelle de décocher, l'effet fut immédiat. Jungkook poussa un cri strident absolument pas viril, et se recroquevilla, levant les bras pour se protéger, tout en se précipitant derrière Seokjin qui, hilare, se tordait de rire.
La scène provoqua une vague de sursaut et de murmures horrifiés, puis de rires parmi les spectateurs. Ceux de la bande fusèrent dans l'air.
« Mais tu es complètement cinglé, Jimin ! », hurla Jungkook en se cachant toujours derrière Seokjin qui riait aux éclats, les larmes aux yeux.
Jimin serra les dents en fixant Jungkook avec un regard incendiaire.
« Attends que j'aie terminé, et nous réglerons ça comme des hommes ! », fulmina Jimin, furieux.
Témoin de la scène depuis sa place d'observation, Seungmin secoua la tête avec un air exaspéré.
« Taehyung, bon sang, tiens tes amis en laisse ! », gronda-t-il, ses sourcils froncés mais avec une lueur amusée dans les yeux.
Taehyung leva les mains en signe de reddition, arborant un air faussement innocent.
« Oui, pardon ! », s'exclama-t-il, sa mine angélique en parfait décalage avec le tumulte qui continuait d'enflammer l'arène.
La bande ne put s'empêcher de pouffer, tandis que Jungkook, mort de honte, fusillait Jimin du regard, qui, fier de lui avec son sourire carnassier, le fixait en retour.
Finalement, un long soupir échappa à Seungmin, qui donna le signal, et le gong résonna.
« Que la finale commence ! », déclara-t-il avec gravité.
Le silence s'imposa, étouffant rires et chuchotements. L'arène retient son souffle.
Le galop du cheval de Namjoon semblait résonner dans son propre cœur. Sa première flèche fendit l'air et toucha la première cible sans difficulté.
Il ajusta son arc une seconde fois, mais au moment de lâcher sa flèche, ses yeux croisèrent ceux de Sooyeon. Son regard impénétrable et troublant le désarma, ébranlant son assurance en un instant.
Il sursauta. La corde de son arc vibra dans ses mains, et sa flèche, qui quelques secondes plus tôt semblait destinée à atteindre la cible, dévia de son parcours. Elle frôla la cible de quelques centimètres, à un cran trop loin de la perfection requise pour renverser la situation. Namjoon grimaça, se fustigeant mentalement pour cette erreur qu'il jugeait bête.
Le cœur lourd, ses doigts tremblèrent légèrement sur l'arc, tandis qu'il l'abaissait lentement.
C'était fini, il le sentait.
Pendant ce temps, imperturbable et concentré, Jimin n'avait pas laissé passer l'occasion de creuser l'écart. Sa maîtrise était presque insolente, et chaque flèche qu'il décochait atteignait sa cible avec précision.
Transportée par sa performance, la foule éclata en cris d'admiration à chaque coup parfait. L'écho de ces applaudissements vibrait dans l'air, s'enroulant autour de Namjoon comme une ombre pesante, rappel constant de sa défaite imminente.
Il fixa un instant sa mère, le regard noir.
Il a fallu que tu t'immisces même dans un jeu dans lequel je suis censé m'amuser.
Mais Namjoon n'était pas du genre à abandonner si facilement.
Son regard se fixa sur la sphère dorée, la cible la plus petite et la plus éloignée, l'ultime chance de renverser la situation. Il inspira profondément, laissa sa jument galoper, et banda son arc une dernière fois. L'instant semblait s'étirer à l'infini. La flèche fendit l'air, rapide et silencieuse, se dirigeant avec une précision redoutable vers la sphère.
Mais il savait dès que son regard avait croisé celui de sa mère : il avait perdu tout contrôle. Aussi brillant fût-il dans ce sport, sa présence pesait sur son esprit. Tendu, accaparé par ce tourment, il ne pouvait plus rien accomplir.
Alors, au dernier moment, la flèche frôla la cible, passant si près qu'un souffle aurait suffi à la dévier sur sa trajectoire. La cible resta intacte. Le galop de sa jument ralentit, et avec lui, l'espoir de Namjoon de vaincre Jimin en cette année s'évapora.
Il guida sa jument essoufflée hors de l'arène au pas, la respiration encore lourde. Ses épaules étaient raidies sous l'effet de la tension accumulée. Chaque muscle de son corps portait le poids de la déception.
Jimin savourait sa victoire. Il leva son arc avec fierté, un sourire triomphant aux lèvres, tandis que la foule en délire saluait sa performance. Les applaudissements crépitèrent comme des éclairs autour de Namjoon, chaque clameur enfonçant un peu plus le clou de l'échec.
Namjoon baissa les yeux un instant, cherchant un ancrage. Il jeta un regard rapide vers les gradins, là où se tenait sa mère, droite et digne. Il grimaça en remarquant qu'elle ne le lâchait pas des yeux. Cherchait-elle à la déstabiliser ? Était-elle déçue ?
Son âme frémit de fureur et de désespoir.
Ses yeux dérivèrent doucement vers Seungmin, toujours imposant, mais d'un calme souverain. Ce dernier se leva, le regard rivé sur lui, attentif, mais dénué de tout jugement. D'un simple hochement de tête, il le félicita en silence, avant de descendre dans l'arène pour honorer Jimin et lui remettre ses récompenses.
Namjoon descendit de sa monture. Il flatta doucement la joue de la jument, le cœur battant plus vite, cherchant des yeux quelque chose de plus intime, de plus réconfortant.
Jungkook.
Leurs regards se trouvèrent en un éclair, si brusquement que Namjoon crut un instant être victime d'un enchantement.
Debout parmi les autres, Jungkook arborait un visage, éclairé par un sourire lumineux, exprimant une fierté sans bornes. Ses yeux brillaient d'une lueur à laquelle Namjoon était dépendant.
Il sentit une vague de chaleur l'envahir. Malgré sa défaite, malgré l'amertume qui avait commencé à s'installer, son cœur s'apaisa en un instant. Ce simple regard, ce sourire sincère, lui suffisait.
Le poids de la compétition s'évanouit peu à peu, remplacé par la certitude qu'un simple regard de Jungkook suffisait à transformer ses secousses intérieures en une douce pluie mélancolique.
Sous les applaudissements, Seungmin félicitait Jimin. Silencieusement, Namjoon s'effaça lentement vers les gradins. Il ne souhaitait plus être seul. Il ressentait un besoin impérieux, presque primal : la présence rassurante de Jungkook. Ce n'était plus une simple envie, mais une certitude ancrée en lui. Sa défaite lui semblait soudain dérisoire, éclipsée par cette force invisible qui le poussait vers celui dont le sourire dissipait ses ombres.
Lorsqu'il rejoignit enfin ses amis, une explosion de félicitations l'entoura. Des tapes fraternelles pleuvaient sur ses épaules, des encouragements jaillissaient de toutes parts. Hoseok l'enlaça fortement, le faisant grogner dans son sourire. Taehyung le secoua avec force, puis le serra fortement contre lui avant de filer vers Jimin, échappant aux foudres de Namjoon. Seokjin lui glissa quelques mots encourageants qui lui firent plaisir. Mingyu attendait patiemment un regard pour offrir un signe discret.
Mais dans ce tourbillon, les yeux de Namjoon ne cherchaient qu'un seul visage.
Tout s'effaçait dans une douce éclipse.
Et dans ce tumulte, parmi le brouhaha ambiant dans l'arène, une phrase se détacha avec une limpidité presque enchantée.
« Tu n'as rien perdu, tu es toujours mon champion, hyungie. »
Ces mots murmurés à son oreille touchèrent Namjoon en plein cœur, chassant en un instant le fardeau de la défaite, dissipant les doutes semés par sa mère, et réchauffant son âme meurtrie.
Là, devant cette foule, Namjoon lutta comme jamais contre lui-même. L'impulsion irrésistible de presser ses lèvres contre celles de Jungkook, de marquer cet instant d'une tendresse le bouleversa. Ses mains se crispèrent légèrement, tandis que son cœur battant à tout rompre lui fit presque oublier où il se trouvait.
Il se contenta de sourire, ses yeux ancrés dans ceux de Jungkook.
☾
À la tombée du jour, après les épreuves physiques et martiales, l'atmosphère changea. Les festivités s'apaisèrent, et sous les cerisiers en fleurs, un silence doux s'installa. Les murmures enthousiastes laissèrent place à des discussions plus posées, tandis que professeurs, élèves et invités se réunirent pour écouter les récitations poétiques, un moment de grâce où l'éloquence des mots régnait en maître.
Magnifiquement décoré pour l'occasion, le lieu s'imposait par sa sobriété élégante. Sous un grand pavillon en soie brodée, des paravents peints de paysages bucoliques et de poèmes anciens encadraient la scène. Des lanternes de papier flottaient doucement, accrochées à de longs cordons, projetant une lueur dorée sur les tapis de paille minutieusement tressés, où s'étaient installées les nombreuses personnes assistant à cette compétition poétique.
Ce fut au tour de Yoongi de s'avancer. Contrairement à l'agitation qui marquait les tournois de la journée, ce moment semblait taillé sur mesure pour sa personnalité discrète et introspective. Son visage habituellement impassible se teinta d'une concentration profonde, et tandis qu'il se tenait sous la lumière tamisée des derniers rayons du soleil filtrant à travers les branches des cerisiers en fleurs, une aura de sérénité émanait de lui.
Il déplia le parchemin qu'il tenait, ses doigts effleurant le papier avec la même délicatesse que lorsqu'il ajustait la corde de son arc.
Mais cette fois-ci, c'était sa plume qui avait dompté l'art.
Ses yeux parcoururent la foule, cherchant instinctivement ses amis. Leurs regards lui renvoyèrent un mélange de fierté, d'amour, et une profonde admiration. Il esquissa un petit sourire. Il inspira profondément avant de commencer.
« Le poème s'intitule Rêve. Il est de ma plume », annonça-t-il d'une voix calme et claire.
Dans ses yeux, une fierté discrète, mais bien présente scintillait.
Il commença alors à réciter ses vers.
« Parfois, je fonds en larmes sans raison »*
Sa voix, douce et envoûtante, s'éleva dans l'air, chaque mot soigneusement choisi pour atteindre les cœurs. Ses poèmes, bien qu'ils paraissent subtils et calmes à la surface, traitaient de thèmes profonds, intimes, et parfois déchirants.
« Je vieillis et commence à connaître le monde »*
Son poème n'échappa pas à cette règle.
« J'ai l'impression que mon cœur est brisé »*
Yoongi plongea dans ses luttes personnelles, exposant ses vulnérabilités avec une honnêteté désarmante. Ses mots parlaient de souffrance et de douleur, des tourments de l'esprit, des angoisses qu'il avait dû affronter dans les moments les plus sombres de sa vie.
« Comme le temps passe, j'ai l'impression de devenir un monstre »*
Le poème était un voyage à travers la douleur, un témoignage de la fragilité humaine et de la force nécessaire pour survivre à ses propres démons.
Il abordait la manière dont le mal avait façonné son existence, comment ses émotions l'avaient poussé dans des retranchements insoupçonnés, tout en évoquant un processus de guérison fragile, mais résolument présent.
« Certains me disent de me taire, et de supporter mon destin, bon ou mauvais »*
Chaque mot prononcé semblait porter un poids, une charge émotionnelle que l'auditoire ressentait presque physiquement. Il y avait dans sa poésie une sincérité brute, une authenticité qui ne laissait personne indifférent.
Ce n'était pas simplement des mots récités, mais une part de son âme qu'il dévoilait.
« J'ai maintes fois renié qui j'étais »*
Le regard de Yoongi croisa celui de Namjoon par inadvertance. Un échange silencieux s'établit entre eux. Leurs yeux se parlaient dans une langue invisible. L'intensité du regard de Namjoon ébranla Yoongi, lui faisant prendre conscience d'une chose.
Il ne donnait pas seulement voix à ses propres souffrances, mais aussi à celles de Namjoon, liées aux mêmes tourments.
« Les souffrances qui ont tourmenté ma santé mentale d'innombrables fois »*
Les yeux de Namjoon brillaient d'émotion, et Yoongi éprouva cette étrange sensation mêlant vulnérabilité et puissance. Il n'était plus seulement celui qui portait son propre fardeau, mais la voix de ceux qui peinaient à exprimer leurs souffrances.
« Il n'y a rien d'éternel dans ce monde »*
Il détourna le regard vers ses amis, tous semblaient le voir sous un jour nouveau. Ils redécouvraient cette part de lui, révélée à travers ses vers. Même s'ils connaissaient sa poésie, souvent brute et introspective, le fait de l'entendre ainsi dans un contexte si intime et solennel les touchait en plein cœur.
« Tu sais bien que l'éternité est un château de sable »*
D'ordinaire si jovial, Hoseok pleurait en silence, essuyant ses larmes d'une main tremblante. Taehyung, figé, le regard perdu, luttait en vain contre l'émotion qui envahissait ses yeux rougis. Seokjin, brisé, se laissait aller dans les bras de Mingyu, dont les yeux baignaient de tristesse, lui-même soutenu par Jungkook, dont la gorge nouée trahissait l'émoi.
« Même les vagues douces le détruisent facilement »*
Yoongi ne put s'empêcher de remarquer la manière dont Seokjin s'accrochait à Mingyu, comme un naufragé se raccroche à une bouée.
Face à cette scène, le cœur de Yoongi vacilla. Un sourire ému effleura ses lèvres, dissipant le masque de maîtrise qu'il portait en déclamant ses vers. En récitant une part de son âme. Et cette part, ils l'avaient tous accueillie avec une telle bienveillance qu'il se sentait presque désarmé.
« Mes amis, ma famille, ne vous inquiétez pas, je vais bien maintenant »*
À chaque vers, les spectateurs furent entraînés dans un tourbillon d'émotions contrastées : la douleur, la solitude, puis la résilience et l'espoir.
« Tout ira bien, tout ira bien »*
Chaque strophe construisait une tension croissante, plongeant l'auditoire dans une introspection troublante, mais salutaire. Sous les cerisiers en fleurs, ce n'était plus l'ami ni l'étudiant que l'on voyait en Yoongi.
Mais un vrai poète.
« On dit que la vie est un combat entre la résistance et la soumission »*
Un homme qui avait appris à affronter ses souffrances avec dignité.
« Pour moi, c'est un combat contre la solitude »*
À mesure que les vers s'égrenaient, la voix de Yoongi s'adoucit, devenant presque un murmure. Pourtant, cette douceur n'en amplifia que la puissance.
« Si les larmes éclatent, tu peux pleurer »*
Les mots gravés dans l'esprit de l'auditoire éveillaient une résonance profonde. Bien que le visage de Yoongi demeurât serein, l'intensité de son regard révélait l'empreinte intime de ses vers.
« Tu mérites déjà d'être aimé »*
Il conclut sur une note tendre, mais lourde de sens, laissant son dernier mot flotter dans l'air, vibrant encore dans le cœur de chacun.
« Rêve »*
Un silence profond s'ensuivit.
Comme pris au piège, son auditoire ne sut guère comment réagir.
C'était comme si les mots de Yoongi flottaient encore entre les branches des cerisiers. L'air vibrait d'une quiétude presque sacrée. Puis, d'abord hésitants, les applaudissements s'élevèrent, jusqu'à se fondre en une ovation sincère.
Humble, Yoongi s'inclina.
Puis, sachant que les juges commençaient déjà à délibérer, à voter pour le gagnant, il descendit de l'estrade et rejoignit la bande, le pas rapide.
Il se sentait vulnérable. Il ressentait le besoin impérieux d'être près d'eux un petit moment avant de regagner l'estrade aux côtés de ses concurrents pour connaître l'issue du concours.
Il ignorait qu'il avait dissuadé ceux qui souhaitaient l'approcher pour le féliciter et lui confier combien ils avaient été émus. Son visage reflétait l'urgence de retrouver ceux qui lui étaient chers, alors nul n'osait l'interrompre.
Debout devant eux, il perçut sans effort la fierté éclatante qui illuminait les regards de ses amis de toujours.
Seokjin, Mingyu et Jungkook connaissaient Yoongi mieux que quiconque. Ils savaient ce qu'il dissimulait derrière ses sourires, ses expressions calmes qui ne révélaient rien de ses luttes intérieures. Mais ce soir, ils avaient vu leur ami se dévoiler d'une manière qu'ils connaissaient déjà, mais à laquelle ils ne s'habituaient pas.
Ses vers étaient toujours bruts, criants de vérité. Ils en ressortaient toujours aussi bouleversés. Il dévoilait ses cicatrices avec une sincérité déconcertante, une franchise presque cruelle. Pourtant, la beauté de ses mots vulnérables les laissait admiratifs.
« Tu as été incroyable, comme toujours... », souffla Jungkook, le timbre ému, ses yeux brillants de fierté.
Avant même que Jungkook ne puisse faire un pas vers lui, Seokjin se jeta dans les bras de Yoongi. Il sanglotait déjà, incapable de contenir ses larmes.
« Bon sang, Yoongi, c'était... c'était... », gémit Seokjin, incapable de finir sa phrase.
Les yeux embués et les lèvres tremblantes, il s'accrochait à son ami comme si sa vie en dépendait.
Loin d'être surpris par cet élan d'émotivité, Yoongi émit un petit affectueux. Il glissa une main dans les cheveux de Seokjin, caressant doucement sa tête, l'apaisant.
« Yah, arrête de pleurer, tu vas mouiller mes vêtements » murmura-t-il en souriant.
Dès que Seokjin desserra légèrement son étreinte, Mingyu enlaça le cou de Yoongi dans une accolade fraternelle.
« Tu as été remarquable, » dit-il, la voix grave, mais sincère.
Toujours aussi modeste, Yoongi ébouriffa affectueusement les cheveux de Mingyu.
« Merci. »
Son sourire traduisait bien plus que ses mots.
Seokjin et Mingyu ne lâchaient pas Yoongi, comme s'ils voulaient le protéger après cet instant de vulnérabilité. Ils le tenaient fermement, chacun à une épaule, leurs visages encore marqués par l'émotion.
Jungkook s'approcha finalement et, avec tendresse, il l'enlaça.
« On sait ce que tu as traversé, murmura-t-il à son oreille. On sait exactement de quoi tu parlais, et ça m'a touché plus que tu ne peux l'imaginer. »
Il ne pleurait pas, mais sa voix tremblait légèrement. Il se ressaisit et offrit à Yoongi un sourire réconfortant.
Touché, Yoongi ferma un instant les yeux, laissant la douce chaleur de leur amitié le traverser. Les quatre amis demeuraient là, liés par un lien invisible, forgé par des expériences que seuls eux pouvaient saisir.
Non loin de là, Namjoon, Taehyung et Hoseok contemplaient la scène avec un sourire ému. Il était évident que Yoongi et ses trois amis partageaient quelque chose de particulier. Namjoon remarqua à quel point ils étaient proches, combien ils semblaient savoir précisément ce que Yoongi avait traversé, et comment ils savaient le soutenir, même sans parler.
C'était précieux.
Taehyung et Hoseok s'approchèrent à leur tour. Hoseok tenta de masquer son trouble, mais un reniflement trahit son effort vain de paraître serein. À ses côtés, Taehyung, lèvres pincées, laissait entrevoir une tristesse muette, son âme ébranlée ne pouvant feindre l'indifférence.
Yoongi ne put s'empêcher s'esclaffer.
« Vous avez des mines bien sombres, lança-t-il, un sourire en coin, cherchant à détendre l'atmosphère. On dirait presque que vous assistez à vos propres funérailles. »
Ses mots déclenchèrent immédiatement des rires étouffés chez Seokjin et Jungkook. Mingyu ricana doucement, appréciant cette manière qu'avait Yoongi de toujours user d'un humour caustique.
Feignant l'agacement, Hoseok lui frappa doucement l'épaule.
« Yah ! Tout ça, c'est ta faute ! Écrit-on des poèmes aussi déchirants à ton âge, jeune homme ?, lança-t-il en croisant les bras, l'air faussement sévère, mais un sourire perçant sous la réprimande.
— Que veux-tu, hyung, il faut bien que quelqu'un élève un peu le niveau, répondit-il en haussant les épaules, une lueur malicieuse dans le regard.
— Tu te crois déjà au sommet, monsieur qui fait pleurer même la cour royale ? railla Hoseok, arquant un sourcil.
— Mais bien sûr, ajouta Jungkook en s'accrochant avec enthousiasme au bras de Yoongi, le sourire éclatant. Il mérite qu'on lui érige une statue !
— On l'inscrira aussi dans les livres d'histoire ! poursuivit Mingyu, le bras toujours autour de Yoongi. "Yoongi le mélancolique", ça sonne bien, non ?
— À condition qu'il ne nous plonge pas dans une dépression avant », railla Seokjin, posant une main affectueuse sur l'épaule de Yoongi, les yeux encore légèrement rouges d'avoir pleuré.
Soudain, dans un geste théâtral, Yoongi s'écarta brusquement de leur étreinte collective, ses bras croisés sur sa poitrine et son regard faussement sévère, jouant le rôle de l'artiste incompris.
« La statue, les livres d'histoire, je suis d'accord, dit-il en hochant la tête. Mais si c'est pour me réduire à "Yoongi, le mélancolique", autant tout de suite graver sur la statue : "Héros incompris de ses propres amis" ! »
Namjoon secoua légèrement la tête, amusé, tandis que Hoseok et Taehyung riaient aux éclats.
Jungkook, Mingyu et Seokjin échangèrent des regards complices....
Yoongi recula d'un pas.
« Ah non ! »
...Avant de réagir comme une même personne.
« Héros incompris, hein ? répéta Seokjin en riant, tandis que Mingyu attrapait Yoongi par le bras pour l'attirer à lui.
— Tu ne t'en sortiras pas comme ça », dit Jungkook avec un sourire malicieux, avant de se jeter sur Yoongi
Leurs bras s'enroulèrent autour de Yoongi, le déséquilibrant.
« Yah, lâchez-moi ! », protesta ce dernier.
Son rire trahissait le plaisir qu'il prenait à cette complicité. Le groupe ne lui laissa aucun répit. Jungkook lui attrapa les jambes tandis que Mingyu et Seokjin le poussaient doucement, mais fermement, jusqu'à ce que Yoongi perde l'équilibre et bascule en arrière, tombant au sol dans un râle de mécontentement, bien qu'il rît.
Hoseok, qui n'avait pas l'intention de rester en retrait, se jeta sur la mêlée, suivi par Taehyung, ricanant de manière que tous jugeaient sadique.
« Je pense qu'il faut lui apprendre à ne pas se moquer de nous, non ? », dit Taehyung d'un ton faussement grave.
Ils finirent tous au sol, riant à gorge déployée, se chamaillant comme des enfants. Pris au piège sous cette masse joyeuse, Yoongi tentait vainement de se libérer, mais ses rires incessants l'en empêchaient. Les coups doux et les étreintes amicales fusaient, et même Seokjin, toujours prompt à verser des larmes, se retrouva à rire aux éclats.
Les spectateurs qui se trouvaient un peu plus loin, y compris les autres étudiants et quelques professeurs, observaient la scène avec des regards à la fois amusés et blasés, habitués aux pitreries de ce groupe inséparable. Certains secouèrent la tête, souriant devant ce spectacle bon enfant, tandis que d'autres se contentaient de murmurer entre eux, un sourire en coin.
Nul ne les arrêtait, et nul ne semblait se soucier de leur image. Peu importait qu'ils appartiennent à une école prestigieuse ou qu'ils représentent l'élite future du royaume ; en cet instant, c'était leur humanité, leur camaraderie et leur joie simple qui prenaient le dessus. Ici, sous les cerisiers en fleurs, les attentes rigides de la société étaient oubliées, remplacées par la liberté de s'amuser, de rire et d'être simplement eux-mêmes.
Peut-être était-ce parce qu'ils avaient inconsciemment hérité de cette tradition de liberté, perpétuée depuis une autre époque où un certain trio légendaire avait déjà défié les convenances. Les rumeurs d'un temps où même dans l'austérité de la cour, il fallait savoir s'amuser et créer des moments d'humanité étaient encore présentes dans l'esprit de certains. Et ces jeunes hommes, bien qu'ayant leur propre identité, semblaient perpétuer cette tradition sans même s'en rendre compte.
L'un d'eux était présent.
Vivant.
Arraché de force à ceux qui avaient fait partie intégrante de sa vie.
Seungmin n'avait cessé de les regarder, les bras croisés, à la fois fier et ému. Il était simplement un spectateur attendri.
Seungmin porta alors son regard un peu plus loin, vers les spectateurs qui, comme lui, observaient avec des sourires amusés ou un brin nostalgiques. Il savait que certains d'entre eux, particulièrement les professeurs plus stricts, pourraient désapprouver ce relâchement, mais il s'en moquait.
Il était l'autorité suprême. S'il voulait les faire cesser, Seungmin l'aurait fait.
Par une série de gestes imprévisibles et de rires désordonnés, Taehyung finit par clouer Yoongi au sol, ses mains agrippant les poignets de ce dernier, les maintenant fermement au-dessus de sa tête.
Ils se retrouvèrent dans cette position improbable, le souffle court, le rire encore accroché à leurs lèvres.
Mais tout à coup, le visage de Taehyung changea. L'amusement fit place à une expression plus sérieuse. Ses yeux rieurs se voilèrent d'une sincérité rare.
Il fixa Yoongi avec une intensité qui détonnait avec la situation.
« Yoongi, je ne t'ai pas encore félicité. Je ne suis pas du genre à m'émouvoir facilement, dit-il d'une voix un peu rauque. Mais là... sincèrement, bravo. »
Son petit sourire était vérace, mais c'était surtout la profondeur d'admiration dans ses yeux qui touchait Yoongi. Il n'était pas souvent témoin de ce côté plus sérieux de Taehyung, et cette facette rare qui le déstabilisa.
Toujours humble malgré les éloges, Yoongi hocha doucement la tête.
« Merci. »
Il ajouta rapidement d'un ton faussement irrité.
« Mais relève-toi, notre position ne me plaît pas, hyung. »
Il y eut un instant de flottement. Taehyung, réalisant enfin la situation dans laquelle ils se trouvaient, laissa son regard glisser le long de leurs corps avant de sursauter comme s'il venait de comprendre la scène ridicule qu'ils offraient à leurs amis.
« Oh, pardon ! » s'exclama-t-il.
Avec une nonchalance désarmante, Taehyung se redressa, secoua légèrement ses vêtements avant de tendre une main à Yoongi, qui accepta l'aide avec un sourire amusé. Tout autour d'eux, leurs amis observaient la scène avec un mélange de rires retenus et de sourires complices.
Loin d'en être gêné, il tendit la main pour aider Yoongi à se relever.
« Je vais m'en souvenir, de tes compliments dans cette position si embarrassante, ne put s'empêcher d'asséner Yoongi, sarcastique.
— Je ne suis pas quelqu'un qu'on oublie facilement, tu sais », fanfaronna-t-il.
Puis vint son tour d'être submergé par des bombes de chair humaine, prêtes à l'anéantir sous des rires sadiques.
Pendant ce temps, Jungkook, qui avait observé toute la scène avec des yeux pétillants d'amusement, s'était rapproché de Namjoon, un sourire malicieux aux lèvres.
Il se pencha discrètement vers lui.
« Heureusement que Jimin n'a pas vu ça... il aurait criblé Yoon et Tae hyung de mille flèches », murmura-t-il d'une voix taquine.
Deux fossettes apparurent sur les joues de Namjoon, tandis qu'il secouait la tête en imaginant la scène.
« Ah, Jimin... oui, il n'aurait certainement pas laissé passer ça, » répondit-il, amusé.
Et surtout ravi de sentir enfin Jungkook près de lui.
« Et si on passait la soirée ensemble ? souffla Namjoon, la voix douce. Flâner en ville, profiter des festivités... »
Jungkook battit des paupières, le cœur bondissant joyeusement.
« Juste nous deux ?... demanda Jungkook après un petit silence.
— Rien que nous deux », sourit-il, attendri.
En constatant les yeux pétillants de Jungkook, de son sourire immense, et son expression heureuse, l'âme de Namjoon se souleva d'euphorie.
« Avec grand plaisir, hyungie. »
Et Namjoon déplora ce monde qui l'empêchait de le serrer dans ses bras et l'embrasser comme s'il n'y aurait plus de lendemain dès l'instant où leurs lèvres se quitteraient.
Le reste du groupe, toujours dans l'euphorie de cette journée pleine d'émotions, s'approcha doucement, formant un cercle autour de Yoongi et Taehyung.
Avec un sourire narquois, Mingyu croisa les bras et s'approcha d'eux avec lenteur.
« Eh bien, vous deux, on dirait que vous aviez oublié qu'on était là, non ? plaisanta-t-il, une étincelle moqueuse dans le regard.
— De quoi tu parles, toi ? marmonna-t-il, ayant très bien compris l'allusion.
— Toi et Yoon », répondit-il, le ton évident, un sourire provocateur.
Taehyung leva les yeux au ciel avec exagération, tandis que Yoongi poussa un léger soupir, sachant très bien que cette scène allait leur valoir des taquineries pendant un bon moment.
« C'était un beau moment avant que Taehyung se rende compte qu'il était en train de te faire une déclaration d'amour, lança Seokjin, railleur.
— Il a toujours eu le don pour se mettre dans des situations embarrassantes, renchérit Hoseok, esquivant de justesse un coup de poing de Taehyung qui visait son épaule. C'est tout un art ! »
Alors que les railleries pleuvaient et que Taehyung se débattait maladroitement sous le torrent de moqueries, Jungkook croisa le regard de Namjoon, empreint d'inquiétude, en réponse aux paroles salaces de Mingyu.
Ils s'observèrent. Aucun mot n'était nécessaire pour se comprendre.
Pourtant, ce fut celui insondable de Yoongi qui suivit cet échange muet. Ses yeux passèrent brièvement de Jungkook à Namjoon.
Et Namjoon l'avait remarqué.
Son cœur bondit, son sang se glaça dans ses veines. Son esprit cherchait à comprendre ce que Yoongi avait vu, ou ce qu'il pouvait sous-entendre avec ce regard.
Avant que Namjoon ne puisse interpréter ce moment étrange, Yoongi détourna les yeux, coupant le contact visuel.
Namjoon se secoua intérieurement, refoulant l'inquiétude qui montait en lui. Il choisit de s'approcher de Yoongi, laissant cette tension déroutante derrière lui.
Encore entouré de ses amis braillards, Yoongi semblait avoir repris son expression calme et détendue.
Namjoon, qui ne l'avait pas encore félicité, s'arrêta devant lui et parla avec une simplicité désarmante, mais sincère.
« Pourrais-je avoir une copie de ton poème ? J'aimerais pouvoir le relire certains de tes vers lorsque j'en ressens le besoin. »
Ces mots touchèrent Yoongi plus profondément que tout ce qu'il avait pu entendre jusqu'alors. Il en oublia ses pensées secrètes à l'égard de Jungkook et Namjoon.
Ses yeux d'abord écarquillés de surprise se voilèrent bientôt de reconnaissance.
Cela signifiait qu'il avait compris à un niveau profond, ce que Yoongi avait voulu transmettre dans ses vers, et cette reconnaissance était la plus belle qu'il pouvait recevoir.
« Avec plaisir », répondit-il finalement, un sourire éclatant illuminant son visage.
Pour Yoongi, cette demande était l'ultime preuve de l'estime que Namjoon lui portait.
Une reconnaissance précieuse, d'autant plus belle venant d'un esprit aussi complexe et brillant.
« Les délibérations sont achevées. Je prie les concurrents de bien vouloir regagner l'estrade ! »
Après avoir été chaleureusement encouragé par ses amis, Yoongi retourna sur l'estrade, son cœur battant encore fort, mais cette fois, non pas à cause du trac ou de la nervosité, mais de la joie sincère qui l'envahissait. Il ne s'était pas attendu à autant d'émotions, tant chez lui que chez ses amis.
Sous la douce lueur du crépuscule, les derniers rayons du soleil embrasaient l'horizon d'une teinte ambrée, mêlée d'or et de rose pâle. La lumière caressait les visages, déposant un éclat doré sur les peaux, tandis que les ombres s'allongeaient doucement. En gravissant les marches, Yoongi leva les yeux vers Seungmin, baigné dans cette lueur crépusculaire, déjà debout, prêt à proclamer le vainqueur du concours d'éloquence et de poésie.
Le général, malgré son allure imposante, affichait une expression bienveillante. Il maîtrisait l'art de passer de la rigueur d'un chef militaire à la chaleur d'un homme admiratif des jeunes talents qui se tenaient devant lui. D'un geste de la main, Seungmin fit régner le silence sur l'assemblée.
« Mesdames, messieurs, jeunes poètes. Il est temps de départager les votes et d'annoncer le gagnant de ce concours de poésie, qui, je dois dire, a surpassé mes attentes. »
Un léger rire traversa la foule à ses derniers mots, et le général sourit avec modestie.
Il compta chaque bulletin avec soin, puis laissa le suspense s'étirer un instant, ses yeux parcourant la foule avant de poursuivre.
« Cette année, l'orateur qui a su captiver nos cœurs avec des vers d'une profondeur rare, touchant à des sujets délicats avec une sincérité désarmante, est... »
Il marqua une pause théâtrale.
« Min Yoongi ! »
Un tonnerre d'applaudissements éclata, vibrant entre les cerisiers en fleurs. Au milieu de cette ovation, il distingua sans peine les voix tonitruantes de Mingyu, Seokjin et Jungkook. Un sourire tremblant aux lèvres, il n'eut d'autre choix que de les regarder. Taehyung et Hoseok sifflaient, tandis que Namjoon se contentait d'un rictus discret.
Figé sur place, Yoongi acceptait lentement ce que son cœur n'avait pas encore osé croire : il venait de remporter le titre de meilleur poète de l'année de Sungkyunkwan.
Seungmin s'avança, un sourire chaleureux aux lèvres, et tendit la main pour le féliciter avec solennité. Il se pencha doucement vers Yoongi, abaissant légèrement la voix.
« Tu as même fait pleurer mon épouse, dit-il avec un sourire, une lueur amusée dans le regard. Et je dois admettre que j'ai moi aussi failli verser une larme. »
Il marqua une pause, puis ajouta dans un murmure.
« Bon, d'accord... Je mens. J'ai à peine contenu mes larmes. Général ou non, je suis un homme d'une grande sensibilité, d'accord ? »
Yoongi pouffa discrètement, touché par cette confidence inattendue du général.
« Je suis navré pour votre épouse, répondit-il avec un sourire tremblant. Mais merci, vraiment. »
Seungmin rit à son tour avant de lui remettre les récompenses.
« Ne sois pas trop désolé, tu mérites chaque éloge, même si tu as causé un déluge d'émotions ici. »
La main de Seungmin se posa brièvement sur l'épaule de Yoongi, lui offrant silencieusement sa bénédiction, avant de s'effacer, le laissant seul face à son triomphe.
Toujours mal à l'aise sous tant de regards admiratifs, Yoongi s'inclina humblement, acceptant les louanges avec une grâce retenue. Bientôt, une foule en effervescence l'encercla, l'assaillant de questions et de félicitations, tandis que des confessions d'admiration, presque incompréhensibles à ses oreilles, se mêlaient au tumulte.
Lorsqu'il descendit enfin de l'estrade, Yoongi fut accueilli tel un roi par ses amis.
Les yeux encore embrumés de larmes, Seokjin fut encore le premier à l'étreindre, suivi de Jungkook, Mingyu, Hoseok et Taehyung. Mais cette fois, Yoongi ne se contenta pas d'un sourire en coin ; ses lèvres s'étirèrent en un large sourire, vibrant d'une joie pure qu'il ne cherchait plus à masquer.
Il se sentit enveloppé dans cette chaleur collective, dans cette affection sans condition qui lui était offerte par ses amis. Il croisa le regard de Namjoon, debout derrière Jungkook.
Un éclat d'émotion passa entre eux, avant que Namjoon ne tende la main. Leurs paumes se nouèrent dans une poigne ferme.
« J'étais sûr que tu allais gagner », souffla Namjoon, sincère.
À cet instant, Yoongi se rendit compte qu'il n'avait besoin de rien de plus.
Ce moment, entouré de ceux qu'il aimait, cette reconnaissance de son talent et l'acceptation de sa vulnérabilité, représentait tout ce qu'il n'avait jamais désiré.
« Je suis si fier de toi, murmura Jungkook à son oreille en le serrant fortement dans ses bras, ému.
— Je le suis aussi », répondit Yoongi, la voix un brin cassée par l'émotion.
Et il l'était.
À suivre...
P'tit clin d'œil à Agust D, à Amygdala dont j'ai gardé le sens dans l'histoire, mais j'ai choisi d'inclure les paroles aléatoires de ses solos pour que ça résonne avec ce que ressent Namjoon dans cette histoire, je voulais que ça résonne avec ses propres démons + son amour pour JK dans ce monde qui ne les accepte pas
Les solos de YG ont une place particulière dans mon cœur, une façon à moi de lui rendre hommage
(Les solos cités : 28, The Last, People, People Pt.2, Snooze)
BON
Ce chapitre était censé s'appeler « The heir » (comme le précédent qui a changé de titre et qui s'appelle maintenant « Celebration » LOLILOOOOL), mais mon penchant pour l'immersion a encore frappé (comme s'il frappait pas TOUT LE TEMPS), donc ceci est ENCORE un chapitre de transition
Vraiment, je me voyais pas juste décrire vite fait les compétitions, après je sais pas si ça t'a ennuyé(e), mais vraiment, je pouvais pas faire une ellipse, je prends trop cette histoire à cœur que je veux faire immerger mes lecteurs dans cette époque et tout, et si je fais pas ça, j'aurais l'impression désagréable que mon histoire n'a pas d'âme et c'est ma phobie
Bref fdlvhlfdjvfkjv en espérant que ça plaise autant que ça me plairait de lire ça dans une ff historique où il y a des liens forts entre les personnages que j'adore cultiver (surtout l'amitié)
MAIS PROMIS LE PROCHAIN C'EST LE VRAI « The heir », BORDEL DE MOI
À mercredi ♡
𝑾𝒊𝒕𝒉 𝑳𝒐𝒗𝒆, 𝑫𝒂𝒓𝒌 𝑬𝒚𝒆𝒍𝒆𝒕 🖤
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