épilogue
LES VACANCES ÉTAIENT BIEN méritées après cette première partie de saison quelque peu difficile pour Charles avec la Scuderia Ferrari. Après la désillusion de Baku, le monégasque s'était vu attribuer des places de pénalités suite à des changements d'unité de puissance sur sa monoplace. Il avait fait une superbe course, mais insuffisant pour monter sur le podium. Entre Montréal et Silverstone, le jeune brun avait effectué ses travaux d'intérêt général en même temps que Lance Stroll. Ces deux derniers avaient bien failli se retrouver dans la même pièce, mais heureusement ce ne fut pas le cas.
Silverstone avait été compliqué également pour Charles, qui avait manqué le podium à cause d'erreurs de stratégie de la part de sa propre écurie. Encore une désillusion. La rédemption avait eu lieu en Autriche, sur les terres de Redbull. Le pilote avait gagné et était tellement heureux. Cette troisième victoire l'avait porté jusqu'à la trêve estivale.
Le monégasque, afin de décompresser de cette rude première moitié de saison, avait décidé, d'un commun accord avec Matteo, de se rendre en Sardaigne. Plus précisément à Cagliari dans le sud de l'île, au fin fond de la Méditerranée. Et c'était heureux qu'il se réveillait dans les draps blancs de la chambre, dans cette maison qu'ils avaient réservé rien que pour eux. Une semaine, coupés du monde, avant que les deux amants ne retrouvent Monaco et toute la côte méditerranéenne pour profiter de leur entourage. C'était le dernier été étudiant pour le blond, lui qui attendait encore des réponses pour des stages dans des entreprises monégasques. Il n'avait d'ailleurs pas pu s'empêcher de prendre son ordinateur, même en vacances, afin de continuer les recherches et vérifier s'il avait des réponses.
Charles se réveilla grâce aux lueurs du soleil, qui donnait sur la baie vitrée de leur chambre de bon matin. Il sourit immédiatement en sentant le bras de l'italien autour de lui, et son souffle dans sa nuque, régulier, signe qu'il dormait encore. Le monégasque se retourna pour se blottir avec douceur dans les bras de son blond, sans craindre une seule fois de le réveiller. Il n'avait pas du tout le sommeil léger. Le brun était impatient. Quelques minutes dans cette étreinte et il se demandait déjà quand est-ce que Matteo allait enfin ouvrir les yeux. Alors, il se mit à embrasser délicatement sa peau, plus précisément son épaule et son cou, en attendant que celui-ci daigne se réveiller. Charles crut crier victoire lorsqu'il entendit un léger grognement. Innocemment, il se rallongea, toujours blotti contre lui, et patienta pour les premières paroles du blond.
- Tu vas me faire croire que tu dors maintenant ?
Le pilote rit contre lui alors que l'italien resserra son emprise sur le jeune homme.
- Non... mais tu dors trop longtemps c'est super chiant.
- Tu aurais pu, je ne sais pas moi, préparer le petit déjeuner et le monter dans la chambre...
- Et puis quoi encore ?
Matteo rit à son tour alors que, malgré sa blague, le brun se leva afin de préparer le petit déjeuner mais surtout, préparer sa séance de sport comme demandé par son préparateur physique. Il descendit, et en un temps record, il fit le petit-déjeuner avant de remonter rapidement, ayant très faim. En entrant dans la chambre, il soupira en voyant le blond, ordinateur sur les genoux et lunettes sur le nez, entrain de vérifier s'il n'avait pas eu de réponse concernant ses stages.
- Déconnecte un peu, tu vas te rendre malade à attendre des mails qui, ça se trouve, arriveront dans dix jours.
- Imagine j'en reçois et que j'oublie de répondre ?! C'est pas professionnel du tout.
- Sauf que tu stresses toute la journée et j'aime pas ça, tu profites pas là, dit-il en posant le plateau sur le lit, sans la moindre réaction de sa part. Eh ! Tu m'écoutes ?
- Pardon, tu disais ?
- Je vais m'entraîner, le pilote arrêta la conversation de la manière la plus froide possible avant de quitter la chambre, ne répondant pas aux appels de Matteo.
Dans la maison qu'ils avaient loué, il y avait un tapis de course que le monegasque utilisait tous les jours. Cela compensait avec le matériel qui manquait, pas comme à Monaco où il avait tout à disposition. Écouteurs dans les oreilles, il mit sa musique et commença à courir. Ses pensées étaient perturbées par cette petite tension avec son compagnon. Il ne lui en voulait pas d'attendre des réponses concernant quelque chose d'important pour lui, loin de là, mais chaque jour il passait au moins deux à trois heures devant son écran à guetter pour des réponses qui n'arrivaient pas. C'étaient des heures gâchées inutilement, sachant qu'il pouvait juste regarder en deux minutes et ensuite arrêter s'il voyait qu'il n'avait aucun nouveau mail. Puis cela s'apercevait qu'il ne profitait pas à cent pourcent à cause de cela. La moitié du séjour était passée et Charles avait peur que cela gâche la fin de celui-ci.
Il continua de courir durant une heure et ne sentit même pas la sueur dégouliner de son visage tant il avait été perturbé par ce contretemps. En terminant sa course, il entendit la porte s'ouvrir, dans un timing plus que parfait. Matteo lui faisait face, il s'était vêti d'une chemise d'été et d'un short, puis avait placé ses lunettes sur sa tête en s'accoudant à l'embrasure de la porte. Il affichait une mine contrariée alors que Charles, lui, reprenait son souffle en vidant la bouteille d'eau à ses côtés.
- Excuse-moi pour tout à l'heure, j'ai réagi au quart de tour, débuta le monégasque avant de se faire couper.
- Non c'est moi qui m'excuse, c'est vrai que je passe mon temps devant mon ordinateur à attendre une réponse, tu as raison. Mais j'ai peur d'être déçu.
Charles prit la serviette à ses côtés et essuya la sueur qui perlait sur tout le haut de son corps. Matteo dut fermer momentanément les yeux pour essayer de rester concentré alors que cette vue lui faisait clairement de l'œil. Le monégasque se rapprocha et posa simplement ses mains sur ses hanches, pour éviter de trop le toucher puisqu'il n'avait pas encore été à la douche.
- Il n'y a pas de raison pour que tu n'aies pas un des stages que tu convoites. Mais il doit y avoir beaucoup de candidatures donc ça prend du temps. Ça arrivera quand ça arrivera, en attendant essaie de ne plus penser à tout ça. Je vais me doucher et ensuite on va en ville ?
L'italien hocha la tête, soulagé que le pilote ne soit pas contrarié. Il embrassa chastement ses lèvres avant d'aller prendre sa douche. Ils n'allaient pas gâcher leurs vacances pour une simple réponse de stage.
•••
Les deux amants étaient sur le chemin pour rentrer à la maison. Ils avaient passé la journée à arpenter Cagliari, en rigolant de tout et n'importe quoi. Charles avait croisé énormément de tifosi. En même temps, ils étaient sur une île italienne. Mais il avait adoré prendre le temps pour eux malgré le fait qu'il soit en vacances.
Le pilote avait les yeux plongés sur son téléphone, ce qui attisa la curiosité du blond qui lui demanda ce qu'il faisait.
- J'ai reçu un message de Lewis... tiens, lis.
Il tendit son téléphone à Matteo, et ce dernier commença à lire attentivement.
- salut charles, excuse-moi de te déranger pendant la trêve. j'avais une idée qui traversait mon esprit depuis quelques temps et je voulais t'en faire part. j'ai la volonté de, comment dire... créer une association, d'aide aux jeunes pilotes qui peinent à s'affirmer dans le sport automobile, par manque de sponsors ou autre pour commencer, et surtout pour les aider psychologiquement, par rapport aux critiques comme j'ai pu en recevoir et toi aussi. c'est vraiment une pensée pour le moment, mais ça serait incroyable que cela arrive à sa fin. évidemment tout reste à développer, ce n'est qu'un début de projet. donne-moi ton avis dès que tu en as l'occasion ! bonnes vacances mate, on se voit à spa.
- C'est. Une. Idée. Fantastique ! S'extasia Matteo en redonnant le téléphone à Charles, qui semblait moins confiant.
- T'es sûr que je mérite de créer une association avec Lewis pour deux ou trois critiques ? Je n'ai pas subi autant que lui...
- Attends, quoi ? Charles ce que tu as subi était super grave ! Déjà que t'as même pas porté plainte pour le mec à Monaco, puis le harcèlement dans la rue, tous les commentaires homophobes... c'est au même titre que Lewis ! Et puis même si tu ne subissais pas de critiques, c'est génial de fonder une association pour venir en aide aux jeunes pilotes ! Tu imagines, pouvoir financer du matériel pour les femmes en manque de sponsor par exemple ? Ça serait fou ! Crois en toi.
- Je... je lui répondrai plus tard, faut que j'y réfléchisse, mais ça peut être une bonne idée, conclut finalement le pilote, sous le regard satisfait de Matteo.
C'était une opportunité à ne pas manquer pour Charles, cette proposition de Lewis. Mais d'un côté, il avait encore l'impression de ne pas se sentir digne de cette potentielle association, bien que l'idée l'enchante énormément. Il allait se laisser plusieurs jours de réflexion par rapport à tout cela, sans aucun doute. Le temps de bien recharger les batteries avant le grand prix de Spa Francorchamps en Belgique. Les deux amoureux rentrèrent dans la maison, épuisés par la journée. Il était vingt-trois heures et ils n'étaient pas rentrés depuis le midi. Ils avaient passé leur temps dehors et ils n'attendaient qu'une chose : retrouver leur lit.
Alors que le pilote était dans la salle de bain, Matteo ne put s'empêcher de regarder son ordinateur pour la seconde fois de la journée. Juste pour cinq petites minutes, se dit-il en allumant celui-ci. Mais cette fois-ci, en regardant ses mails, l'un attira son attention. L'entreprise numéro une dans ses choix, qui venait de lui répondre de manière positive.
Positive.
Après avoir relu plusieurs fois, Matteo ferma précipitamment son ordinateur avant de le poser par terre pour prendre sa tête entre ses mains. Il avait un stage. Dans l'entreprise de ses rêves. Il poussa un cri de joie qui, cependant, inquiéta le brun qui sortit précipitamment de la salle de bain.
- Ça va ?
- J'ai eu mon putain de stage !
- Tu déconnes ?
- J'ai l'air de rigoler ?!
- Dans l'entreprise que tu voulais ?
- Oui bordel mon premier choix ! À moi la belle vie !
- Putain je le savais, je savais que t'allais être accepté c'est incroyable Matteo !
Charles fonça sur le blond pour le secouer dans tous les sens avant de le prendre dans ses bras et de le serrer fortement de peur qu'il s'en aille. Il était si fier de lui en cet instant précis qu'il ne voulait pas s'arrêter de le féliciter, lui qui avait passé des journées entières à angoisser quant à cette réponse qui était enfin là.
- Je suis tellement fier tu peux pas savoir, regarde ce que t'es devenu, c'est magnifique. Tout ce que tu as traversé pour en arriver jusque-là, tu le mérites.
L'italien avait traversé de nombreuses épreuves pour en arriver là. Ses parents avaient bien failli tout gâcher mais il s'était relevé avec brio et est parvenu à prouver qu'ils avaient tort et qu'il avait parfaitement réussi sa vie comme jamais ils n'étaient parvenus à le faire. C'était une revanche qu'il prenait sur son ancienne vie.
Matteo embrassa fougueusement le monégasque qui répondit à son baiser avec beaucoup d'entrain. Alors que le blond pensait s'arrêter là, comme ils en avaient l'habitude, le pilote fit basculer leurs corps sur le lit tout en continuant ces baisers fiévreux. La température avait largement augmenté dans la pièce et l'italien sentait que la tension avait elle aussi augmenté. Il stoppa le brun qui le fixait avec ardeur.
- Tu es sûr ? demanda-t-il en regardant son compagnon droit dans les yeux. Ne fais pas ça seulement pour me faire plaisir.
- J'en suis certain. Matteo lut toute l'appréhension dans ses yeux néanmoins.
- Laisse-toi guider.
Le blond échangea les positions pour se retrouver au-dessus du brun avant de venir capturer une nouvelle fois ses lèvres sans aucune retenue. Le désir charnel avait pris place dans la pièce à présent.
Et ce qui se déroula ensuite ne regardait que les deux amants, qui en quelques mois, avaient gravi des obstacles inimaginables avant d'enfin connaître une plénitude dans leur relation. Ils n'avaient plus rien à craindre, ils étaient inarrêtables.
pourquoi je l'aime, se demanda Charles un instant. Il secoua la tête ensuite.
je l'aime parce qu'il m'a fait aimer qui je devenais. je l'aime parce qu'il m'a aidé à me construire mon identité. je l'aime parce qu'il est bienveillant, compréhensif, doux, blagueur. parce qu'il est qui il est.
il est mien.
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FIN
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woaw. woaw woaw woaw.
alors ça y est.
une page qui se tourne.
je remercie infiniment tous les lecteurs d'avoir lui cette fiction, de m'avoir soutenu et d'avoir compris le message évident derrière celle-ci : aimez-vous avant d'aimer quelqu'un, et surtout, aimez qui vous souhaitez. c'est le plus important.
aussi, si vous trouvez que charles et matteo se sont remis ensemble trop tôt, que c'est trop toxique... vous pouvez imaginer la suite de cette histoire ! qui dit qu'ils feront leurs vies ensemble ? ils sont heureux... sur le moment ;)
voilà pourquoi j'ai fait une fin heureuse aussi d'ailleurs
allez, à bientôt pour de nouvelles aventures, et n'oubliez pas,
AUGUST flipped away into a moment in time...
rendez-vous sur august ;)
-alcools
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