chapitre vingt-et-un
□ IMPORTANT : DISCUSSION HOSTILE : C'EST UNE FICTION. HISTOIRE FICTIVE : IL FALLAIT UN BOURREAU □
LE LENDEMAIN, CHARLES SE réveilla avec cette boule au ventre qui ne l'avait pas quitté de la nuit. Il n'avait que très peu dormi et était très fatigué. Au paddock, il avait rasé les murs et n'avait parlé à personne durant la totalité de la journée. Juste fait les interviews obligatoires avant de rentrer directement à son hôtel pour s'y enfermer. Pierre l'avait rejoint quelques temps pour discuter de tout et de rien : il savait que le monégasque ne voulait pas évoquer le sujet délicat, et il respectait cette volonté. Ce moment passé avec le rouennais avait apaisé son cœur et le vendredi soir, après des séances d'essais libres plutôt moyennes, il avait réussi à dormir un peu plus.
Le samedi, journée des qualifications, le brun se sentit toujours aussi mal. Il n'interragissait pas ou peu avec les fans à l'extérieur du paddock, mis à part des pouces en l'air de loin. Dès son arrivée, il fut rejoint par le français qui lui souriait avant de discuter paisiblement. Décidément, heureusement qu'il était là. Après la dernière séance d'essais libres, Charles avait repris du poil de la bête et avait terminé plus haut dans le classement, en espérant décrocher cette pôle position aujourd'hui, et cette victoire demain. Pour prouver que rien ne paraissait l'atteindre.
Dans le motorhome de la Scuderia, le monégasque s'était installé, seul, pour manger. Il observait avec tristesse son téléphone vibrer. Un appel de sa mère, suivi de ses deux frères, qui depuis l'incident essayaient par tous les moyens d'entrer en contact avec lui, sachant qu'il ne répondait pas, par peur.
- Tu devrais décrocher, fit une voix derrière lui le faisant sursauter. Carlos se tenait là, avec un éternel sourire aux lèvres.
- Tu m'as fait peur.
- C'était le but. Bon, prêt pour les qualifications cet après-midi ?
- Bah écoute on va essayer de faire bien, pour l'équipe, faut que je m'accroche à quelque chose.
- Hmm hmm... tu sais, Charles, je crois que j'ai une chose très importante à te dire, même si on ne se connaît pas depuis des années comme tu connais Pierre par exemple.
- C'est quoi ? Demanda-t-il, le regard empli de curiosité.
- Je pense que tu as passé ta vie à vivre pour les autres. Il serait peut-être temps de penser à vivre pour toi.
Charles ne répondit rien d'autre qu'un simple sourire, qui suffit à Carlos. Parce que ce sourire valait mille mots. Le monégasque savait que l'espagnol avait raison en disant cela, et que Pierre ou n'importe qui le connaissant depuis longtemps aurait pu prononcer cette phrase. Néanmoins, entre dire quelque chose et le faire, ce n'était pas du tout pareil.
Après une bonne heure à discuter également, le jeune pilote sortit en compagnie de son coéquipier.
Rapidement, ils furent rejoints par le pilote de chez Alpha Tauri, qui, têtu comme il était, souhaitait passer l'entièreté de son temps libre avec son meilleur ami dans le paddock. Alors les trois pilotes traversaient celui-ci en discutant et riant de bon cœur, faisant oublier à Charles les mésaventures de ces derniers rudes jours. Surtout, ils faisaient oublier les dizaines de photographe qui le prenaient en photo pour faire des articles tous plus idiots les uns des autres.
Néanmoins, en voyant arriver le pilote de chez Aston Martin, Lance Stroll, en compagnie de son coéquipier Sebastian Vettel, Charles eut un mauvais pressentiment.
Non pas à l'égard du quadruple champion du monde, bien au contraire, mais bel et bien envers le pilote payant qui fixait le brun d'un air dédaigneux. Le monégasque décida de l'ignorer, et une fois derrière lui, il pensa que c'était bon, mais une voix dans son dos l'interpella.
- Alors Leclerc ? On s'envoie en l'air avec des mecs ? Ricana le canadien.
- Lance ? Questionna Sebastian, étonné par le comportement du plus jeune.
- C'est bon Charles, on y va, fit Pierre en voyant les poings serrés du monégasque. Il lança un regard entendu à Carlos.
- Tu te tapes aussi ton coéquipier et ton copain français ? Je savais qu'il y avait des pédales dans le paddock, mais toi... j'aurais pas misé une pièce.
Le monégasque bouillonnait de l'intérieur, et sans plus attendre, il fit demi-tour pour arriver à la hauteur du canadien qui le méprisait du regard alors que le teint du brun était rougi par la colère qui semblait prendre le dessus sur le reste de ses sentiments. Il perdait le contrôle, au pire endroit, au pire moment. Là où tous les regards étaient posés sur eux.
- C'est quoi ton putain de problème ?! Il dégagea son bras que Carlos tirait pour le faire partir, déterminé à avoir une discussion avec le pilote de chez Aston Martin. T'en as pas marre de faire chier tout le monde depuis des années alors que t'es un danger public ?!
- Excuse-moi Leclerc, mais j'étais juste étonné de te voir sur cette photo... mais finalement je n'étais pas surpris, je me demande ce que penserait ton père, de savoir que son fils se tape des mecs à tout-
Lance n'eut pas le temps de terminer sa phrase puisque Charles le frappa violemment au visage, lui envoyant son poing dans la figure sous une pluie de cris de stupeur. Sa tête tourna légèrement suite à l'impact, et sans plus attendre il s'apprêta à répliquer mais Sebastian le retint pendant que Pierre et Carlos retenaient le brun qui voulait lui sauter dessus.
- T'es vraiment qu'un pédé Leclerc, une tafiole qui se défend qu'avec ses poings, fit-il avant de se faire pousser, vers des ingénieurs qui avaient assisté à la scène, par Sebastian.
Des dizaines de personnes avaient assisté à cela, dont certains journalistes qui avaient eu le temps de tout filmer... les quatre pilotes s'en allèrent le plus loin possible des caméras, pour que Charles se calme. Il était dans une colère noire, que personne ne semblait être en mesure d'apaiser d'une quelconque manière. Pierre et Carlos le retenaient encore pour éviter qu'il ne retourne tuméfier le visage du canadien, tandis que Sebastian observait attentivement les gestes des trois plus jeunes pilotes, restant en retrait.
- C'est vraiment un enfoiré putain ! Hurla Charles en envoyant valser son pied contre le camion.
- C'est pas nouveau, on savait que ses idées étaient un peu limites, avoua doucement Pierre.
- Fallait pas que tu rentres dans son jeu, maintenant c'est la merde totale, continua Carlos.
- Et tu voulais que je fasse quoi ?! Hein ?! Que je me laisse marcher dessus parce que oui, putain, j'aime un homme ?! Personne n'a le droit de dire ça de moi, et PERSONNE ne peut évoquer mon père de la sorte ! Hurla-t-il de nouveau.
- On a pas dit ça Charles... murmura doucement Pierre, de peur que chaque mot sorti de sa bouche ne soit maladroit.
- Il a pas le droit de critiquer ce que même moi je peux pas contrôler ! Je l'ai pas choisi d'accord ?! C'est pas parce que parmi toutes les femmes que j'ai aimé, il y a un seul garçon qui s'est immiscé que ça change quelque chose ! Charles continuait de crier ces paroles en faisant les cent pas, sous les regards désemparés de ses amis, qui ne savaient que faire.
D'un coup d'œil, le pilote allemand demanda aux plus jeunes de le laisser un peu respirer, le temps que le brun reprenne son calme et ses esprits. Les deux anciens pilotes de la filière Redbull et Toro Rosso partirent prendre la température du côté du paddock, afin de voir comment se portait tout le monde après cet incident, alors que le quadruple champion du monde resta auprès de son ancien coéquipier de chez Ferrari, désormais adossé contre le camion assis par terre, jouant anxieusement avec ses mains.
Sebastian et lui avaient été très proches lors des deux saisons passées ensemble chez Ferrari. Le pilote était reconnaissant du plus vieux de l'avoir épaulé et d'avoir été de si bon conseil concernant le pilotage, et sa vie personnelle. Charles avait cette fâcheuse habitude de coller cette image de figure paternelle à n'importe qui étant plus âgé que lui. Puisque malheureusement, ses repères, il n'en avait plus.
- Lance a dépassé les bornes et ses paroles méritent de faire sauter sa place de l'écurie, débuta l'allemand. Mais tu n'avais pas à le frapper.
- Mais c'est lui q-
- Tu vas avoir de sérieux problèmes alors que tu es la victime dans l'histoire. Mais ceci dit, tu as une belle droite.
Cette remarque fit sourire un instant le plus jeune, qui lançait des petits cailloux contre le camion, l'esprit embrumé par ce qu'il venait de se passer.
- Je te trouve courageux Charles. Je te connais maintenant, et je sais que tu as les épaules pour supporter cette pression.
- Quelle pression ? questionna-t-il, incrédule.
- Celle de devenir un exemple. Écoute, je vais te dire un truc qui va peut-être te sembler étrange au premier abord. Lewis est le seul pilote noir de l'histoire de la formule un et a donné de l'espoir et des rêves à des milliers de jeunes enfants qui sont pareils que lui. Critiqués parce qu'ils ne sont pas blancs. Toi, tu serais le premier pilote à affirmer aimer quelqu'un d'autre qu'une femme, et l'un des premiers sportifs, aussi médiatisé, dans un monde rempli de hauts placés qui ont un esprit bien fermé. Attention, c'est bien différent de Lewis quand même.
- Où veux-tu en venir ?
- Tu vas donner espoir aux pilotes de s'affirmer aussi. Parce que je suis certain que quelques pilotes dans les catégories en dessous, ou peut-être même ici, cachent leur homosexualité, bisexualité, pansexualité ou autre, de peur du regard des autres, ou de ne pas se faire accepter dans les écuries des catégories supérieures. Tu vas montrer aux plus jeunes que c'est normal d'aimer qui tu souhaites, et qu'un couple homme/femme n'est pas la seule 'combinaison' possible. Tu vas devenir un exemple à ton tour.
- Je peux pas servir d'exemple. Regarde-moi.
- Je te regarde. Et depuis que je te connais je sais que tu es voué à accomplir de grandes choses. Hors formule un y compris. Alors fais-moi plaisir et n'écoute pas Lance. Affirme-toi et cet après-midi, décroche cette pôle, et demain, gagne. Parce que tu en es capable. Ton père est fier de qui tu es en tant que pilote et en tant que personne parce qu'au-delà de l'amour, tu as le cœur sur la main et tu es prêt à tout pour les autres. Maintenant, il est temps de penser à toi.
Charles avait déjà entendu cette phrase plus tôt dans la journée. Peut-être fallait-il réellement la prendre en compte, finalement. En reniflant légèrement, il se releva et fit une accolade à son ancien coéquipier en le remerciant grandement.
Heureusement qu'ici, il était plus que bien entouré.
•••
hello hello, j'espère que vous allez bien et que vous comprenez le message que veut faire passer Sebastian à travers ses mots (les phrases sont peut-être maladroites, désolée d'avance !)
à samedi pour le prochain chapitre, et merci infiniment pour la vague d'amour <3
-alcools
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