chapitre trois
□TW auto-mutilation encadré par les "!" □
CHARLES CLAQUA LA PORTE de son appartement avec une violence que lui-même ne soupçonnait pas le moins du monde. Son propre comportement l'avait énervé mais il ne pouvait s'en empêcher.
Il se posa dans son sofa en essayant de faire le vide dans son esprit. Toutes ses pensées le tourmentaient. Il avait tout bonnement honte de lui. Après sa séparation avec Giada il y a de cela deux ans et demi à présent, le monégasque n'avait jamais eu de relation sérieuse. Il batifolait à droite à gauche... sans prise de tête. Puis un jour, un certain Matteo est apparu... ou du moins, réapparu, dans sa vie. Un blondinet aux yeux bleus perçant, même carrure, même taille que lui. Quelque chose s'est déclenché en lui qu'il n'aurait jamais soupçonné. Dans le déni, il en parlait ouvertement avec Giada, puisqu'il savait qu'elle ne le jugerait en aucun cas. Sa réponse tourne en boucle dans sa tête comme une scène marquante d'un film. 'Charles... peut-être que tu aimes les garçons ?'
Non. Impossible. Il aimait les filles, il n'est sorti qu'avec des femmes. C'était inconcevable pour lui d'aimer les garçons. Giada devait se tromper, qu'il disait.
Néanmoins, deux semaines après ces propos, le brun avait fait une soirée en compagnie de ses amis. Matteo et lui s'étaient éclipsés sur la terrasse pour discuter calmement puis... le premier l'avait embrassé. Dans un instant euphorique, il y avait répondu à ce baiser lui retournant le cerveau, le mettant dans tous ses états... Cependant, après celui-ci, il redescendit de son petit nuage et se rendit compte de ce qu'il avait fait. Il s'était enfui de l'appartement à grandes enjambées, et une fois chez lui, il avait pleuré toutes les larmes que ses yeux pouvaient produire. Parce qu'il avait réalisé pour la première fois de sa vie qu'un homme ne le laissait pas indifférent. Et il en était terrifié.
Alors, pour se conforter dans son déni, Charles avait enchaîné les coups d'un soir. Ce fut un pur échec. Jamais il n'avait réussi à se satisfaire. Le voilà bloqué dans cette situation depuis trois semaines. Trois semaines où une haine profonde envers lui-même s'était créée. Il devenait agressif n'importe quand, était à fleur de peau dès qu'un sujet ne lui plaisait pas... Giada avait peur pour lui. Parce qu'elle voyait son ami sombrer de par sa peur d'être ce qu'il est. Sa peur d'aimer qui il voulait dans une société où, malgré les progrès, les gens qui déviaient des cases sociétales stupides n'étaient pas considérés comme normaux.
Le monégasque était surtout effrayé par son entourage et son métier. Comment réagirait sa famille ? Et la formule un... il connaissait un footballeur dans un grand club qui s'était fait agresser par ses propres coéquipiers pour avoir avoué qu'il aimait les hommes. Et si jamais cela lui arrivait également sur le paddock ?
Toutes ces questions le mettaient mal à l'aise. Il se sentait dans un inconfort total et ne savait pas comment une remédier. Sa respiration s'accélèrait petit à petit. Ses pensées le détruisaient littéralement. Dans un élan de panique, il fouilla chaque tiroir à la recherche de quelque chose qui pourrait le soulager. Il ne trouva qu'une vulgaire boîte de somnifères, alors il en prit un dans l'espoir de faire taire son esprit qui lui répétait sans cesse des atrocités.
pourquoi apprécies-tu les hommes
tu ne peux pas aimer les garçons
imagine quelqu'un est au courant ?
c'est honteux
tu vas décevoir tellement de personnes
Et bien d'autres phrases encore qui le tourmentaient. Les effets du médicament firent effet rapidement. Tellement rapidement et avec tant de facilité que Charles se laissa tomber sur son lit, toujours habillé, et s'endormit directement. Il était épuisé. Mais pas uniquement le genre d'épuisement dû au manque de sommeil. Il était épuisé de tout ce qu'il vivait depuis des années.
•••
La nuit était le seul instant où le monégasque était paisible. Dès qu'il se réveillait, il s'étirait, ne pensait à rien, puis un détail le ramenait toujours sur terre. Bulle de plénitude qui éclate. Son air morose avait repris place sur son visage. La seule chose qu'il souhaitait était de ne pas se lever de son lit. De toute façon, il n'avait aucune motivation pour faire autre chose. Le mois de février venait tout juste de débuter, et il allait s'annoncer rude, avec le retour à Maranello pour ses obligations professionnelles, dont la présentation de la nouvelle Ferrari le dix-sept. En attendant, il promettait à son entourage qu'il s'entraînait bien, mais en dehors de ce que lui proposait son coach, il ne faisait pas grand chose.
Durant le mois de Janvier, il a fait de nombreux tests physiques et est allé s'entraîner à la montagne, mais à part quelques footings par-ci, par-là, Charles restait dans son appartement, enfermé. Il déclinait les invitations de sa mère à dîner, prétextant autre chose, et mis à part les quelques rendez-vous entre amis, il ne faisait rien pour se changer les idées.
!
Soudainement, il se mit à repenser à cette soirée qui avait finalement tout changé en lui. Il se surprit à sourire. Ces souvenirs restaient gravés dans sa mémoire et il ne cessait d'y penser. Quelques fois, il en avait même rêvé. Ces instants de bonheur ne duraient pas. Cela menait au vulgaire cercle vicieux dont il était fait prisonnier. Charles fronça alors les sourcils, en observant avec horreur sa main tachée de sang. Il posa son regard sur son bras et constata que celui-ci était ensanglanté. Il jura en se rendant dans sa salle de bain pour nettoyer tout cela. Lorsqu'il sentait une angoisse grimper en lui due à ce surplus de questionnement, le monégasque avait un tic : se gratter le bras, frénétiquement. Quelques fois trop. Et cela menait à ce genre d'incident, puisque ce n'était guère la première fois.
Alors qu'il s'afférait à enlever tout ce rouge de son corps, il reçut un message et quelques secondes plus tard, il entendit la sonnette de son appartement. En regardant la notification, il eut une sueur froide.
!
- je suis devant chez toi !
Sa mère. Qu'il n'avait pas vu depuis dix jours bien qu'ils n'habitent pas loin. Dans une peur-panique incontrôlable, il réfléchit en vitesse. Il trempa ses cheveux et son visage avec l'eau de son lavabo, enfila un sweat et ferma la porte de sa chambre qui était un foutoir ainsi que sa salle de bain. Le pilote hurla un vague -deux minutes !- avant de ranger un peu son salon pour le rendre plus présentable. Il ouvrit alors la porte de son appartement et essaya d'afficher un beau sourire pour sa mère, qui entra après l'avoir enlacé.
- Je me suis permise de passer, comme ça fait longtemps que l'on ne s'est pas vus alors que l'on est dans la même ville.
Charles ressentit un léger pincement au cœur. Il savait reconnaître sa maman lorsqu'elle était vexée, bien qu'elle ne le montre pas.
- Je sais maman je suis désolé, c'est juste que je m'entraîne énormément pour la nouvelle saison... mentit-il vaguement.
- Tu es sûr que tout va bien ? Je te sens différent mon Charlie, je m'inquiète pour toi. J'ai essayé d'en parler avec Giada mais elle m'a dit qu'elle n'en savait pas plus.
bien sûr qu'elle t'a dit qu'elle ne savait rien, je lui ai interdit de te parler de ça, pensa Charles alors qu'il tentait de trouver une excuse à deux balles.
- C'est juste la saison qui arrive qui me stresse... j'ai le sentiment que l'on peut avoir une bonne voiture et je me mets déjà la pression pour ne pas décevoir.
- Charles. sa mère encra ses mains sur ses épaules. tu es talentueux et tu fais des merveilles avec ta voiture. Tout le monde sait ce dont tu es capable, ne te mets pas la pression inutilement alors que tous tes proches sont déjà si fiers de toi.
- Tu dis ça parce que t'es ma mère.
- Ce n'est pas la maman qui parle maintenant. Je te promets que tout se passera bien cette année, il n'y a pas de raisons que cela soit le contraire.
- Et... et si je gagne pas ? tu m'aimeras toujours ?
- Mais enfin qu'est-ce que tu racontes ? Évidemment ! Quelle question stupide, le brun enfouit son visage dans l'épaule de sa mère pour une longue étreinte.
Ce qu'elle ne savait pas, c'était que cette question n'avait aucun rapport avec la formule un. Après quelques minutes, le monégasque se détacha. Sa mère déposa un léger baiser sur son front en lui répétant que lui et ses frères étaient son immense fierté. Cette conversation avec elle lui avait momentanément fait du bien. Malheureusement, cela ne durait pas longtemps.
•••
hello hello, jour de qualifications à monaco aujourd'hui, on espère une pôle de leclerc ! qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? j'espère que vous avez aimé :)
-alcools
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