chapitre trente

TW : mention d'automutilation, encadré par des !

L'AMBIANCE ÉTAIT AU rendez-vous. Charles passait sa soirée à discuter avec Charlotte, tous deux en avaient réellement besoin et depuis qu'ils avaient enterré la hache de guerre ils ne se quittaient pas d'une semelle. Inconsciemment, le monégasque trouvait du réconfort dans les paroles et les propos de la brune qui ressentait exactement les mêmes choses que lui. D'abord un déni, puis une peur extrême de le montrer aux autres, un effroi quant à la réaction de leurs proches... un tourbillon infernal de questionnements et ils ne pouvaient mieux se comprendre l'un et l'autre. Le pilote entama son deuxième verre et commençait à se sentir bien. Le stade où il ne faut pas aller plus loin. Son regard commença à dériver vers Matteo qui les regardait d'un mauvais œil, ce qui fit froncer des sourcils le brun.

Néanmoins, il ne vint pas le voir pour autant, trop occupé à écouter les craintes de la jeune femme. Charles sentait qu'il avait un rôle important dans cette discussion, il ne pouvait la délaisser parce qu'il aurait aimé que l'on fasse de même pour lui lorsqu'il en avait le plus besoin notamment. De son côté, Matteo bouillonnait tant la jalousie grimpait en lui. Comment pouvait-il passer autant de temps avec une personne qui était amoureuse de lui ? Le pire était qu'il en avait conscience, et le blond s'était comme senti trahi. Parce qu'il avait peur qu'il tombe dans ses bras étant donné qu'il était attiré par n'importe qui.

Pour se consoler, il enchaîna les verres, sous le regard inquiet de Giada qui au bout d'un énième verre, le prit des mains de l'italien pour le boire elle-même.

- Qu'est-ce que tu fous ?!

- Je t'évite de te rendre malade, pourquoi tu fais ça ?

- Regarde Charles, il se fout de ma gueule de A à Z. Il discute depuis des heures avec Charlotte.

- Peut-être qu'ils en ont besoin, tu connais Charles il est toujours présent pour tout le monde. Arrête de t'inquiéter pour si peu.

- Je vais danser, grogna-t-il en laissant Giada qui soupira.

De son côté, le pilote ne se doutait pas qu'il y avait un souci avec son compagnon puisqu'il était absorbé par sa conversation avec la brunette qui touchait d'ailleurs bientôt à sa fin. Il souriait grandement en la voyant si soulagée, comme libérée d'un poids qui traînait en elle depuis quelques temps. Avouer était toujours réconfortant.

- Merci de m'avoir écouté, vraiment.

- C'est normal. Maintenant tu vas pouvoir te consacrer entièrement à elle. Mais tu sais si elle aime les filles au moins ?

- J'ai fait mes petites recherches ! Normalement c'est bon, rit Charlotte en terminant son verre. Bon je vais aller voir Marta.

- Ouais, de toute façon je dois aller voir Matteo, je sais pas où il est passé.

- Bah viens avec moi, peut-être que les autres sauront.

Ils se levèrent ensemble pour rejoindre leurs amis qui se trouvaient un peu plus loin. Charles fronça les sourcils en voyant Giada le fixer avec un sourire plus que crispé. Matteo n'était pas avec eux et le monégasque commença à avoir un mauvais pressentiment. Dans la foule, tout le monde le cherchait du regard puisqu'il semblait introuvable, puis le regard du pilote se bloqua sur lui. Dansant collé à un autre homme. Il semblait tellement heureux. Ses amis, qui n'étaient pas au courant, sifflaient le jeune homme pour l'encourager, mais derrière, Giada et Charlotte tentaient de percevoir les réactions de Charles. Mais impossible.

Son regard était bloqué sur lui, entrain de se coller à cet homme comme s'il était célibataire, comme s'il ne l'avait jamais aimé, comme s'il ne l'avait jamais consolé durant des heures alors qu'il venait de couper les ponts avec sa mère. Ses lèvres tremblaient alors que les larmes lui montaient aux yeux. Il les ravala. Il ne voulait plus pleurer pour lui, alors il tentait du mieux qu'il pouvait de contenir ses émotions. Sans un mot supplémentaire, il quitta la boîte de nuit à grandes enjambées sous les regards interrogateurs de ses amis qui, à présent, semblaient avoir fait le lien entre tout cela.

- Charles attend ! cria Giada en tentant de rattraper le brun malgré ses haut talons.

- Lâche-moi Gia'.

- Non ! Où est-ce que tu vas ?

- Je rentre chez moi, qu'est-ce que tu crois ? Que je vais le regarder se coller à un mec et prétendre que tout va bien ?! J'ai juste besoin d'être seul, s'il te plaît.

- D'accord, d'accord. Si jamais il y a le moindre soucis, le moindre truc que tu souhaites faire, tu m'appelles, je vais directement chez toi.

Il hocha la tête en l'enlaçant doucement avant de quitter la rue pour rentrer à son appartement qui n'était pas bien loin. De toute façon, rien n'était bien lointain à Monte-Carlo. Arrivé chez lui, et prit d'un élan de rage, il balança les quelques affaires de l'italien qui traînaient dans son appartement dans un sac, déterminé à ce qu'il ne remette plus un pied ici. Il était tellement en colère, mais surtout déçu de Matteo. Eux qui avaient traversé tellement de problèmes, il pensait réellement pouvoir aller loin avec lui. Peut-être que pour certains ce n'était qu'une danse, mais l'infidélité ne se résume pas à un baiser ou une nuit avec autrui. C'était plus que ça.

Il entendit soudainement la porte s'ouvrir alors que son énervement était loin d'être dissipé. Il retourna dans son salon à grandes enjambées et lorsqu'il vit le blond, qui le fixait d'un air détaché, il lui jeta son sac en lui hurlant de partir.

- Tu ne veux même pas qu'on s'explique ?

- Non, casse-toi d'ici, je veux plus te voir !

- Un peu culotté que ce soit toi qui sois énervé alors que tu es celui qui a discuté toute la soirée avec Charlotte.

- Alors c'est pour ça, il rit amèrement en lui lançant un regard des plus noirs.

- T'es entrain de rire alors que pendant toute la soirée j'ai subi vos petites discussions avec Charlotte ?! Et que je pose ma main sur ta cuisse, et que je pose ma main sur ton épaule, tu t'es bien foutu de ma gueule !

- Tu veux savoir ce qu'elle était entrain de me dire ? Que grâce à moi elle avait pu se rendre compte qu'elle était intéressée par une femme. UNE FEMME ! le visage de Matteo changea directement d'expression. Oh oui, là tu peux culpabiliser espèce d'enfoiré.

- Je suis désolé.

- Mais tu es toujours désolé quand tu fais des conneries Matteo ! Toujours ! Et en attendant tu ne fais rien pour les réparer, tu n'essaies même pas de communiquer. Je te retrouve entrain de danser avec un autre pour te venger alors que tu n'as même pas essayé de comprendre ! C'est un bon comportement ça ?!

- Mais tu discutais avec Charlotte et j'étais totalement perdu, puis j'ai bu et-

- L'alcool excuse tout ? un long silence suivit. Réponds-moi ! L'alcool excuse tout ?!

- Non.

- NON ! Mais tu sais quoi ? Le pire dans toute cette histoire, c'est pas de t'avoir vu danser avec un autre. C'est de l'avoir vu te rendre heureux comme je n'ai jamais su le faire. Et c'est ça qui fait mal.

- Dis pas de conneries Charles...

- Je dis n'importe quoi ? Alors pourquoi danser avec lui si t'avais pas besoin d'air ?! Je sais que Charlotte n'était pas l'unique raison, me prends pas pour un con.

Le blond ne sut que répondre. Parce qu'il se savait en tort, alors il n'essayait même plus de justifier ses actes qui avaient en ce moment-même des conséquences désastreuses. Et Matteo sentait qu'il commençait à le perdre.

- T'avais juste besoin d'assumer une relation parce que je ne parviens toujours pas à le faire. T'es juste impatient et tu sais pas comprendre les autres. Tu penses qu'à ta gueule !

Cette dernière phrase augmenta la tension dans l'air.

!

- Je pense qu'à ma gueule ! Mais tu t'entends ?! C'est moi qui t'ai toujours soutenu quand t'en avais besoin, c'est moi qui t'ai consolé lorsque tu pleurais en te demandant pourquoi tu m'aimais, c'est moi qui ai subi d'apercevoir ton corps en sang parce que tu t'étais tailladé de partout ! J'ai mis ma santé mentale en suspend pour toi alors me raconte pas que je suis égoïste !

!

- C'est dégueulasse de me reprocher mon mal-être ! Je sais que j'ai pas pris les meilleures décisions pour te préserver, ou nous préserver mais t'as pas le droit de me le reprocher ! Tu n'avais qu'à partir si tu souffrais, parce que la dernière chose que je veux, c'est de te voir souffrir par ma faute !

- Tu sais quoi Charles, je pense que c'est mieux qu'on arrête de se voir quelques temps, fit brutalement l'italien.

Le brun prit cette nouvelle comme un coup de massue. Totalement décontenancé, il ne laissa néanmoins rien paraître et croisa ses bras contre sa poitrine.

- C'est mieux comme ça oui. On est juste pas fait pour être ensemble.

- Très bien.

Matteo prit son sac posé sur le sol et quitta l'appartement sans un mot supplémentaire. La porte claqua sous son énervement, et en dévalant les escaliers, les larmes se mirent à dévaler ses joues sans qu'il ne puisse les arrêter. Dans la nuit noire, sur la route pour son domicile, seuls les sanglots alimentaient de bruit les rues monégasques qui étaient bien trop silencieuses à quatre heures du matin. Jamais il ne s'était senti aussi vide en entrant dans son appartement. Ne pouvant stopper ses pleurs, il se coucha ainsi. Puis, doucement, il se rappela de quelque chose. Il prit son téléphone et enleva la coque de celui-ci. Une photographie en tomba, il la prit dans les mains et il sentit soudainement son cœur s'émietter un peu plus. Le blond observait celle-ci, où Charles et lui étaient heureux, l'un embrassant la joue de l'autre. Ce temps semblait lointain dorénavant. Il s'endormit, épuisé, la photographie posée sur son torse.

De son côté, le monégasque pleurait depuis une dizaine de minutes sans qu'il ne puisse se stopper. Dans sa salle de bain, il refaisait face à ses démons. Il luttait pour ne pas retomber et dans un dernier élan de lucidité, il composa le numéro de Giada qui répondit aussitôt. Et à l'entente du pilote, elle ne mit pas longtemps à prendre la route pour l'appartement du monégasque. !!! Ses sanglots comblaient le silence de la salle de bain alors qu'il fixait ce qui lui servait à se blesser depuis des semaines déjà, et il mourait d'envie de réitérer. !!!  Il repensa alors à cet objet dans sa coque de téléphone. Précipitamment, il enleva sa coque et une photographie tomba dans le lavabo. Il la prit, les mains tremblotantes avant d'étouffer un lourd sanglot de sa main. Les larmes roulaient abondamment sur ses joues lorsqu'il repensait à ce moment. À ce contact quand les lèvres du blond se posaient sur sa joue. Sur ses lèvres. Il songeait à tous ces moments gâchés par lui. Tout était de sa faute.

Et alors qu'il allait réitérer, une voix lui parvint de l'entrée de son domicile. Giada, qui courait partout dans l'appartement jusqu'à trouver Charles dans la salle de bain. La blonde soupira de soulagement en prenant le brun dans ses bras, l'étouffant presque.

- J'avais peur que tu aies fait une connerie.

- C'est fini Gia...

- Viens.

Elle l'emmena jusque sa chambre alors qu'il reniflait bruyamment, ne revenant toujours pas de cette soirée chaotique. La blonde caressa doucement les cheveux du brun alors qu'il pleurait dans ses bras sans s'arrêter.

- Pourquoi je l'aime ? Pourquoi ?

- Tu ne le contrôles pas Charlie. Vous allez vous retrouver, j'en suis certaine. C'était juste pas le moment.

- Tout est de ma faute, j'ai eu tellement peur pendant toute notre relation, je voulais toujours qu'on se cache, qu'on ne se voit que quand je le voulais, j'ai jamais fait attention à lui jusqu'à ce qu'il me dise tout sur sa famille, mais c'était déjà trop tard... et là, il était si heureux sans moi...

- Si tu savais ce qu'il me dit quand tu es loin... par respect pour sa parole je ne te le répéterai pas, mais il t'aime à en crever alors je suis certaine que lorsque tu seras prêt, il sera encore là.

Charles se décala et reprit la photo dans ses mains. Giada sourit doucement en la regardant. Le monégasque espérait qu'elle ait raison, qu'un jour ils se retrouveraient, que cela soit demain, dans une semaine, un mois ou plus. Parce qu'il était à peine parti qu'il lui manquait déjà. Le pilote s'endormir dans les bras protecteurs de sa meilleure amie, les pensées tournées vers son ancien compagnon qui aurait mérité bien mieux qu'un homme détruit et craintif. Et lui aurait mérité bien mieux qu'un homme en gros manque d'attention et quelque peu jaloux.

•••

voulez-vous me tuer ? :)
FORZA FERRARI, on va bouffer du néerlandais demain moi je vous le dis
(lol frappez-moi si les stratégies sont encore merdiques)

-alcools

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