chapitre six

TW : AUTO-MUTILATION, marqué par un !

LES BOUTONS DE SA chemise finiraient par avoir sa peau. Charles jura. Son père avait passé du temps pour lui apprendre uniquement à boutonner une chemise et à vingt-quatre ans, le voici toujours à mettre une dizaine de minutes à l'enfiler correctement. Maladresse jusqu'au bout. Ces manches longues le rassuraient, elles cachaient son bandage et son jean faisait de même. Le monégasque se sentait heureux pour le moment. Il pensait juste au bon moment qu'il comptait passer en compagnie de ses amis de longue date, et cela lui suffisait amplement. À vingt heures passées, il quitta son appartement pour se rendre dans la magnifique bâtisse de son amie.

À Monaco, les trois-quarts des habitants étaient riches. Les appartements ou maisons ressemblaient à leur propriétaire. Celle de Giada était sobre, épurée, tout comme elle. Charles se remémorait le nombre incalculable de souvenirs passés ici, et il souriait. Le bon vieux temps dont il était nostalgique.

Après quelques brèves minutes de route, il arriva au domicile de la blonde. Il sonna et attendit patiemment. Ce fut Charlotte qui lui ouvrit, avec un regard sombre qui pourtant, semblait pétiller depuis que son regard avait croisé celui du brun. Charles se sentit mal vis-à-vis de la brune. Parce que, bien que physiquement, elle était plaisante, psychologiquement, le monégasque n'en avait pas grand chose à faire. Et dépasser le statut amical n'était pas du tout dans ses plans.

- Charles ! la brune souriait grandement. tu vas bien ?

La main de la jeune femme vint se pauser sur l'épaule du brun alors qu'il se penchait pour lui faire la bise. Décidément, songea-t-il, elle se montrait entreprenante ce soir.
Charlotte était futée, et connaissait bien le pilote depuis le temps. Il n'osait pas dire non, ou exprimer une certaine gêne. Inconsciemment, elle se servait de cela afin de se rapprocher de lui, persuadée qu'elle parviendrait à la conquérir. Sans savoir que son cœur était déjà pris.

Enfin, lui non plus ne semblait pas savoir que son propre cœur était déjà pris, de toute manière.

- Ça va bien merci, et toi ? Je suis le dernier ?

- Non il en manque quelques-uns. Entre, de toute façon t'es chez toi ici.

Charles riait doucement. Il était vrai que, de nombreuses fois, il venait à l'improviste chez Giada, en sachant qu'elle détestait cela. Le monégasque débloquait quelques souvenirs. Alors qu'il n'était qu'adolescent, que son père, toujours vivant, le conseillait pour les compétitions de karting. Il sortait peu, afin de se concentrer sur son rêve le plus fou : arriver en formule un. Un soir, il s'est décidé à faire le mur. Le jeune adolescent était sorti de chez ses parents en douce pour se rendre chez la blonde. Il avait grimpé à sa fenêtre et avait toqué à la porte de sa baie vitrée. Ils étaient ensemble à l'époque. Giada l'avait traitée de tous les noms pour avoir fait quelque chose d'aussi dangereux. Pourtant, ils avaient passé la nuit à discuter, à rire, sans qu'aucun parent ne soupçonne ce qu'il se passait.

Le lendemain, faute de maladresse, il s'était endormi et malheureusement, ses parents avaient découvert ses actes. Il avait été privé de sortie durant plusieurs semaines, pour le prix d'une soirée incroyable. C'était le temps où il était insouciant, heureux, et vivait comme s'il n'y avait aucun lendemain. Le brun donnerait n'importe quoi pour revivre ces moments-là.

- Charlie, enfin là ! fit Giada en l'enlaçant. viens m'aider dans la cuisine. Charlotte, je te laisse gérer les autres zouaves qui vont arriver.

La blonde prit la main du monégasque pour l'entraîner dans la cuisine. De nombreux plats et surtout de nombreuses bouteilles trônaient sur le plan de travail, et le monégasque sourit. De quoi passer une magnifique soirée.

- Je t'ai encore sauvé de Charlotte, tu m'en dois une, fit la blonde avant de lui faire un clin d'œil.

- T'inquiètes pas pour ça, on est amis après tout donc je vais pas passer mon temps à l'éviter. Je l'aime bien.

Giada fronça les sourcils en regardant le brun lui sourire avant de quitter la cuisine après s'être servi un verre. Elle avait un très mauvais pressentiment, et il fallait qu'elle surveille son ami de près durant cette soirée.

•••

Les rires et les discussions s'enchaînaient au domicile de Giada. Tout le monde était arrivé, et comme prévu, Matteo et Charles ne s'étaient pas adressés la parole. Le premier étant encore tellement déçu du comportement de l'autre, et le second n'assumant tout bonnement pas ses actes.

Il avait l'impression que s'il allait parler avec Matteo, tout le monde découvrirait comme par magie leur petit secret. Alors, selon lui, plus il était loin, mieux c'était.

Le brun se contentait de discuter avec Charlotte, en enchaînant les verres sans réellement s'en rendre compte. Ce n'était pas très intelligent, néanmoins cela lui occupait l'esprit. Sa tête commença à tourner un peu, et sentant les effets des liqueurs le désinhiber, il sortit prendre l'air quelques instants afin de se remettre les idées en place.

Le monégasque savait qu'il avait d'ores et déjà trop poussé sur l'alcool et pourtant, cela ne l'empêchait pas de continuer de boire. Giada l'avait surveillée en début de soirée mais le pilote était futé et avait toujours trouvé des subterfuges pour boire tout ce qui se trouvait sur son passage. Les lueurs de la ville éclairaient à peine le ciel. Il faisait nuit noire, et la fraîcheur de l'hiver faisait frissonner le jeune garçon qui ne parvenait pas à penser correctement. Une main vint alors se poser dans son dos. Il reconnut Charlotte, qui lui sourit doucement. Elle non plus n'était pas sobre, cela se voyait à sa démarche hésitante.

- Ça fait du bien de prendre l'air, non ? demanda la brune pour démarrer la conversation.

- Mmh. J'espère juste que le froid remette mon cerveau à l'endroit...

La jeune femme riait bêtement. L'alcool la faisait ricaner pour tout et n'importe quoi. Chaque parole absurde était suivie du son de sa voix, pour sûr. Charles souriait. Charlotte était une femme adorable. Une superbe amie surtout, elle était tellement douce et-
Ses pensées furent coupées par la brune qui en un rien de temps, fondit sur les lèvres du pilote qui, sous les effets des liqueurs, se surprit à aimer. Il répondit à ce baiser avec une immense ferveur qu'il va certainement regretter le lendemain. Le monégasque enchaînait les conneries.

Des bruits d'animaux surgirent de l'intérieur et le brun se retourna. Il observa ses amis rire de la situation. Il balaya la pièce du regard mais ne vit pas Matteo. Il croisa seulement le regard de Giada, qui montrait toute la déception du monde. Cette dernière d'ailleurs, quitta le salon pour se rendre dans la cuisine, ne voulant pas en voir davantage. Charles sembla regretter quelques instants, alors que la brunette souriait grandement en entourant ses bras autour de la taille du brun. Aucun sentiment. Juste une envie : boire encore plus. Alors il rejoignit ses amis en se détachant de Charlotte, et se servit de nouveau.

- Il est passé où Matteo ?

- Une urgence apparemment, il est parti.

Charles s'en voulut une demie seconde, avant de hausser les épaules et de trinquer avec un de ses amis. Il n'adressa pratiquement plus la parole à Charlotte durant le restant de la soirée par la suite. Ses actes n'avaient littéralement aucun sens. Elle s'était vexée mais tentait de le cacher. Le monégasque, lui, ne tenait plus debout. Jamais il n'avait autant bu de sa vie, ni aussi rapidement. Il avait tant de maux à soigner qu'il avait cru qu'en enchaînant les verres, ils disparaîtraient. Mais pas du tout.

À cinq heures du matin, la maison était vide. Ceux qui n'avaient pas bu avaient fait office de taxi afin de ramener tout le monde à bon port. Seuls Giada et Charles restaient. La blonde nettoyait les dégâts, et rangeait les verres, les bouteilles vides, la nourriture non terminée... tandis que le brun riait sur le canapé sans aucune raison. Il était allongé, le monde tournait subitement autour de lui. Son esprit n'était pas clair, il ne parvenait pas à aligner une phrase complète sans bégayer. Et le pilote appréciait cet état. Parce que c'était le seul moment où il parvenait à ne pas penser.

Soudainement, le brun sut qu'il était allé trop loin. Il se leva précipitamment et se dirigea vers les toilettes afin de régurgiter tout ce qu'il avait avalé durant ces dernières heures. Et comme par magie, il se souvint de tout le mal et toute la déception qu'il avait engendré pendant la soirée. À Giada. À Charlotte. À Matteo.

- Putain... murmura la blonde en arrivant derrière lui.

- Je suis désolé, je suis désolé.

- C'est bon Charles. Reste comme ça quelques minutes d'accord ? Le temps que ça passe.

- Je suis désolé Giada, je suis désolé j'ai tout foiré.

Giada se contenta de caresser affectueusement son dos alors qu'il avait toujours la tête au-dessus de la cuvette des toilettes. La jeune femme réprima un haut-le-cœur en entendant le bruit. Charles était dans un état lamentable.

- J'ai fait n'importe quoi. Pardon. Je suis vraiment nul. Je m'en fiche de Charlotte.

- Je sais que tu t'en fiches.

- Je veux Matteo mais maintenant il va plus m'aimer parce que je suis stupide.

- Ne dis pas n'importe quoi... après quelques minutes, elle l'aida à se relever pour l'emmener dans la salle de bain afin de le nettoyer. elle le conduit ensuite dans une chambre d'ami.

- Je suis désolé Giada.

- De quoi es-tu désolé ?

!

Elle le déshabilla de son jean et de sa chemise avec beaucoup de difficulté, lui étant incapable de coopérer dans ses mouvements. La blonde découvrit alors les bandages autour de ses cuisses, ce qui la fit froncer les sourcils.

- Je me suis pas écorché en courant...

!

Charles fondit en larmes alors que l'alcool semblait ne pas vouloir quitter son corps. Giada renifla doucement. Elle ne pouvait pas montrer son total désarroi, cela le mettrait en véritable état de choc. Elle allongea lentement le brun et retira soigneusement ses bandages qui, de toute façon, devaient être retirés. La jeune femme se mordit la lèvre pour ne verser aucune larme.

- Je suis désolé, murmura-t-il une dernière fois avant de plonger dans un sommeil profond.

Giada posa à côté du lit une bassine si jamais il se sentait de nouveau mal durant la nuit. Bouleversée par ces paroles, elle ne savait comment réagir. La blonde ne dormit pas de la nuit suite à cela, et resta aux côtés de son ami afin de le surveiller.

Son ami qui avait besoin d'aide, et rapidement.

•••

hello, désolée le chapitre est vraiment tardif (1h du matin, oups) mais j'avais mon bal de promo ce soir ahah ! c'était exceptionnel <3
j'espère que ce chapitre vous plaît, à samedi !

-alcools

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