chapitre sept
COMME PRÉVU, Charles se réveilla avec un mal de crâne intense. Heureusement pour lui, il ne se sentait pas malade. En se retournant vers la table de chevet, il eut un petit sourire. Un verre et un médicament étaient posés sur celle-ci : le monégasque remercia silencieusement son ami avant d'avaler ce précieux bien. Il mit plusieurs minutes à se lever, sans parvenir à se remémorer d'une grande partie de la soirée. Le brun était perturbé. Il savait avoir abusé lors de cette nuit, néanmoins jamais il n'y aurait songé jusqu'à avoir une perte de mémoire.
Charles retira la couverture de son corps et fronça les sourcils. Pratiquement entièrement déshabillé, il se demandait comment est-ce qu'il s'était retrouvé ainsi. Sentant la panique le gagner, il chercha ses vêtements qui étaient introuvables. Tel un enfant, il grogna avant de se rallonger dans le lit en prenant son téléphone. Il sursauta presque à la vue de l'heure : midi passé. Les notifications s'enchaînèrent, mais quelques-unes retinrent son attention ; celles de Charlotte, qui lui avait envoyé quelques messages.
- hello, est-ce que ça va ? j'espérais te voir bientôt pour que l'on discute de ce qu'il s'est passé cette nuit.
- avant que tu ne partes en italie peut-être ? sinon après évidemment.
Confus, il ne répondit pas pour le moment, et posa son téléphone avant de fixer le plafond de la chambre. Il préférait cela que de cogiter avec un objet électronique entre les mains. Il se redressa doucement en entendant Giada toquer à la porte avant de l'entrouvrir doucement. Ses vêtements -très certainement lavés- se trouvaient dans ses bras, et Charles sentit une culpabilité grandir en lui. Sans un mot, elle déposa ses affaires sur le bord du lit et s'asseya. Cette situation bien embarrassante ne dura que très peu de temps ; la blonde se réfugia dans les bras du brun qui ne comprenait strictement rien à la situation.
- Giada, je me doute que j'ai fait n'importe quoi, mais est-ce que tu pourrais m'expliquer ce qu'il s'est passé ? Je ne me souviens de rien...
- Je devrais écrire un roman tellement tu as enchaîné les conneries.
- Ça me rassure, fit-il ironiquement.
- Je vais pas passer par quatre chemins, tu as bu comme trois personnes, Charlotte et toi étiez très proches pendant quelques heures puis vous êtes embrassés sur le balcon, et à cause de ça Matteo a quitté la soirée... puis tu as continué de boire. Quand tout le monde est parti, t'as vomi et...
Giada souffla en se pinçant l'arête du nez. Comment lui dire qu'il avait tout avoué si brutalement ? Comment lui dire qu'il avait éperdument besoin d'aide sans le brusquer ou le braquer ? Charles, depuis quelques semaines, était totalement imprévisible et la blonde avait beau faire attention à ses propos, il lui arrivait parfois de faire des gaffes.
- Qu'est-ce que j'ai fait ?
- Tu répétais sans cesse que tu étais désolé, tu demandais pardon... puis tu as avoué que ce qu'il y avait sous tes bandages n'étaient pas des égratignures comme tu me l'avais dit.
Le souffle coupé. Rien d'autre ne lui survint. Chamboulement dans son esprit, des milliers de questions qui se battaient sans cesse suite à ces aveux. Le monégasque voulut parler mais aucun son ne sortait de sa bouche. Comme si le moindre mot prononcé réveillerait tous ses maux. Sa gorge le brûlait tant il retenait ses larmes, malgré ce chagrin immense qu'il ressentait au fond de lui. Il décevait, comme à son habitude. Comme simple réponse, le brun se leva et se rhabilla. Que dire de plus ? Mis à part qu'il venait de prendre conscience qu'en plus d'avoir enchaîné comportement stupide sur comportement stupide, il avait montré sa plus grande faiblesse aux yeux de son amie.
- Charles parle-moi... tu as besoin d'aide si tes maux sont trop grands.
- C'est bon Giada.
- Tu te fais du mal, et tu ne le ferais pas si tu n'avais pas une idée derrière la tête. Je refuse que tu t'en ailles, et crois-moi que si tu me dis d'aller me faire foutre, je reviendrai toujours à la charge jusqu'à ce que tu sois enfin heureux.
- Mais je serai pas heureux putain ! explosa le brun en arrêtant de boutonner sa chemise. Je suis juste condamné à faire semblant, comme depuis des années.
Il quitta la chambre pour tenter désespérément de fuir cette conversation qui le mettait mal à l'aise. Il se sentait terriblement con d'avoir autant exposé ses souffrances. Surtout aussi facilement, lui qui ne parlait que très peu de ce genre de choses. Pensant être tranquille un instant, Giada revint à la charge.
- Ce serait peut-être bien que tu vois quelqu'un.
- Je n'en ai pas besoin. Et je t'interdis de parler de ce que je t'ai dit à qui que ce soit.
- Je ne peux pas me taire.
- Oh que si, parce que crois-moi que si jamais quelqu'un d'autre est au courant, je n'aurai aucune rancœur à te rayer de ma vie.
La blonde souffla. Elle avait l'impression de parler à un mur ; c'était un dialogue de sourds, impossible de le faire flancher et elle le connaissait, Charles était très têtu.
- Promets-moi d'y réfléchir, le temps de ton passage en Italie. Je veux que tu me promettes que si tu as envie de recommencer, tu m'appelleras peu importe l'heure.
- Oui c'est bon, c'est promis.
Giada tendit son petit doigt, valant un regard empli de jugement de la part du brun qui pourtant, tendit le sien également pour maintenir cette promesse, comme ils le faisaient depuis toujours. Sans un mot supplémentaire, il prit le reste de ses affaires et quitta le domicile de son amie. Il ne lui restait qu'une chose à faire à présent ; et il n'était pas certain que c'était la solution, néanmoins il ne pouvait pas tomber plus bas alors... il tentait tout.
•••
Après avoir déposé quelques-unes de ses affaires à son appartement, Charles s'était immédiatement rendu devant l'appartement de Matteo. Une longue réflexion s'était ouverte à lui, et il avait estimé qu'il allait se faire rembarrer à... quatre-vingt dix-neuf pourcent de chance. Pourtant, le voici sur le pallier, n'osant pas toquer à la porte du blond. Le monégasque s'en voulait terriblement, bien qu'il ne se souvienne même pas de ce baiser échangé avec Charlotte sous le regard du jeune homme. Cependant, il parvenait à imaginer la déception de Matteo suite à cela. Il tentait de se mettre à sa place... il n'aurait pas aimé subir cette, en quelque sorte, humiliation.
Mais d'un côté, Charles pouvait ne rien se reprocher... dans le sens où il ne lui devait rien. Comme d'habitude, trop de questions se bousculaient dans sa tête. Sans réfléchir, il frappa à la porte avant de regretter son geste.
À présent, le brun ne pouvait plus reculer. La porte s'ouvrit sur un blond aux cheveux décoiffés, aux yeux bouffis et aux cernes immenses. Le cœur du pilote fit un bond dans sa poitrine. Son rythme cardiaque augmentait à mesure qu'il regardait le jeune homme en face de lui. Ce dernier lui jeta un regard lui glaçant le sang. Il referma aussitôt la porte. Heureusement, le monégasque avait eu la bonne idée de caler son pied pour que la porte ne se ferme pas totalement, obligeant Matteo à rouvrir.
- T'es vraiment culotté de venir ici après ce que t'as fait cette nuit.
- Je te dois rien Matteo.
Il rit bêtement. Le blond ne savait pas s'il était conscient de ses mots ou s'il était juste tombé pour quelqu'un de profondément stupide.
- Je sais pas ce que tu cherches Charles mais si tu cherches à te faire pardonner c'est pas la meilleure façon de démarrer une discussion.
- J'suis désolé, réellement...
- T'es vraiment un enfoiré quand même. Embrasser Charlotte sous mes yeux en sachant qu'elle ne te plaît en aucun cas, juste après ce qu'il s'était passé chez toi la veille ? La putain de veille. T'as aucune face.
- Excuse-moi d'être totalement perdu dans tout ce que je fais !
- Mais même si tu es perdu ne va pas vers des choses qui ne te plaisent pas ou qui peuvent blesser les autres juste pour te persuader que tu es quelqu'un que tu n'es pas !
La vérité blessait. Profondément. Et Charles n'osera jamais montrer que cette phrase l'a touché beaucoup plus que ça n'aurait dû. Peut-être... que l'idée était d'éloigner le blond de sa vie pour continuer de croire que Matteo ne lui plaisait pas.
- Je me répète mais je te dois rien Matteo, j'suis juste paumé et je me cherche, t'as pas le droit de me le reprocher.
- Putain mais t'es vraiment qu'un connard ! J'espère que tu vas te rendre compte que chacun de tes mots a ses conséquences parce que quand tu reviendras vers moi, je serai plus là. Sur ce, va bien te faire foutre Charles Leclerc, et bon séjour en Italie.
Sur ces mots, il referma violemment la porte, laissant le brun les bras ballants devant celle-ci. En étant complètement perdu, il déblatérait des paroles absurdes et cela lui portait préjudice. À présent... il n'avait plus que ses yeux pour pleurer celui qu'il appréciait. Parce qu'il sentait qu'il l'avait en quelque sorte perdu. Et rien que de songer à cette idée lui retournait l'estomac, et brisait son cœur en mille et uns morceaux. Mais c'était de sa faute, puisque, volontairement, il avait prononcé ces mots, pour s'interdire d'être de nouveau proche de lui.
•••
hello hello, je suis presque à l'heure là ! j'ai un peu débordé sur le dimanche ahah mais c'est qu'un détail
j'espère que vous avez aimé le chapitre, et que vous comprenez quel genre de relation se dessine entre Matteo et Charles :)
à mardi !
-alcools
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