chapitre dix
LE BRUN SE RÉVEILLA en sursaut aux alentours de huit heures du matin. Il savait pertinemment qu'il ne parviendrait pas à se rendormir, alors il se mit à fixer inlassablement le plafond de sa chambre, comme si celui-ci allait trouver des réponses à ses questionnements sans fin. Encore une longue journée à rester enfermé chez lui, parce qu'il n'avait pas la motivation pour faire quoi que ce soit d'autre. Le monégasque pensa à Matteo. Chacun de ses faits et gestes le ramenaient à lui. Il lui manquait. En si peu de temps, le brun avait succombé à l'addiction qu'il était, et dont il était impossible de se sevrer. L'addiction évoluait jours après jours et le manque se faisait atrocement ressentir.
C'était ce sentiment qui pourrait tout faire chavirer dans l'esprit du pilote. Ce manque. Qui pouvait lui faire faire n'importe quoi. S'il ne réfléchissait pas, il aurait certainement envoyé des dizaines de message à l'italien, mais il n'en fit rien. De toute manière, songea-t-il, il ne voulait certainement plus le voir. Après le fiasco de la soirée chez Giada, c'était fortement compréhensible. Tiraillé par tous ses doutes, il ne vit pas le temps passer, allongé sur son lit, en pensant à tous ces moments passés avec Matteo. Pas seulement lorsqu'il y avait ambiguïté, mais également avant. Cela faisait quelques années qu'ils se connaissaient, déjà.
flashback- 2018
C'était la trêve estivale du côté des sports mécaniques. Charles venait de rentrer sur ses terres pour les vacances, et comptait bien profiter aux côtés de Giada -sa petite amie, ses amis et sa famille. Les deux jeunes adultes arrivèrent au restaurant où tous leurs amis étaient déjà attablés. Comme d'habitude, ils étaient les derniers.
- On veut pas savoir ce que vous avez fait pour arriver en retard ! déclara un de leurs amis, déclenchant un rire général alors qu'ils s'installaient rapidement.
- On attend encore quelqu'un ? demanda le pilote en observant la chaise vide.
- Oui, un ami italien qui vient d'emménager sur Monaco, je veux bien l'intégrer ici, fit la blonde en souriant.
Aussitôt, un garçon blond aux yeux bleus arriva vers eux, et le monégasque tourna directement sa tête en sa direction. Son cœur battit fortement mais il ne fit pas attention à ce détail qui pourtant, aujourd'hui, n'était pas du tout anodin. Il lui fit la bise poliment tandis que le blond se présenta brièvement. Matteo, son prénom. Charles le retint immédiatement. Ils avaient passé la soirée à discuter de tout et de rien. À côté, la blonde était ravie de voir son ami s'intégrer facilement.
fin du flashback
Quelques années plus tard, les voilà ici...
flashback- décembre 2021
L'éprouvante année de formule un venait de se terminer, et à présent, le pilote avait mérité bien du repos. Il voulait faire la fête, ne pas se prendre la tête, et qui sait, peut-être trouver une fille avec qui il y aurait... quelques atomes crochus. Depuis sa séparation avec Giada en deux-mille dix-neuf, jamais il n'était parvenu à se poser totalement. Quelques brefs mois, tout au plus. Mais cela ne le dérangeait pas. La blonde, elle, avait rencontré quelqu'un déjà, et inconsciemment, elle attendait que son ami fasse de même. Mais il n'était pas de cette idée. Un verre à la main, il essaya de se frayer un chemin parmis tous les corps qui dansaient frénétiquement au rythme de la musique, dans le salon d'un ami de la principauté. La chaleur l'étouffait, il voulait prendre un peu l'air.
Dehors, tout le monde fumait. En tant que sportif, il n'y avait pas forcément le droit, et de toute manière, loin de là lui venait cette idée. Il avait essayé durant son adolescence et... n'avait pas du tout aimé.
- Ça alors, Charles !
Il se retourna et vit alors un blond, qu'il semblait reconnaître à vue d'œil. Après quelques secondes de réflexion, il comprit.
- Matteo, putain ça fait longtemps !
Depuis cette soirée où Giada avait intégré l'italien à l'environnement monégasque, ils ne s'étaient pas revus. Certes, le blond vivait à Monaco, mais faisait ses études en Italie. Quant à Charles, il voyageait les trois quarts de l'année, voire plus. Alors les emplois du temps ne collaient pas du tout. Ils se souriaient mutuellement avant de s'asseoir sur la terrasse afin de discuter. Ils se parlaient comme s'ils étaient de bons amis alors qu'ils ne s'étaient parlés qu'une seule fois. Comme quoi, le courant passait bien entre eux.
- Et donc, t'es seul niveau amour ? demanda innocemment le pilote en se servant de nouveau une boisson alcoolisée.
- C'est le néant, en même temps aimer les mecs c'est moins commun donc trouver quelqu'un...
- Ah je savais pas que t'aimais les hommes, c'est clair que là c'est plus difficile de trouver, puis faut tomber sur le bon. J'espère que tu trouveras.
- Et toi ?
- Moi ? Oh j'aime les filles.
- Non idiot, je te parlais au niveau amour du coup, riait le blond en buvant lui aussi.
- Ah... ses joues se teintèrent de rouge. heureusement, il faisait nuit noire. Le néant aussi depuis Giada, je me prends pas la tête.
- C'est dingue que vous soyiez restés amis.
- On s'est séparé d'un commun accord, sur la fin on s'aimait comme des amis alors... on en est revenu à ce stade, ça peut paraître étrange mais ça nous convient. Je me voyais mal sortir de sa vie, et inversement.
Ils continuèrent de discuter durant toute la soirée. Et durant celle-ci, le cœur de Charles ne cessait jamais de battre à vive allure. Surtout en entendant le rire franc du blond qui riait aux blagues qu'il faisait. Le début de tout.
fin du flashback-
flashback- 2022
- Arrête de te voiler la face Charles, c'est pas ça qui te rendra heureux.
La discussion remontait à quelques jours, et le brun avait la sensation que cela faisait une éternité.
- Je me voile pas la face, et si tu es venu pour me dire ça, je pense que tu peux t'en aller. J'ai déjà assez de problèmes comme ça.
Matteo but d'une traite son verre d'eau avant de le poser sur la table. Charles l'observa s'avancer dangereusement vers lui, et comme paralysé, il ne parvenait guère à bouger. Le blond se rapprocha jusqu'à ce que leur souffle s'entremêlent, presque. La respiration soudainement saccadée du brun fit alors rire le premier, qui se recula légèrement.
- Tu peines à respirer.
- Putain tu m'énerves ! Va-t'en, s'il te plaît. grogna le brun, qui perdait le contrôle de la situation.
- Très bien.
Il commença alors à faire demi-tour, sous le regard médusé du pilote. Néanmoins, au dernier moment, le blond se retourna et fondit sur les lèvres du monégasque, qui, surprit, ne sut que faire. Matteo se décala, déçu. Charles, alors pris dans une euphorie lui rappelant la fameuse soirée, embrassa de nouveau le blond qui souriait contre ses lèvres, heureux d'avoir fait flancher une nouvelle fois le pilote qui lui, ne réfléchissait plus. Il ne se posait aucune question et souhaitait juste arrêter le temps. Essouflé, le brun mit fin à ce baiser et se contenta de coller son front contre le sien alors que leurs souffles saccadés se mélangeaient.
- Je t'énerve, hein ? ricana le blond.
- Tais-toi.
fin du flashback.
Charles rouvrit les yeux. Onze heures passées. Il avait passé des heures à se remémorer des souvenirs avec Matteo, et de loin, le dernier était celui qui lui avait retourné l'estomac. Cet instant lui manquait profondément. Juste de savoir qu'il ne s'était pas pris la tête durant quelques temps, et que, dans les bras du blond, il avait oublié tous ses soucis. C'était tout ce dont il avait besoin maintenant. L'étreinte douce de l'italien lui murmurant des paroles rassurantes concernant ses craintes. Et il en avait, des craintes, aussi nombreuses soient-elles. Il fallait qu'il en parle à quelqu'un. Qui d'autre que Giada pour cela ? C'était toujours elle qui lui venait en aide, et ce n'était pas maintenant que ça allait changer.
•••
j'ai légèrement du retard, vous êtes habitués maintenant ahah
j'espère que vous allez bien et que vous avez aimé le chapitre ! moi j'ai adoré l'écrire en tout cas <3
-alcools
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