chapitre cinq
TW : AUTO-MUTILATION
marqué par un !
CHARLES RENTRAIT DE son footing sur les hauteurs de la principauté. Il était parvenu à se lever de son lit pour entretenir sa condition physique afin d'être au point pour la saison prochaine. Demain, il allait se rendre en Italie pour faire un peu de simulateur durant deux jours. Peut-être que cela pourrait lui changer les idées.
!
Ses gestes étaient mécaniques alors qu'il se rendait dans sa salle de bain pour nettoyer toute sa sueur. Il s'appuya sur le rebord du lavabo à l'aide de ses mains et fixa son reflet dans le miroir. S'il pouvait remplacer son visage par un gigantesque point d'interrogation, il le ferait. Mais qui était-il, au final ? Son regard dévia par tout hasard sur un objet posé à la va-vite sur le côté. Avec des gestes précipités, il le prit en main et le brisa afin de récupérer un bien précieux. Le brun jeta le reste du rasoir à la poubelle, pour ne garder que le tranchant de celui-ci. Charles ne se posait pas mille et unes questions. Il connaissait cette technique uniquement parce que la jeunesse dorée de Monaco renfermait bien des secrets, et que des traumatismes d'anciens amis se tailladant la peau refaisaient douloureusement surface.
C'était une punition qu'il s'infligeait à chaque fois que l'objet tranchant glissait sur sa peau. Se punir d'être aussi égoïste, faible, pas à la hauteur des attentes. D'être... homosexuel ? Bisexuel ? Il ne le savait même pas. Le pilote souffla. Se sentait-il soulagé ? Pas réellement. Il se glissa sous l'eau brûlante de sa douche et ne s'attendit pas à une douleur atroce aux plaies fraîches qui ornaient sa peau. Il observait avec stupeur le sang coulant de son avant-bras et de ses cuisses alors qu'il retenait des gémissements de douleur. Il sortit bien rapidement après s'être lavé et commença à entourer ses cuisses et son avant-bras gauche de légers bandages, le cœur battant à vive allure.
Que venait-il de faire ?
!
Il commença à se rhabiller et jura en voyant qu'il avait oublié son sweat dans sa chambre. Il abaissait son short un peu afin de camoufler les bandages soigneusement effectués, n'osant pas se remémorer ses actes, et sortit. En tournant sa tête vers la gauche, il sursauta en retenant un cri. Son ancienne compagne était assise sur un des fauteuils de son salon, en souriant de manière quelque peu... hypocrite.
- Putain Giada c'est quoi ton problème ?! On rentre pas à l'improviste chez des gens comme ça ! Il baissa de nouveau légèrement son short pour camoufler ses bêtises, mais jura en croisant ses bras contre sa poitrine, étant encore torse nu.
- Tu m'as donné le double des clefs au cas où, alors je sais m'en servir à bon escient. T'as quoi à ton bras ?
- Je me suis pris une racine en courant, et en tombant je me suis écorché, c'est bon. souffla le pilote en tournant le dos à son amie pour prendre le premier sweat lui venant sous la main. Qu'est-ce que tu fous là ?
- Je m'inquiète pour toi Charles.
- Mais pourquoi tout le monde s'inquiète ?! Je. Vais. Bien. Stop ! Maintenant sors de chez moi, cracha-t-il en se dirigeant vers sa chambre, s'enfermant dans celle-ci.
Il s'allongea sur son lit en soupirant longuement. Des pas se firent entendre, et des coups à la porte par la suite. Le monégasque souffla. Inconsciemment, le brun savait que Giada tentait de l'aider, mais à cet instant précis, elle ne faisait qu'une seule chose : l'énerver. La blonde ne cessait de toquer pour autant.
- Je peux pas te laisser comme ça, tu comprends pas ? Je peux pas laisser mon ami s'effondrer devant mes yeux.
- Je vais bien Giada.
- Alors pourquoi t'as perdu ta joie de vivre ?! Il est où cet éclat dans les yeux que tu avais autrefois ? Où est passé le Charles blagueur, rieur, bienveillant et heureux ? Parce que si tu peux faire gober tous tes mensonges à nos amis et à ta famille, ça ne marchera pas avec moi.
- Les gens changent, et si ça ne te convient pas tu peux t'en aller.
- Tu n'as pas changé, tu manques juste de confiance en toi parce que tu as peur d'aimer qui tu veux.
- J'aime les femmes donc je ne vois pas de problème de ce côté là.
- Alors pourquoi tu m'as appelé des dizaines de fois en larmes en te disant perdu après la soirée où Matteo et toi vous vous êtes em-
- STOP !
Il frappa du poing contre sa porte, coupant Giada dans ses paroles. Stupéfaite, elle resta silencieuse et n'entendit que les douloureux sanglots du monégasque qui, dans un effort surhumain, déverrouilla la porte de sa chambre. La blonde ouvrit sans plus tarder et s'accroupit sur le sol afin de prendre le pilote dans ses bras. Charles s'accrocha à son amie comme à une bouée de sauvetage tant il était perdu, mais pourtant, il fallait qu'il se rende compte. Que ce qu'il se passait avec le bel italien n'était pas anodin. Doucement, la jeune femme l'emmena s'asseoir sur le rebord de son lit et lui tendit un mouchoir afin de sécher ses larmes.
Le brun resta dans ses bras le temps qu'il se calme. Jamais il ne s'était senti aussi mal depuis le décès de son père en deux-mille dix-sept. Son cœur et son esprit étaient tous deux tiraillés par la peur, l'angoisse, la colère, l'incompréhension...
- Pourquoi ? Je comprends pas, je dois avoir un problème, j'ai toujours été avec des femmes...
- Oh Charles... elle resserra un peu plus son étreinte. Des fois il n'y a tout simplement aucune réponse à certaines questions. Tu ne choisis pas par qui tu es attiré, ça arrive sans prévenir et ça peut surprendre. Mais ça ne change en rien qui tu es.
- Matteo est venu hier soir.
- Et j'ai cru comprendre que ça s'est mal terminé ce matin... ne me regarde pas comme ça, j'ai déjà eu un debrief avec lui.
- Je fais du mal à tout le monde...
- Arrête de dire n'importe quoi. Tu te cherches encore, c'est tout. Le plus dur sera de l'assumer.
- Je vais jamais réussir.
- Mais si ! Ne sois pas si pessimiste.
- Non tu comprends pas Giada. Le sport est un monde horrible, si jamais ça s'apprend ça va être un bordel monstre...
- Pourquoi penser toujours au négatif ? Pense au positif, non ? Tu apprécies quelqu'un, peut-être même que tu pourrais l'aimer. Toi qui me répétais toujours que tu adorais être amoureux parce que c'était le meilleur sentiment qui puisse exister.
- J'étais jeune et con.
- T'avais vingt-et-un ans quand tu me l'as dit avant qu'on se sépare.
- Je sais.
Giada se décala des bras du monégasque qui avait toujours ce regard sans éclat. Après tout, même s'ils avançaient dans ce problème, il était loin d'être réglé. Parce que Charles était terrorisé, et surtout maladroit en amour. Alors elle avait du pain sur la planche, mais elle comptait bien le faire se changer les idées et le rendre heureux. Le voir ainsi lui faisait trop de peine pour qu'elle reste ainsi sans rien faire.
- Tu sais quoi ? Tu pars après-demain en Italie, non ? Alors ce qu'on va faire, c'est que ce soir, on va faire une soirée avec les autres. On va passer un bon moment, tu vas déconnecter, Matteo et toi n'allez pas parler pour le moment parce que c'est trop récent, et voilà !
- T'es sûre de toi ?
- Mais oui !
Le monégasque doutait un peu des propos de son amie, mais ne releva pas. De toute manière, il lui faisait confiance, et jamais il ne pourrait être plus bas qu'à présent alors... il n'avait pas énormément à perdre, à vrai dire. Ce soir, il allait juste profiter, mais surtout oublier tout ce qui le tracassait tant. Finalement, il se disait que Giada n'avait pas eu une si mauvaise idée que cela. D'ailleurs, celle-ci était restée le restant de l'après-midi avec le brun afin qu'il ne se sente pas seul dans son immense appartement.
Elle dut partir en début de soirée pour préparer son appartement à la va-vite. Tout le monde avait répondu présent, selon elle. Même Matteo. Et Charles était effrayé. Parce qu'il avait un mauvais pressentiment.
•••
hello tout le monde, j'espère que vous allez bien !!! moi pas tellement, la semaine prochaine c'est ma dernière semaine de lycée et mentalement je ne suis pas prête du tout... j'espère que vous avez aimé le chapitre en tout cas !
-alcools
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top