𝟎𝟕 ¦ 𝐋𝐀𝐒𝐓 𝐆𝐈𝐅𝐓

SHINGEKI NO KYOJIN
ᴊᴀʀᴄᴏ
réalisé pour un concours

𝟤𝟧 ᴅᴇ́ᴄᴇᴍʙʀᴇ 𝟤𝟢𝟣𝟫

     Le vent tapait contre les murs en bois du chalet qui grinçait à chaque coup. Le bruit était épouvantable, et cela durait depuis le petit matin. Le ciel était sombre, dehors, mais la neige qui tombait était d'un blanc immaculé qui venait se déposer partout sur la montagne. Cette tempête de neige était arrivée sans prévenir, et il n'était pas question de sortir au dehors vu la force dont elle était dotée.

     Par la fenêtre de sa chambre, Jean observait la nature se déchaîner. Il trouvait cela magnifique, toute cette neige qui descendait du ciel et qui dansait devant lui. Cette année encore, le petit garçon fêtait noël avec sa famille, dans un chalet en montagne. Il aimait beaucoup passer cette période de l'année perdu dans la nature lorsqu'elle revêtait son manteau blanc, c'était comme cela qu'il la préférait.

     Il était encore occupé à regarder par la fenêtre, quand il entendit un bruit sourd dans le salon. La porte avait dû s'ouvrir sous les coups du vent, le froid n'allait pas tarder à engloutir le chalet entier. Le petit garçon aux cheveux décolorés — fantaisie étrange qu'il avait désiré — se rendit donc dans la pièce concernée, ne souhaitant pas vraiment passer la nuit à grelotter de froid, et se retrouver avec le bout des pieds tout bleu.

     Seulement, il remarqua immédiatement que la porte n'était pas ouverte. Fronçant les sourcils, il se demandait quelle pouvait bien être l'origine du bruit qu'il avait entendu quand il vit un postérieur coincé dans la cheminée. Interdit, il observa avec un intérêt particulier les deux jambes chaussées de bottes qui s'agitaient dans tous les sens.

Il y a quelqu'un coincé dans ma cheminée, furent les seuls mots qu'il parvint à penser.

     Mais le bonhomme tentait toujours de se dégager de l'âtre, et Jean fini par avoir un peu pitié de lui. Se demandant vraiment dans quelle situation il avait bien pu se mettre, il attrapa avec fermeté les deux chevilles qui dépassaient et tira très fort. Au bout de quelles minutes, l'intrus était décoincé et avait atterri sur le tapis du salon. Se frottant son derrière avec un air un peu douloureux sur le visage, il soupira longuement.

« — Fiou ! Merci de m'avoir aidé, j'ai bien cru que j'allais passer la nuit entière avec le derrière coincé dans une cheminée ! »

     Pour le coup, c'était Jean qui était complètement sur le cul. La bouche grande ouverte, les yeux écarquillés, il avait du mal à comprendre ce qu'il voyait. Ou plutôt, il avait du mal à croire ce qu'il voyait. Parce que le bonhomme dont il n'avait pu voir que les jambes s'était avéré être habillé tout en rouge, avec des fourrures blanches un peu partout. Et surtout, surtout, il avait un bonnet rouge à pompon, et une longue barbe blanche.

Le Père Noël est chez moi.
LE PÈRE NOËL EST CHEZ MOI, lui criait son esprit.

     Le gros bonhomme rouge qui ne semblait pas se rendre compte du trouble qu'il créait chez le garçon se releva, et pris le temps de s'épousseter. Maintenant qu'il était debout, et le surplombait de sa hauteur, le petit garçon dû se rendre à l'évidence qu'il y avait bien un père noël en face de lui, dans son salon. Et même s'il ne trouvait aucune logique dans tout ça, il espérait de tout son cœur que ce soit bien vrai.

« — Pour te remercier... Dis-moi mon garçon, ça te dirait de faire un tour en traîneau ? Je peux t'emmener où tu le souhaites ! En plus, c'est bien plus rapide par la voix des airs.

— C'est vrai ? demanda Jean, qui n'en revenait absolument pas. Où je veux ? Je peux ?

— Mais bien sûr hoho ! s'exclama le bonhomme rouge. C'est le moins que je puisse faire. Alors, tu es partant ?

— Évidement ! »

     Jean n'hésita même pas une seconde, et couru attraper manteau, bonnet et échappe. Il se présenta quelques instants à peine après devant son conducteur, qui fut amusé de son enthousiasme non dissimulé. Le père noël lui désigna alors la cheminée, et le petit garçon comprit qu'ils allaient devoir passer par là pour ressortir du chalet. D'abord un peu septique, il aperçut une corde qui pendait à l'intérieur.

     Son visage se fendit en un grand sourire, et il n'attendit pas pour la saisir à deux mains et monter comme il le put. Loin d'avoir le vertige ou une quelconque peur de tomber, il avança rapidement et se retrouva sur le toit enneigé. Là-haut, il fit face à un magnifique traîneau rouge aux dorures brillantes. Six rennes majestueux y étaient attelés, et attendaient sagement.

     Le petit garçon qu'était Jean fut émerveillé par ce spectacle, on pouvait voir des milliers d'étoiles briller dans ses grands yeux ambres écarquillés. Voyant le Père Noël monter à bord, il se dépêcha de l'imiter. Tout était tellement incroyable qu'il osait à peine toucher le traîneau, de peur que ce ne soit qu'une illusion qui s'estomperait au moindre contact. Mais le traîneau était bel et bien là, tout comme les reines et le bonhomme vêtu de rouge.

« — Alors, où va-t-on ?

— À Namur, en Belgique ! il baissa la tête, avant de rajouter : Il y a quelqu'un à qui j'aimerai donner un cadeau pour Noël.

— Hoho ! Tu joues au Père Noël ?

— C'est que, il n'aura sûrement pas de cadeau cette année.

— Vraiment ? Pourtant, je n'oublie jamais un enfant tu sais.

— Je sais. Mais lui, si, dit Jean d'une petite voix. Tout le monde l'a oublié. »

     Bien que le Père Noël fut très intrigué par les propos du jeune garçon, il donna un coup dans les rennes et le traîneau ne tarda pas à décoller dans la nuit. Si un air triste avait pris place sur le visage de l'enfant, il souriait maintenant à pleines dents et ne savait même plus où regarder. Tout était tellement beau, de là-haut qu'il aurait voulu avoir une dizaine d'yeux pour ne rien manquer du spectacle qui s'offrait à lui.

     Comme l'avait affirmé le Père Noël, le voyage ne dura qu'une heure ou deux. Ça allait bien plus vite par les airs, et le traîneau était loin de respecter une quelconque limite de vitesse ! Il volait entre les nuages avec une aisance étonnante étant donné qu'il devait peser quelques tonnes, sans compter les reines et la grosse hotte remplie de cadeaux qui occupait tout l'arrière. Quand ils survolèrent Namur, Jean observa attentivement la ville en contre-bas afin de trouver l'endroit précis dans lequel il voulait se rendre.

« — C'est là ! s'exclama-t-il soudain, en pointant du doigt le lieu en question.

— Attention à l'atterrissage ! »

     Le traîneau se posa alors dans une douceur qui laissait quelque peu à désirer. Jean se dépêcha de sortir, et sitôt que ses pieds s'enfoncèrent dans la neige immaculée, il se mit à courir. Tout en prenant son temps, le Père Noël s'étira rapidement et descendu quelques instants après. En s'avançant pour chercher le garçon, il réalisa seulement l'endroit dans lequel ils étaient. Complètement confus, il s'empressa d'aller retrouver son passager d'une nuit qui s'était arrêté en face d'une pierre.

« — Jean ? Cet endroit... commença-t-il, avant de laisser sa phrase en suspens.

— Oui, répondit le garçon avec le regard lointain. Mon ami est ici. Dans ce cimetière. »

     Le Père Noël regarda alors la pierre tombale devant laquelle ils étaient, et il comprit beaucoup de choses. Pourquoi ce garçon n'allait pas avoir de cadeau cette année, et pourquoi Jean tenait à venir le voir. Le bonhomme rouge se sentit triste, les deux garçons devaient être proches, mais l'un était parti, laissant l'autre seul.

Marco Bodt
2010 - 2018
« Notre petit ange parti au paradis »

« — Il était gentil Marco, vous savez. Mais il avait une maladie très grave, ça s'appelle une leucémie. Il passait ses journées à l'hôpital, avec des tuyaux partout. Et une chemise qui laissait voir ses fesses.

Il savait bien qu'il n'allait pas pouvoir rester ici longtemps. Pourtant, il gardait toujours le sourire. C'était lui qui consolait sa maman, quand elle pleurait. Mais il m'a fait promettre de ne pas pleurer, après sa mort. Il disait qu'il ne voulait pas que je pleure, mais qu'il voulait que je souris en pensant à lui.

Alors je n'ai pas pleuré Marco, et je ne pleurerai pas. Mais aujourd'hui, j'ai un cadeau pour toi. Il est un peu spécial. Je ne sais pas si tu vas l'aimer, mais c'est pas grave. Il n'est pas matériel, c'est pas un bouquin ou des chocolats. C'est plus une déclaration. »

     Jean tortillait ses mains dans tous les sens, signe qu'il était nerveux. À côté de lui, l'homme à la barbe blanche s'osait pas dire un seul mot. Par respect, certes, mais il n'en voyait surtout pas l'intérêt. Ce qui se passait entre les deux garçons était si touchant, personne n'aurait voulu interrompre ce moment. C'est alors qu'il remarqua à quel point Jean était mature pour son âge, à quel point il était fort pour avoir réussi à endurer tout cela avec le sourire. Le petit garçon joyeux et avide de vivre l'était car il avait côtoyé la mort, et car il avait une raison de vouloir ainsi profiter du temps que lui offrait la vie. Et dans un grand sourire, Jean se lança.

« — Parce que je t'aime, Marco. Je te l'ai pas dit avant, parce que je ne voulais pas que tu sois triste. Maintenant, je peux te le dire sans avoir de remords. Je t'aime, Marco. »

     Le plus beau cadeau qu'on puisse faire à quelqu'un, il lui avait donné. Et ce cadeau, c'était l'amour.

Car cette année, je te donne mon cœur sans hésitation.

Il fallait écrire un texte sur un personnage coincé dans un chalet par une tempête de neige. Celui-ci rencontre le père noël et il lui propose d'aller où il le désire en traîneau.

J'ai eu du mal à trouver l'histoire que je voulais raconter, mais j'ai fini par trouver ! Et je dois dire que le résultat me plait bien !

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top