𝟎𝟏 ¦ 𝐑𝐄𝐋𝐈𝐅𝐄

SHINGEKI NO KYOJIN
ᴘᴇʀsᴏɴɴᴀɢᴇs ᴍᴜʟᴛɪᴘʟᴇs

𝟣ᴇʀ ғᴇ́ᴠʀɪᴇʀ 𝟤𝟢𝟣𝟪

     En cette fraîche soirée, le soleil commençait doucement à entreprendre son passage de l'autre côté du globe. Les passants se pressent afin de rentrer chez eux, chacun voulant rapidement rejoindre son chez-soi en vu d'un dîner avec sa petite famille ou d'un tête-à-tête avec une série.

     Parmi eux, un jeune garçon âgé d'à peine dix-sept ans. Cheveux châtains, jolis yeux verts, il marche tranquillement, ses écouteurs dans les oreilles. Il avait hâte de rentrer chez lui, de se débarrasser de son sac de cours et de s'allonger sur son lit, profitant du plaisir de ne rien faire. Ses parents l'attendaient sûrement pour le dîner, ils l'accueilleront avec un sourire tout en lui demandant comment s'était passé sa journée. Sa petite sœur était sans aucun doute plongée dans une de ses séries, variant entre animation japonaise et séries américaines. Elle lui demandera de lui faire des tresses et il acceptera en souriant. Il aimait sa petite sœur, il la protégeait souvent. Arrivé devant un portail noir, il le pousse avant de rentrer et de fermer derrière lui. Il monte les quelques marches qui mènent à sa porte et glisse la clé dans la serrure avant de la tourner, actionnant le mécanisme. La porte s'ouvre et il s'engouffre dans le foyer, le sourire aux lèvres, avant qu'elle ne se referme dans un claquement.

     Ailleurs, au même moment, un jeune adulte sortait tout juste du supermarché avec ses achats. Un paquet de couches, des mouchoirs, quelques produits d'entretien. La lumière d'un réverbère éclaire son visage. Plutôt petit de taille, assez pâle de peau, des cheveux noir de jais et un regard glacial pourtant capable de réchauffer bien des cœurs. Une sonnerie de téléphone vient perturber le calme du parking. Avec quelques difficultés, le jeune adulte parvient à extirper l'objet en question de sa poche arrière et jette un œil au contact s'affichant sur l'écran. Un doux sourire prend place sur son visage alors qu'il vient coller l'appareil à son oreille. La conversation tourne à propos de la taille de couche nécessaire et du possible achat d'un doudou. Le brun pousse un soupir, sans se départir de son sourire, avant d'ajouter qu'il arrivait bientôt. Rangeant son cellulaire, il prend par la même occasion ses clés et allume les portes de sa voiture noire. Les courses à l'arrière, lui devant, la clé sur le contact et le voilà parti à travers les lumières de la ville.

     Plus loin, deux groupes d'amis marchaient sur le même trottoir, dans des sens opposés. Chacun suivant son chemin, chacun ne remarquant pas spécialement les autres.

     Le premier composé de deux garçons et d'une fille. Cheveux noirs coupés courts, rouge à lèvres noir, robe noire, collant transparent noir, bottes noires. Même son sac et son manteau sont noirs. En tout cas, elle est jolie. Très jolie même. Son ami à sa droite est sans doute attiré par elle, au vu du regard qu'il lui lançait. Mais elle ne donne aucun signe qui puisse indiquer une affection réciproque. Son regard est haut, un peu froid, mais tellement beau. Elle se fiche un peu de ce qu'il pense d'elle. Qu'on l'aime ou qu'on la craint, tant qu'on sait qu'elle existe, tout lui convient. Elle cherche juste à devenir quelqu'un, à nourrir son ambition.

     Le deuxième groupe comprend deux garçons, dont l'un aux yeux en amande, couleurs ambre, les cheveux bicolores, le sourire farceur. Il vient de raconter une blague quelconque à son ami qui rit de bon cœur avec lui. C'est le garçon populaire, sûrement celui qui plaît à tout le monde. À l'aise pour parler avec les gens, mais surtout avec les filles. Le sourire, très important. Un peu vantard sur les bords et impulsif si l'occasion se présente, une once de moquerie bien placée et de reparties cinglantes au possible. On l'aimait bien, on l'admirait parfois, on le méprisait quelque peu à d'autres moments.

     Les deux groupes finirent par se croiser, ne prêtant attention à l'autre. Sans s'arrêter, sans réellement se regarder. Juste se croiser, puis continuer de suivre leurs chemins.

     De l'autre côté de la route, il y a cet arrêt de bus. Ligne peu fréquentée à cette heure de la journée, les gens le prennent à l'horaire précédent.

     Un jeune adolescent aux taches de rousseurs visibles était adossé contre la vitre, la tête en l'air, observant la lune qui devenait de plus en plus claire. Dans ses oreilles, les écouteurs reliés à son téléphone lui partagent sa musique. Il rêve, le grand brun aux yeux chocolat. Il aime bien cela. Son esprit s'égare, son imagination lui conte des histoires et ses rêves ne sont comme ceux de personne d'autre. Il ne veut pas ressembler au reste du monde, il ne veut pas simplement être quelqu'un dans la masse. Non, il ne voudrait être personne d'autre que lui-même. Soudain, des lumières approchent, son bus est arrivé. Quittant sa contemplation de la lune, il prépare sa carte, et monte à bord du véhicule. Les portes se referment, le bus s'éloigne.

     Et c'est ainsi partout et ailleurs. Les gens se croisent sans se regarder, sans se remarquer, sans se souvenir.

     Quand l'agitation de la ville est enfin éteinte, la nuit ramène son manteau noir parsemé d'étoiles et vient le poser sur le ciel. Personne ne prête attention à personne, sauf un homme. Il est debout, il est partout et nulle part à la fois. Sa présence est à peine visible, et pourtant, il est bien là. Japonais, cheveux bruns et yeux plissés, il observe. Il observe son œuvre qui n'est plus sienne. Sa main tient un carnet à croquis, un crayon et un feutre noir. Il observe les lumières, les gens, la lune. En silence. Ses yeux se ferment, et avant de disparaître, il prononce une unique phrase :

     — Peut-être est-ce mieux ainsi.

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