448 | BUCKY BARNES
- Tu n'es toujours pas décidée à me dire où on va ? te demande Bucky
- Tu n'es toujours pas décidé à arrêter de me poser cette question ? répliques-tu avec un sourire en coin
Ta malice arrache un rire à ton petit-ami, qui secoue la tête en roulant des yeux. Il sait combien tu peux te montrer têtue, ça ne le surprend donc pas que tu gardes sous silence l'endroit où tu le mènes.
- Si je te le disais maintenant, ça ne serait plus du tout une surprise en plus, ajoutes-tu
Ça fait plusieurs heures que tu arpentes les routes américaines, une destination bien en tête, tandis que ton acolyte sur le siège passager peine à contenir sa curiosité. Le seul moment où il a cessé de te demander jusqu'où tu vous conduis, c'est lorsqu'il s'est endormi une vingtaine de minutes. Sinon, c'était encore et encore la même question. Comme un enfant qu'il faut occuper pendant un trajet un peu long.
- Voyons si tu peux deviner où on va, lui proposes-tu
Quoi de mieux pour un enfant que te trouver un jeu qui fait passer le temps ?
- Je sais déjà qu'on a dépassé New York il y a un moment, donc tu ne me ramènes pas à Brooklyn, constate Bucky en scrutant les arbres qui se succèdent les uns après les autres derrière la vitre. Est-ce que c'est un endroit que je connais ?
- Ce n'est pas un endroit qui a un rapport avec toi, le guides-tu
- Donc ça a un lien avec toi, je suppose, comprend-il en plissant les yeux
Il reste silencieux un moment, réfléchissant activement à ta devinette. Les suggestions qu'il te propose ensuite sont aussi fausses qu'insolites et toutes bien loin de la vérité. Tu t'en amuses ouvertement, ce qui titille les nerfs de ton copain.
- Comment tu veux que je trouve un endroit où je ne suis jamais allé ?! s'impatiente-t-il
- C'est le but ! ris-tu. J'ai pensé que ça serait une bonne chose de découvrir quelque chose de nouveau, qu'un peu de fraîcheur te ferait du bien. Que ça nous ferait du bien, à tous les deux ...
Tu quittes la route des yeux quelques secondes pour couler un regard à l'ancien soldat de l'hiver, qui médite tes propos. Il hoche lentement la tête, son expression partagée entre plusieurs sentiments différents. Compréhension, nostalgie, tristesse, confusion, apaisement ... un tel kaléidoscope d'émotions est difficile à gérer pour une seule et même personne. C'est pourquoi tu souhaites aider ton petit-ami, le soutenir à travers cette passe nébuleuse.
- Tu as raison, admet-il avec un fin sourire. J'ai besoin de me vider la tête avec toi
- Peut-être que prendre du recul sur tout ce qu'il s'est passé te permettra d'y voir plus clair, lui assures-tu avec un sourire bienveillant
- Peut-être, je ne sais pas vraiment ...
- Tu peux m'en parler si tu as besoin, tu le sais, lui assures-tu en posant ta main sur sa cuisse. Moi aussi je traverse cette période un peu troublée, je peux écouter ce que tu as besoin d'exprimer et comprendre
Faire parler Bucky de ce qu'il enferme au plus profond de sa personne n'est pas une chose évidente. Mais avec le temps et des années qui ont fait de vous un couple solide, tu es parvenue à percer la carapace qui s'était formée depuis bien trop longtemps.
- Je ne suis pas sûr de savoir par où commencer, admet-il nerveusement
- Par le début ? suggères-tu
- Par les cinq ans où je suis parti en poussières et où tu m'as attendu sans jamais perdre espoir, acquiesce-t-il. Je ne pourrais jamais te remercier assez, ça veut dire tellement pour moi ...
Ses doigts en vibranium s'enroulent autour de ta main, éveillant une vague de frissons dans tout ton corps. Ses beaux yeux te contemplent avec beaucoup de reconnaissance, cette lueur tendre fait briller son regard.
- Je trouvais justement qu'on avait un écart d'âge trop important, j'ai pu gagner cinq ans comme ça, plaisantes-tu en haussant une épaule
- Ce n'est pas la seule chose qui change, ajoute-t-il
- Oh non, c'est loin d'être le seul changement qu'on a vécu récemment
Bucky approuve d'une faible voix tes mots, ses yeux se perdent dans le vague de la forêt qui borde les deux côtés de la route. Songeur, tu vois qu'il peine à savoir trouver les mots. Tu tiens à lui donner un petit coup de pouce.
- En fait, il y a eu beaucoup de changements à encaisser et ce n'est pas évident. Il y a eu votre retour à tous, cinq ans après, pendant la bataille du siècle. Des pertes, dont on essaye tous de se remettre. Et puis, Steve qui choisit de vivre sa vie de son côté. Je sais que c'est une décision que tu as accepté, vous en aviez parlé mais ça reste quelque chose à digérer pour toi
- Je suis heureux qu'il ait pu enfin connaître le bonheur, il le mérite plus que n'importe lequel d'entre nous. C'est juste que ... je n'avais pas pensé que le vide qu'il a laissé me ferait aussi mal
Sa mâchoire se contracte avec une douleur encore trop récente, tu entrelaces tes doigts au sein pour le réconforter.
- Une page se tourne et c'est normal d'avoir des difficultés à s'y faire. Notre avenir à tous est plutôt incertain, maintenant que les membres originaux des Avengers se sont retirés. On doit trouver une nouvelle place dans ce monde. Tu dois trouver ta place dans ce monde
- C'est un peu effrayant de se jeter dans l'inconnu comme ça. Chaque décision que je prends me fait douter. Même quand je décide de me couper les cheveux, je doute de moi, admet-il dans un rire nerveux
- Alors ne doute plus, c'était la meilleure décision que tu aies prise, le complimentes-tu
- Merci, sourit-il
Distraitement, sa main de chair se met à caresser le dos de te main en formant des arabesques abstraites apaisantes.
- Je sais que toi, tu seras toujours là. Et ça, c'est essentiel pour moi, te confesse-t-il. Parfois, je m'enferme dans la solitude et la noirceur sans savoir quoi faire du vide de mon cœur. Et puis, tu apparais pour me dire que tu ressens la même chose
- Tu n'es pas seul, tant que je suis là tu ne seras jamais seul, lui promets-tu
- Quand je me sens déphasé au milieu de ce qui m'entoure et complètement perdu, il n'y a que ta lumière qui me guide vers le bon chemin. Et c'est tout ce dont j'ai besoin : toi
Ses mots touchent ton cœur et te font tomber toujours plus amoureuse de lui. Le brun ne laisse pas souvent parler ses sentiments mais quand c'est le cas, c'est absolument magnifique.
- Même s'il y a des jours où j'ai l'impression d'être un poids pour toi, ajoute-t-il faiblement
- Alors enlève-toi cette idée de la tête immédiatement, le coupes-tu avec fermeté. C'est normal d'avoir besoin d'un soutien, de quelqu'un a qui exposé ses incertitudes, de bras dans lesquels se blottir quand il se fait tard le soir. Tu sais que tu peux tout me demander, je peux être ton refuge
- « Chez moi » n'est pas un endroit pour moi, c'est une personne, te déclare-t-il
En plus de son intense regard qui te dévore amoureusement, ces derniers paroles font s'étirer un immense sourire sur tes lèvres. Tu aimerais bien l'embrasser là maintenant mais tu dois rester concentrée sur la route et effectuer un dernier virage.
- On a tous les deux notre refuge personnel visiblement. Et peut-être qu'on peut trouver un refuge commun ici, pour quelques temps du moins
Tu te gares et coupes le moteur, non loin d'une maison nichée au cœur de la forêt. Les couleurs rougeoyantes de l'automne et la teinte dorée de la lumière à cette saison offrent un cadre remarquablement rassurant à cet endroit. La maison, toute en bois et très ancienne, semble tout droit sorti d'un conte de fées pour enfants. Décorée de corniches sculptées, le vieil édifice semble immuable aux épreuves du temps. Des tiges de lierres s'enroulent autour des coins de murs et des poutres, des restes de bougies patientent sur les bords de fenêtres, une très ancienne roue à eau paraît figée sur le flan de la maison.
Vous sortez de la voiture pour mieux contempler les alentours et profiter de l'air doux ambiant. Sans vous consulter, vous inspirez à plein poumons un grand coup au même moment. C'est tout ce dont vous aviez besoin : un second souffle, un vent de fraîcheur.
- Qu'est-ce que tu en penses ? C'est l'endroit parfait pour passer l'automne et prendre du recul, n'est-ce pas ? lui demandes-tu. Je vois d'ici les citrouilles à sculpter, les pulls en maille, les feuilles qui craquent sous les pieds ...
Les traits de ton petit-ami se fendent d'un sourire. Un de ses sourires qui te font dire que tout ira bien, que l'avenir ne doit pas vous inquiéter tant que vous êtes ensembles. Un sourire serein, en harmonie avec lui-même.
- C'est parfait, merci mon ange
Il passe un bras autour de ta taille et t'attire contre lui pour déposer un baiser sur ta joue.
- Où est-ce qu'on est, au fait ? t'interroge-t-il
- À Salem, dans le Massachusetts, réponds-tu avec un sourire en coin. C'était la maison de trois de mes ancêtres et si on en croit la légende, elles étaient de sacrées sorcières
- Tu veux dire qu'elles étaient les mégères du village ?
- Non, elles étaient vraiment des sorcières
L'étonnement se saisit de Bucky, qui hausse les sourcils. Tu ris, fière de ton petit secret de familles.
- Et moi qui pensais avoir tout vu, s'amuse-t-il
- Peut-être qu'on va trouver un vieux grimoire poussiéreux ou un reste de potion magique qui nous permettra de pousser l'avenir vers un soleil radieux, qui sait ?
- Je n'y connais rien en sorcellerie mais ça vaut le coup d'essayer, rit le brun
*****
Je crois que le Bucky post-Endgame m'inspire vraiment pour écrire des histoires guimauves, j'ai envie de lui apporter du bonheur à cet homme 😂🥰
( Ceux qui ont la référence des trois sœurs sorcières venant de Salem, je vous aime 🤩 )
Sinon, cette semaine marquait le départ de la deuxième saison de Loki !
Comme je vous l'avais dit, je n'ai pas l'intention de la regarder. Mais ça ne m'empêche pas d'être curieuse alors : qu'est-ce que vous en avez pensé ?
Est-ce que l'ambiance est la même que celle de la saison précédente ? Dites-moi tout !
Pour dernière info, la prochaine partie ne sortira pas dimanche prochain et c'est en partie à cause de la bouille sur ma photo de profil 🙈
Elle sortira quelques jours plus tard, vous comprendrez pourquoi 😉
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