385 | IKARIS

- Qu'est-ce que je suis censée faire ? te demandes-tu à voix basse

Voilà une question que tu te poses en boucle depuis plus d'une heure, depuis que l'incident s'est produit. La représentation de cet accident se trouve dans ta poche et tu as l'impression que ce petit objet pèse soudain plusieurs tonnes. C'est peut-être le poids de ce que cet objet signifie qui te fait cet effet là ...

On ne peut pas dire que les mille pensées et les tout aussi nombreuses émotions qui t'assaillent soient plus légères d'ailleurs. Une heure s'est écoulée depuis cet incident, une heure que tu es noyée dans ton propre cerveau. Dois-tu faire comme si tu n'avais rien vu ? Dois-tu le dire à Ikaris ?

La réponse ne t'apparaît pas encore comme évidente, tu t'accoudes à tes genoux en passant une main nerveuse dans tes cheveux. Tu souffles un grand coup, plus que jamais perdue par le choix que tu dois faire.

Une heure de réflexion supplémentaire ne t'aurait pas aidé tellement plus mais entendre la porte d'entrée s'ouvrir, suivi des pas de ton petit-ami te prend quand même au dépourvu. Tu redresses la tête, Ikaris entre dans le salon en retirant sa veste. Lorsqu'il te voit assise sur le canapé, un sourire étire aussitôt ses lèvres et il s'avance vers toi.

- Bonsoir ma belle, te salue-t-il. Désolé de ne avoir été là quand tu es rentrée, tu connais Kingo lorsqu'il a une idée en tête ...
- Ce n'est pas grave, lui assures-tu

L'Éternel se penche au dessus de toi et t'embrasse doucement. Encore dans tes pensées, tu es trop distraite pour lui offrir un baiser qui coupe le souffle et Ikaris le remarque rapidement. Il se redresse en fronçant les sourcils, bien conscient que tu n'es pas complètement avec lui.

- Toi, il y a quelque chose qui te chiffonne, n'est-ce pas ? te demande-t-il en s'installant dans le fauteuil face à toi
- Qu'est-ce qui te fait dire ça ? répliques-tu en rougissant légèrement

Tu ne pensais pas que ton trouble se voyait autant, ni que ton petit-ami le remarquerait au bout de trois secondes. Un rire lui échappe alors qu'il te scrute minutieusement, comme pour lire en toi.

- Je te connais assez bien pour reconnaître les signes, admet-il. Si tu m'embrasses plus par défaut que par envie ou qu'un pli se forme entre tes deux yeux, c'est que quelque chose ne va pas

Tu viens de te faire prendre la main dans la sac, il ne te reste donc plus que quelques secondes pour peser le pour et le contre de la situation. Tu dois te décider et vite, mais au fond de toi la solution semble plus évidente.

- Je ne voulais pas que ça se passe comme ça, je n'ai pas fait exprès de tomber dessus, je te le jure, commences-tu en parlant rapidement. Je sais que c'est de ma faute mais quand on y réfléchit, c'est autant la tienne que la mienne !
- Je peux savoir de quoi tu m'accuses alors que je n'étais pas là ? te coupe-t-il avec un sourire en coin amusé

Ton cœur manque un battement, tu inspires à fond pour pouvoir poursuivre.

- C'est toi qui devais faire la lessive ce soir et ranger le linge, tu te rappelles ? Vu que tu étais sorti avec Kingo, j'en ai profité pour le faire pour éviter d'être à court de chaussettes. Et en rangeant tes affaires dans le placard, j'ai ... j'ai trouvé ça

D'une main tremblante, tu sors de ta poche le fameux objet de l'incident et poses le petit écrin en velours noir sur la table basse. Nul besoin de l'ouvrir pour Ikaris qui sait très bien ce qu'il y a dedans, sa bouche s'entrouvre de surprise puis se referme tandis qu'il redresse le regard sur toi, comme si c'était lui qui venait de faire une bêtise.

- Tu l'as ouvert ? te demande-t-il d'une voix calme

Tu hoches simplement la tête, revoyant briller dans ton esprit la magnifique bague en argent, ornée de plusieurs petits diamants.

Ikaris attrape la boîte et la fait tourner plusieurs fois entre ses doigts. Il finit par se lever et s'avance lentement vers toi, un sourire étirant à demi ses lèvres.

- Ce n'est pas tout à fait comme ça que j'avais imaginé les choses mais puisque tu as trouvé la bague ..., commence-t-il

Tu as un mouvement de recul tandis que tu comprends ce qu'il s'apprête à faire. Ça n'échappe pas à ton petit-ami qui, au lieu de s'agenouiller près de toi, fronce les sourcils en te fixant étrangement.

- Je pensais que tu étais dans tous tes états parce que tu avais trouvé la bague mais ... en fait, c'est ce qu'elle représente qui te trouble, n'est-ce pas ?

Ses yeux se mettent à briller de peine, blessé à l'idée que tu refuses sa demande. Tu prends conscience de ce que ta réaction peut laisser penser et soudain, tu te sens encore plus mal.

- Ikaris ... évidemment que je suis troublée et dans tous mes états, acquiesces-tu

L'Éternel baisse la tête de déception, le voir ainsi te brise le cœur et tu as l'impression de t'enfoncer encore plus.

- Mais ce n'est pas ce que tu crois, t'empresses-tu de dire. Laisse-moi t'expliquer, d'accord ?

Tu le supplies du regard de bien vouloir t'écouter avant de tirer des conclusions trop hâtives. Jamais tu ne lui as fait du mal, ce n'est certainement pas aujourd'hui que ça va commencer. Te laisser te confier à lui sur ce qui te tracasse, ce qui se joue dans ta tête quand tu vois cette bague, Ikaris te l'accorde sans hésiter. Il s'assoit à côté de toi et attend patiemment que tu aies trouvé les bons mots à dire pour formuler tes pensées.

- Si tu crois, en me voyant aussi chamboulée et réticente, que je n'accepterais pas de t'épouser parce que je ne t'aime pas assez ... alors enlève-toi cette idée de la tête sur le champ, déclares-tu. Je n'ai jamais aimé quelqu'un aussi fort que je t'aime toi, mes sentiments sont sans limites et je suis prête à te dire mille fois oui si ça ne tenait qu'à moi. Il n'y a qu'à tes côtés que je me projette en robe de mariée avec une pièce montée en choux à la crème, c'est toi et personne d'autre. Le problème, c'est plutôt moi
- Toi ? Comment tu peux être le problème ? te demande-t-il, un peu perdu

Tu baisses la tête, empêtrée par tes propres pensées néfastes. Ton estomac se noue, tu joues nerveusement avec tes doigts jusqu'à ce que ton petit-ami dépose sa main sur les tiennes. En redressant ton regard dans le sien, tu te perds dans ses prunelles soucieuses qui t'encouragent à livrer ce que tu as sur le cœur.

- Je ne suis qu'une humaine Ikaris ..., murmures-tu. Je vais vieillir, un jour je disparaîtrai et toi tu seras toujours là. Ma vie, ça ne représente pas grand chose, ce n'est qu'une petite parenthèse pour toi. Rien d'autre que quelques années perdues au milieu de l'éternité. Qu'est-ce que je peux bien avoir à offrir à un immortel tel que toi ?

Tes mots transpirent d'une vérité certaine, pourtant Ikaris ne voit pas les choses de la même façon.

- Une vie heureuse, voilà ce que tu peux m'offrir, te répond-il sincèrement. Quand on a plusieurs milliers d'années, le temps devient une chose relative, un concept un peu abstrait qu'on ne ressent plus de la même manière. Malgré ça, le temps m'a appris à m'accrocher à ce qui a de l'importance. Et ce qui est important, c'est ce qui nous fait se sentir vivant. Ma vie, c'est toi. Je suis convaincu d'une chose : ma vie, la vraie, celle qui mérite d'être vécue, celle qui nous fait sourire, aimer, vibrer ... cette vie s'achèvera quand la tienne prendra fin

Sa main gauche vient caresser ta joue, te procurant des frissons dans tout le corps. En plus de ses paroles qui font s'affoler ton cœur, ses yeux ne te quittent pas un seul instant.

- Je ne veux plus perdre mon temps, je veux vivre l'instant présent et être heureux. Et c'est toi qui me rends humain, vivant ... toi qui me donnes une raison d'ajouter encore quelques années de plus à ma réserve

Tu ne parviens pas à réprimer tes rires, ce qui fait sourire Ikaris. Tu viens entrelacer vos doigts et t'appuyes instinctivement contre sa paume si rassurante posée sur ta joue.

- Je me fiche de savoir combien d'années ça représente pour moi, ce n'est pas ce qui a de l'importance à mes yeux. Tout ce que je veux, c'est une vie avec toi ... rien de plus

Ton cœur rate un battement, un déclic se fait en toi et si tu n'en étais pas complètement sûre jusqu'ici, tu en es certaine à présent. Ikaris se recule légèrement pour pouvoir poser un genou à terre, tout en ouvrant l'écrin précieux. La bague que tu as vu tout à l'heure te paraît encore plus belle, mais ce n'est rien comparé aux yeux plein d'espoir et d'amour de ton petit-ami.

- Y/N, acceptes-tu que ma vie soit officiellement la tienne en devenant ma femme ?
- Je te l'ai dit : mille fois oui, souris-tu

Un grand sourire fend le visage de ton fiancé, il te passe la bague au doigt en te contemplant silencieusement. Pendant plusieurs secondes, il ne dit rien, comme pour se faire à l'idée que tu vas vraiment devenir sa femme.

- Demander comme ça, je ne peux pas refuser ! ris-tu
- Et tu fais de moi l'homme le plus heureux de tous les univers, sourit-il

Au même instant, vous vous penchez l'un vers l'autre pour partager votre premier baiser de couple presque marié. Vous vous embrassez d'une manière unique, nouvelle. La tendresse se mêle à un bonheur immense, vous rendant tous deux exaltés de vie.

- Mais j'y pense ..., réalises-tu en te reculant de lui pour le regardant. Tu n'as pas de nom de famille ...

Voilà un problème qu'il va falloir régler avant de passer à la mairie !

*****
Je vais me répéter encore mais je m'excuse d'avance, je n'ai pas eu le temps de regarder She-Hulk 🙈

J'avoue que le fait de ne pas accrocher à cette série ne me motive pas vraiment à regarder à tout prix l'épisode qui sort dans la semaine 😂

J'essaierai de rattraper mon retard avec l'épisode de demain pour en parler avec vous dans la partie de dimanche.

Parce que oui, les choses devraient revenir à la normale : je devrais pouvoir poster à nouveau deux fois par semaine 😉

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