369 | BUCKY BARNES

En sortant de la salle de bain, tu termines d'enfiler le t-shirt de ton petit-ami - celui qu'il n'ose plus mettre parce qu'il t'appartient quasiment - et retournes dans votre chambre pour ne trouver qu'un lit vide.

- Bucky ? appelles-tu

Les secondes passent, pas le moindre bruit ne se manifeste dans la maison. Aucune voix, pas plus de bruits de pas ou de claquement de porte. Et tu sais ce que ça veut dire : si Bucky ne peut pas te répondre, c'est qu'il est dans le jardin.

Un fin sourire soulève le coin de tes lèvres à cette pensée, tu ouvres la fenêtre de votre chambre avant de te diriger vers la baie vitrée du salon donnant sur l'extérieur, où tu vas trouver à coup sûr ton homme.

Depuis quelques temps, maintenant qu'il est de retour auprès de toi après cinq ans d'absence longue et poussiéreuse, Bucky s'interroge beaucoup sur son futur, votre avenir à deux et ce qu'il est censé faire alors que Steve a pris sa retraite. C'est à Sam que revient le lourd héritage du bouclier et face à ça, Bucky ne sait plus très bien où est sa place. Doit-il reprendre le combat ? Défendre cette petite planète bleue pour essayer de réparer les torts qu'Hydra l'a forcé à faire ? Ou bien choisir la même vie que son meilleur ami de toujours ?

Quelle que soit la réponse à ce questionnement, il est convaincu d'une chose : c'est à tes côtés qu'il veut faire le reste du chemin. Il n'a pas réfléchi plus de deux secondes quand tu lui as proposé de reprendre votre vie là où vous l'aviez laissé et d'habiter de nouveau ensemble. Peu importe de quoi sera fait son avenir, il sera auprès de toi et rien ne pourra lui arracher ça.

Et cette idée lui apporte beaucoup de paix, une paix intérieure dont il avait vraiment besoin après toutes les épreuves que vous avez traversé, et qu'il a plus personnellement enduré. Cette tranquillité d'esprit, il la retrouve également en se promenant dans le jardin de votre maison et c'est pourquoi cette promenade s'est vite imposée comme un rituel quotidien. Le plus souvent possible, quand aucun de vous ne se prélasse longuement au lit, il aime écouter le chant apaisant des oiseaux, sentir l'odeur des arbres fruitiers et de l'herbe coupée et admirer le jardin que tu as entrenu avec cœur pendant son absence. Il aime déambuler à l'ombre des arbres pendant qu'il ne fait pas encore trop chaud, avant une étouffante journée d'été.

Tu n'es donc pas surprise de le trouver près d'une vaste mare au fond du jardin, observant les poissons nager à la surface de l'eau et des nénuphars. Lorsqu'il entend tes pas fouler les brins d'herbe, il redresse la tête et te contemple, un sourire illumine aussitôt son beau visage.

- Je savais que tu serais là, souris-tu
- Et je savais que tu viendrais me rejoindre, ajoute Bucky
- Que veux-tu, je ne peux pas me passer de toi !

Tu enlaces sa taille et poses ta tête contre sa poitrine, ses bras viennent s'enrouler autour de tes épaules pour te serrer contre lui. Il dépose un baiser dans tes cheveux avant de caler sa tête contre la tienne. Et vous restez là pendant un long moment, l'un contre l'autre comme si c'était la seule et unique chose dont vous avez réellement besoin.

Bercée par son étreinte, tu te laisses même aller à fermer les yeux, respirant le parfum si envoûtant de ton petit-ami.

- Tu m'as encore volé mon t-shirt, rit-il
- Depuis le temps que tu ne l'as pas mis, je crois que le droit de propriété me revient légalement, plaisantes-tu
- Je ne le mets pas parce que tu me l'interdis presque ! se défend-il
- C'est ça, fais comme si j'étais une dictateure des t-shirts pendant que tu y es ! lui reproches-tu gentiment

Tu redresses la tête pour le regarder mais gardes ton menton posé sur son torse. La main en vibranium de Bucky vient caresser tendrement ta joue, la fraîcheur du métal te fait frissonner de la tête aux pieds.

- Je ne te dis rien parce que j'aime te voir porter mes affaires, te murmure-t-il

La façon dont il te regarde te fait te sentir si bien qu'un sourire fait son retour sur tes lèvres.

- J'ai beau ne pas savoir ce que me réserve l'avenir, je suis sûr d'une chose : ça ne peut pas être sans toi
- J'ai attendu cinq ans que tu me dises ça, tu ne peux pas me faire plus plaisir, chuchotes-tu

Tu te mets sur la pointe des pieds pour que tes lèvres trouvent les siennes. Bucky ne réfléchit pas et te rend ton baiser avec douceur, avec tout l'amour qu'il peut te transmettre de cette manière. Votre petit moment allait se poursuivre mais tu poses ta main sur son torse pour l'arrêter.

- Maintenant qu'on s'est retrouvés et que Steve a pris sa retraite, il y a une chose que je peux te dire à présent, annonces-tu. Je n'avais pas le droit de t'en parler avant parce que tu aurais sûrement paniqué alors ne m'en veux pas s'il te plaît

Tes mots ne sont pas faits pour détendre Bucky qui fronce les sourcils, le regard interrogateur. Tu sens que ses mains se cripsent sur tes épaules et qu'il redoute certainement ce que tu vas lui avouer. Une grande inspiration s'impose, tu plantes ton regard dans le sien et lui lances de but en blanc :

- Je suis la petite-fille de Steve et Peggy

Les secondes s'égrènent sans que rien ne se passe. Ton petit-ami ne prononce pas un mot et n'esquisse aucun geste, il reste complètement stoïque. Seuls ses yeux continuent de bouger et te dévisagent d'une étrange manière, comme s'ils essayaient de lire en toi pour confirmer que tu lui fais une farce.

- Je te demande pardon ? te dit-il avec une voix étonnamment calme
- Tu as parfaitement compris et non, je ne suis pas en train de te faire une blague

Le temps qu'il prenne la mesure de tes mots, son expression change du tout au tout. Sa mâchoire menace de s'effondrer par terre et ses yeux de sortir de leurs orbites, l'usage de la parole semble un concept trop compliqué pour l'heure. Tu crains même d'avoir court-circuité son cerveau en le voyant garder cet air d'illuminé.

- Ça va aller ? t'inquiètes-tu

De petits sons loin de ressembler à des mots sortent d'abord de sa bouche, il secoue légèrement la tête pour se remettre les idées en place et pouvoir te répondre :

- Tu viens de m'annoncer que tu es la petite-fille de mon meilleur ami ... comment veux-tu que ça aille ?!
- Il fallait bien que je te le dise un jour !
- Tu aurais pu le faire plus en douceur, c'est dangereux de me faire ça à mon âge !

Tu ravales tes rires lorsque tu vois le sérieux qui règne sur ses traits quand il te dit ça. Encore choqué par cette révélation, Bucky cligne plusieurs fois des yeux comme pour s'assurer qu'il est bien réveillé.

- Mais ... que- ... comment c'est possible ? dit-il à mi-voix
- Tu tiens réellement à ce que je t'explique le principe de la fondue ? répliques-tu en haussant un sourcil
- Non, cette partie là est plutôt claire dans ma tête, merci bien, répond-il. Comment tu as pu me cacher ça depuis le début ?
- Il le fallait, je ne pouvais pas me présenter à toi en te disant « salut, je suis la petite-fille de ton meilleur ami qui va voyager dans le temps dans quelques années pour faire sa vie avec Peggy, avoir des enfants avec elle et donner naissance à ma mère qui finira par m'avoir moi ». Tu comprends pourquoi je devais garder ça secret ?

Bucky se recule légèrement de toi pour ne garder qu'un bras autour de toi, il se pince l'arête du nez avec l'autre main en inspirant longuement.

- Tu étais une Avenger avant que Steve ne me sauve d'Hydra, tu as passé beaucoup de temps avec lui alors ...
- Non, il n'était pas au courant, réponds-tu à la question qu'il ne parvenait pas à formuler. Il ne devait pas savoir, ni lui ni personne puisque je suis en quelque sorte le fruit d'un paradoxe temporel. Mais il ne manquait pas de me dire que je lui faisais parfois penser à Peggy, c'était les compliments qui me faisaient toujours le plus plaisir. Et c'était agréable de passer du temps avec lui, j'ai eu de la chance, souris-tu
- Wow ... c'est dingue

Il passe sa main dans ses cheveux, cherchant à mettre toutes ces informations dans la bonne boîte.

- Je sais que c'est sûrement dur à croire, surtout qu'on se connaît depuis des années, reprends-tu. C'est une grosse annonce mais maintenant que Steve est revenu pour prendre sa retraite officielle auprès de nous, je peux te l'annoncer

Les yeux de Bucky te retrouvent et glissent sur toi, comme s'il te découvrait pour la première fois. Et c'est un peu le cas finalement. En te détaillant plus attentivement, avec un œil neuf, il se surprend à remarquer des similitudes qui ne l'avaient jamais frappé auparavant. Pourtant, tu as le même nez et le même sourire que Peggy et tu partages le même grain de beauté sur la joue que Steve.

- Comment je n'ai jamais pu m'en rendre compte avant ? souffle-t-il. Maintenant que tu le dis, je les retrouve en toi
- Ma mère était le portrait craché de Peggy, j'ai donc hérité de plusieurs traits de ma grand-mère ..., expliques-tu avec un petit sourire
- Et de sa détermination aussi, tu te bats comme elle, te complimente ton homme

Peggy a toujours été ton modèle - comment le contraire pourrait être possible ? - alors entendre ces mots te touche droit au cœur.

- Et Steve, mon propre meilleur ami ... tu as son courage et sa manie des beaux discours
- J'ai un beau bagage familial, je dois l'avouer, ris-tu

Mais tes rires s'évanouissent rapidement, Bucky n'a toujours pas l'air de se remettre de cette annonce. Il continue de te scruter et tu ne sais pas bien lire à travers ce silence, tu crains alors une chose :

- Tu m'en veux de t'avoir caché ça ?

Ce qui serait normal, tu le sais parfaitement. Après plusieurs années de vie commune et après tout ce que vous avez traversé, lui apprendre que son meilleur ami est ton grand-père n'est pas la chose à laquelle il s'attendait le plus.

Mais tu parviens à reprendre ton souffle correctement lorsque son regard s'adoucit et qu'il se rapproche de toi.

- Bien sûr que non, je comprends pourquoi tu as fait ça, t'assure-t-il. C'est juste que ... il faut que j'encaisse ça et je suis trop vieux pour le digérer rapidement

Ses rires apaisent la vague de crainte qui t'avait envahi, tu te permets de lui sourire en sentant le nœud dans ton estomac se défaire.

- Prends ton temps pour t'y faire mais tu sais, je suis toujours la même ... je suis moi avec un petit plus. Tu m'aimes toujours ?
- Évidemment que je t'aime toujours ! sourit-il

Sa main en vibranium se loge dans ton cou pour approcher ton visage du sien, il t'embrasse amoureusement pour te prouver ses mots.

- Je t'aime peut-être même davantage depuis que je sais que tu es du même sang que mon meilleur ami ..., te chuchote-t-il. Ça me donne encore plus envie de t'épouser ...

À ton tour de sentir tes neurones griller subitement.

- Pardon ?

*****
Je poste un peu plus tôt que d'habitude parce que cet après-midi, je serai au cinéma devant Thor 4 !

Ce qui veut dire qu'on pourra en parler sans spoilers dans la partie de dimanche, où je donnerai mon avis rapide 😉

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