334 | STEVE ROGERS
suite du n°324
toujours dans les années 40
***
- Captain America ..., murmures-tu
Tu ne parviens pas à décoller ton regard de l'affiche placardée au mur, représentant Steve dans sa tenue colorée de scène. Ton visage est illuminé d'une grand sourire et d'une véritable admiration pour ton homme, tu songes même avec nostalgie que bon nombre de choses ont changé ces derniers mois.
Ta vie peut sembler un peu déroutante à présent et c'est peut-être pour cette raison que tu as encore du mal à t'habituer au nom de héros de ton petit-ami. Il faut dire qu'en peu de temps Steve a intégré l'armée, a été choisi pour devenir un super soldat, a donc considérablement augmenté en taille et en volume et est devenu un héros en sauvant plusieurs centaines d'hommes, y compris votre meilleur ami.
On peut facilement comprendre que ça fait beaucoup de choses à digérer pour une seule et même personne !
- Vous avez l'air pensive, mademoiselle
Ton sourire ne fait que s'intensifier encore plus lorsque tu entends cette voix, tu te retournes pour faire face à un blondinet bien plus imposant qu'avant.
- C'est parce que je pense à vous, monsieur, réponds-tu en faisant un pas vers lui
Steve reste sans voix alors que son regard glisse sur toi et te détaille de la tête aux pieds. Ses lèvres s'entrouvrent, ses prunelles bleues ont du mal à se détacher de toi tant elles te dévorent sur place.
Tu remercies intérieurement Peggy pour son conseil et te félicites d'avoir enfilé une splendide robe rouge qui met chaque courbe de ton corps en valeurs.
- Vous avez perdu votre langue, soldat ? plaisantes-tu
- Tu as de la chance qu'il ne soit plus asthmathique parce que là, on aurait eu besoin d'un bouche à bouche, rit Bucky
Votre ami vous rejoint, un verre à la main, un grand sourire aux lèvres.
- Je crois que je peux me charger de ça
- Attendez que je sois parti pour vous sauter dessus, d'accord ?
- Comme si quelque chose pouvait encore souiller ton innocence, rétorque Steve avec un sourire en coin
Le brun prend un air faussement vexé, vous faisant rire tous les deux.
- En tout cas, je n'ai pas besoin de vous regarder vous bouffer du regard comme ça alors je vais aller voir cette charmante jeune femme près du bar
- Fais donc ça, dites-vous d'une même voix
Bucky prend le large jusqu'au bar et la pauvre demoiselle qui va devoir supporter ses techniques de drague d'une subtilé délicate.
Ton regard est toujours fermement verrouillé à celui de Steve, c'est comme si tu n'avais plus conscience des dizaines de personnes autour de vous et de la fête qui bat son plein. Il n'y a plus que lui et il n'y aura toujours que lui.
- Tu veux danser ? te propose-t-il en t'offrant sa main
- Avec plaisir, acceptes-tu
Tu poses ta main dans la sienne et lentement, Steve te guide jusqu'à la piste de danse un peu plus loin. Un groupe joue une musique lente aux notes suaves, invitant les couples à se rapprocher pour partager un moment langoureux.
Vous restez main dans la main pour danser, ta main libre vient se poser sur l'épaule de ton petit-ami alors que la sienne trouve sa place au dessus de ta hanche. Aucun de vous ne souhaite briser ce moment pourtant, tu ne peux réprimer tes rires quand tu réalises une chose :
- C'est la première fois que je danse avec toi depuis le sérum
- Oh, j'imagine que c'est assez différent, rit Steve
- Disons que j'ai plus de chance d'avoir mal au cou à force de devoir incliner la tête pour te regarder dans les yeux, plaisantes-tu
Sous ton regard amoureux, le blond éclate de rire et secoue légèrement la tête.
- Ça fait partie des nombreuses choses qui ont changé ces derniers mois, j'espère que ... enfin, tu ...
- Je quoi ?
- Que ça ne te déplaît pas, avoue-t-il d'une faible voix
La légèreté qui régnait entre vous vient d'être balayée et remplacée par un sérieux plus lourd. Tes sourcils se froncent en réaction à la mine tourmentée de Steve.
- Tu crois que tous ces changements ne me conviennent pas ? Que ton changement ne me plaît pas ?
- C'est ce que je redoute oui, admet-il tristement
Tu encadres son visage de tes deux mains pour le forcer à relever les yeux vers toi.
- Alors cesse d'y penser immédiatement. Ta carrure m'importe peu, je t'aimais quand tu étais un frêle jeune homme et je t'aime alors que tu es un héros bien bâti. Sais-tu pourquoi ? Parce que c'est de ton cœur dont je suis follement amoureuse
Ta paume se pose au-dessus de son cœur que tu sens s'accélérer sous tes doigts.
- Et si tu veux mon avis, c'est plutôt moi qui me demande pourquoi tu es toujours coincé avec moi alors que des dizaines de femmes te courent après, ajoutes-tu avec un petit sourire joueur au coin des lèvres
- Parce qu'aucune d'entre elle n'est toi, répond-il en resserrant ses bras autour de ta taille. Tu es la seule à me faire ressentir mille choses d'un simple baiser, tu es la seule à savoir me calmer en toutes circonstances, tu es la seule que je vois. Et par dessus tout, aucune autre ne serait capable de m'assister comme tu le fais et d'organiser des interventions militaires avec autant d'efficacité et de classe que toi
Tes traits s'illuminent du sourire qu'il fait naître chez toi, tu sens qu'une vague de chaleur se répand dans ta poitrine.
- Tu es une véritable chef de guerre Y/N, d'où est-ce que tu sors ça ? te demande-t-il en riant
De milliers d'années à affronter les Déviants en compagnie d'une équipe de combattants peut-être ?
En effet, ce n'est pas exactement une réponse que tu peux lui fournir.
- Je voulais simplement être utile tout en étant à tes côtés, je suis ravie de pouvoir prouver ma valeur grâce à mes talents tactiques
- Et tu t'en sors admirablement bien, je ne serai rien sans toi
Steve se penche et dépose ses lèvres sur les tiennes. Se fichant bien que vous soyez entourés, il t'embrasse ardemment et déclenche un brasier en toi. Tu t'abandonnes à son baiser et presses ton corps contre lui pour vous rapprocher encore davantage. Ses bras refusent de te laisser partir et t'attirent même plus près.
Tous deux encore enivrés par le goût de votre amour partagé, vous restez l'un contre l'autre dans votre étreinte tendre.
- Je t'aime tellement ..., murmure-t-il contre tes lèvres
- Je t'aime aussi, mon gringalet, souris-tu
Les peurs que tu ressentais quand Steve cherchait à tout prix à rejoindre l'armée ne sont plus que de lointains souvenirs. Les larmes que tu as versé dans les bras d'Ajak en lui implorant d'intervenir dans le cours de cette guerre ont séché depuis bien longtemps. Car finalement, vous avez réussi à perturber l'avancement de la guerre : Steve en devenant un héros national et toi, en te faisant une place au sein de l'armée pour le seconder.
Après un moment comme celui-ci, on pourrait croire que rien ne vous atteindra jamais. Aucune force sur cette terre ne sera en mesure de briser votre amour, ni votre bonheur.
Et pourtant.
Vingt-quatre heures plus tard, vous pleurez la perte de Bucky. Inconsolables, le souvenir de votre meilleur ami plane au-dessus de vous pendant des semaines. Jusqu'à ce que l'occasion se présente d'arrêter les agissements d'Hydra.
Lors de cette offensive, Steve grimpe à bord du vaisseau commandé par Schmidt afin de le neutraliser. Pendant de longues minutes, tu attends dans la nervosité la plus totale aux côtés de Peggy et du colonel Phillips que ton petit-ami vous contacte.
Quand l'émetteur radio grésille et que sa voix en sort, tu t'empresses de lui répondre en t'accrochant au micro comme à une bouée. Bien que Steve vous informe que Schmidt ne soit plus un problème, tu discernes à sa façon de parler qu'il n'ose pas tout vous dire.
- Qu'est-ce qui ne va pas, Steve ? lui demandes-tu
- Il n'y aura pas d'atterrissage, je peux le faire piquer du nez c'est tout
Un nœud se forme dans ta gorge et tu manques soudainement d'air.
- L'appareil va trop vite et il se dirige vers New York, ajoute-t-il
Ton sang se glace dans tes veines, horrifiée par ce que tu entends. Ton cœur se met à battre frénétiquement, nourri par la panique qui s'empare de toi.
- Tout ce que je peux faire, c'est le mettre à l'eau
- C'est hors de question ! t'exclames-tu
- Je suis encore au milieu de nulle part, si j'attends trop il y aura beaucoup de morts
Tes doigts serrent le microphone si fort que tes jointures virent au blanc. Tu n'as même pas conscience que le colonel et que Peggy ont quitté la pièce tant la seule personne qui te préoccupe se trouve à l'autre bout du fil. Fermant les yeux, tu pinces les lèvres pour retenir un sanglot.
- Y/N ... c'est ma décision, te dit-il gravement
- Je t'en prie Steve, je t'en supplie, ne fais pas ça
- Je n'ai pas le choix
Tes yeux s'embuent de larmes et avant que tu n'aies eu le temps de faire quoi que ce soit, des perles d'eau salée dévalent tes joues. Ton corps tremble, secoué par le choc que te fait cette annonce dévastatrice.
- Tu ne peux pas faire ça, tu ne peux pas me faire ça, j'ai-
Ta voix craque et s'éteint complètement, tu plaques une main sur ta bouche pour étouffer les pleurs qui obstruent ta gorge.
- Je suis désolé Y/N, j'aimerais ne pas te faire vivre ça. Crois-moi, si ça ne tenait qu'à moi, je préférerais danser avec toi pour l'éternité ... même si tu finirais par avoir mal au cou
Malgré la situation, ton homme parvient à dessiner un sourire à travers tes larmes.
- Un slow serait plus adapté, je n'aurais qu'à te serrer contre moi, renchérit-il
- Tu n'as pourtant jamais été un grand danseur, dis-tu faiblement
- Oui mais je ne pouvais pas espérer meilleure partenaire que toi
Cette dernière déclaration réchauffe et brise à la fois ton cœur, d'autres larmes viennent tracer des sillons sur ton visage.
- Et moi, je ne pourrais jamais rêver d'un homme plus merveilleux que toi, mon gringalet, parviens-tu à souffler dans le micro
- Je t'aimerais touj-
La communication s'interrompt brusquement, ne laissant qu'un faible grésillement s'échapper du micro.
- Steve ?
Tu réitères plusieurs fois ton appel d'un geste désespéré. Silence complet.
Tu te recules dans ton siège, en proie à des émotions vives et sombres. D'abord hébétée, c'est ensuite au tour du chagrin d'exploser en toi. Cette peine immense détruit toutes les autres émotions, toutes les autres sensations. Tu n'as plus l'impression de sentir ton cœur battre, comme s'il s'était arrêté dès l'instant où la voix de Steve a laissé place à un silence vide.
Et ce silence, tu vas t'y réfugier et t'y enfermer complètement. Tu l'arbores comme une armure visant à te protéger du monde extérieur et des peines qu'il inflige. Ta souffrance est trop douloureuse, trop déchirante pour que tu poursuives la vie que tu menais. Et puis, à quoi peut bien rimer cette vie si elle est sans Steve ?
Dès la fin de la guerre, les peuples exultent de joie et savourent cette liberté retrouvée tout en se promettant de ne plus jamais commettre la même erreur. Mais mieux que quiconque, tu sais que ce n'est qu'une question de temps avant que le monde se mette encore à feu et à sang.
Alors tu choisis de disparaître et tu te rends dans la forêt amazonienne, à la recherche d'une certaine communauté vivant en autarcie au cœur de la forêt. Tu souhaites surtout retrouver la présence d'un vieil ami cher à ton cœur, un ami qui vous avait tous mis en garde contre les risques de l'évolution autonome de l'humanité.
- Je ne m'attendais pas à te revoir aujourd'hui Y/N, te dit Druig en marchant vers toi. Je pensais que tu m'aurais prévenu et que-
L'Éternel abandonne vite son ton rieur lorsqu'il voit tes yeux rougis par les pleurs et l'épuisement qui tiraille ton visage. Il te prend aussitôt dans ses bras et il ne t'en faut pas plus pour t'effondrer complètement.
- C'est toi qui avais raison Druig ..., murmures-tu. Devoir observer l'humanité répéter sans cesse les mêmes erreurs est bien trop douloureux. Les hommes sont incapables d'éviter les conflits et ne se soucient pas des conséquences affreuses que ça peut avoir
Au-delà de la souffrance qui te dévore, c'est de la révolte que tu ressens. Druig cherche à apaiser tes tremblements et tes sanglots en te berçant dans ses bras, ses doigts forment des cercles dans ton dos.
- Leur guerre futile m'a arraché l'homme que j'aime ..., souffles-tu
- Je suis sincèrement désolé, murmure ton ami. J'aurais préféré me tromper sur l'humanité mais je constate que rien n'a changé. Et c'est cruel que tu aies dû en payer le prix
Tu te détaches légèrement de lui pour essuyer tes larmes d'un revers de main, Druig frotte tes bras affectueusement pour te calmer.
- Je ne veux plus avoir affaire à eux, je ne veux plus risquer de souffrir encore, déclares-tu
- Est-ce que tu veux que j'efface ta souffrance ? te propose-t-il
Grâce à ses pouvoirs, Druig pourrait t'offrir la paix et te faire repartir de zéro, loin de ton cœur en morceaux. Pourtant, tu secoues négativement la tête avec assurance.
- Je ne veux pas l'oublier. Steve restera ce que mon cœur possède de plus précieux et j'ai besoin de cet amour pour me guider. Je sais que je suis condamnée à vivre à jamais avec le vide qu'il a laissé et que ce ne sera pas facile mais ... une part de moi s'accroche à ce souvenir. Aussi éphémère que ça puisse être, mon amour pour lui ne faiblira jamais et m'accompagnera pour l'éternité
*****
Et voilà comme promis la suite de cette partie qui mélange l'histoire de Captain et celle des Éternels !
À nouveau, je me demande si ça serait une bonne idée de faire une suite ... ça vous plairait ? 🤔
En effet, j'ai pas mal d'inspiration quand il s'agit des Éternels alors si on ajoute Steve, je suis au taquet 😂
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