328 | BUCKY BARNES

- Tu sais où est mon petit pull blanc tout doux ? J'aurais bien aimé le mettre ce soir pour notre sortie au cinéma mais je n'arrive pas à mettre la main dessus

Le nez enfouis dans ton armoire, tu cherches et farfouilles toutes les piles de vêtements et chaque cintre à la recherche de ton précieux pull duveteux. Voilà trois jours que tu retournes l'appartement en espérant le dénicher à un endroit improbable mais rien n'y fait.

- Buck, tu m'écoutes ? lui demandes-tu

Tu jettes un œil de son côté de l'armoire, sait-on jamais. En revanche, toujours aucune réponse venant de ton petit-ami. Agacée de chercher pour rien et d'avoir mis une belle pagaille dans l'armoire dans ta quête folle, tu te tournes vers Bucky, les mains sur les hanches.

Te tournant le dos, il fait face à la fenêtre sans dire un mot. Comme souvent, il semble perdu dans ses pensées et ses épaules tendues t'indiquent que ce qui se joue dans son esprit n'est pas des plus relaxants.

Tu abandonnes l'idée de retrouver ton pull et t'approches de lui, déposant ta main sur son épaule.

- Bucky ?

Son regard cesse de scruter fixement l'extérieur et se pose sur toi.

- Tu étais parti ailleurs, loin de moi ..., murmures-tu avec un sourire bienveillant
- Désolé, s'excuse-t-il en pivotant vers toi. Tu me disais ?
- Rien d'important comparé à ce qu'il se passe là-dedans, dis-tu en tapotant son front

Le coin de ses lèvres se soulève, amusé par ton geste. Sa main en vibranium se pose sur ta hanche, tu enroules tes bras autour de son cou pour l'attirer vers toi.

- Tu sais que tu peux tout me dire, ça te ferait du bien de parler de ce qui te tracasse avec quelqu'un, l'incites-tu. Tu n'es pas obligé de traîner ce poids tout seul, parle-moi. Ce silence dans lequel tu t'enfermes, ça ne t'apporte rien de bon. Il s'est passé ... beaucoup de choses récemment : ton retour après cinq ans d'éclipse, le combat contre Thanos, Tony, la retraite de Steve, notre emménagement ensemble ... tout ça, c'est lourd à encaisser. Et je suis certaine qu'il y a bien d'autres choses qui te tourmentent
- Tu me connais trop bien, sourit-il
- C'est bien pour ça que je t'ai attendu pendant cinq ans, ris-tu

Un profond soupir s'échappe des lèvres de ton homme, il baisse la tête en laissant malgré tout sa main de chair courir le long de ton dos.

- Tu vas sûrement trouver ça-
- Ridicule ? Si tu prononces ce mot, je te jure que tu vas dormir sur le canapé pendant une semaine, le menaces-tu. Jamais je ne trouverais que tes problèmes ou que la moindre petite chose qui occupe ton esprit ne sont ridicules

Son regard toujours braqué au sol, tu attrapes son menton avec tes doigts pour lui faire redresser la tête et ainsi, planter ton regard dans le sien. Tu deviens soudain silencieuse, ne voulant pas le brusquer mais plutôt l'inviter à te parler sans le forcer.

Tes yeux fermement ancrés dans les siens lui apportent un certain réconfort, ce qui l'amène à t'avouer :

- En plus de toutes les choses que tu as énuméré, j'ai peur de ne pas avoir ma place dans ce monde. Je viens d'une autre époque, j'ai été utilisé comme une arme pendant des décennies infernales, j'ai fait du mal à beaucoup de gens. Même si ce n'est pas ce que je voulais, une grande partie de ma vie s'est résumée aux missions qu'Hydra m'attribuait, à la souffrance et à la mort que j'ai infligé. J'étais à leur merci, agissant dans l'ombre pour exécuter l'impensable. Sans jamais faire vraiment partie de ce monde

Mettre des mots sur toutes les pensées étouffantes et torturées qui encombrent son esprit est loin d'être une chose évidente pour lui. Te confier ça est une forte marque de confiance mais c'est aussi un déclencheur d'émotions vives et parfois contraires. Le soulagement de se décharger de ce poids pénible est bien vite éclipsé par une angoisse tétanisante qui lui coupe le souffle.

Une boule se forme dans sa gorge et l'empêche de continuer dans sa lancée. Submergé par un ouragan d'émotions, il doit s'arrêter quelques secondes pour respirer profondément et ainsi reprendre le contrôle sur lui-même. Touchée toi aussi, tu fais de ton mieux pour le réconforter en caressant tendrement la ligne de sa mâchoire.

- Et maintenant que je suis moi, que j'ai retrouvé ma liberté ... je ne sais plus quoi en faire. Des millions de choses s'offrent à moi et pourtant, je me sens paralysé et terrifié. Comme si j'étais toujours prisonnier, comme si je ne pouvais toujours pas faire partie de ce monde à cause de ce que j'ai fait. On m'a privé de ce choix pendant si longtemps que je ne suis plus sûr de le mériter ou de savoir comment faire pour vivre normalement. Prisonnier de ma propre liberté en quelque sorte

Quelques secondes suivent ces derniers paroles durant lesquelles Bucky parvient enfin à se détendre et à relâcher la pression accumulée par toutes ces pensées néfastes. Le nœud dans sa gorge a disparu, libéré par le simple fait de t'en parler.

- Je ne peux qu'imaginer seulement ce que tu ressens et pourtant, c'est très clair, dis-tu
- Ah oui ?

Tu hoches la tête, tu fais quelques pas en arrière pour le faire s'asseoir sur le lit. Tu t'installes sur ses genoux tandis que ses yeux fouillent ton visage, curieux de savoir ce que tu penses de tout ça.

- Durant des décennies, c'est comme si Hydra t'avait enfermé dans une cage dans eux seuls avaient la clef. Et maintenant que la porte s'est ouverte, tu as retrouvé tes ailes mais tu ne sais plus comment faire pour t'envoler. Ou peut-être que tu te refuses le droit de voler. L'idée de retrouver ta liberté alors que tu as été en captivité depuis si longtemps t'effraye et c'est bien normal. Quoi qu'il en soit, l'heure est venue pour toi de te poser une simple question : une cage ou des ailes, qu'est-ce que tu préfères ?

Percuté par tes mots, Bucky sent que quelque chose se passe en lui. Un verrou se défait, une barrière s'effondre.

- Autrement dit, c'est comme choisir entre peur et amour, ajoutes-tu en jouant avec ses cheveux. La peur va continuer à t'enfermer et à t'empêcher de vivre ta vie alors que l'amour va te porter et t'ouvrir des possibilités infinies. C'est à toi de prendre des décisions à présent mais quoi qu'il arrive, je suis là pour toi
- Alors je te choisis toi, donne-moi des ailes ...

Ses mains encadrent ton visage et attirent tes lèvres contre les siennes. Dans ce baiser aussi doux que ton pull toujours désespérément disparu, tu t'autorises à sourire, fière de voir ton homme avancer dans le bon sens. L'avenir s'offre à vous, il fallait simplement que Bucky brise les chaînes qui le retenaient jusqu'à lors dans sa cage.

- Tu crois que c'est pour ça qu'on dit que l'amour donne des ailes ? plaisantes-tu
- Oh certainement, ça doit être à cause de ta métaphore, rit-il

Son front se pose contre le tien, Bucky cherche tes mains et entrelace vos doigts.

- Et puisque c'est le moment de prendre des décisions pour montrer que je laisse cette vie derrière moi ... je vais te demander une chose
- Laquelle ? demandes-tu
- Tu veux bien m'aider à me couper les cheveux ?

Un immense sourire fend ton visage, tu balances tes bras autour de son cou dans ton élan de joie et presses tes lèvres sur sa joue.

- Bien sûr ... depuis le temps que j'en rêvais !
- Je savais que tu dirais ça, rit-il

L'heure suivante est donc consacrée à un atelier coiffure que tu prends très au sérieux tant il te tient à cœur de bien faire. Surtout, de ne pas défigurer ton petit-ami.

Dos au miroir de la salle de bain, Bucky ne voit donc pas l'avancement de la tondeuse et des coups de ciseaux. Tout ce qu'il voit, c'est la concentration qui règne sur tes traits et ton envie de t'occuper personnellement de cette tâche.

Au bout d'un long moment, tu finis par déposer les ciseaux sur l'évier et te recules de quelques pas pour admirer ton œuvre. Mais l'envie de taquiner ton petit-ami est soudain trop forte, tu cèdes à son appel et arbores une fausse grimace.

- Et bien ... j'espère que tu aimes les tableaux de Picasso ...

Bucky écarquille tout à coup les yeux, craignant de se retourner pour faire face à son reflet. C'est avec un sourire plus que nerveux qu'il te demande :

- C'est si horrible que ça ?
- Retourne-toi, dis-tu en haussant les sourcils

Il se retourne aussitôt et scrute le miroir. Un soupir rassuré lui échappe, il tourne légèrement la tête de chaque côté pour mieux se voir.

- Tu ne devrais pas être autorisé à me faire des frayeur pareilles, pas à mon âge
- Alors ça te plaît ? souris-tu

Le regard de Bucky continue de fixer sa nouvelle image, puis un sourire vient illuminer son beau visage.

- Énormément, merci beaucoup
- Nouvelle coupe, nouveau toi, murmures-tu en entourant sa taille de ton bras
- Un nouveau moi entièrement consacré à toi

*****
Une petite référence s'est glissée dans cette partie et si vous l'avez, je vous adore 😉

Dans quelques jours, les États-Unis célèbreront le Super Bowl et cet événement signifie toujours « nouveaux trailers » avec Marvel !

Cette année, on peut s'attendre à un deuxième trailer pour Doctor Strange 2 et peut-être un pour Moon Knight.

Qu'est-ce que vous aimeriez voir vous ?
Quelle production à venir vous avez envie de découvrir avec des nouvelles ou des premières images ?

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