9 | 𝓽ime passes.

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| CHAPITRE 9 |

he wears the smell of blood
and death like a perfume.

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LES CHEVEUX BLONDS
de la jeune fille étaient une nouvelle fois éparpillés sur son oreiller. Chaque matin, celui-ci semblait devenir son psychiatre pour le temps de son éveil. La clarté de ses pupilles observait le haut de son lit à baldaquin sans pourtant le voir. Son esprit était encore dans la salle sur demande, ses pensées ne se focalisaient que sur les choses apprises la veille. Les yeux de Tom, leur noirceur et tout ce qui émanait de lui. Ses sourires démoniaques et le plaisir qu'il avait ressenti en lui avouant son crime. Car il avait tué cette jeune fille, assassiné lâchement une pauvre enfant, sans aucun remord et au contraire le cœur grisant de fierté.

Elle n'arrivait pas à voir cela comme la réalité. Que l'esprit de son camarade était déjà autant plongé dans la noirceur, irrémédiable. Tout petit garçon était mort depuis bien longtemps. Il n'y avait alors que les ténèbres qui régissaient son être. Elle avait pourtant cru que ce n'était qu'un jeune homme ambitieux comme les autres, elle avait espéré cela. Mais il était déjà pire que lui. Tom ne tuait pas uniquement pour ses projets, mais aussi par pur et malsain plaisir. Pas pour le chaos et la victoire, mais plutôt la délectation d'ôter la vie. C'était cela le monstre qu'était Tom.

Et elle devait s'en éloigner, coûte que coûte elle devait chasser l'esprit du serpentard de sa tête et sa présence de son existence. Ne plus l'approcher et se contenter de reprendre sa vie au point de départ. Plus d'enquêtes, plus de tortures. Se consacrer à sa vie, que Malfoy ne soit plus que ce qu'il est, pas le bras droit évident du jeune homme.
Alors, elle se leva, décidée, attrapa le journal traînant sous son oreiller depuis des semaines et l'enfonça au plus profond de sa malle. Sous ses vieux livres de famille et ses jupes laides, elle y rangea par la même occasion toutes ses questions, ses envies. Toutes les émotions qu'il avait déclenché en elle.

Elle soupira, de tout son être, et prit sa tête entre ses mains tremblantes. Toutes les images de la veille étaient pourtant toujours dans son esprit. Rien n'avait quitté son corps pour la laisser respirer, vivre.
Elle pouvait toujours sentir sa main doucement attraper son menton. Ses longs et fins doigts s'enfonçant dans ses joues, rien n'était parti. La sensation était là, sur sa peau. Et puis, son index coulant affreusement jusqu'à sa lèvre supérieure. Les yeux de Tom se délectant de cette vue, et s'approchant bien trop de ses désirs. Les simples deux adolescents se jaugeant, nan tout était encore là. Sa main fit alors le même trajet sur son visage, la faisant frissonner. Son doigt s'arrêta au même endroit, comme guidé par ses souvenirs encore intacts.
Puis, elle s'insulta, mentalement et ne manqua pas de laisser échapper un juron oral. Comment pouvait-elle être aussi bête ? Elle ne devait plus penser à cela, et même chassait de son esprit toute trace de ce contact. De tous les contacts qu'ils aient eu. Poursuivre son année à Poudlard sans donner plus d'importance à Tom Elvis Jedusor.















Le ciel en ce début du mois de Novembre était de plus en plus sombre. Les jours raccourcissaient à mesure que le temps s'écoulait aux yeux des élèves de Poudlard qui n'avait plus qu'une seule attente. Voir la pluie remplacer par les flocons de neige et les vacances de Noël arrivés. Halloween étant passé, rien n'était plus entre la féerie du mois de décembre et eux. Si ce n'est les cours, le froid, la pluie et tout le mois à passer.
Ce qui marqua le plus la nouvelle arrivante sur le territoire écossais était le froid. Aux États-Unis, le temps était plus clément à cette période de l'année et le soleil réchauffait toujours même leur peau à Ilvermorny. Elle s'accommodait pourtant peu à peu à ce temps presque hivernal en passant le reste de ces après-midi dans sa salle commune ou à la bibliothèque.

Ce mercredi ne dérogea pas à la règle et c'est emmitouflée dans un plaid vert qu'elle riait aux éclats des récits de ses camarades. Elle avait pris cette habitude peu à peu, de se retrouver avec Lyssa et quelques garçons pour discuter de tout et rien en entendant les gouttes de pluies frappées le château. Vector et Alphard étaient devant elle, debouts, à se disputer pour un détail de leur histoire. Dans le canapé le plus proche était assis le grand blond de son groupe d'amis et Lyssa. Tous deux sous le même plaid, se tenant sûrement la main dans une caresse secrète. Ils semblaient heureux comme cela, se lançant parfois des œillades pour se rappeler leur présence, apprécier cet instant.

Elle et Le'o étaient bien moins présentables que leur camarade. Ils ressemblaient même à des cubes d'enfants assemblés aléatoirement. Allanah était entreposée entre les cuisses de son ami et sa tête reposée peu gracieusement sur son torse. Leurs bras se plaçaient où ils pouvaient, le plaid recouvrant tout leur corps et leur rire résonnant dans la salle commune. Il était seize heures et les deux uniques jeunes hommes debouts avaient lancés le beau sujet des pires bêtises jamais faites à l'école.

  - Et je vous jure qu'après avoir explosé la bouteille contre cette vitre, avoua le jeune Bulstrode en pointant du doigt celle les séparant du lac, je croyais que j'allais mourir et emportais tout le monde avec moi.
  - M'en parle pas, je voyais déjà Walburga venir nous damné en tant que reine des enfers pour l'avoir fait quitté la terre un peu plus tôt !

La réplique d'Alphard fit doucement rire le groupe des serpentards. Bien que Lyssa n'eut jamais fréquenté la sœur du Black et qu'Allanah ne lui ai adressé la parole qu'une fois, cela ne manquait pas de les faire imaginer la situation. Et le récit de la soirée bien trop arrosée des septièmes années prit fin sur cette ultime touche d'humour.

- Et toi, alors, la renvoyée, à part voler une relique, quel est le pire truc que tu es jamais fait ? questionna Abraxas en allumant une énième cigarette.

Ce fut comme une évidence que la blonde comprit un centième des mots de Lyssa. Le jeune Malfoy était en effet un homme charismatique. Rien que la fumée s'échappant de son sourire moqueur le rendait charmant. Et ce n'était pas son amie le dévorant du regard qui dirait le contraire.
Elle pinça ensuite ses lèvres en éveillant dans ses yeux une lueur de malice. Allanah se souvenait exactement de la pire chose qu'elle n'ai jamais faite dans son ancienne école. Bien que milles frasques lui revinrent en mémoire. Une seule méritait d'être racontée.

La jeune fille s'installa alors encore plus confortablement sur le torse du serpentard en souriant.

  - Entre quelques destructions de dortoir, je faisais quelques coups un peu plus réfléchi, et c'est sans doute le meilleur que j'ai jamais fait.
  - T'as vraiment pas changé depuis qu'on coupait les cheveux à ma sœur dans son sommeil toi, lui rétorqua Bulstrode en ricanant ce qui lui valu en clin d'œil.

Le passage de la salle commune des serpentards s'ouvrît alors sur deux autres têtes verts et argents.

  - Mon professeur préféré m'avait collé, et je me sentais complètement trahie par lui. Je voulais me venger, ce que je trouve complètement logique, assura-t-elle sous le regard réprobateur de la rousse. Et je m'amusais souvent à fouiller dans les bureaux de mes profs mais pourquoi je l'aurais fait pour lui ? Je l'adorais.
  - Jusqu'à cette tragique trahison, déclara théâtralement Alphard dans une moue indignée.
  - Exactement !

La tête d'Allanah s'inclinait de haut en bas avec un sérieux qui fit ricaner les autres membres de leur groupe. Sans savoir qu'un serpent rôdait autour d'eux, elle continua son récit :

  - Ce que j'ai découvert à celer son sort, il n'y avait aucun doute sur ce que je devais faire. J'ai demandé à mon meilleur ami de bien s'assurer que les mégaphones fonctionnaient, j'ai trafiqué ma voix pour qu'elle lui ressemble. Et j'ai lu, à tout Ilvermorny les lettres sulfureuses qu'il avait écrite pour notre prof de divination. Sans manquer d'intonation, du moindre détail et de bruits obscènes. Ce fut mon plus beau coup depuis !

Vector riait plus fort que la moyenne tandis que les deux autres jeunes hommes devant elle ne pouvaient également pas s'empêcher de laisser s'échapper leurs rires. Lyssa avait la bouche grande ouverte ce qui faisait sûrement d'autant plus rire ses camarades. Et il y avait le sourire fier de la serpentarde, même après quelques années à avoir réalisé cela.
Les grandes mains de Le'o attrapèrent soudainement les siennes pour les faire elles-mêmes s'applaudir vivement. Elle pouvait entendre son ricanement derrière son oreille et en sourit d'autant plus.

Mais, toute belle histoire a une fin et celle-ci finit lorsque trôna deux nouvelles personnes près d'eux. Si Marcus fut arrivé seul, il se serait joint à la fête, avide de raconter ses histoires personnelles. Mais Tom était avec lui. De toute sa hauteur et sa présence comme pour rappeler encore une fois à Allanah, qu'il n'était jamais parti. Son regard se posa sur elle, ses profonds yeux la sondèrent quelques instants. Mais, cela ne semblait pas être elle qui l'intéressait. Le jeune Avery fut la victime du feu dans les pupilles du serpentard. Les grands éclairs qui lui lançaient sembler pouvoir le pourfendre dans son imaginaire.

La blonde ne comprenait pas pourquoi ce spectacle se déroulait sous ses yeux et en réalité, elle ne souhaitait même pas y réfléchir. Comme depuis un mois, chassait encore une fois tout ce qui faisais référence à l'héritier de Serpentard. Si ce n'est peut être quelques insultes.
Finalement, quand Abraxas et Vector se levèrent de leurs sièges, la jeune fille comprit qu'il lui arrachait encore ses instants de légèreté. Elle se leva à son tour pour laisser son ami derrière elle se redresser.
Ils se faisaient alors face, comme ce n'était plus arrivé depuis un mois. Leurs regards cherchaient tout dans celui de l'autre. Allanah, elle, sondait la noirceur à la recherche de toujours plus de chose à haïr. Tandis que le préfet en chef se délectait du ressentiment de haine qu'il voyait dans le sien.
Elle luttait toujours et cela le faisait rire.

Ils partirent tous les cinq. Laissèrent trois âmes déçues et un mois gâché à l'ignorer. Tom semblait être partout, dans la noirceur du coin de son lit et dans toute celle se trouvant dans son esprit. Il hantait ses cauchemars et toujours ce même instant, cette même main. La même phrase.

Je t'ai toi, c'est bien tout ce qui importe.

Et elle se laissa tombée sur le canapé de toute sa longueur, ses grandes mains camouflant son visage et son échec.












Sa plume grattait vivement son parchemin alors que ses sourcils froncés montraient sa concentration. Allanah s'efforçait de prendre le plus de notes possibles car elle savait le cours de Métamorphose plus compliqué que les autres pour elle. Bien qu'elle adorait le professeur Dumbledore, elle devais s'avouer que les potions étaient bien plus un domaine qu'elle affectionnait. Et la jeune fille se devait d'être à jour dans chacun de ces cours avec les vacances de Noël qui approchaient à grand pas. Le mois de Décembre venait de débuter, à la grande joie de nombreux élèves mais bien moins celle de l'américaine.
Ses pensées furent alors perturbées et sa concentration partit en fumée à l'entente d'exclamation de joie tout autour d'elle. Lyssa affichait un air d'enfant devant ses cadeaux de Noël alors que même le professeur Dumbledore se détachait du récit de son cours. Il ria même en observant de ses yeux pétillants les fenêtres de sa salle de classe.

Elle capitula en soupirant et orienta son visage vers la cause de tous ses désagréments. Elle n'en fut aucune déçue. A travers les yeux exaltés de la blonde, on pouvait voir les flocons de neige tombaient en dehors du château de Poudlard. Elle ne crut qu'il ne neigerait jamais alors que les températures de l'Ecosse chutait pourtant de jour en jour. Cela la conforta dans l'idée de ne pas aller à la bibliothèque après son dernier cours, elle préférait d'autant plus aller voir son cadeau de plus près.
Le cours fut tout de même rapide, Allanah fit tout pour qu'il le soit. Comme une course contre le temps, elle ne voulait pas que son bonheur ne s'en aille.

Et sonna enfin sa libération tandis que leur professeur rajouta une touche d'humour avant de les laisser partir :

- On ne vise pas les yeux, mais la bouche n'est pas une cible interdite ! Bonne fin de journée à tous !

Et elle partit, bien plus vite qu'elle n'était arrivée, sans attendre personne. Comme si la vue de la couche blanchâtre du parc du château était une course, elle voulait être la première à pouvoir l'observer. Elle sortit à la première ouverture sur la verdure déjà pleinement recouverte de poudre blanche. Allanah se fichait bien des flocons dans ses cheveux, elle était persuadée que cela ne se voyait même pas. Alors, la blonde avançait en entendant sous ses chaussures le son si grisant lui annonçant qu'elle était bel et bien en hiver.
Elle songea rapidement à tous les souvenirs qu'elle avait avec sa famille. Avec ses frères et sa sœur principalement. Les anges, les bonhommes. Les chocolats chaud oubliés au profit du gèle sur leurs pauvres petits doigts. Tout cela semblait si loin maintenant. Toute son enfance.

L'américaine savait bien que ce Noël serait une fois de plus une simple occasion pour sa famille de montrer sa richesse et son pouvoir. Ce n'était qu'une soirée de plus, bien loin des repas privés, où les pyjamas étaient requis. Non, à présent c'était les corsets lui enserrant le cœur et la poitrine.
Et tout cela était dans deux semaines. Quatorze maigres jours la séparaient seulement de ces vacances. Elle n'arrivait pas à croire que cela soit passé aussi vite, Allanah avait été bien trop occupé depuis tout ce temps. Concentré à éviter Tom.

Tom.



A quelques couloirs, le concerné traversait Poudlard avec une grande détermination. Il avait faussé compagnie à Abraxas sous une intuition. Une simple idée alléchante d'enfin avoir un peu d'amusement depuis deux mois maintenant. Les flocons de neige qui tombaient non loin de lui lui annonçaient une conversation forte intéressante. Il ferait en sorte qu'elle le soit. C'est alors qu'il arriva aux abords du parc et qu'il l'a vit.
Elle était bien là et ses cheveux se confondaient avec la couverture blanchâtre autour d'elle. Il ne l'aurait peut être pas remarquer si ce n'était pas elle qu'il voulait. Il sourit doucement et s'approcha de sa très chère camarade.

Il avançait doucement dans la neige, persuadé que le bruit ambiant avait camouflé sa présence. Elle ignorait que le monstre de tous ses cauchemars se trouvait juste derrière elle. A quelques mètres, alors il s'approcha un peu plus encore, sûrement par caprice. Cela faisait tout de même deux mois qu'il patientait, qu'il attendait qu'elle vienne à lui et rien. Tom se donnait alors ce petit cadeau de Noël à l'avance. Juste un peu voir la haine dans son regard, observer le combat de cette petite chose à rester loin de lui. Le réduire au néant, en une seconde.

- J'étais pourtant persuadé qu'il y avait aussi de la neige en Amérique, peut être que ton air d'enfant béni me fait douter. Vivais-tu dans une cave, Allanah ? demanda soudainement le jeune homme d'une voix amusée.
- Va te faire foutre, Jedusor.

Elle aurait menti si elle ne s'était pas avouée avoir eu peur. Son cœur avait raté plusieurs battements à l'entente de sa voix. La mélodie qu'elle chassait depuis des semaines, ses paroles qu'elle s'efforçait d'ignorer lorsqu'il était proche. Et, il venait murmurer à son oreille ces idioties, elle savait pourtant qu'il ne souhaitait que l'enrager. Cela marchait à merveille.
Et soudain, elle se rendit compte de leur proximité. Alors que le souffle chaud du serpentard frappa le haut de son crâne, elle s'éloigna vivement et se retira pour faire face à son ennemi.

Ses yeux brillaient d'une lueur à en faire pâlir beaucoup, durant ces deux mois, Allanah avait su retrouvé le courage qui l'avait tant qualifié. Elle avait beaucoup trop vécu pour se laisser faire encore par cet idiot. Elle le surplombe alors de tout ce qu'elle était. Au diable les centimètres qui lui manquaient, il ne la dépassait que de cela. Sa mère ferait un infarctus si elle savait à quel point sa chère fille se laissait malmener, la blonde devait rendre fière sa famille à tout instant.

  - Ce n'est pas de ma faute si tu ne sais pas apprécié un peu la beauté de la nature. Les reptiles froids et insensibles ont toujours un peu de mal avec la douceur, ironisa la jeune fille en tournant à nouveau le dos à Tom.

Beaucoup de choses traversèrent l'esprit de l'héritier à cet instant. L'idée qu'au contraire, il avait bel et bien apprécié la beauté que lui décernait la nature sur un plateau d'argent. Que la douceur n'était pas de mise dans son existence, c'était bien trop ennuyant.
Mais Allanah s'était depuis longtemps détachée de la pensée de son camarade tout proche. Au contraire, elle se perdait dans les méandres de ses souvenirs avec une douce nostalgie. L'américaine revoyait ses longs cheveux blonds entraînés ses frères et sa sœur dehors dans une démarche bienveillante. Les initiant à la joie de l'hiver qu'elle ne connaissait que trop, courant dans l'herbe blanche et riant pour milles.
Plus grands ensuite, aptes à penser, les quatre corps allongeaient dans la neige, loin de leur manoir et des cris, ils parlaient durant des heures. Ensemble, parfois ils riaient, d'autres fois leurs larmes se mêles aux flocons. Ils se prenaient dans leurs bras, pensant que leur amour réchaufferait leur corps et peut être leur monde avec.

Mais cet instant du passé fut perturbé, elle sentit le danger s'insinuant dans son esprit. La grande silhouette noire de Tom, auprès de sa famille. La douleur prit le contrôle de sa tête, comme le faisait le jeune homme. Il était dans ses souvenirs. Près des cadeaux de Noël qu'elle découvrit à ses septs ans, le premier balai de son frère. La naissance des jumeaux, celle d'Isaac. La fierté d'années en années de devenir le modèle et le guide de ses petits êtres.
Mais ce fut tout ce que trouva le préfet en chef avant de laisser à nouveau le contrôle de son esprit à sa propriétaire.

Il quitta son petit jeu en soupirant de déception. Et Allanah se raccrocha au vide, son cœur battait si vide. Elle avait bataillé de toutes ses forces, mis toute son énergie à camoufler ses instants. Les faire disparaître de sa mémoire, si cela devait mourir avec elle pour ne pas qu'il en sache le moindre détail, elle n'aurait aucune regret.
Elle détourna les yeux du néant et les planta dans ceux du serpent. Y vu la déception et fut empli de bonheur. Il n'avait rien. La blonde avait beau être emplie de haine, sa bataille avait été remporté cette fois-ci.

  - Je t'interdis de pénétrer encore une fois mon esprit, Jedusor, cracha la jeune Green avec toute la rancoeur dont elle était emplie.

Il ria à sa réplique, se moqua de sa tourmente. Sans aucun ménagement, il ajouta alors que la satisfaction brillait dans ses pupilles :

  - Et bien, tu ne sembles pas décider à ouvrir ta jolie petite bouche pour me dire tes secrets par toi-même alors je vais les chercher.
  - Écoute-moi bien, assura la petite chose, tu ne tireras jamais rien de moi de mon plein grès. Si tu veux ma soumission, il faudra me pousser à la folie.

La notion de folie fit doublement sourire son interlocuteur. L'idée était encore bien plus plaisante lorsque c'était elle qui la proposait.

  - En es-tu sûre ? rétorqua-t-il simplement comme si sa santé mentale dépendait de la réponse.

Elle ne répondit pas, gardant pourtant sa bouche entrouverte. Tremblante de froid, peut être que le gèle gravissait son cœur presque autant que la peur pour l'achever à cet instant. Car le regard de Tom était effrayant. La simple et pure folie y régnait, mais ce n'était pas pour un quelconque projet, pour quelque chose d'anodin.
C'était elle qu'il regardait avec démence. L'esprit d'Allanah se jurait d'avoir vu une lueur rougeâtre brillait dans les yeux du jeune homme. Elle avait disparu mais les deux élèves restaient l'un devant l'autre. La neige ne semblait que sublimer l'instant de la damnation de la petite fille. Les crocs se refermaient sur sa proie chancelante comme une fatalité.
On réchappe peut être à un homme, mais pas au diable.

Pourtant, Allanah voulait courir loin. À en perdre haleine et toutes les larmes de son corps par la même occasion. Elle avait senti la morsure, comme si elle fut réelle. La douleur et le piège la bloquant dans cette réalité. Qu'elle ne fuirait jamais le malheur. En Amérique ou sous la neige d'Ecosse, les démons peuplaient bien la terre de toute part.
C'est pétrifiée qu'elle vit doucement Tom s'approcher d'elle. Comme il y a deux mois.

Rien n'avait changé. Il prit doucement son visage en coupe pour la faire le regarder. La légère main du serpentard prenait à nouveau sa place sur sa peau comme si elle en était maître. Il prit quelques secondes, savourant la fin imminente de son petit jeu. Après cela, il perdrait pendant quelques temps son amusement.
La terreur aux fonds des iris verts d'Allanah le confirma dans toutes ses pensées. Cela n'avait jamais été aussi grisant de contrôler.

- Peu importe ce que tu as un jour vécu, Allanah. Ce n'était rien, oublie chaque douleur et peine que tu as ressentis. Car ce n'est pas à la folie que je vais te pousser mais à ta propre damnation.















Elle aurait voulu mourir dans sa course. Trébucher sur une vulgaire marche et en finir avec la courte existence d'Allanah Green. Elle ignorait où elle se trouvait dans le château, n'en avait que faire et ne souhaitait même plus s'y retrouver. Errer sans but semblant une bien meilleure idée. La seule chose qui confirmait la vie en elle était son cœur galopant dans sa cage thoracique.
Son teint avait blêmit et son regard était terne. Comme si elle fut happée dans les limbes et destinée à ne vivre qu'à moitié, sans essence et énergie. La sorcière était contre les dalles glacées du château, reposait tout le reste de son être dessus. Ses jambes flanchèrent finalement toute seule pour la laisser frapper le sol avec force.

Peut-être avait-elle eut mal ? Était-elle même apte à ressentir la douleur ? Tout était revenu dans sa mémoire en un instant. Sa rencontre avec lui, alors qu'elle n'était qu'une enfant. Sa présentation comme le héros de sa vie. Son apprivoisement, tous ses instants à jouer avec lui alors qu'il enlevait la vie à des centaines d'innocents à travers le monde. Sa fidélité malgré tout et son éducation. Magique, sociale et pour la puissance.
Toujours plus grande et plus forte, répété inlassablement dans ses oreilles.

Tout cela, toute la noirceur accumulait en elle pour qu'elle échoue. Qu'elle fuit et qu'elle soit couverte de lâcheté. Aucun des enseignements n'avaient été utile, aucune des paroles. Elle s'était approché du pouvoir ultime lié aux ténèbres et n'avait pourtant rien su retenir. Toujours une petite fille et plus rien d'une princesse. De toutes ses années, elle n'avait alors retenu que la peur, la haine et le déni.

Nan, pourtant elle sentait encore toute sa puissance. Rien n'avait quitté son corps.

Alors Tom était plus fort que cela. Encore plus puisant que ses cauchemars, recouvert de la folie jusqu'à la moelle. Et elle, devant lui, était comme une petite bâtarde balayée par les événements. Trop faible, maniable à souhait. Cela ne pouvait pas rester comme cela, Allanah ne pouvait pas bafoué son honneur et sa fierté en s'aplatissant constamment devant lui.
Sa famille était la plus puissante des familles de sangs-purs d'Amérique et elle était leur héritière.

After the chaos, it's just us.



















Bonjour, bonsoir tout le monde !

On se retrouve pour le neuvième chapitre de Verdure Argentée qui n'est pas très passionnant ! Il sert surtout comme son nom l'indique à avancer dans le temps.

Alors, avez-vous aimé ce chapitre ?
Comment avait trouvé les différents passages et les tentatives vaines d'Allanah pour s'échapper du piège ?
Surtout, la petite entrevue avec Tom ? Comment l'avez-vous trouvé ?

Je tiens également à vous souhaiter une merveilleuse année 2021. Nous avons tous énormément souffert de 2020, et il n'y a aucune de doute que les souvenirs resteront gravés dans nos mémoires. Mais n'oubliez jamais que tout ce que vous avez vécu se transforme en votre force. Peu importe la douleur que vous ressentez, vous êtes là et cela fait de vous une personne incroyablement forte !
Encore une merveilleuse année, en espérant la passer à vos côtés !

Merci d'avoir lu, à la semaine prochaine.

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