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| CHAPITRE 8 |

in the company
of killers.

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LE TEMPS ÉTAIT FAIT
d'une manière soluble qui, aux yeux de la jeune fille de Serpentard, s'écoulait bien trop vite. Les heures avaient défilé devant elle sans qu'elle ne puisse leur interdire de partir. Sans qu'elle ne puisse en réalité rien faire. Allanah se demandait alors, allongée pourtant confortablement dans son lit, comment acceptait qu'elle avançait dans les dernières heures de paix de sa semaine.
Ses paupières étaient closes, comme pour se remémorer l'endroit où elle avait échouer. L'instant où le temps et la défaite l'avait rattrapé et battu.
Durant ces quelques jours, la blonde n'avait vécu qu'à travers son combat contre les regards de Tom. Elle était la cible bien trop mouvante de ses démoniaques pupilles. Elle semblait inlassablement courir pour fuir, la ramenant à perdre haleine pour être au même point qu'il y a une semaine.

Elle n'avait aucunement l'impression de pouvoir gagner cette partie. Et les cauchemars se multipliaient. Où elle semblait prendre place dans un monde régit par le mal, un endroit gouverné par les démons. Leurs deux visages se mêlant dans une complète horreur pour la jeune fille. Il n'y avait pas une nuit où la sueur et la peur ne ruisselait pas sur son corps. Ses nuits étaient alors si maigres. Elle regrettait Ilvermorny et la présence de ses deux meilleurs amis. Lorsqu'elle se hissait dans le lit d'Andrew avec Freya, le cœur dégoulinant de larmes et que les trois s'endormaient dans une caresse apaisante pour la jeune Green. Elle regrettait la sensation de se sentir entourer et compris, l'idée de savoir qu'à toute instant ils étaient là.
Son ancienne école symbolisait un calme dans son esprit. Aucun démon ne siégeait dans son cœur là-bas, il n'y avait que la sérénité. C'était sa maison et seuls ceux qu'elle permettait pouvait y entrer. C'est alors qu'elle se sentit étrangère à ses pierres grises. Étrangère à celle qu'elle fut un jour dans le château de granite. Une petite fille entre le passé et un futur bien trop proche et effrayant.

Si Le'o et Lyssa n'avaient pas été là, l'américaine aurait pu sans aucun doute se pencher sur une tentative de suicide. Briser la vitre et se donner à manger au monstre elle-même. Mais en plus de la présence de ses nouveaux amis, les cours l'aidaient à faire face. S'enfermer dans un objectif précis pour oublier tous les autres gravitant autour d'elle. Elle écoutait avec attention chaque mot de ses professeurs et s'accordait à n'avoir que cela dans son esprit. La nuit uniquement était donnée aux réflexions, aux larmes en découlant et à la lecture de l'horreur des lettres de sa mère. Le réconfort de celles de ses amis.

A contrario alors de ces cinq jours passés comme un coup de vent brusque dans une fenêtre. Le samedi ne semblait pas vouloir essayer de briser la vitre. Les secondes paraissaient longues, étouffantes et rendait les premières minutes de la journée d'Allanah horribles. La jeune fille avait du mal à respirer, comme si chacun de ces pas la mènerait un peu plus vers la mort. Elle aurait pourtant aimer que cela passe d'un seul coup, comme le coup de vent mais cette fois-ci, sous la forme de l'épée de Damoclès. Qu'on l'achève vite.
Elle pensait même à ne pas se rendre près de Tom à l'heure écrite, à rester bien sagement dans son dortoir. Éviter le démon et rester dans un déni profond. Elle couvrirait comme cela les terreurs qui l'habitait d'une couche de bêtise rassurante. La sorcière se conduirait peut être vers un plus grand gouffre, mais cela ne serait pas ce soir sa fin. La peur l'habitait déjà rien qu'à l'idée d'y aller, mais que séjournerait dans son organe creux si elle déniait ne pas s'y rendre. La terreur. 

Elle balança pourtant une énième fois ses jambes en dehors de son lit et se prépara. Elle devait être ce pourquoi elle était née selon sa mère. L'apothéose de la puissance de sa famille, celle qui sera toujours plus grande et plus forte. Elle rejoignit ses amis à la table des verts et argents en gardant en tête qu'elle n'était en apparence que le quart de ce qu'elle cachait véritablement. Rien ne devait l'arracher à cette idée.

Les deux plus importantes choses qui marquèrent la sorcière fut la joie de son amie rousse. Son visage semblait habité par le calme et une étrange sérénité. Comme elle ne l'était pas depuis bientôt une semaine. Et d'autant plus, le grand idiot de Malfoy avait perdu la mauvaise mine gravait sur son visage. Elle savait ces événements inévitablement liés et elle ne savait pourtant comme réagir devant cela. La déception serait de mise devant l'échec de sa mission d'amie mais pourtant la jeune Wilzem était heureuse et lui servait de bon train un grand verre de jus d'orange. Elle se dit alors que pour l'instant c'était très bien comme cela.
Elle se joignit finalement à la conversation déjà en cours entre Le'o et la rousse qui semblait très entraînante :

  - Puis-je savoir ce qui vous met autant de bonne humeur aussi tôt le matin ?

Le sourire du châtain redoubla et il se tourna vers elle en pointant vers elle telle une odieuse arme sa fourchette en argent.

  - Et bien, c'est mon entraînement de ce matin où tu vas m'observer avec attention et m'encourager puisque tu n'as rien de mieux à faire, s'exclama-t-il en mastiquant la fin de sa tranche de bacon.
  - Oh, mais je croyais selon Vector que tu n'étais pas si bon que cela mon cher petit poursuiveur ?

Un ricanement non loin d'eux leur firent comprendre qu'ils étaient bien entendue écouter par beaucoup. Une légère rougeur prit ensuite place sur les joues du jeune Avery qui n'aimait pas réellement être sous-estimé.

  - Allanah verra par elle même qui de nous deux est véritablement le meilleur, Bulstrode.
  - Il faudrait que je porte un masque si je veux éviter de faire pencher la balance très vite de mon côté, Avery, avoua le concerné en ajoutant un clin d'œil à cela.

Le rire de la jeune Green s'ajouta au bruit conséquent de la grande salle ce matin là mais ne fut pas de trop. L'éclat cristallin de son bonheur ajoutait une touche de féerie dans l'humeur matinale de chacun. Car malgré qu'elle se sentait étrangère au monde, celui-ci l'adoptait peu à peu dans son cœur.

Le terrain de Quidditch de Poudlard lui paraissait presque tel que celui qu'elle avait connu en Amérique. A l'exception importante que les élèves de l'autre côté de l'océan étaient au moins protégé du froid de la période automnale. Allanah serrait sa pauvre laine contre elle dans l'espoir de combattre le froid avec celle-ci, bataille vaine lorsqu'on se trouve en Ecosse. Rien n'y faisait, elle devait vivre avec l'idée que les yeux larmoyants du au vent étaient une habitude.
La blonde regardait les différents joueurs de l'équipe de serpentard virevoltaient à travers l'espace aérien. Elle se demandait profondément comment pouvaient-ils affrontés le froid aussi haut dans le ciel.

Elle apprit ce jour-là qu'Abraxas Malfoy était un des batteurs et capitaine de l'équipe et qu'elle comprenait bien pourquoi. Elle ne pouvait que reconnaître le force du jeune homme, la facilité à voir presque se tordre le cognard sous ses coups. Il visait toujours juste et cela semblait normal pour le blond puisque cela signifiait faire mal. Pourquoi ne pas viser l'omoplate alors ? Le match d'entraînement semblait être un supplice pour l'équipe adverse du jeune Malfoy.
Des acclamations retentirent une nouvelle fois à côté d'elle alors que Lyssa applaudissait ce qui semblait être un nouvel exploit du jeune homme. La rousse ne manquait aucun moment, l'américaine se demanda même si elle avait posé les yeux sur un autre joueur qu'Abraxas. Ses yeux pétillaient et rien ne se trouvait en elle et sa fierté pour le joueur de Quidditch.
Elle se calma finalement quelques instants, assez pour avouer à son amie :

- Elle ne vient jamais le voir. Cela a toujours été comme cela, elle ne s'occupe que de l'avenir. Pas de ce qui rend heureux Abraxas maintenant, c'est peut être pour cela qu'elle ne m'a jamais remarqué, termina-t-elle avant d'applaudir une nouvelle fois le jeune homme.

Le regard bleuté de celui-ci se tourna vers la cinquième année. Il lui sourit, tendrement. Comme Allanah n'aurait jamais crut possible de voir sourire son camarade. Il fondue à nouveau sur ses adversaires, laissant le calme du côté des gradins.

- Alors, c'est dans ces instants, comme les matchs de Quidditch ou lorsqu'il fume, que je me trouve. Uniquement moi, elle n'a pas sa place dans ces moments et je suis enfin pleinement la seule femme de sa vie.

Que répondre à cela ? La blonde ne décelait aucune tristesse dans la voix de son amie, il n'y avait que la vérité. Lyssa n'était emplie que de cette constatation déchirante. Elle se remplissait de bonheur dans ses instants où il n'y avait qu'elle. Alors Allanah décida qu'elle n'avait aucunement envie de gâcher cela et se tut.
Son regard se décrocha de sa camarade pour retourner vers ce pourquoi elle était là. Pourtant, ce fut plus compliqué que prévu. Tandis que Vector et Martha Fawley étaient très gracieux et bien plus lents, Le'o fusait à travers tout le terrain. A peine avait-il le souafle entre les mains qu'il ne l'avait déjà plus et qu'il filait entre les anneaux. Mais les pupilles de la blonde gardèrent le rythme, elle ne perdit pas du regard le talent de son ami. C'était incontestable qu'il avait sa place dans cette équipe.
Le jeune homme paraissait vivre les derniers instants de sa vie, il était pleinement concentré dans son match. Elle sourit sans s'en rendre compte et se dit qu'il devrait mettre autant d'effort dans ses devoirs alors.

D'une mine dégoûtée, Allanah s'éloigna de son amie et de ses projets obscènes. Lyssa allait quant à elle joyeusement vers les vestiaires de son camarade pour l'acclamer encore plus. La blonde gardait en tête des images d'horreurs dont elle espérait pouvoir se défaire en la compagnie du jeune Avery.
Elle arriva en face de lui et arma ses poings dans le creux de sa taille pour se montrer plus imposante :

  - Et bien, je dois dire à mon humble avis que tu n'es pas si mal que cela. Mais tu devrais penser à remplacer un peu Abraxas si tu veux remplir ces manches, le taquina-t-elle en pressant les biceps de son ami.

Il l'a repoussa gentiment et grommelant des choses incompréhensibles qui firent doucement ricaner la jeune fille. Elle attrapa ensuite un peu des affaires qu'il rangeait pour l'aider à aller plus vite. Bien qu'il ne veuille pas, sa détermination était bien plus forte que lui. Il ajouta finalement après avoir abandonné :

  - Tout ce que je sais du Quidditch, je le dois à Abraxas. Sans lui, je pense que je serais bon à raser le sol avec ma tête à chaque match !

Une moue émue s'empara du visage de la blonde et elle rétorqua vivement :

- Tu es bien trop adorable, Le'o. Je me demande vraiment ce que tu fais amis avec ces démons là !

Bien sûr, ce n'était qu'une blague, elle faisait référence à tout le groupe des septièmes années qu'ils formaient. Pourtant, cette phrase fit écho dans le cœur du jeune homme. Celle-ci et toutes celles de Tom la veille au soir. Les paroles de son camarade s'insinuèrent dans l'esprit de Le'o et le détraquèrent comme elles le faisaient toujours. Mais il avait raison, comme toujours. Et si Allanah savait qui il était réellement, le jeune petit garçon adorable qu'il n'était qu'à ses yeux se détruirait. Car Avery n'était pas mieux que Malfoy, pas mieux que Tom. Rien ne les différenciaient si ce n'est l'attachement d'Allanah.
Le châtain n'avait que cela de plus que les autres. Et pour le garder, il ne devait se méfier que de lui-même.

Il regarda ensuite son amie partir en se disant qu'il ne voulait veiller que sur elle, au diable le reste.

La nuit était tombée depuis plusieurs heures, les têtes de toutes ses camarades reposaient gracieusement ou nan sur leurs oreillers. Le silence couvrait la peur se développant en Allanah.
Elle, ne dormait pas, et était même bien réveillée. La blonde était assise en tailleur sur son lit, ne bougeant qu'à travers le battement incontrôlable de son cœur. Vêtue d'une simple robe en satin noire tombant doucement sur ses cuisses, elle se dit qu'elle allait mourir de froid cette nuit. Peut être était-ce une raison de ne pas bouger de son lit.
Ces cheveux étant attachés en chignon, elle ne pouvait pas se détendre en les emmêlant autour de ses doigts. Elle se contentait alors de triturer ses mains dans une attente mortuaire.

Quelle heure était-il ? 22h50.

Sa montre devait avancer le temps, ce n'était pas possible. Comment pouvait-il être déjà aussi tard ? La question s'engouffra une nouvelle et dernière fois dans son esprit. Devait-elle véritablement y aller ? Le doute planait toujours dans l'esprit de la blonde et rien ne semblait pouvoir la sauver. Allanah sentait ses poils s'hérisser et la boule dans son ventre se tordre de plus en plus. Tous ses sens s'égosillaient. Le vide auditif autour d'elle se transformait en tambour de guerre et l'air froid venait frigorifier tout ses membres. Elle était cernée par lui, entourée de tous les démons de l'enfer. L'instant de la décision est toujours une folie. Voilà pourquoi elle ne contrôlait plus ses émotions.

Ce n'était pas simplement une sortie après le couvre-feu. C'était primordiale de faire le bon choix. Mais qu'était-ce la bonne solution et quelles était les manières de le comprendre ? L'américaine était curieuse, ce soir bien plus qu'elle ne l'avait jamais été. Elle avait envie de comprendre le mal, car les ténèbres attirent toujours plus les êtres humains. La lumière est aveuglante quand la noirceur nous intrigue, nous entoure et nous englobe. Il n'y a plus qu'elle. Au fond, elle savait pourtant que c'était pire de s'y rendre.

23h02.

Platon a un jour dis que le risque était ce qu'il y avait de plus beau. Allanah trouva cela bien trop vrai alors qu'elle descendait les marches de son dortoir. Et il n'y avait que lui.
Que la silhouette de Tom dans la pénombre près du feu. Lisant un énième livre sans grand intérêt, à vrai dire la sorcière songea qu'il ne prêtait réellement d'intérêt à rien. Ses pas la guidèrent vers lui et sa présence incandescente. Tom et le risque qu'il représentait attira un plus joli papillon que les autres nuits.

Et il sourit à l'entente de ses pas, d'autant plus lorsqu'il releva la tête. Le satin semblait la sublimer dans toutes ses coutures mais il dut s'avouer que le noir contrastait bien avec son état de petite chose. Il trouvait cela alléchant, presque un peu trop. Tom se retint de montrer son entrain, il ne fallait pas effrayer la bête. Il ferme soudainement le livre et le repose dans un éclat qui résonna du au vide de cette soirée et fit sursauter la jeune fille. Il sourit alors de plus bel et se leva.
Allanah eut peur, sentit à nouveau ses entrailles s'emmêler alors qu'il s'approchait d'elle. Mais l'idiotie lui répondit à sa terreur, il ne fit que passer à côté d'elle, exaltant et conscient de ses émotions.
Et l'américaine ne comprenait, que faisait le serpentard ? Et surtout, elle se demandait si elle avait une dernière chance, un infime espoir d'abandonner tout cela et de reprendre une vie normale. Ou de suivre Tom. Elle se retourna pourtant vers lui et le questionna du regard.

- Croyais-tu sincèrement que nous resterions dans la salle commune ? répondit-il en s'approchant ensuite de la sortie.

Le cerveau de la sorcière du s'adapter vite à la situation et son choix fut catégorique lorsqu'elle franchit le passage de la salle commune des serpentards pour rejoindre le jeune Jedusor. Ses pas étaient rapides pour compenser son retard et la vitesse de son camarade.
Une chose était sûre, elle n'aimait pas Poudlard la nuit. Plongé dans la pénombre le château avait l'air de bouger dans des ombres terrifiantes. Tout était un fantôme voulant sa mort. Les dalles grises n'avaient alors plus rien de rassurant, les longs couloirs paraissaient infinis et emplis de démons. Alors Allanah restait au plus proche de Tom qui se dit dans le plus profond de son esprit que la petite fille serait bien plus à l'abris dans la noirceur qu'à son bras.

Très vite, bien qu'aux yeux de la jeune fille cela eut duré une éternité, ils arrivèrent devant un mur où Tom se stoppa. Momentanément, l'américaine se dit qu'il devenait fou alors qu'il faisait des aller-retour devant les briques. Mais soudainement, la magie frappa son cerveau comme un rappel à la réalité. Le mur se retrouva alors habillé d'une magnifique et immense porte en bois qui s'ouvrît devant eux. Sa mémoire lui asséna également un coup qui lui rappela toutes ses lectures sur Poudlard durant le mois précédant.
La salle sur demande.

La jeune fille et Tom s'engouffrèrent donc dans la noirceur de l'endroit à peine créé. Allanah ne savait ce à quoi le jeune homme avait pensé pour les accueillir mais la pénombre qui régnait ne la rassurer que très peu. L'espace semblait infini mais seul une partie était éclairée, une cheminée dont émanait une douce chaleur leur permettait encore de se voir dans la nuit. Il y avait ensuite deux fauteuils noirs revêtus de ce qui semblait être du velours, ceux-ci avaient l'air bien trop confortables. Ils avancèrent vers la source de lumière et bien plus vers la chaleur pour les jambes frigorifiées de la jeune Green.
Tom se dit lorsqu'il s'installa que cette vieille magie avait bien compris ce qu'il cherchait. Un espace sombre où elle ne pourrait s'accrocher qu'à deux choses. Lui ou le feu, et la barrière entres les deux étaient si fine.

Les mains de la blonde essayait tant bien que mal de réchauffer ses quatre membres. Le feu ne semblait pas être assez fort pour cela. Alors, l'héritier, souhaitant sa totale attention, sortit sa baguette et pointa le feu en soupirant mais apparemment il fut trop lent. Ses yeux purent simplement voir le feu s'engorger seul et une vague de chaleur les envahirent. Elle n'avait rien prononcé et presque pas esquissé de gestes.
Il fut alors persuadé qu'ils auraient beaucoup de choses à se dire. Allanah le coupa pourtant une nouvelle fois, soudainement pleine de force et de détermination.

- Pourquoi sommes-nous ici ?

Il sourit, cette nuit s'avérait plus qu'amusante.

  - Et bien, je croyais avoir été clair dans mon mot. Il est temps que nous apprenions à nous connaître, rétorqua le jeune homme en croisant ses mains sur ses jambes emmêlées. Je veux que tu me racontes ta vie, Allanah.

Rien ne sonnait comme une demande dans ces paroles, mais bien plus comme un ordre. Elle serra les dents et replanta ses iris dans les siens, elle ne faiblirait pas.

  - Je ne vois pas ce que pourrait t'apporter le récit de mon existence, Tom.
  - Oh, et bien nous verrons cela après notre discussion, après ce que tu m'auras raconté, avoua-t-il en se penchant soudainement vers une petite table qu'elle n'avait pas vu.

Le jeune Jedusor leur servit deux verres de whisky pur-feu tandis qu'Allanah jugeait tellement peu prudent de boire à cet instant de sa vie. Mais elle attrapa le verre, frôla la main de Tom et se réinstalla vite dans son siège. Elle ne devait rien lui donner, ni sa peur, ni ses doutes. Cela ne serait qu'une idiotie de sa part.
Elle pensa soudainement à sa dernière phrase. Après ce que tu m'auras raconté. Il était évident qu'il sache déjà des choses, c'était un garçon avide de pouvoir et par conséquent désireux de tout savoir. Car autant l'avis de l'américaine penchait plus sur le chaos est le pouvoir. Tom lui, songeait au savoir comme maître de la puissance. Elle soupira et se demanda quoi faire.

Elle se devait de garder l'avantage, il ne devait savoir que ce qu'il ne lui importait pas.

  - Que veux-tu savoir ? questionna-t-Elle en abaissant quelque peu la barrière qu'elle s'était forgée.
  - D'où tires-tu tout ton savoir ?

La première question s'avérait déjà rugueuse et la réponse d'Allanah ne serait sans aucun doute pas suffisante à Tom.

  - J'ai une grande famille qui souhaite une grande renommée en Amérique alors je me devais de savoir tout sur tout.
  - Tout si ce n'est obéir aux ordres visiblement, balança le serpentard d'un ton moqueur.

La blonde détourna le regard et apporta le liquide froid à sa gorge. Il glissa le long de son corps dans un fort ressentiment d'erreur, elle n'avait rien à faire ici. Il n'y avait aucun doute qu'elle échouerait.

  - Tes frères et sœurs aussi sont aussi expérimentés ?
  - A quoi bon, ils sont encore jeunes.
  - Je vois, annonça le garçon.

Et elle avait déjà perdu. La sorcière vit dans les yeux de Tom une lueur de victoire. Elle ignorait ce qu'il savait mais il n'ignorait pas que son enseignement magique avait commencé bien plus tôt que la moyenne. Elle mordit l'intérieur de sa joue de rage, quelle idiote était-elle.

  - Le jour où je t'ai vu en pleurs avec Dumbledore, qu'avais-tu ?

La tête de la blonde alla de gauche à droite dans un mouvement qu'elle ne contrôla pas. Il était hors de question qu'elle s'aventure dans un terrain comme celui-ci.

  - Nan, Tom, clama-t-elle distinctement.
  - Très bien.

Et il souriait toujours, car la torturer semblait avoir un goût sucré pour ses papilles. La voir s'égosiller à mentir toujours plus mais constamment se rendre compte de son échec. Oui, cela devait être grisant.

- Je ne crois pas que tu es très envie de parler ce soir alors je t'en prie, demande moi ce que tu veux, s'exclama-t-il en ingurgitant une nouvelle gorgée de whisky.

Allanah savait qu'une nouvelle fois tout était prévu pour le jeune homme et qu'il devait même déjà savoir ce qu'elle allait lui demander. Elle ferma les yeux sur ses idées et se concentra à révolter des informations.

  - Que prépares-tu ? Que sont toutes ses réunions secrètes avec les autres serpentards ?
  - Ne sois pas stupide, Allanah. Pose des questions dont tu ignores les réponses.

Elle entrouvrit quelques secondes la bouche de surprise, elle ne s'attendait pas à cela. Mais garda tout de même sa détermination. Elle voulait une réponse de sa part. Qu'il finit par lui accorder, voulant passer à autre chose.

  - Le monde doit changer, c'est inévitable. Et il doit évoluer vers mes idées. Vers une vraie hiérarchie sociale où le pouvoir n'est que dans les mains de ceux qui le méritent.

Allanah ferma les yeux, au diable le contrôle de ses sentiments. Elle n'arrivait pas à croire ce qu'elle entendait, tout faisait échos au passé et revenait la hanter. Encore une fois, des morts et les ténèbres pour une cause stupide.

  - Mais bien que tu devais l'avoir compris, je pense que ceux qui le saisissent sont étroitement liés avec ces pensées, ces idées et les personnes comme moi.

Il ne cessait de la tourmenter. En chantonnant dans son esprit des remords plus grands encore. Nan, Allanah n'avait jamais accepté tout cela. Elle se battait aujourd'hui pour le contraire. Et si ce n'était pas le cas, pour quelle raison était-elle là cette nuit ?
Elle balaya ce sujet et ouvrit les yeux sur un nouveau questionnement.

  - Que s'est-il véritablement passé lors du meurtre de Mimi ?

Enfin un sujet intéressant, songea le jeune homme qui n'en pouvait plus d'attendre. Il sourit de plus bel et se dit que finalement il pouvait bien lui donner cela. Elle lui offrirait bien plus après.

  - Mon basilic l'a tué, c'était un accident mais bien agréable selon moi. Je ne pouvais plus attendre les jérémiades de cette gamine, répondit Tom en faisant danser le liquide dans son verre.

Le cerveau d'Allanah se déconnecta quelques secondes de la réalité. Il énonçait tout cela comme une plaisanterie. Il parlait d'un mort, d'un basilic et riait. Et puis, cela voulait également dire qu'il était l'héritier de Serpentard. Les yeux de la jeune fille s'écarquillèrent à cette compréhension. La blonde n'arrivait pas réellement à remettre tout cela en place, l'alcool et la fatigue mêlaient trop ses pensées. Elle abandonna alors et remonta son visage vers son camarade. Il arborait toujours ce même fier sourire.
L'héritier se délectait de l'incompréhension et de la terreur dans les yeux de la petite chose devant lui. Tout son plan était en marche et ce soir il n'attendait plus rien d'elle. Tout se ferait au fil de temps.

- Tu as mon journal.
- Oui, et toi, rien, cracha-t-elle comme ses dernières forces lors de la bataille.

Il fut surpris, mais bien loin d'être déçu de cette dernière phrase de la serpentarde. Il ne s'était attendu qu'à la peur mais finalement le dégoût et la haine avaient aussi pris place dans le petit cœur de sa camarade.

- Mais, je t'ai toi, c'est bien tout ce qui importe, murmura doucereusement Tom. Tu me donneras tout toi-même.

Elle se leva soudainement, ce fut trop pour la jeune fille. Elle sentait son cœur tambouriné dans sa poitrine et rien ne semblait l'empêcher d'exploser. Elle jeta presque son verre sur la table dont le liquide vint vivement éclaboussé la noirceur.
Elle jetait des regards de tous les côtés, mais tout n'était que pénombre. Où était la sortie et sa fuite ?
Tout doucement, elle entendit le jeune Jedusor se redressait de son siège pour la surplomber de toute sa hauteur.
Il semblait n'être que le seul être de cet espace, comme si elle n'existait pas, qu'à demi devant tout ce qu'il représentait. Elle était là parce qu'il l'était. Voilà ce qu'il voulait qu'elle ressente et elle en fut soudainement emplie.

Tom attrapa presque tendrement, d'un geste démoniaque, le menton d'Allanah pour faire se planter ses pupilles dans les siennes.

  - J'aurais pu te faire boire du veritaserum, de torturer et même pénétrer dans ton esprit. J'en avais le temps et les capacités, mais je ne l'ai pas fait, tu sais pourquoi ?

Il attendit véritablement une réponse de la jeune fille qui dans un effort monstre murmura :

  - Non.
  - Parce que je ne veux pas que tu me craignes et m'obéisses par crainte. Toi, Allanah, je veux que tu me suives.

Son pouce bougea le long du tendre visage de porcelaine de la petite fille pour s'arrêter sur ses légères tremblantes. Il les effleura d'une grande envie et laissa pourtant s'échapper un peu sa proie et ouvra la porte de la salle sur demande.

Il se rassit ensuite suite aux pas effrénés de la petite chose et sourit. Tout se passait si bien.

•

Bonjour, bonsoir à tous !

On se retrouve pour le nouveau chapitre de Verdure Argentée ! Celui-ci est tout de même un grand avancement dans la relation entre Tom et Allanah !

Tout d'abord, avez-vous aimé ce chapitre ?
Que pensez-vous du moment au terrain de Quidditch et des différentes discussions ?
Et surtout, qu'avez-vous pensé de la discussion entre Tom et Allanah et du développement de leur relation ?

En vous souhaitant de très bonnes fêtes et j'espère que malgré la situation vous avez pu profiter de votre famille en toute sécurité !
Prenez soin de vous et de vos proches, merci pour l'intérêt que vous portez à mon histoire et j'espère que ça continuera encore !

Merci d'avoir lu, à la semaine prochaine.