43 | 𝓽o heaven above.
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| CHAPITRE 43 |
bad things happen to the people you love and you find yourself praying up to heaven above. but honestly i've never had much sympathy, 'cause those bad things, i always saw them coming for me.
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On va devenir des légendes.
Une légende, c'était ce pourquoi elle était venue au monde. Son nom provenait d'une vieille histoire d'une grande guerrière américaine. Son essence avait été forgé par les dieux eux-mêmes pour la voir s'affronter sur les champs de batailles humains, pour se battre pour les causes nobles et d'une morale sans égale. Allanah avait pourtant été visité par tellement de démons ayant perverti son coeur qu'elle n'était plus sûre d'être légitime à se tenir haute et fière sur ce terrain du bien. Les yeux braqués sur son livre de magie noire, elle venait à remettre en question toutes ses qualités morales, avait-elle toujours été la guerrière qu'elle se prônait à être ?
Elle répétait distraitement la formule dans son esprit jusqu'à ce qu'elle pénètre chaque cellule de son corps, elle s'appropriait la magie noire comme si elle avait toujours été sienne. Le sort, aussi complexe était-il, était crucial pour punir les meurtriers d'Aileen Yaxley. Les descriptions physiques faites par les tableaux de la demeure n'avaient pas été suffisantes, elle avait du puiser dans son observation minutieuse du lieu du crime pour parvenir à se saisir d'indices à l'importance indiscutable. Trois gouttes de sang infimes que sa magie avait détecté comme n'appartenant pas au corps d'Aileen. Ce qui venait à prouver que la victime avait réussi faire couler le sang du corps de son assaillant, un acte qui n'avait pas changé son destin mais qui changeait la donne dès à présent, qui changeait le déroulement de son affaire.
Bientôt, avec le sort qu'elle s'apprêtait à utiliser, elle serait en possibilité de localiser l'emplacement géographique de cette ordure et lui faire payer le meurtre de cette pauvre fille; il y aurait finalement un meurtre injuste qu'elle aurait pu racheter. Allanah pinçait ses lèvres sous la pression qui s'exerçait sur elle, si elle échouait, jamais le meurtre ne serait élucider et elle devrait se rabattre dans la lâcheté d'avoir une nouvelle fois abandonner. Elle ne pourrait pas se le permettre.
Cela faisait quelques jours depuis son rendez-vous avec Aleksander, et de ce fait, depuis que ses lèvres avaient retrouvées celle de Tom. Il était introuvable depuis, comme elle l'était pour Almánzar, et le reste du bureau des aurors. Dans l'enfermement de son esprit, tout le monde devenait quelqu'un à fuir. Elle clamait qu'elle travaillait sans arrêt sur l'affaire de Gringotts avec Thomas et son cousin la couvrait sur ce mensonge éhonté. Elle enfreignait un nombre incalculable de règles en usant de magie noire, en poursuivant une affaire qui allait être officiellement classée sans suite dans une conférence dans à peine une heure, sa présence et son activité au bureau des aurors étaient une infraction quand on connaissait les travers de son existence.
Elle faisait rebondir ses ongles manucurées sur le bureau en bois de la bibliothèque des Black. Elle sentait le poids de la magie autour d'elle se resserrait sur sa cage thoracique et faire drastiquement augmenter la pression dans ses veines. Elle se sentait contrainte à des choses impensables par l'atmosphère malfaisante qui irradiait les murs de la maison. Elle se sentait prise au piège dans ses propres actes, elle n'était plus sûre qu'on lui accorde le droit de revenir en arrière, l'occasion de faire marche arrière et de s'asseoir gentiment dans le fond du monde. Elle était sur la scène jusqu'à ce qu'elle ne meurt en plein spectacle, on est lié à nos choix, mais Allanah s'en sentait étouffée.
- Tu travailles encore sur l'affaire que tes petits copains vont classés aujourd'hui ?
La voix de Walburga ne l'avait pas surprise, le bruit de ses talons avaient retentis jusqu'à ses côtés. Elle n'avait pas cherché à camoufler ses recherches, ni ses notes éparpillées sur les horcuxes, la jeune femme ne pourrait pas plus comprendre qu'elle ce que Tom avait en tête. Elle se murmuravégalement, que pouvait-Elle caché que Tom ne sache pas déjà ? Elle hocha simplement la tête pour accorder une réponse à son amie tandis qu'elle s'appuyait à nouveau contre l'étagère à côté d'elle.
- Les sangs-purs ne sont vraiment pas contents, poursuivit la Black en passant sa main sur son ventre légèrement arrondi. Cela risque d'être mouvementé !
Elle jeta finalement un regard interrogateur à la sorcière, en quoi l'abandon d'une affaire pourrait provoquer un réel changement. Le froncement de sourcils d'Allanah fit sourire son interlocutrice qui se questionnait parfois sur la logique de l'auror.
- Le bureau des aurors va annoncé l'abandon d'une affaire concernant le meurtre sanglant d'une sang-pure par des moldus, expliqua la Black en soulignant le qualité du sang de la victime et de ses meurtriers.
- Ça aurait pu être n'importe qui d'autres, d'un ton las, elle balaya ses propres inquiétudes et se leva pour se préparer à partir.
- Mais ça ne l'est pas, Aileen n'était pas n'importe qui.
Allanah resta silencieuse quelques instants afin de prendre en compte ce que Walburga essayait de lui dire. Cette affaire de meurtre classée pourrait bien servir d'appuie aux suprémacistes qu'ils cherchent chaque occasion d'étayer leurs pensées archaïques. La sorcière avait peut être raison à près tout. Cela semblait impossible dans l'esprit de l'américaine puisque son sens de la justice visait à porter secours à tous et à toutes, sans distinction. Elle se détacha de ce que sa morale lui disait et accorda raison à Walburga.
En silence, Allanah ordonna ses affaires, laissant au centre du bureau le livre de magie noire fermé, celui qui renfermait la formule cruciale à la résolution du meurtre d'Aileen. Elle se redressa ensuite, ignorant le regard interrogateur de son amie et quitta la bibliothèque des Black.
- Je croyais que tu restais là une bonne partie de la journée, s'écria la noiraude, suivant l'auror le long des escaliers, où est-ce que tu vas ?!
- Au ministère.
Allanah passait ses fins bras dans la douceur de son manteau tout en observant la maîtresse de maison la rejoindre, les sourcils froncés.
- Je pense que tu as raison, et il vaut mieux le plus d'aurors sur place pour contrôler un éventuel débordement.
Walburga laissa un sourire s'étaler sur son visage, une certaine fierté d'avoir fait changer d'avis une personne aussi bornée qu'Allanah.
- On s'y retrouvera alors, lança la sang-pure avant de rejoindre son salon, abandonnant à l'interrogation son amie.
- Comment ça ?! S'exclama-t-elle en retour avant de la suivre à grandes enjambées, il en est hors de question, tu es enceinte et s'il t'arrive la moindre chose, je ne me le pardonnerais pas !
Cette déclaration pinça le coeur des deux amies sous un dur rappel que ce monde n'était pas assez adapté pour un enfant, et devant tout le danger qui pouvait les attendre, pour quiconque. Allanah avait un regard dur et était déterminée à empêcher Walburga de se rendre à cette conférence, d'autant plus maintenant qu'elle réalisait le danger que cela pouvait être. La blonde attrapa le poignet de la Black, l'obligeant à affronter la crainte dans ses billes émeraudes.
- C'est dangereux, Walburga, et il n'y a aucune raison que tu y ailles si ce n'est me contredire !
- Orion y sera, je suis sa femme, on doit me voir à ses côtés.
Allanah se détourna de son amie et balaya ses paroles idiotes d'un revers de la main, c'était inconscient de faire cela et voir Walburga s'abaisser à des choses aussi ingrates de sa personne la rendait folle.
- Tu es l'héritière des Black, bon sang ! Pas lui, toi ! Balança violemment la Green, ce n'est qu'un gamin prétentieux qui s'est toujours pris pour quelqu'un de puissant, tu as tellement plus que lui ! Pourquoi devrais-tu le soutenir dans ses inepties ?
- C'est mon mari !
Allanah se tenait face à la sorcière qui venait également de hausser le ton, n'appréciant pas la manière dont elle s'adressait à son mari absent. L'américaine ricana, d'une mine glaciale, elle s'insurgea :
- Alors, où est-il à chaque rendez-vous médical ? Tous les soirs que tu passes avec moi dans mon appartement, où est-il ? Hein, dis-moi ?!
Allanah ne se sentit pas coupable malgré la peine qui apparaissait sur le visage si souvent inexpressif de Walburga, ses paroles étaient justes et l'amour que la jeune femme portait encore à Orion n'était que border de l'espoir de recevoir un jour la même touche d'attention. Elle se bornait d'illusion, comme tant d'autres avaient fini par le faire, comme son père l'avait fait durant des années. Le pouvoir peut tout apporter à celui qui le demande mais il finira par tout prendre à celui qui ne l'a jamais désiré.
Elle ne supporterait pas que Walburga soit destinée à se tourner vers cette parure de glace que toutes les grandes femmes revêtent un jour ou l'autre.
- Je suis une femme, et rien qu'une femme, s'exclama soudainement la Black. Le nom que je porte n'a jamais été que celui de mon père, de mes frères et maintenant de mon mari, mon histoire est la leurs ! Alors dis-moi ce que je suis censée faire maintenant ?! Tout abandonné et perdre le peu de choses que j'ai encore pour moi seule, elle resserra la pression de sa main sur son ventre, on a pas toutes la chance d'être une auror reconnue et une femme que les autres aspirent à être, on est pas toutes comme toi.
Allanah ricana légèrement sous la pression qui s'abattait sur sa cage thoracique, elle ne supportait pas qu'on la blâme encore pour des choses qu'elle n'avait pas faites ou voulue. Elle posa un regard colérique sur le visage entrecoupée de grandes inspirations de son amie.
- Je n'ai pas la "chance", émettant des guillemets pour étayer ses paroles, d'être tout ça, Walburga, j'en ai le devoir et avant ça j'en ai eu la détermination, l'envie, le courage d'obtenir ce que je méritais. Alors, s'il te plaît, ne te victimise pas pour me blâmer d'avoir eu plus de cran que toi.
Allanah finit par prendre une grande inspiration pour la recracher aussitôt, s'en voulant subitement d'avoir hausser le ton vis à vis de la femme enceinte.
- Sérieux, Walburga, soupira-t-elle en passant un main encore tremblante dans ses cheveux; tu sais très bien que tout ce que je souhaite est te voir heureuse et épanouie.
Elle abandonna cette discussion lorsqu'elle chercha en vain le regard de la Black qui ne lui rendit jamais, l'auror s'approcha alors de la sortie à conte-cœur; ne souhaitant pas quitter son amie en plein conflit, elle lança à son égard avant de définitivement quitter la pièce :
- Tu crois que j'ai eu le choix, moi aussi...? Je donnerais tout pour n'être rien de ce que je suis aujourd'hui, ne rien connaître de vous tous et être toujours auprès de ma famille au complet en Amérique, chacun a un rôle à jouer dans le monde et le tien n'est sûrement pas de suivre ton mari comme un chien.
Elle transplana aussitôt avoir quitter la demeure Black pour atterrir au ministère où se préparait déjà la conférence. Les différents journalistes prévues pour l'occasion s'installaient devant l'estrade et ne manquaient pas de la zieuter faire le chemin à travers le grand hall du ministère. À présent, toutes erreurs du bureau des aurors donneraient raison au chaos de resurgir, ils devaient être parfaits.
- Allanah !
La voix qui avait surgit derrière elle était emplie de désespoir, et elle en connaissait la raison ainsi que l'identité du timbre aigu de la personne. Elle posa complètement le bout de son talon en suspens sur le sol et se retourna vers Clarisse Yaxley qui avançait rapidement vers elle. La jeune femme qu'elle avait connu à Poudlard n'avait pas beaucoup changé et n'avait fait qu'être embellie par les traits adultes qui se brodaient à sa peau de porcelaine. Elles s'étaient toujours détestés, pour des raisons enfantines, c'était évident, mais leur promo commune avait été difficile à vivre près de l'autre. Pourtant, elle sentit son coeur se pincer à la vision des profondes cernes qui enlaidissaient le visage de la sang-pure, et dont la douleur ne lui avait pas donner l'envie de les camoufler. Cette vision était difficile, mais elle la soutint puisqu'elle n'en avait pas le choix.
Une fois que Clarisse fut à sa hauteur, elle ne perdit pas une seconde et agrippa son avant-bras, ce signe de détresse fit émerger les émotions de la jeune Green car ce qu'elle voyait dans les yeux de cette soeur était le reflet de ce qu'elle avait été.
- Je sais qu'ils vont classer l'affaire, je sais qu'ils vont tout abandonner, mais..., elle pinça ses lèvres, geste qui sembla faire émerger les larmes aux coins de ses yeux, mais tu es la mieux placée pour savoir ce que je ressens, a-alors, je t'en supplie..., venge ma soeur, fais quelque chose, n'importe quoi !
Tant de choses criaient en elle, et soudainement, elle se souvenait des paroles de Tom, on va devenir des légendes, il importait peu ce que le ministère en penserait s'ils l'apprenaient, ni le coût de sa morale qui en pâtirait de ce qu'elle ferait ce soir, elle vengerait Aileen Yaxley au prix de tout ce qu'elle avait construis, si cela pouvait racheter l'échec de ne pas avoir pu venger son frère.
- Je te le promets, murmura-t-elle en serrant à son tour son avant bras d'une étreinte discrète et bien plus spéciale, tu devrais ne pas rester, Clarisse, va auprès de ta famille et prends le temps de te reposer.
Elle n'aurait jamais cru émettre une intonation aussi douce pour s'adresser à cette jeune femme, elle fut rassurée de la voir hocher la tête avant de se diriger vers une des cheminées pour quitter le bâtiment. Elle ignora ensuite les appels des différents journalistes afin d'obtenir la moindre information supplémentaire qu'ils ne méritaient pas. Elle rejoignit le plus rapidement possible les bureaux qui rassemblaient tous ses collègues, elle se dirigea naturellement vers Aleksander qui fut le premier à remarquer son arrivée.
- On était pas sûrs que tu viennes, avoua-t-il en lui présentant une chaise lorsqu'elle arriva à sa hauteur, t'étais pas vraiment d'accord avec cette décision.
- D'accord ou non, il faut bien éviter que les sangs-purs nous fassent la guerre !
Elle s'installa en soupirant bruyamment ce qui lui valut un ricanement de Virgil et un doigt d'honneur en retour, Aleksander murmura en se penchant vers elle :
- Tu es une sang-pure, très chère.
Elle plissa les yeux devant l'amusement de son collègue, parfois elle se demandait comment il pouvait être plus âgé qu'elle, elle déclara à son tour :
- Raison de plus pour ne pas m'énerver sinon je bascule dans l'autre camp, et va me chercher un café si tu veux éviter ça !
Sous une révérence exagérée, Aleksander disparut dans la pièce adjacente pour exaucer son souhait, elle prit ce temps seule pour passer sa main sur son visage et fermer les yeux. Elle n'avait en tête que sa dispute avec Walburga qui n'aurait jamais du avoir lieu, elle savait à quel point la sorcière continuait à tenir à Orion, malgré l'odieuse personne qu'il était. Elle ne pouvait pas lui en tenir rigueur, ni blâmer son unique statut de cette société, elle aussi à certains instants, elle aurait souhaité se retrouver marier à Alphard, enceinte et prête à découler une vie simple et sans tout cela, mais ce n'était que parfois.
Elle secoua la tête doucement, camouflant cela comme un geste remettant ses cheveux en place, mais ce n'était qu'une tentative vaine de voir s'effacer le visage de Tom de son esprit, il était vrai, elle ne pouvait pas blâmer son amie lorsque tout son avenir reposait sur cet homme, qu'elle le suive ou qu'elle le combatte.
- Votre café, madame, surgit Almánzar en la projetant de ses sombres songes, noir, un sucre.
Elle sourit en enserrant la porcelaine de ses paumes frigorifiées par le temps qui empruntait son chemin jusque dans la bâtisse anglaise, elle remercia le sorcier et s'empressa d'apporter le liquide fumant jusqu'à ses lèvres. Elle n'avait jamais réellement aimé le goût du café mais la vie lui avait obligé à en ingérer pour tenir toute une journée. Allanah observait tout le monde s'affoler et Ernest barrait à plusieurs reprises des bouts de son discours, le changer, se tourner vers Anaidéia et refaire les mêmes actions en boucle.
Aleksander et Allanah étaient assis côtes à côtes comme les deux plus jeunes de la fratrie qui ne comprennent pas encore l'étendue de leur problème, ils comprenaient pourtant très bien mais leur contrôle personnel les empêchait de se donner en spectacle de la sorte.
Tous les aurors n'étaient pas présents, le reste de l'équipe d'Ernest s'occupait de contrôler la foule et la conférence dans sa globalité, elle savait de source sûre que Thomas avait été placé près de la foule pour surveiller le moindre comportement ou personne étrange, Elizabeth n'était pas présente non plus, elle devait donc les avoir rejoint.
- Qu'est-ce que tu fais là toi ? S'exclama-t-elle subitement en se tournant vers Aleksander. Tu ne devrais pas être avec le reste de ton équipe ?
Il hocha la tête puis haussa les épaules en souriant ce qui provoqua sa propre hilarité, un véritable enfant, songea l'auror. Il lui avoua que si Thomas et Elizabeth avait été demandé, il n'avait aucun besoin de les rejoindre. Elle fronça les sourcils en précisant le manque de professionnalisme dont il faisait preuve dans une journée aussi importante.
- Et toi, qu'est-ce que tu fais ici ? Rétorqua-t-il en accompagnant son visage d'un doux sourire taquin, t'évites beaucoup le ministère ces derniers jours, tu t'appliques même à mentir pour t'empêcher d'y aller, c'est pas non plus très professionnel ça ?
Elle détacha une de ses mains de sa tasse pour frapper l'épaule du jeune homme à l'entente du retournement de situation qu'il émettait avec aisance, elle le détestait pour la manière si simple qu'il avait de la culpabiliser, même en riant à moitié. Elle regardait droit devant elle tandis qu'il s'était penché et appuyé sur ses genoux, la tête tourné vers elle, observant la gêne prendre possession des traits de son visage.
- La fuite ne te va pas au teint.
Elle retint sa respiration brusquement, comme si Aleksander était en mesure de connaître le minimum de ce qu'elle s'efforçait à fuir, nan il ne savait rien mais pour lui, tout se lisait sur le stress qui tendait ses muscles, la mélodie de ses ongles sur sa tasse et le café qui avait presque complètement disparu dans son estomac. Il savait que ce n'était pas lui qu'elle fuyait comme cela.
- Je ne fuis pas le ministère, il s'est juste passé..., elle pinça ses lèvres, se rappelant de la forêt de Dean, des horcruxes, du baiser, de tout..., tellement de choses, ces temps-ci, tout paraît plus dur...
Il hocha la tête, pinça à son tour ses lèvres et se redressa subitement, par la même occasion, les autres aurors de la pièce se rassemblaient vers la sortie, prêt à affronter les foudres. Allanah abandonna sa tasse sur le coin d'une table et accepta la main que lui tendait l'américain. Lorsqu'elle fut en face de lui et seuls dans la pièce, il garda sa main dans la sienne et lui proposa :
- Alors, on essaiera quand le temps sera de notre côté, et que tu iras mieux, un sourire aux lèvres et aucune rancoeur dans la voix, elle trouvait cela impensable.
- Je ne peux pas te promettre que ça change l'issue de notre soirée, murmura-t-elle, coupable de tous les sentiments qu'elle s'évertuait à repousser continuellement.
- On va être en retard.
Il l'entraîna vers la sortie sans apporter la moindre réponse à sa crainte de le blesser, ils rejoignirent très rapidement leurs collègues et s'engouffrèrent dans le grand hall du ministère dans un seul souffle. Anaidéia et Ernest marchaient côte à côte, en avant, démontrant toute la supériorité qu'ils ornaient sur ce ministère. Les pas des aurores rythmaient les respirations de chacun, courtes et fortes, s'enchaînant comme les coups violents d'une épée, comme un combattant hors pair qui voit un nouveau ennemi se distinguer.
Ils arrivèrent jusqu'à l'estrade où chaque regard était posé sur eux, Ernest se déposa devant un micro placé pour l'occasion, sa femme à ses côtés. Les trois aurors supplémentaires se tenaient en arrière, en ligne et fixaient la foule sans se soucier du reste, leurs rôles étaient au même titre que leurs collègues de protéger le ministère.
Allanah remarqua instantanément Walburga dans la foule, plus en arrière que la masse des gens mais tout de même là, elle lui accorda un léger sourire ce qui la conforta sur leur relation actuelle mais trop peu sur sa sécurité. Elle entendit vaguement Ernest commencer à s'exprimer aux journalistes et aux sorciers venus assistés d'eux mêmes, elle gardait son regard protecteur sur son amie, elle gardait toute son attention sur les potentiels dangers.
Les hochements de têtes que lui accordèrent chaque membre du bureau des aurors incorporait à la foule la rassura assez pour qu'elle reprenne une respiration correcte, elle leur faisait confiance, à première vue, il n'y avait donc aucun problème. À présent, elle ne se fiait plus qu'à elle, elle scruta chaque sorcier à la recherche d'un air étrange ou d'une colère trop prononcée, mais la deuxième rangée fut à peine passer au peigne fin qu'une voix retentit dans la foule, coupant les explications d'Ernest :
- LÂCHES !!
C'était puissant, un cri d'indignation qui pouvait provenir de n'importe qui, et de n'importe où, le silence ne fut que d'une courte durée dans le vaste endroit qu'une autre calma :
- ORDURES !!
Les aurors parmi la foule bougeaient à présent vers les destinations des voix mais une fois que le cri retombait, plus rien ne bougeait si ce n'est les têtes de chacun. Même l'innocent le plus probable était susceptible d'être celui qui menaçait déjà cette conférence. Ernest gardait son calme devant la rage qu'on leur balançait malgré le choix qui n'était pas véritablement le leur. Allanah écarquilla soudainement les yeux lorsque son regard se planta sur une personne singulière dans cette foule, elle s'apprêta à faire un pas avec hâte vers Anaidéia mais tout se retrouva sombre.
Elle crut que quelque chose lui était arrivé, mais le noir se propageait bel et bien tout autour d'eux et la seule source de lumière était les feux verdâtres des cheminées, ils ne voyaient rien et la fumée magique qui bloquait leur vue se répandait jusqu'au plus haut du hall. On ne voyait qu'à moins d'un mètre à peine, les exclamations de la foule peinaient aux autres de leurs sens de s'égailler et les cris qui surplombaient la masse n'étaient que des insultes. Ils entendirent rapidement des pas précipités, tout le monde essayait de s'enfuir, la jeune auror se demanda pourquoi quiconque n'avait pas déjà utilisé les cheminées, ils doivent les bloquer, devinât-Elle.
Allanah s'avança alors à l'aveugle jusqu'à être en capacité de sauter de l'estrade où elle se trouvait, elle avançait parmi les gens, en bousculer un certain nombres mais avançait tout de même. Elle reconnaissait ses voix à présent, les deux originelles et celles qui avaient émergés depuis, et la rage embrumait plus ses sens que la fumée ne pouvait le faire.
Elle suivait son instinct, elle se fichait de les arrêter maintenant, ses ordures payeraient bien un jour. Sa seule préoccupation était de retrouver Walburga et de la mettre en sécurité loin d'ici. Elle trébucha sur ce qui semblait être le bras d'un sorcier, elle s'accroupit aussitôt pour s'assurer de sa santé mais ce n'était qu'une jeune fille en boule qui devait avoir été séparer de ses parents durant les courses affolées de tous. Elle ôta rapidement son épais manteau pour recouvrir la sorcière d'une protection supplémentaire contre l'épaisse fumée. Une fois assurée de son bien-être, elle s'apprêtait à se redresser mais fut tout d'un coup emportée dans une immense bourrasque qui suivit la détonation qui sonna momentanément le court de ses pensées.
Elle poussa un cri lorsque son corps retomba lourdement sur le sol ce qui étouffa le craquement de son épaule contre le carrelage. Elle se laissa mollement tomber sur le dos, la tête tout aussi blessée par le choc de la projection. Allanah sentit rapidement un liquide chaud se rependre sur son crâne et teindre ses cheveux d'un rouge écarlate. Elle s'étouffa brutalement du à la quantité d'air brusque qui recommençait à s'aventurer dans ses poumons bien trop tôt, elle força sur la jambe et le bras qu'elle sentait les moins heurtés par l'explosion pour se redresser et du utiliser sa main gauche pour resserrer sa baguette entre ses doigts et obtenir le meilleur maintien.
Elle avançait, toujours aussi embrumée dans l'espace qui était si calme il y a peu de temps. À présent, la fumée qui se répandait obstruer sa respiration du à l'explosion, l'air grisâtre et brûlant la faisant transpirer et il lui semblait qu'elle s'avançait jusqu'aux portes même des enfers et que la couche de suie qui s'accumulait sur ses bras était tels ceux qui n'avaient pas brûlés complètement et s'accrochait à cette ange rampant sur les terrains infernaux.
Elle slalomait entre les blocs brisés de pierre qui provenaient pour sûr de l'immense statue présente au centre du hall du ministère, elle slalomait entre les personnes qui étaient encore là et s'assurait encore qu'aucun n'avait été blessé gravement. Elle serpentait encore et encore comme si le sang s'écoulant drastiquement de sa tête n'affaiblissait pas ses capacités, et qu'elle ne sentait pas le contrôle de ses sens lui échappait.
Elle s'arrêta subitement, plaquant sa main sur son coeur comme s'il était la source du problème, comme si elle le sentait véritablement battre au niveau de sa blessure, elle esquissa quelques pas, essayant de garder l'équilibre comme si son coeur ne battait pas désormais dans chaque centimètre de son corps. Elle releva la tête et discerna une silhouette non loin d'elle, à quelques mètres, et même sans la fumée, elle ne la reconnaîtrait pas tant sa vision se flouait à chaque seconde. Allanah ne put qu'apercevoir le bras de la personne se relever lentement pour être pointer sur elle. Elle s'apprêtait à recevoir le choc, n'étant en capacité de faire quoi que ce soit d'autre.
Une main agrippa son bras violemment et la tira hors de portée du sort qui aurait probablement pu la tuer, elle fut entraînée par la personne dans la deuxième partie du grand hall, celle qui contenait tous les ascenseurs endommagés du aux explosions. Allanah se cala contre le mur froid et frôla le malaise lorsqu'elle réalisa que la fumée se dissipait à cet endroit, les couleurs agressaient soudainement ses yeux et les points noirs s'accumulaient dans sa réalité.
- Allez, on se ressaisit, Allanah ! s'exclamât-il, en claquant des doigts devant son visage, on doit vérifier que tout le monde va bien !
- Je te jure, Aleksander, cracha-t-elle en essuyant la suie sur son visage, que dès l'instant où je serais à même de voir ton visage, je t'en foutrais une qui ne te permettra plus de te relever !
Le rire de son ami fut communicatif et elle laissa cette hilarité l'atteindre légèrement, rabattant sa tête en arrière tout en marquant cette place de son sang.
- Je crois que j'ai l'épaule déboîtée.
Aussitôt, le jeune homme se retourna vers la sorcière qui serrait la mâchoire en tâtonnant maladroitement la zone de sa douleur. Il lui demanda d'ôter le pull qui obstruait sa blessure et c'est avec un mal immense qu'elle finit par se retrouver en débardeur, frigorifiée au ministère de la magie. Aleksander pinçait ses lèvres alors qu'il s'appliquait à observer attentivement la blessure de l'auror. Il la regarda ensuite dans les yeux, la prévenant que cela risquait de la faire énormément souffrir, elle avoua :
- J'ai survécu à pire...
Il effectua aussitôt le sort qui remit en place d'un coup sec son épaule droite et lui fit pousser un immense cri de douleur, elle crut avoir menti durant les premières secondes, la douleur de la guérison est toujours plus vive que la blessure elle-même. Elle respira profondément, contenant les pics de souffrance qui s'évertuaient à se répandre le long de son bras. Le regard larmoyant du aux vifs instants qu'elle venait d'affronter, elle remercia tout de même Aleksander de son aide.
- Eh, tout le monde va bien ! S'écria le jeune homme à l'égard de l'étendue floue devant lui.
Plusieurs voix répondirent, assez pour s'assurer que leurs collègues étaient en sécurité, et surtout que les citoyens avaient été mis en lieu sûr et pris en charge si besoin. Avec difficulté, Allanah se redressa sur ses jambes et avança à nouveau dans le grand hall, elle appela à plusieurs reprises son amie, ne cessant de crier un peu plus fort tant l'absence de réponse faisait augmenter sa panique.
- Arrête de gueuler, tu veux ?!
Elle ne fut jamais aussi ravie d'entendre le ton cassant et froid de Walburga Black, elle reconnut la direction qu'avait emprunté sa voix pour venir jusqu'à elle et se dirigea lentement vers elle, soudainement, elle buta sur une chose imprévue dans son chemin et sentit son corps basculer drastiquement vers le sol. Le choc fut violent mais ce qui la frappa le plus fut le rire puissant qu'émettait Aleksander quelques mètres derrière elle. La joue droite contre le sol, elle ne put s'empêcher d'éclater de rire à son tour face à l'hilarité de cette situation. Dans cette positon disgracieuse, elle put entendre Anaidéia formuler le contresort et faire disparaître toute la fumée qui avait empli le ministère.
Les visage de tous se dessinaient à tous et son corps restait étendu sur le sol, secoué par les rires comme il ne l'avait pas été pendant tellement de temps, cela lui faisait un bien étrange, un sentiment de nostalgie qui réchauffait son coeur. Elle fit basculer son corps sur le dos pour mieux se redresser, les bras en arrière pour rester assise sur le sol foulé par le suie, elle riait encore dans sa barbe alors que tous se rassemblaient non loin pour mettre en commun leurs informations.
Allanah vit s'avancer son amie jusqu'à elle, un sourire aux lèvres face à la jeune Green toujours à terre.
- C'est pas ta journée, ironisa-t-elle en évoquant tout autant leur dispute passée, espérons que tu la termines vivante.
Elle sourit à la Black et se hissa un peu plus du sol pour attraper la main que lui tendait la sorcière, mais à la dernière seconde, alors que l'air fuyait le contact imminent de leurs mains, elle s'arrêta et braqua son regard vers le corps de Walburga. Le souffle court, elle se mit à trembler, provoquant l'inquiétude chez son amie qui la questionna instantanément sur ce qu'elle avait. Elle souffla, difficilement, comme le bruit répétitif de son coeur qui se brisait :
- Walburga, tu saignes...
Le sang coulait de la jambe fine et blanchâtre de la future mère, le sang coulait jusqu'à apparaître le long de son genoux et coulait encore comme les larmes sur leurs visages.
[...]
Il est toujours difficile de voir les mauvaises choses arrivées aux autres lorsque nous nous sommes toujours préparés à ce qu'elle nous arrive à nous. C'était le sentiment qui ensevelissait Allanah depuis plusieurs heures maintenant, l'injustice qui s'accumulait dans les pores de sa peau la rendait bouillonnante. Elle faisait claquer son pied contre le sol depuis l'arrivée du médecin dans la chambre de Walburga, son regard ne quittait pas la silhouette détruite de son amie qui s'affaissait sur elle-même à mesure que le monologue du médecin se poursuivait :
- Le principal pour vous, Madame Black, est que votre corps n'a pas été endommagé par la fausse couche, vous êtes en excellente santé et votre capacité à refaire des enfants reste la même.
- Alors pourquoi ? S'indigna Allanah, le coeur lourd d'une colère destinée à tous et à personne à la fois, si tout va si bien que cela, alors pourquoi ?!
Elle avait haussé le ton, et se sentit honteuse d'avoir provoqué un sursaut du corps presque sans vie à présent de Walburga, le médecin se tourna vers elle et d'une voix qui se voulait probablement rassurante, déclara :
- S'il vous plait, calmez-vous, mademoiselle Green, votre amie aura besoin de beaucoup de repos et de soutien à présent.
Elle tourna le dos à toute l'envergure de la pièce et affronta simplement le regard du mur blanchâtre et statique, sans vie, comme la petite fille qui dormait pour toujours à l'intérieur du corps de la jeune Black. Elle serra aussi fort qu'elle put la poigne de ses mains sur la table devant elle ainsi que sa mâchoire pour contenir ses larmes, la douleur était si vive en elle qu'elle ne souhaitait imaginé ce qui pouvait traverser à l'instant même l'esprit de la sorcière derrière elle.
- Pourquoi, murmura la faible voix de Walburga, émergeant du silence et de la douleur.
Le médecin bafouilla, sûrement étonné de la faiblesse soudaine de cette femme à l'allure habituellement si froide et calculée. Il finit par entrouvrir les lèvres et donnait une réponse insuffisante, car rien n'est jamais suffisant à la perte d'un enfant.
- Nous ne pouvons pas établir avec certitude les causes de la fausse couche, mais le stress et le surmenage sont les principales raisons qui surviennent généralement. Avec ça, être exposé à de très grandes sources de magie, quelqu'en soit la source, peut altérer le développement naturel de l'enfant.
La respiration d'Allanah prit un chemin plus long, l'air se jetait tout sauf à l'endroit prévu, il défiait les lois de son organisme sous la panique grandissante en elle. Elle n'écouta pas plus que la dernière phrase qui vint à elle avant de quitter précipitamment la pièce :
- Madame Black, selon nos examens, malgré que la fausse couche n'est survenue qu'à ce jour précis, le coeur de l'enfant ne battait déjà plus depuis-
Elle n'entendit pas la suite, s'étant réfugiée dans le couloir vide de St-Mangouste, elle sentait le peu de reste dans son estomac menacé de quitter son corps. La culpabilité saisissait les organes de son coeur et les compressait contre sa peau, souhaitant la voir exploser; elle était haletante, le coeur si lourd. Allanah faisait les cent pas, sa jambe gauche lui faisant toujours aussi mal malgré les soins de l'hôpital et son bras se déchirait à chaque mouvement minime qu'elle entreprenait. Cette journée la conduisait jusqu'aux tréfonds des enfers et elle se questionna, elle se demanda, quand est-ce que tout ça finira enfin ?
Quelques minutes passèrent et elle répéta les mêmes mouvements psychotiques en boucle avant que le médecin ne sorte enfin de la chambre de son amie et s'arrête près d'elle. Allanah stoppa sa marche et se planta devant lui, le visage colérique comme s'il était responsable du malheur qui s'abattait sur eux en ce moment, et sur elle depuis toujours.
- Mademoiselle, avez-vous déjà vécu ou étais près d'une personne ayant vécu la perte d'un enfant à ce stade-là ?
Elle hocha négativement la tête, s'étonnant de la prévenance dont faisait preuve cet homme.
- Votre amie souffrira énormément, et il y a de grandes chances qu'elle intériorise cette peine, alors prenez soin d'elle, souffla-t-il comme une prière, ce n'est pas parce que cet enfant n'est pas arrivé à terme qu'il n'a jamais vécu pour elle, et pour vous aussi de toute évidence.
Elle remercia sincèrement le médecin qui lui annonça qu'il allait bientôt endormir Walburga pour procéder à l'enlèvement complet du fœtus du corps de son amie, et qu'elle devrait lui dire quelques mots avant cela. Elle rentra à nouveau dans cette pièce livide et s'excusa aussitôt auprès de la sorcière de l'avoir laissée comme cela. Walburga restait silencieuse même lorsqu'Allanah s'installa à ses côtés dans le lit d'hôpital et la serra contre elle.
- Elle vivra sûrement mieux là-haut...
Les larmes coulèrent naturellement des yeux des jeunes femmes lorsque la mère prononça cela, caressant du bout des doigts son ventre légèrement arrondi. C'était un calvaire pour elles deux de faire face à cela, mais elles étaient tout de même ensemble.
- Laisse moi lui dire au revoir, prononça longuement Allanah.
Cela surprit la mère mais elle retira légèrement la couverture qui couvrait son ventre et laissa le visage de son amie aller jusque là. La jeune Green déposa tout d'abord un baiser sur la surface de son corps avant de murmurer à l'égard du petit être qui ne l'entendait pas :
- Rejoins vite le ciel, petit ange, et surtout ne fais pas de détours, surtout pas pour voir tes cousines, sinon t'iras en Enfer. Là-haut, il y aura mon frère et je te promets qu'il veillera sur toi.
Les quelques larmes qui s'étaient déposés sur le ventre de la Black n'avait servit qu'à en faire couler bien plus. Allanah tremblait doucement sous la peine de devoir laisser cet enfant derrière elle.
- Isabella, elle se serait appelée Isabella, c'est ton deuxième prénom, je voulais te faire honneur...
Allanah sourit contre le ventre, cachant cela comme les larmes s'écoulant de ses yeux brisés, elle finit par lui dire adieu :
- Je t'aimais déjà tellement, petite chose, adieu Isabella.
Lorsqu'elle se redressa, elle affronta le visage baigné de larmes de son amie et la prit une dernière fois dans ses bras avant de la laisser faire ses adieux seule. Elle quitta rapidement l'hôpital, n'étant pas plus en capacité d'affronter cela, elle préféra faire ce dont elle était le plus capable, faire face à sa douleur par la rage. La guerrière transplana jusqu'au champ de bataille où se trouvait les seuls responsables à blâmer de cette peine qui marquerait ce jour à jamais dans le coeur de Walburga. Elle faisait face à la pire trahison qu'on puisse infliger à quelqu'un qui nous est cher.
Elle entra dans la maison des Black, conduisant son corps jusqu'aux voix qui retentissaient du salon. Lorsqu'elle poussa la porte de celui-ci, toutes paroles cessèrent, elle vit Alphard dans un coin de la pièce, le visage gonflé par la colère en face des petits chiens de Tom, de souffifres qui pensent gouverner le monde alors qu'ils le conduisent en Enfer.
- Allanah...
La voix de Le'o était douce, elle en aurait été attendrie si les choses étaient différentes, si la pitié pouvait encore bordé son coeur.
- Ferme là, Avery, tu n'as plus aucun droit de m'adresser la parole, elle pointa du doigt Abraxas qui s'apprêtait à parler également, toi non plus.
Elle était froide et sa baguette était coincée entre les serres de sa main, elle voudrait les voir souffrir jusqu'à ce qu'ils comprennent une infime part de la souffrance qui devait atteindre le coeur de son amie à cet instant. Elle se tourna vers Orion et du contrôler sa rage meurtrière pour ne pas l'exécuter sur le champ, elle s'avança vers lui à mesure qu'il reculait.
- Tu as tué ton enfant, Orion, et la seule chose qui te garde en vie est l'attachement que te portes Walburga, sinon tu serais entrain d'agoniser comme le chien que tu es.
Il fit un pas précipité en avant, le murmure d'un sort à la bouche alors que l'agilité d'Allanah avait déjà conduit le sienne à s'enfoncer dans la chair putride de son cou, elle cracha à son égard :
- Ne me donne pas plus de raisons de t'achever sur le champ, espèce d'enflure.
Elle repoussa violemment le jeune homme contre l'un des murs et fut rattraper par Marcus avant qu'il ne chute. Elle recula, passa à plusieurs reprises sa main dans ses cheveux sans parvenir à contrôler sa colère.
- Allanah, on a blessé personne, calme toi, lança Vector d'un ton calme qui déclencha encore plus sa haine.
- Ça aurait pu être Allison !! Vociféra-t-elle, pointant sa baguette sur le jeune Bulstrode, ça aurait pu être Anastasia, Lyssa, Druella, ça aurait pu être moi !!
Elle ria jaune, la main tremblante de les faire payer.
- Vous avec attaqué le ministère, il y avait des innocents là-bas ! Des gens biens, des citoyens normaux ! Pas des monstres comme vous !
Derrière elle, Alphard essayait tant bien que mal d'éteindre sa colère, en vain, car le feu qui brûlait en elle n'avait aucune limite imaginable.
- Mais de toute manière, vous n'avez fait que ce qu'on vous a dit, par vrai ?! Vous n'êtes que les pions, donc vous n'êtes pas à blâmer ?!
Elle ancra son regard dans celui d'Abraxas et sentit son coeur se briser en mille morceaux en prononçant ses mots brûlants sa langue :
- Vous êtes responsables de ce qui s'est passé, vous et personne d'autres, elle réprima sa haine et termina, et je ne veux plus jamais que vous m'approchiez.
Lorsqu'elle quitta la pièce, elle entendit distinctement des voix la rappelaient, Vector et Abraxas semblaient les plus atteints par tout cela, elle se sentit blessée par l'avenir qui les séparait irrévocablement, les autres pouvaient bien brûler en Enfer, elle alimenterait le feu.
Ses pas dans les escaliers résonnaient dans toute la maison Black et elle rejoint vite la bibliothèque secrète de la famille, prête à tout récupérer et s'en allait pour de bon. Lorsqu'elle arriva devant le bureau qui contenait des semaines de recherches, elle fit face au néant, tout avait disparut. Ses notes sur les Horcuses, le carnet contenant tout le savoir de Tom sur les obscurius, il ne restait que le livre de magie noire posait sur le bois, ouvert à la page de la formule dont elle avait besoin. Elle s'approcha assez pour voir un bout de parchemin posé sur le bureau à côté du bouquin, maintenant ou jamais, était-il écrit. Elle le prit entre ses mains et soudainement sous un enchantement la page contenant le sort crucial se prit à s'enflammer peu à peu.
Elle s'assit en panique de voir disparaître ses seules chances de tenir sa promesse à Clarisse et à elle-même, elle avait déjà trop perdu aujourd'hui. Elle installa avec précipitation les quelques gouttes de sang sur le bout de parchemin et commença à réciter la formule avec force, à plusieurs reprises, donnant le reste de toute de son énergie dans ce sortilège de magie noire, elle n'avait plus rien à noircir de son âme déjà opaque.
Elle récita encore et encore les mots maléfiques, les connaissant par coeur, elle ferma les yeux et laissa se consumer la page du livre. Enfermée dans la réalisation de son sort, elle ne réalisa pas que le sang s'écoulait de son nez et que cette fatigue négligée la mènerait à bien pire encore.
Allanah rouvrit les yeux après plusieurs minutes, sous l'écriture de Tom se trouvait maintenant l'inscription rougeâtre d'une adresse qui serait la dernière étape de sa journée en Enfer, et la première de son règne sur les terrains du diable.
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bonjour, bonsoir à tous !
je vous poste mon chapitre plus tôt que d'habitude pour ne pas trop m'en soucier ce soir et demain et me reposer pour la rentrée, j'espère que la vôtre se passera bien et que vous aimerez votre année scolaire !
alors, tout d'abord, avez-vous aimé ce chapitre ?
qu'avez-vous pensé de l'attaque du ministère ?
ou encore ce qui est arrivé à Walburga ?
je préfère précisé que le règne et surtout la montée au pouvoir de Voldemort se fera plus tôt que la chronologie d'Harry Potter le veut et sera par conséquent plus lente pour ne pas trop bousculer l'ordre des choses !
merci d'avoir lu, à la prochaine !
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