41 | 𝓽he traitor.

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| CHAPITRE 41 |

de ses yeux amortis les paresseuses larmes, l'air brisé, la stupeur, la morne volupté, ses bras vaincus, jetés comme de vaines armes, tout servait, tout parait sa fragile beauté.

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LENTEMENT,
Allanah se pencha pour ramasser un énième doudou laissé à l'abandon par les sœurs Black. Druella était dans la pièce adjacente et faisait la même tache éreintante. Le soleil déclinait d'or et déjà à l'extérieur de l'immense maison Black dont avait hérité Cygnus, le jour s'en allait et les deux sorcières se retrouvaient esclaves du nettoyage de l'entier rez-de-chaussée qui bientôt serait envahie d'une réception si peu désirée par l'auror. Elle ajouta entre ses bras une énième peluche de dragon à moitié déchirer par le temps et les dents acérés de Bellatrix. Allanah portait une robe plutôt épaisse du au temps de novembre qui gelait les fenêtres du matin au soir, le tissu noir collait à sa peau et laissait ressortir la blancheur de sa chevelure et de son teint. Très peu maquillée par ce temps pluvieux, on apercevait quelques grains de beauté parsemaient sur son visage qui rendait plus délicieux encore l'observation de la sorcière.

Elle éleva légèrement la voix, essayant de se faire entendre à travers la maison :

- Dis, Dru', tu pourrais pas apprendre à tes filles à ranger, tout simplement ?!

- Je le ferais quand les seuls mots qu'Andromeda pourra prononcer ne seront plus non et tais-toi !

Allanah camoufla son hilarité dans un des doudous déjà dans ses bras. Elle observa ensuite silencieusement les alentours, elle ne se rappelait plus de son chez elle, en Amérique, ni si cette même ambiance joviale et familiale y avait déjà régnait. C'était si lointain, et bien trop pour qu'elle s'y soucie, elle avait tant de choses à faire ici et pour l'avenir que le passé s'écoulait entre ses doigts sans qu'elle ne prenne part à l'arrêter. Allanah n'était plus une enfant, et cela avait un goût de terreur dans la gorge.

L'arrivée de Druella dans le salon principal coupa court à ses pensées et elle planta ses yeux dans les siens. La jeune Black avait bien vu la lueur d'une douleur dans ses pupilles mais elle ne dit rien et se contenta de l'inviter à la suivre à l'étage. Alors que les deux femmes montaient pas à pas les escaliers, les rires de deux sœurs Black s'ouvraient à elle. Leur hilarité fit sourire Allanah qui n'avait depuis longtemps pas entendu une si grande insouciance. Elle vit l'air doux et maternel emplir le visage de son amie lorsqu'Andromeda se tenue dans l'encadrement de la porte et tendit les bras vers sa mère. Druella la prit tout naturellement contre elle et la hissa dans les airs, égaillant cette si minuscule créature par un geste aussi banale. Après un court instant de tendresse, Andromeda retourna jouer au côté de sa soeur tandis que les deux sorcières se dirigeaient vers la chambre de Druella pour qu'elle se prépare à recevoir.

- Tu espères que ce soit une fille à nouveau ? questionna soudainement Allanah, en s'asseyant sur le lit de son amie.

- Oh oui ! S'exclama-t-elle, directement, même si je crois que Cygnus aimerait un petit garçon !

Allanah haussa les épaules, son intérêt pour les enfants s'amoindrissait à mesure que tant d'entre eux envahissaient les maisons de ses amis. Elle ajouta tout de même :

- Ça pourrait faire un ami à Lucius !

Druella cessa de fouiller dans son armoire pour se tourner vers la jolie blonde qui s'affalait de plus en plus sur son lit conjugale, elle affichait une mine dépitée qu'Allanah ne comprit pas sur le coup.

- Il y en a toujours que pour Lucius, je sais que c'est ton filleul mais on a des enfants nous aussi et c'est du mien qu'on parlait justement !

- Quelle jalouse celle-là, marmonna la jeune Green, sous son regard courroucé.

Druella abandonna cette course inutile et vaine et se plongea dans le choix de sa tenue pour cette soirée. Peu à peu, le corps d'Allanah s'affaissait jusqu'à ce qu'elle ne se retrouve complètement allongée sur les draps en soie. Elle soupira et observa le haut du lit à baldaquin qui faisait briller des étoiles; selon ses derniers souvenirs d'astronomie, cela ressemblait à la constellation lié à Cygnus, elle sourit légèrement. Druella la laissa un moment pour se laver et se préparer plus convenablement.

Cette solitude changea inévitablement le court des pensées de la jeune femme qui les retrouvaient accaparer par l'omniprésence de Tom. Le tissu qui renfermait sa taille dans une puissante étreinte n'était pas sans lui rappeler le bras du sorcier autour de celle-ci. Ce moment n'avait pas quitté sa mémoire, même après la semaine qui s'était écoulée, même après les insomnies que cela avait provoquée. Elle aurait pu dormir, elle le savait bien mais c'était ses rêves qu'elle craignait plus encore que la nuit noire. Allanah n'avait jamais autant craint la vérité.

Elle laissa ses yeux se fermer et faire disparaître son environnement. Elle ignorait même ce qu'elle souhaiterait retrouver lorsque ces paupières se rouvriraient. Si seulement elle n'avait le choix finalement, si seulement le monde ne lui laissait pas la possibilité de douter.

  - Allanah ! S'écria Druella de sa salle de bain, la faisant sursauter, dis, tu veux du rouge à lèvres ?

Elle ricana et la remercia son amie de la faire quitter son esprit tortueux. Elle se dirigea à son tour vers la source de sa voix et découvrit la jeune Black dans une splendide robe en velours noire qui épousait parfaitement sa fine silhouette et donnait grâce aux formes de sa grossesse qui prenait place sur son corps. Druella avait toujours su ravir son regard et il n'y avait aucun doute que cette femme était une des plus belles qui lui était donné de voir. Allanah attrapa l'objet et s'en appliqua lentement sur ses lèvres en essayant de faire un résultat aussi parfait qu'à son habitude.

  - Lyssa ne nous rejoindra pas ce soir, devina la Black en terminant de défaire tout les plis de sa robe.

Allanah secoua la tête comme réponse avant d'essuyer lentement les coins de ses lèvres pour éviter tout surplus disgracieux et irritants pour elle. Elle se tourna vers son interlocutrice et poursuivit :

  - C'est mieux pour elle, je ne préfère par la savoir près d'Abraxas et tous les autres.

Le ton d'Allanah était sans débat, elle semblait conclure toute envie pour Druella de revoir la jeune rousse. Les deux savaient pourtant que ce n'était pas cela qui était en jeu. La jeune Wilzem avait toujours été une bonne personne, mais aussi bon sommes nous, une part d'ombre peut grandir au contact des autres.

  - Dans les autres, il y a mon mari, Allanah, rappela-t-elle, indignée, et celui de ta soeur ! Ainsi que tes meilleure amis !

  - Ton indignation ne changera pas mes choix, Dru', ce n'est pas bon pour elle de rester près d'eux. Toi, tu as été élevée par l'aristocratie anglaise, Allison, par notre famille. On est faites pour endurer ça, pas elle.

  - Elle n'est pas en sucre.

Allanah planta ses yeux dans ceux de Druella, elle devenait étrange depuis le début de cette conversation. Pourquoi cherchait-Elle à tout prix à faire venir Lyssa ici ? Elle fronça les sourcils et déclara :

  - Alphard ne viendra pas non plus, il ne se sent pas d'humeur.

La conversation découla dans un esprit plus joyeux sur Alphard et cette singulière idée de ne pas vouloir se joindre à une soirée. Mais Allanah gardait à l'esprit sa logique et son esprit d'auror. Il fallait qu'elle soit vigilante. Tous savaient que Tom était revenu, mais aucun n'en parlait. C'était comme à Poudlard, ils étaient les pions de Tom et elle jouait seule face à eux tous. Il était toujours difficile pour la jeune Green d'être aussi impartiale, ils étaient ses amis, du moins ils étaient censés l'être. Tout le monde avait un rôle à jouer malgré tout, et le sien était le moins plaisant de tous, celui que personne ne veut.

Le temps passa rapidement jusqu'à l'arrivée des premières personnes. Allanah parlait vaguement de son travail, sans jamais rentrer dans les détails et leurs préoccupations au ministère et Druella racontait quelques anecdotes sur sa vie qu'elle ne connaissait pas encore. Comme cela, on douterait de voir deux amies qui se connaissaient depuis presque dix ans, elles paraissaient mentir, et elles haïssaient cela.

Vector arriva en premier, ce qui détendit étrangement la jeune Green, se sentant plus à l'aise avec le mari de sa soeur qu'elle ne l'aurait pressentie. Il parla de son futur garçon, les yeux brillants d'un éclat indéfinissable, il lui prouva au moins qu'à défaut de toutes les autres, ses actions envers cet enfant et sa sœur seraient pures. L'atmosphère changea du tout au tout à l'arrivée de Cygnus, qui revenait chez lui en compagnie de Marcus Rosier et Orion Black. Leurs regards se croisèrent avec Allanah et l'animosité qu'elle ressentait envers eux ne pourraient être camoufler même sous mille sourires mielleux. Druella questionna immédiatement sur la présence de Walburga, ce à quoi Orion rétorqua distraitement :

  - Elle arrive, je crois qu'elle voulait prendre quelques précautions pour le bébé.

  - Ravie de voir que cette grossesse te rend meilleur, sombre crétin, balança Allanah, sans ménagement.

Leurs regards s'ancrèrent à nouveau l'un dans l'autre et la colère qui les animait grandit de ce fait. Orion était affalé dans le fauteuil opposé à elle et la toisait d'un dédain qui n'avait pas lieu d'être à ses yeux. Il devrait connaître sa place, songeât-Elle. Orion s'apprêta à contrattaquer avant que Druella prenne la parole :

  - Arrêtez, clama-t-elle, agacée, vous pouvez pas vous montrer mature une seconde ?

Peu importe ce que la maîtresse de maison aurait pu dire, la haine qui liait les deux sorciers ne leur permettrait pas de songer à autre. Orion ricana et émit finalement :

  - C'est vrai que l'âge aurait du lui faire comprendre qu'il y avait peu de chance qu'elle gagne face à moi.

  - Surveille tes paroles, déclara lentement Allanah, il y a surtout peu de chances que tu es le temps de sortir ta baguette avant de te retrouver face contre terre.

  - Sûre de ça ? Lança le jeune homme, une lueur de défi dans le regard.

L'adrénaline poussa Allanah à ne presque plus savoir ce qu'elle faisait, et elle sortit sa baguette de sa poche pour la faire tourner entre ses doigts.

  - Sortons ?

Elle vit quelque chose d'autre briller dans le regard d'Orion, quelque chose qui le réfrénait immédiatement. Elle savait ce qu'était cette peur soudaine, même lorsqu'il n'était pas présent, elle la connaissait. Et la voir dans les yeux d'un autre était d'autant plus exaltant. Il ne dit plus rien et Cygnus en profita pour lancer une conversation plus joyeuse. Encore une fois, tous changeaient de direction quand leurs pensées à tous voguaient vers la même.

Elle laissa court à leur hypocrisie, et au mouvement de sa baguette entre ses doigts. Aucun ne devait oublier que malgré que leurs rôles n'aient pas évolués, elle n'avait que plus d'importance avec le temps. Finalement, elle avait des choses à perdre.

Walburga arriva et l'infime soutien qu'elle détenait d'elle fut pris à la volée par Orion qui la gardait précieusement à ses côtés dans le simple but de l'enrager. La jeune femme ne disait rien et se laissait berner par les caresses qu'il faisait à son bras et le regard faussement attentionné qu'il lançait à son ventre légèrement arrondi. Orion était un très bon manipulateur, et Walburga était amoureuse, elle ne pouvait pas lui en vouloir pour cela. La jeune Green se laissa soudainement perdre dans ses pensées, sous cette image si tentante de la douceur d'un ménage, les souvenirs de ses parents et les vies heureuses qu'elle voyait autour d'elle. Elle réfléchissait toujours trop, et bien souvent dans la mauvaise direction. Il y avait bien des choses qu'elle avait annihiler de son avenir, et l'espoir de le partager étroitement avec quelqu'un en faisait parti.
Il y avait Alphard, mais c'était différent.

Elle releva les yeux vers l'entrée du salon à l'entente de gazouillements et de la voix forte d'Abraxas, en retard évidement, mais le dédommagement qu'il lui apportait lui suffisait. Allanah se redressa rapidement sous les grommellements attendues de Druella et s'approcha du jeune homme qui franchissait la porte. Dans ses bras, un grand bébé qui n'était lasse de poser ses yeux partout et de les ouvrir encore plus malgré l'heure tardive. Lucius était autant un grand bébé qu'il était joufflu et adorable. Allanah ne saurait dire ce qui la poussait à autant l'aimer, mais c'était comme cela. Elle récupéra l'enfant qui tendait déjà ses mains vers elle et le câlina pour entendre plus encore ses éclatements de joies aigus et profonds.

- Je crois qu'il n'est même pas aussi heureux lorsqu'on vient le chercher le matin dans son lit, ricana Abraxas en posant dans un coin le sac à langer qui étonnait toujours ses anciens camarades; ou quand sa mère lui donne à manger, ce qui moi me rendrait très heureux.

Le regard mauvais qu'Allanah lui lança le fit encore plus ricaner, ainsi que tous les autres. La jolie blonde s'installa à sa place avec Lucius, ôta ses talons pour rabattre ses jambes devant elle et entreposait son filleul comme s'il se tenait droit et fort sur elle. Du à la présence du bébé, et des filles non loin, aucun ne fumait et autant en avait-elle envie, elle n'y pensait que très peu face à Lucius. C'était étonnant comme un si petit être pouvait accaparer toutes ses pensées par de simples mouvements de têtes et des mots à demi-dits. Elle avait rêvé d'être mère, mais si elle n'avait que Lucius, cela lui suffirait.

- Alors, Vector, lança soudainement Marcus, créant son propre sujet puisque le précédent l'ennuyait, t'as trouvé un prénom pour ton garçon ?

- À ce que je sache, rétorqua directement Allanah, continuant de jouer avec Lucius, il n'a pas fait ce bébé seul, ne pas négliger ma soeur serait plus approprié juste en face de moi.

Vector sourit à Allanah bien qu'elle ne le remarqua pas, Orion ne manqua pas de s'allier au Rosier pour le simple but d'enrager l'américaine.

  - À ce que je sache, c'est son nom à lui que cet enfant portera, cesse de faire la féministe et la femme indépendante deux secondes.

Après cela, la douceur des mains de l'enfant près d'elle passait bien après sa haine. Elle releva lentement les yeux vers le jeune Black qui aurait besoin d'une réelle correction pour arrêter de se prendre pour plus qu'il n'est réellement.

  - Et dis-moi, Orion, l'enfant que tu vas avoir, il portera le nom de Walburga ou le tien ?

- Hilarant, clama-t-il, la mine soudainement plus contrariée.

La conversation reprit son court, Vector évoqua quelque choix de prénom qui laissèrent tous Allanah dubitative, mais elle ne dit rien, ce n'est pas son enfant. Du moins, elle ferait bien une remarque à Allison dès qu'elle la verrait. Les minutes s'écoulaient avec bien plus de facilité depuis que Lucius se trouvait près d'elle, son innocence inégalable lui faisait presque oublier la corruption de tout ceux qui l'entouraient; ainsi que la sienne.
Comme le temps passait vite, et que le bonheur éclipsait sa logique, Allanah fut surprise de voir les larmes emplir si soudainement les coins des yeux de son filleul et de l'entendre pleurer.

Ces pauvres réflexes maternels la firent tout d'abord paniquer, elle jeta un regard à l'aide à Abraxas qui attrapa les accoudoirs de son fauteuil pour se redresser très calmement et prendre au passage son sac à langer. Elle lui tendit son fils mais ne put s'empêcher de le suivre jusque dans la chambre d'Andromeda. Elle était sûre de ne plus pouvoir revoir Lucius durant la soirée et prévoyer de rentrer bientôt. Arrivée à l'étage, elle fut étonnée de l'habilité avec laquelle Abraxas s'occupait de son fils. Il le changea dans des vêtements plus confortables pour dormir tout en caressant son dos et lui assurant qu'il dormirait bientôt, la magie lui permettait pas la même occasion de s'occuper de son biberon.
Il agissait avec tant de douceur qu'elle en oublierait presque qui elle avait en face d'elle, l'opposée de son propre père sans aucun doute.

  - Ça fait toujours bizarre de te voir en tant que père.

  - En tant que bon père tu veux dire ? ricana-t-il en lui tendant son fils pour qu'elle le mette au lit comme elle le souhaitait, tu m'aurais tué si je ne l'étais pas de toute manière.

Accompagnant Lucius dans une tendre étreinte jusqu'au lit de la petite Black, elle ne put retenir un ricanement sincère.

  - Je peux pas dire le contraire, tant que je serais là, tu seras le meilleur père de notre génération pour ce petit ange, émit-elle avant d'embrasser doucement le front de son filleul.

Abraxas porta un regard attendri à cette scène. Comme chaque instant que partageait Allanah et Lucius devant lui, il sentait l'amour qu'il portait pour ces deux êtres se mêlait et le comblait de joie. C'était étrange, mais il était rarement aussi heureux qu'à ces instants-là. Allanah se redressa du berceau en murmurant au petit être à quel point elle l'aimait, puis se tourna vers son ami et lui sourit encore plus intensément qu'il ne l'aurait cru.

  - Des fois, je suis étonné de te voir encore près de nous, après tout ce qu'on t'a fait.

  - Tu aurais aimé que je parte ? questionna-t-elle, l'air taquin en s'approchant.

  - Nan !

Sa voix avait percé dans l'air plus qu'il ne l'aurait imaginé, Allanah sourit encore plus tandis qu'ils s'assuraient que Lucius trouvait bien le sommeil. Elle se retourna vite vers lui et il reprit plus calmement :

  - Je ne veux pas que tu partes.

Allanah fut prit d'un élan de tendresse et elle s'approcha d'Abraxas pour le prendre dans ses bras. Ce fut comme si c'était exactement ce qu'il souhaitait. Il la serra plus fort dans ses bras et huma le parfum réconfortant d'une étreinte qu'on ose demander mais qui nous est indispensable. Allanah et Abraxas avaient toujours été pareils, sur tant de points que celui-ci ne fit pas exception. Ils avaient besoin de l'autre, même s'ils ne le montraient jamais.

  - Fais attention à toi, je t'en supplie, murmura Allanah, près du cœur battant du jeune homme, je pourrais pas accepter de te perdre.

Abraxas ferma les yeux et se répéta ses paroles qu'il rêvait de lui dire également, mais en réalité, il devrait lui dire de fuir. De fuir loin, car il savait ce que le diable avait prévu pour elle, ce qu'il voulait faire d'elle. Leur étreinte durant quelques minutes, transformant cette terrible atmosphère qui les entourait jusqu'alors par le souvenir de leurs années à Poudlard, des soirs où le lendemain était sûr.
Peu à peu, ils laissèrent tout deux leurs bras glisser le long de leur corps et se détacher l'un de l'autre. Allanah quitta la pièce en premier, laissant Abraxas dans ses pensées et fuyant les siennes.

La jeune femme rejoignit vite le salon où elle prit Druella dans une légère étreinte elle aussi en lui murmurant qu'elle avait été heureuse de les voir, elle et les filles mais qu'elle devait rentrer. Elle récupéra ses talons, son manteau et d'un léger salut à la majeur partie des personnes, elle quitta la demeure Black. Malheureusement, elle ne remarqua pas Marcus et Orion suivre le mouvement et se diriger vers la sortie. Elle entendit distinctement leurs murmures alors qu'elle s'apprêtait à transplaner, le froid presque hivernal ne lui donnait pas envie de s'en soucier mais rien n'était fait au hasard avec eux.
Elle se retourna et ils la fixaient tout deux, encore sur le perron du manoir. Ils étaient espacés de quelques mètres et leur surélévation pouvait tromper sur la domination qui s'exerçait sur cette scène.

Ils avaient beau être deux, et se pensaient supérieurs, ils se trompaient.

- Qu'est-ce que vous me voulez, lança-t-elle, agacée par leur entêtement, vous voulez finalement que je vous règle votre compte ?

Marcus opta pour ignorer totalement les remarques de la jeune femme, tandis qu'Orion grinçait des dents en fixant méchamment la jeune femme.

- Tu as déjà entendu parlé du pari de Pascal ? La questionna-t-il, naturellement, en faisant à son tour danser sa baguette entre ses doigts.

- Tu t'intéresses à la philosophie moldu maintenant ? Ce n'est pourtant pas toi qui disait n'y avoir aucun intérêt dans tout ce que les moldus pouvaient bien faire, s'étonna-t-elle faussement, contrôlant jusque là sa colère.

Marcus engagea son avancée et descendit une à une les marches du perron pour le rapprocher d'Allanah. Elle ne voulut pas faire un pas en retrait, même sous la crainte d'une attaque, elle préférait rester la plus digne face à ces deux hommes. Alors que Marcus reprenait la parole, elle vit le jeune Black s'entraînait dans ce même mouvement :

- À certains égards, ça passe le temps, il faut dire que tout est calme pour l'instant.

Le contact visuel entre Marcus et Allanah n'eut jamais été aussi glacial, elle sentait bouillir en elle une colère soudaine. Ce n'était pas une menace directe, mais cela restait un prémisse de guerre, contre elle et contre le bien.

- Abrège, oui, je connais cette théorie philosophique.

Il sourit encore plus même si cet étirement de ses lèvres n'avait rien d'agréable à voir, au contraire, cela ne le rendait que plus dangereux. Elle fronça les sourcils et grinça des dents, plus elle restait, plus elle sentait qu'elle était en danger.

- Essaie de la voir autrement, essaie de la voir avec notre monde.

- Essaie d'échanger ta croyance en une chose qui n'existe probablement pas par un être qui est bel et bien là et qui peut t'apporter tout le pouvoir et la gloire que tu désires, expliqua Orion, qui s'impliquait finalement dans cette conversation.

Allanah cligna des yeux quelque chose, ils venaient de comparer Tom à un dieu pouvant lui apporter l'éternité d'un Paradis. Tom, à un dieu. Le pari de Pascal stipule que selon si tu crois en Dieu et suis sa foi durant toute ta vie, qu'il existe ou non, ce choix d'y croire t'apportera plus à la fin. Si tu n'y a pas songé une seule seconde, et qu'il existe, tu connaîtras l'Enfer, sinon, le Paradis. Dans le cas contraire, tout sera simplement fini, s'il n'existe pas, tu n'existeras plus également. Nous gagnions plus à croire en Dieu, selon Pascal.

Et ils venaient de comparer Tom à un dieu vivant.

Elle ignorait tant quoi dire ou encore moins quoi faire dans cette situation, face à tant d'inepties.

  - Imagine tout ce qu'il pourrait t'apporter, tu contrôleras tout et tout le monde.

  - Tu n'aurais plus à te soucier de rien, le monde entier te craindra au même titre que lui, et si au final, tout vient à s'effondrer sans rien au bout, tu auras gagné au change car tu auras régné avec lui.

  - Vous êtes tarés, murmura-t-elle en resserrant sa baguette entre ses phalanges, vous êtes complètement tarés !

Cette fois-ci, Allanah recula. Pas de peur, elle était consternée. Ses yeux passait entre les deux sorciers rapidement, sans s'y attarder, elle ne réalisait pas ce qu'il se passait. Ils essayaient de la rallier à Tom, îles essayaient, eux, de lui faire entendre raison tandis que même son amour pour Tom ne lui faisait lâcher ses principes. Elle avait résister au poison, ils pensaient avoir avec leurs douces paroles.

Elle reprit contrôle de sa logique et de son corps et braqua son attention sur eux. Elle clama distinctement :

  - Vous ne voudrez pas que je le rejoigne.

  - Et pourquoi cela ?

Orion fronçait les sourcils et se montrait d'un seul coup agressif, sachant très bien qu'ils avaient échoués lamentablement, comme il était inévitable.

  - Puisque vous seriez les premiers que j'écraserais sur ma route.

L'air qui s'infiltrait entre eux était glacial, des deux côtés, les picotements dans leurs mains leur donnaient envie de s'affronter ici et d'en finir avec l'autre. Allanah le pourrait, elle le savait bien mais elle en fit rien. Elle resta face à eux, sachant très bien qu'eux n'avaient pas le droit de l'approcher. Elle détestait cela, mais c'était grisant à la fois.

  - C'est une menace ?! Cracha Marcus, lui aussi en proie à sa perte de contrôle.

  - Oui, c'en est une, et c'est inévitable. Un jour, on se tiendra à nouveau face à face, mais vous serez entrain de cracher vos poumons à terre, et d'attendre que je vous épargne de votre souffrance.

Elle n'attendait pas une réponse supplémentaire, cela n'aurait été plus de provocations qui l'aurait enragé au point de rester les affronter pour de bon. Elle transplana jusque devant son appartement. La nuit lui accordait une visibilité moindre face aux nombreux moldus vivant à ses côtés. Même si ceux-ci ne croient que très peu en la magie, ils préféreraient imaginer qu'ils ne l'avaient pas vu arrivée. Elle gravit rapidement sa cage d'escalier, n'ayant qu'une hâte, s'enfermer dans ses chaudes couvertures avec Alphard. Elle ouvrit la porte et ne fut pas étonner de le trouver encore réveillé mais bien plus de la situation dans laquelle il se trouvait.

Assis tout deux sur leur canapé, Lyssa appliquait une compresse humide sur la tempe du jeune homme qui grimaçait. Le sang perlait de sa lèvre inférieure et il avait le regard furieux d'un colère inassouvie. Elle ne sut quoi dire et capta leur attention par un :

- Bonsoir ?

Les deux relevèrent simultanément la tête vers elle avec surprise. Elle ricana et lança :

- Fallait me croire que je t'ai dis que Lyssa avait une bonne droite !

La concernée ria et par ce fait appuya bien plus fort sur la blessure du noiraud ce qui lui fit instantanément arrêter de rire. Elle s'approcha de ses deux amis, abandonnant au passage ses talons pour s'asseoir sur le fauteuil libre, elle interrogea Alphard du regard qui depuis son arrivée, ne cessait de la fixer.

- Quelqu'un est venu, expliqua-t-il lentement, parler devait être dur pour lui, Lyssa était partie à l'improviste voir Martha Fawley.

Allanah la réprimanda du regard, ce n'était pas la période pour s'aventurer toute seule dans Londres, surtout enceinte. Malgré que Lyssa soit loin d'être une cible de Tom, il pourrait toujours se servir d'elle pour lui faire du mal, et elle ne le supporterai pas.

- Qui est venu ? Questionna-t-elle directement, pointant son regard vers Alphard uniquement.

- Il voulait le journal.

Le coeur d'Allanah se stoppa, elle sentit grandir la panique en elle si brusquement. Comme si tout ce temps qu'elle avait passé loin de chez elle était un prétexte pour la tenir loin. Est-ce qu'Abraxas y avait participé, est-ce que toutes ses paroles n'étaient que pour l'atteindre et la garder là où elle devait être pour le moment ? Qui était vrai désormais ? Elle respira bruyamment, la peur obstruait son abdomen, elle sentait que la trahison refaisait surface. Elle ignorait encore ce qui aurait pu arriver de pire à Alphard, ce qu'elle aurait pu retrouver en rentrant chez elle. Des flashs de pensées horribles arrivèrent à elle brutalement, elle avait du mal à réaliser ce qui se passait.

- Allanah, murmura Lyssa tendrement, pour la ramener avec eux.

Alphard entrouvrit à plusieurs reprises les lèvres sans pour autant articuler la moindre phrase, il était aussi paralysé qu'Allanah mais pour une tout autre raison. Il prit sur lui, elle devait savoir.

  - Ce n'était pas Tom. C'était Le'o.

Il eut un long silence, très long silence après ses paroles. Et aucun n'eurent plus rien à dire. Allanah rabattu lentement ses jambes contre son abdomen, comme une petite fille blessée. Elle serra son corps contre lui même, comme il lui semblait qu'il ne lui restait que cela. Les larmes remplacèrent leurs mots, ils n'avaient rien à dire et tant à pleurer.

Elle se laissa aller dans les bras d'Alphard sous le regard larmoyant de Lyssa. Ces deux personnes qui étaient autour d'elle, était-ce tout ce qui lui restait ? Sa soeur sombrait-elle également au contact de Vector, et son frère avait résisté à l'influence de Grindelwald, peut être serait-ce différent pour Tom ? Que pouvait-elle savoir et qui pouvait-elle croire ?

La nuit fut éprouvante, emplies de cauchemars et ses nombreuses heures éveillées furent de même, emplies de monstres cette fois-ci bien réels.

Le réveil fut froid, incroyablement froid. Allanah ouvrit les yeux sans le moindre sentiment en son sein, elle avait l'amertume débordant de ses lèvres; sa peine s'était une nouvelle fois transformée en haine. C'était plus facile de haïr ceux qu'on aime et de qui on croyait être aimer de même. Elle se prépara avec une apathie déchirante aux yeux d'Alphard, qui aurait aimé la voir malheureuse qu'aussi emplie de vengeance.
Elle revêtue une énième robe sombre qui collait à sa peau et l'enfermait à la clarté, elle attrapa ses affaires nécessaires et quitta son appartement sans un traître mot pour quiconque.

Elle marchait le long de son ministère comme si les pierres brillantes sous elle étaient ceux qui l'avaient transformés en monstre. Ses talons frappaient le sol brutalement, elle ne saluait plus les personnes qu'elles croisaient. Elle marchait vers l'aile du ministère qui gardait bien secrètement tant d'artefact de magie noire, et par la même occasion, tant de savoirs sur celle-ci. Allanah était une espionne, elle s'infiltrait où elle le souhaitait, cela restait son métier. Elle trahi le ministère sans même y penser, elle devait le faire, elle le fit.

L'auror subtilisa trois ouvrages qui traitaient de la magie noire et plus précisément sur des sujets relatant la magie sur des objets, liant l'objet et le sorcier. Elle trouverait, elle le savait. Une fois qu'elle l'aurait, peu importe si elle avait le courage de le détruire. Quelqu'un d'autre le ferait.

Elle marchait en sens arrière, déjà prête à quitter le ministère sans avoir échanger avec quiconque, à quoi bon alors qu'elle venait d'enfreindre la loi. Alors qu'elle avançait vers une des cheminées sans penser à se retourner, une voix la fit s'arrêter. Aleksander avait clamé son prénom à travers la foule et cela avait bloqué son corps; lentement, elle se retourna vers lui.

La boule au ventre s'installa en elle soudainement et grandissait à mesure qu'il s'avançait vers elle. Il ne pourrait savoir que dans sa poche; il y avait trois livre rapetissés et volés au ministère, il ne pourrait savoir, mais plus il la regardait, plus elle avait du mal à y croire.

  - Tu parais plutôt énervée, ta soirée entre amis s'est mal passée hier ?

Elle entrouvrit les lèvres, hier, ils avaient à nouveau passés la journée ensemble et évidemment, il savait la plupart des choses qu'elle faisait. Elle balbutia et mentit donc, trouvant une raison à son mal-être :

  - Un peu oui, on s'est disputé pour des choses sans intérêt !

  - Tu voudrais rattraper cette soirée gâchée ?

Allanah fronça les sourcils d'incompréhension avant de s'exclamer :

  - Hors de question de faire un nouveau dîner d'aurors ! Tout en agitant les bras pour accentuer son refus.

Il ricana et laissa par la même occasion se dessiner deux adorables fossettes sur ses joues, cela fit légèrement sourire la jeune femme sans qu'elle ne puisse le contrôler.

  - Nan, nan, assura-t-il en calmant les craintes de l'auror, je parlais plutôt de toi et moi.

Le coeur d'Allanah loupa un battement et ses yeux s'écarquillèrent sous l'hilarité de son collègue. Elle avait du mal à y croire, personne n'avait jamais osé l'inviter à dîner. Tout son entourage savait qu'il ne fallait pas, tout le monde savait que c'était dangereux, y compris elle.

  - Tu m'invites à un dîner ? Comme à un dîner, je veux dire, tu-

  - Oui, Allanah, confirma Aleksander, toujours souriant, je te demande un rendez-vous.

Il serait idiot de dire oui, elle le savait. Pour leur santé à tout deux, pourtant elle ne pouvait pas dire non puisque elle n'en avait aucunement l'envie.

  - D'accord, samedi prochain ?

Il hocha la tête en se léchant distraitement la lèvre, Allanah savait bien que c'était un tic, mais c'était toujours aussi perturbant à voir, et à garder en mémoire.

  - Fais toi beau ! Lui indiqua-t-elle en se détournant du jeune homme.

  - Évidemment, sinon je te ferais pas honneur.

Elle sourit sans qu'il ne le sache, cela faisait un bien étrange que ce soit lui qui puisse la décevoir et non le contraire. C'était étrange qu'elle n'est pas peur de lui, ni de le perdre, c'est comme si Aleksander était simplement là pour son bien, sans pénétrer la partie de sa vie qu'elle endurait plus qu'elle ne vivait. Elle aimait ce sentiment, même s'il était moindre.

Elle regarda distraitement l'heure à sa montre, il était presque quatorze heures, et elle avait assez attendue pour commencer ses recherches. Elle transplana jusqu'à la demeure des Black, l'ancienne maison d'Alphard, perverti par Orion à présent. Cet endroit n'avait jamais été réellement accueillant mais à présent, il respirait une épaisse atmosphère glaciale qui compressait l'air dans sa poitrine. Tout avait l'air plus petit par le lugubre qui y régnait en maître, cela ferait une parfaite maison pour leurs réunions de méchants, pensa-t-elle.

Elle s'attarda peu au rez-de-chaussée, ne préférant pas croiser la route d'un obstacle, elle monta jusqu'à la bibliothèque secrète. Elle y avait déjà été mais toujours en compagnie de Walburga et pour chercher des livres sans intérêt. La césure était camouflée par magie à travers le papier-peint, elle s'occupa de cela très vite et pénétra la pièce poussiéreuse avec hâte. Ce n'était pas aussi grand qu'on pouvait l'espérer mais cela débordait de livres en tout genre. Il y avait même un bureau installé pour travailler plus facilement, si Orion savait.

Elle sortit rapidement ses affaires, ne souhaitant perdre aucune minute de ses recherches dans des pensées inutiles. Elle rendit sa taille normale à tout ce qu'elle avait apportée. Cela comportait les trois livres volées, le journal de Tom, et celui qu'il lui avait donné il y a peu de temps. Elle s'installa face à cela, la mine fermée et se questionnant sur ce qu'elle devait faire à présent.
Elle évita l'idée de s'adresser à nouveau au journal tant cela l'avait affecté la dernière fois, et puis elle le savait désormais, cette chose était Tom, elle en était intimement persuadée.

Elle fit le tour de la bibliothèque, attrapa quelques ouvrages au passage, feuilletant certains et se laissant tenter par le titre d'autres. Cet endroit était dangereux pour elle tant il renfermait de savoirs inconnus aux autres, elle voudrait apprendre à utiliser tous ses sorts listés dans leur sommaire, toutes ses souffrances pouvant être causés à ceux qui lui avaient fait tant de mal. Elle ne toucha à rien d'autre et se concentra sur la seule idée de nuire à Tom, il était le principal problème de sa vie, et la solution à certains égards. Elle secoua la tête et reprit ses recherches.

Elle lut, durant ce qui lui parut une éternité, tout en prenant des notes. Elle avançait enfin, elle avait quelque chose, elle le savait. Elle relut encore et encore le mot en haut de la page de son livre : Horcruxe.

Elle soupira, elle n'aimait pas ce terme et encore moins tout ce qu'elle venait de lire à son propos. Elle était effrayée de ce qu'il avait pu faire à tant de personnes et une part d'elle s'inquiétait même de ce qu'il faisait à lui-même.

Elle ferma le livre et en ouvrit un autre au hasard lorsqu'elle entendit le mécanisme de la porte s'enclenchait. C'était peut être les livres de sa famille, mais Allanah n'était pas naïve, elle ne donnerait pas à Walburga la moindre piste. La jeune femme s'approcha d'elle et se mit contre une des étagères près du bureau; et s'étonna :

  - Ça n'a aucun sens ce que tu écris !

  - C'est parce que c'est codé.

Walburga écarquilla les yeux, elle ne se serait attendue à autant de précautions de la part de son amie, cela était Allanah parfois. Mais après ce qui était advenu la veille, cela paraissait nécessaire et primordial.

  - Tu savais ? Demanda-t-elle donc, en gardant ses yeux rivés sur ses notes de parchemins.

Walburga ne sut pas quoi répondre, elle se contenta de froncer les sourcils jusqu'à ce qu'Allanah ne daigne poser les yeux sur elle et précise enfin sa pensée :

  - Est-ce que tu savais pourquoi je devais être chez Druella hier soir ?

Discrètement, Walburga tritura ses doigts, de honte probablement. Il aurait été préférable qu'Allanah ne le voit pas pour qu'elle puisse mentir, mais elle le vit. La noiraude se sentit peinée de voir quelque chose se briser dans les yeux de son amie, elle avoua donc :

  - Je savais qu'Orion et Marcus devaient te parler hier soir, c'est tout.

Elle sonda son regard et ne trouva que la honte de savoir cette minime information. Ce n'était rien pour Allanah. Elle retourna à ses notes sous l'incompréhension nouvelle de son amie.

  - Que s'est-il passé hier ? Finit-elle par lui demander, l'inquiétude ornant sa voix.

  - Rien qui ne devrait être dit à une femme enceinte qui devrait se reposer.

Walburga fit la moue devant la fermeté de la jeune femme mais très vite son visage fut illuminé d'une joie nouvelle.

  - J'ai une visite à faire pour le bébé dans une heure, tu veux m'accompagner ? Lui proposa-t-elle, lui disant à demi-mot qu'elle souhaitait vraiment qu'elle soit là.

  - Tu n'as pas un mari, grommela-t-elle en effaçant les parties inutiles de ses notes.

La Black soupira en essayant toujours de capter l'attention de la jeune Green, elle était ravie de ne pas avoir été dans la même promotion qu'elle sans savoir qu'elle était loin d'être comme cela pour des simples devoirs.

  - Allez, Allanah, supplia-t-elle, les mains jointes, je veux que cette petite fille dépasse Lucius et il faut commencer dès maintenant.

Cette parole déclencha l'hilarité des deux sorcière et accorda finalement toute l'attention d'Allanah à la maîtresse de maison. Elle lui sourit finalement, hochant en lu assurant qu'elle la rejoindrait en bas dans trente minutes. Une fois Walburga sortie, Allanah referma ses notes, ses ouvrages, et les rapetissa encore ainsi que le journal de Tom.

Elle soupira longuement en regardant le carnet que Tom avait rédigé pour elle. Allanah l'attrapa du bout des doigts et le fit glisser jusqu'à devant elle. C'était quelque chose dont elle avait besoin, elle savait que la période calme qu'elle avait connu jusqu'alors était révolu. Elle avait besoin de savoir se contrôler, autant pour elle que pour ceux qui l'entouraient.

Elle l'ouvrit lentement, comme si une bombe s'y cachait et lut la première chose à faire selon ses pages manuscrites : Ressentir le pouvoir à l'intérieur de nous. Cela n'allait pas la tuer d'essayer. Elle ferma donc les yeux, se plongeant dans le noir et chercha l'obscurius en elle. Allanah prit racine dans le plus profond de ses pouvoirs, ce qui était à la source de tout le reste, au bout de quelques minutes d'attentes, elle finit par trouver.
Elle sentait l'entité jusque dans ses veines, comme s'il flottait négligemment dans son corps. C'était étrange de le sentir si calme.

Elle sourit et s'empressa de lire l'étape suivante : laisser peu à peu le pouvoir sortir, d'abord par les extrémités, puis par chaque pore de la peau. Dans un processus lent, laisser le pouvoir graviter autour de vous pour vous figurer qu'il vous appartient et que vous n'en êtes pas prisonnier. Tom était fort à Poudlard mais ses mots qu'il avait rédigé surpasser de bien loin ses attentes. Il la connaissait bien trop pour ne pas utiliser les mots parfaits pour figurer chaque aspect de son pouvoir. Il connaissait mieux qu'elle la partie qu'elle avait tant de mal à accepter car lui, c'était celle qu'il souhaitait à ses côtés.

Elle se laissa aller à l'étape deux tandis que non loin, Tom savait ce qu'elle était entrain d'accomplir grâce à lui. Il était idiot de penser se cacher du diable lorsque lui-même a appris à se cacher des humains. Tom sourit, il savait qu'elle viendrait de son côté, de son plein gré, et très bientôt.


bonjour, bonsoir !
je suis désolée de ne pas avoir poster la semaine dernière mais j'ai eu énormément de mal à écrire ce chapitre, j'essaierais de rester régulière malgré la reprise bientôt !

tout d'abord, avez-vous aimé ce chapitre ?
qu'avez-vous de cette soirée chez Druella et de la découverte d'Allanah ?
Allanah a une piste en ce qui concerne les horcruxe, et se laisse tenter par l'aide de Tom, un avis sur cela ?

merci d'avoir lu, à la semaine prochaine!

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