34 | 𝓽he 5th stages of grief.
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| CHAPITRE 34 |
darkness, when everything you know and love is taken away from you, so harshly, all you can think about is anger, hatred and even revenge. and no one can save you.
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ALLANAH AVAIT TOUJOURS EU
cette habilité à affronter les épreuves que lui infligeaient la vie, elle était une battante née. Son coeur forgé par les dieux pour les travaux infernaux, elle savait combattre la douleur. Le deuil n'est pourtant pas une simple souffrance, c'est une complète transformation de notre propre personne. Comme le trépas, notre corps chute lentement vers le changement. On raconte que le deuil est partagé en plusieurs étapes, une avancée progressive vers la fin de cette souffrance, vers la dernière étape, qui est l'acceptation.
Allanah haïssait cette idée, car jamais cette grande sœur ne s'imaginait accepter la mort de son frère. Comme beaucoup d'autres avant elle, la jeune fille ne croyait pas en cette tendance populaire.
Assise en face de Lyssa, son corps tendrement bercée par l'avancée du Poudlard Express, elle observait l'horizon à travers la fenêtre. Les dernières chaleurs de l'été se dessinaient, le territoire écossais se sublimait sous le soleil et le spectacle plaisait à la sorcière. Elle souriait doucement, sans même s'en rendre compte. Elle paraissait sereine, comme détendue et impatiente de retourner à Poudlard. Allanah avait pourtant souffert, et la douleur la détruisait encore chaque nuit. Pourtant, ces étapes n'avaient aucune résonance dans son coeur. Pour elle, il n'y avait qu'un seul et unique moyen de faire son deuil. La détermination brillait à travers les pierres émeraudes de son regard et elle brûlait le choc, le déni, la colère, la dépression et cette stupide acceptation. Il n'y avait rien d'autre que la vengeance.
C'était cette lueur qui étincelait dans son regard. C'était cela qui la faisait tenir, l'idée et la conviction d'un jour voir le corps sans vie de cet homme, par sa main, enfin voir que son frère avait été vengé. La voix de Tom tournoyait continuellement dans son esprit, il était parti en lui disant de devenir le monstre qu'elle craignait d'être. Elle s'était laissée guider par ces paroles et était devenue celle que tous craindraient d'affronter.
- Allanah, tu m'as entendu ? S'exclama sa camarade en appuyant doucement sur son épaule, je pensais pourtant que tu m'écoutais.
La douce voix de son amie attendrit le cœur de la sorcière. Lyssa, dont les pupilles brillaient de déception, tenait fermement entre ses mains le journal anglais, la gazette du sorcier. Elle poursuivit, songeant qu'à présent son amie l'écouterait. Malheureusement, la page devant ses yeux avait attiré son attention.
Elle voyait se refléter à l'émeraude de ses yeux le visage de son père et une photographie inconnue de sa demeure. Avec horreur, elle pouvait voir le feu qui avait embrasé sa forêt se mouvait sur le journal, et cette substance étrange, noirâtre, elle. La terreur qui avait sévit en Amérique, dont les États-Unis et la famille gardaient une trace sinistre, était représentée sur ce journal anglais. Lyssa arrêta subitement de parler lorsqu'elle aperçut les pupilles d'Allanah, elle rétrécissait à mesure qu'elle entrevoyait la page.
Brisant ce contact visuel destructeur, Lyssa retourna le papier et lut rapidement ce qui était dit sur cette page, lorsqu'elle releva les yeux, son regard était bouleversé, une chose étrange, une information avait altéré la vision dont elle regardait son amie.
Sans attendre une seconde supplémentaire, la blonde arracha de ses mains le journal en question, son coeur loupa un battement lorsqu'elle lut les mots qu'on avait adressé à sa famille endeuillée.
LES GREEN, UNE PUISSANTE FAMILLE
AMÉRICAINE, SUSPECTÉE D'ALLÉGEANCE AU TERRIBLE MAGE NOIR, GRINDELWALD
Cette famille influente, qui fait le deuil depuis plusieurs semaines de leur plus jeune fils, Isaac, connaît aujourd' hui un douloureux procès visant à découvrir les raisons du meurtre d'un des membres de leur famille par le mage noir, Grindelwald. À ce jour, rien n'est prouvé, le MACUSA poursuit son enquête afin de connaître la vérité à travers le drame qui a sévit au manoir Green.
Le MACUSA, après l'évasion de Grindelwald en 1926, n'hésitera pas à débusquer chaque sorcier se mêlant au chaos que le mage noir sème. Notre ministère en a la même intention, « Grindelwlad n'a osé qu'une seule fois attaquer notre territoire, et ceux depuis qu'un membre de la famille Green étudie à Poudlard, nous serons vigilants et prendrons toutes les précautions afin de protéger notre pays et notre peuple », a annoncé le ministre de la magie à l'un de nos journalistes.
Allanah n'aurait jamais cru lutter aussi peu de temps contre ses pulsions meurtrières, le sang pulsait violemment contre ses veines. D'un seul coup, l'air autour des deux jeunes filles s'était électrifié. Lyssa observait sa camarade, une certaine boule au ventre qui grandissait au fur à mesure des secondes. Elle n'avait jamais aperçu la jeune américaine aussi énervée.
L'héritière Green était bien plus qu'énervé, elle brûlait d'une rage sans nom. Elle continuait de lire en boucle cette stupide page de journal, souhaitant que la pression qu'elle effectuait dessus efface son encre à tout jamais. Elle n'ignorait pas la détresse sociale dans laquelle se trouvait sa famille, c'était une chute inévitable pour ceux qui s'approchent trop du feu. Ils avaient fouillés leur manoir, les avaient interrogées un par un, sans oublier le moindre détail pouvant les conduire à la vérité. Mais, jamais ils n'obtiendraient leur déchéance. Chacun d'entre eux avaient été forgés par le mensonge, la duperie et le vice, ils étaient les enfants illégitimes des dieux, condamnés à errer sur Terre et à duper les humains, misérables.
Sa famille était détruite, mais elle avait le devoir de les faire survivre.
Les mots qui s'étalaient sur ce journal mettaient en péril ce devoir, à présent, l'Angleterre suspectait sa famille, et avec plus de danger, on l'a suspecté elle. Elle n'avait à présent plus le choix, elle devait se montrer irréprochable. Une perle scintillante cachant les plus puissants vices, jamais la disgrâce ne devait rejoindre le long chemin sinueux de leur famille. Ils avaient touchés du bout des doigts l'Enfer pour retrouver le divin qui pouvait couler dans leurs veines. Ils avaient chutés, mais elle n'était pas encore à Terre, elle était au sommet du monde.
- Allanah...
Elle releva les yeux, doucement, elle sortait peu à peu de sa transe et reprenait un plein contrôle sur son esprit. Elle avait parfois trop tendance à se laisser emportée par le chemin que sa rage pouvait éclairée. Lyssa la contemplait, comme elle avait pu le faire avec Abraxas, avec cette douceur qui tentait de camoufler toute la peur qu'elle ressentait en réalité. La jeune allemande était terrifiée par cette étrange lueur dans les yeux de son amie, celle qui l'avait tant effrayée dans le sombre regard de Tom. Elle ignorait au combien ces deux êtres d'exception étaient similaires, au combien ils pouvaient briller de la même puissance infernale.
- Est-ce que c'est vrai, murmura doucement Lyssa, craignant plus que tout cette réponse.
- Nan, Lyssa, c'est faux.
Allanah s'était à nouveau exprimée calmement, avec une sûreté incomparable. Elle avait diminué sa colère pour uniquement la faire bruler en elle, comme elle l'avait toujours fait. Lyssa voulut soupirer de soulagement mais il lui semblait tout de même que son amie lui cachait quelque chose.
- Je suis là pour toi, Allanah, même si tu crois ne pas en avoir besoin, prononça-t-elle avec un peu plus de force, comme à chaque fois qu'elle aidait quelqu'un, même si tu crois pouvoir affronter ça toute seule.
Les deux amies se sourirent. Cette fois-ci, le sourire d'Allanah lui parut presque sincère. Il n'était pas joyeux, loin de là, mais il lui apportait toute la reconnaissance qu'elle ressentait pour elle. La jeune Green était heureuse de retrouver la chaleur de cette amitié, la sûreté d'une chose qui ne peut pas lui échapper. Allanah avait cette conviction qu'elle ne pourrait pas perdre Lyssa, tant qu'elle voyait en elle la victime et non le monstre.
- Comment se sont passés tes vacances, Lyssa ? Lui demanda-t-elle soudainement, souhaitant peut être un peu plus aller bien.
Elle vit avec un plaisir immense le visage de son amie s'illuminer. Elle se disait que si son bonheur irradiait tant, peut être réussirait-Il à la toucher par la même occasion. Elle discutèrent le restant du trajet, comme les deux adolescentes qu'elles étaient. Tout était fluide, les sourires s'entassaient sur leurs visages. Allanah ne pensait qu'à cela, le sourire de Lyssa qui se reflétait sur le sien. C'était presque réconfortant pour son coeur de se sentir prête à se battre pour sa joie.
Elle arrivèrent à Poudlard sous une douce sensation de renouveau, et Allanah confronta le repas.
La jeune fille était à présent dans le hall du château écossais, Lyssa était à ses côtés et avançait en parsemant ses pas de salutations à chacun. Au contraire, la Green s'engouffrait en silence dans l'immense bâtisse, elle était muette et se préparait à pénétrer la grande salle. Elle se préparait mentalement aux regards, aux murmures, à tout ce qui avait fait d'elle ce qu'elle était. Elle se préparait à la société qui l'avait déjà placé en paria, ou en traîtresse, en monstre ou en pantin. Elle ignorait encore le jugement qui serait tomber entre leurs mains cruelles. Elle avançait simplement à travers Poudlard, son coeur battait si fort, mais elle se sentait prête. Elle laissa Lyssa franchir la porte en première, lui évitant l'embarras d'avancer à ses côtés, son amie n'avait pas grandi avec les épreuves qu'elle avait traversé.
Elle se posta à l'entrée et franchit simplement l'immense entrée, et comme elle l'avait prévu, tous les regards l'épiaient. Elle ne s'arrêta pas une seule seconde et franchit ces regards qui la fixaient sans vergogne pour rejoindre la table de sa maison. Elle laissait bien leur haine se teindre d'admiration ou s'accentuer encore plus. Elle les laissait bien tourner leurs visages vers le sien, ce qui était en elle n'était pas le quart de ce qu'on pourrait retrouver en eux. Si elle devait prendre place dans le ciel, elle soutiendrait le rôle du soleil, les nuages seraient les humains, misérables, car rien n'arrête les rayons pourfendeurs.
La sorcière Green était magnifique devant leur haine, ses longs cheveux blonds tombaient en cascade sur ses épaules dans de si belles ondulations. Elle se tenait droite tout le long de sa marche et dessinait de cette occasion la somptueuse silhouette que lui avait décerné la nature. Sa peau était couverte par un chemisier en soie noire qui, lorsque les bougies venaient se refléter dessus, laisser voir la dentelle noire qui s'étendait sur sa poitrine. Ses jambes mettaient en valeur une longue jupe en cuire tout aussi sombre, et elle portait tout cela avec la force de ses bottines à talons noires. Allanah portait le deuil diablement bien. Elle portait le malheur d'être né parmi ceux qui n'ont que le choix d'être irréprochable, ou de n'être plus rien.
Elle agissait comme elle avait été élevé. Malgré la souffrance, elle se montrait la plus parfaite qu'il était possible d'être, laisser voir la douleur est une tare accordée à ceux qui n'ont pas la puissance de la cacher. La jeune fille avait toujours hais ces préceptes odieux, mais ils avaient tout de même régis sa vie.
Lorsqu'elle s'installa à la table des serpentard, elle ressentit violemment l'absence de ses amis, d'Alphard, et de Tom. Aussi brutalement que peut l'être la mort, elle percevait toute la puissance que dégageait naturellement le jeune Jedusor absente à cette table. Les jambes d'Abraxas ne prenaient pas toute la place sous cette table, son égo n'emplissait pas l'air. Il n'y avait plus les clins d'œil amusés de Vector qui rendaient la jalousie de Le'o palpable, et le jeune Avery d'autant plus adorable. Les remarques cyniques d'Alphard et leur regard entendu pour critiquer en silence tout ceux qui les entouraient. Tout cela avait disparu.
Elle sourit pourtant, elle se dit dans un coin de sa tête que c'était peut-être désormais à elle de jouer avec cette école. Les humains autour d'elle voulaient la pousser en coupable, elle les fera danser sous la valse du diable jusqu'à ce que leur larmes brûlent et leurs cris retombent en poussière. Il n'y avait aucun doute, Allanah n'était plus celle qui avait quitté Poudlard il y a quelques mois, elle était transformée à jamais.
Elle ignora les murmures qui pouvait s'élever autour d'elle, elle mangea tranquillement et ria avec Lyssa, elle faisait comme si elle allait bien et que tout allait bien. Elle sentait pourtant distinctement le regard d'Albus Dumbledore sur elle, il ne l'épiait pas comme les autres sorciers pouvaient le faire, il l'analysait. Chacun de ses gestes, des mouvements de ses lèvres, ses respirations. Il était le seul qu'elle avait à craindre entre ses murs, et au fond, une part d'elle ne craignait pas Albus Dumbledore. Celui qui avait été attiré par le pouvoir et Grindelwald lui-même et qui avait rebroussé chemin, lentement dépassé par cette galvanisation qu'était possédé le chaos entre ses mains.
Une part d'elle avait peur et l'autre ne connaissait plus la crainte, la petite fille et la guerrière menait une guerre intrinsèque. Il y avait Allanah, et il y avait l'arme.
Son repas se poursuivit et prit fin dans cette même course contre les murmures et les diffamations à son propos. Elle les avait éloigné d'elle d'un mouvement dédaigneux de sa chevelure. Allanah s'était toujours dit que rien ne pouvait l'atteindre tant qu'elle ne leur en donnait pas la possibilité. C'était une vérité abrupte, elle était maître de sa souffrance. Les humains le sont tous, il faut simplement en prendre conscience pour annihiler toute douleur inutile et se servir de certaines pour gagner en puissance.
Allanah était allongée sur son canapé noir qu'elle avait tant occupé l'année passée. La fatigue avait emporté Lyssa loin d'elle mais cela fait longtemps que la jeune blonde ne trouvait plus le sommeil aussi facilement. Tant de nuits elle avait du attendre que les pleurs de sa mère s'amoindrissent pour rejoindre les bras de Morphée. Mais ces bras-là, cette étreinte de la nuit était si malfaisante qu'elle se tendait à l'insomnie toutes les nuits. Car elle revoyait en boucle la nuit où son frère était mort, celle où elle avait tué, et parfois encore elle voyait celles où elle recommencerait et condamnerait Grindelwald à l'Enfer.
Ses nuits n'avaient plus rien de reposantes, et chacune la faisait se réveiller en sursaut et en âge, le coeur battant et l'esprit enfermé dans un passé révolu, ou un futur damné. Elle se tenait alors seule dans la salle commune, écoutant les mouvements du lac noir et enfumant la pièce de ses nombreuses cigarettes.
Après le calvaire d'une journée de combat, vint la nuit de solitude qui s'étale à nos yeux.
Elle songeait à sa sœur qui devait s'être endormie en pleurant à nouveau, en silence et à Aaron qui camouflait sa douleur pour soutenir sa jumelle. Ces deux derniers mois lui avaient douloureusement montrer à quel point son frère et elle se ressemblaient. Lui aussi avait du user d'une force qu'il n'avait pourtant plus pour porter à bout de bras sa famille. Il était plein de rage, au même titre qu'elle. Mais, lui, il n'était pas celui qu'on avait écouté, pas une seule fois. Allanah n'avait pas su voir jusqu'alors à quel point elle même avait pu faire souffrir son frère. Elle mordit violemment sa lèvre inférieur en retenant sa colère envers elle-même. Elle voyait à présent dans le regard d'Aaron cette solitude qu'elle avait tant observé dans le miroir. Elle soupira finalement, laissant la fumée un peu plus embrumée sa vision, et elle ferma les yeux.
Sans qu'elle ne puisse contrôler quoi que ce soit, le visage de Tom prit l'entièreté de l'espace. La pensée du jeune homme emplissait son esprit. Elle était condamnée à voir son propre être ne plus lutter contre sa souffrance. Car diable, elle savait comme c'était mal, mais Tom lui manquait atrocement. Plus que les battements d'un coeur peuvent manquer à la vie, irrationnelle, contre tout entendement. Son amour battait une nouvelle fois la haine et le goût amer prenait toute la place dans sa gorge.
Ne tombe pas, elle ignorait tout ce que cela pouvait signifier, ni même si elle tenait encore debout à cet instant.
Les yeux clos, elle ne vit pas une silhouette masculine prendre place près d'elle et l'observait d'un sourire mesquin.
- Un peu de mal a accepté le changement, Green, rétorqua soudainement la personne qui s'était assise près d'elle.
Lorsque la jeune sorcière tourna ses yeux vers ce nouvel arrivant, son regard se braqua sur une chevelure toute aussi sombre que la personne à qui elle appartenait. Des yeux d'une noirceur dédaigneuse accompagnait ce personnage. Orion Black était loin d'être une personne qu'elle portait dans son coeur, de tous les Black, il devait être celui qui l'exécrait le plus.
- Et toi, Black, un grand plaisir à apprécié tes futures fausses années de gloire ?
Orion lécha ses lèvres tout en laissant échapper un ricanement. Allanah écrasa sa cigarette contre la table basse à leurs côtés sans se soucier de son état, elle en ralluma une autre dans la seconde.
- Un plaisir de les apprécier avec toi.
Leurs regards se fracassèrent l'un dans l'autre avec une animosité dissimulée sous leur couche dégoulinante de sarcasme. Allanah savait bien la raison de la présence du jeune Black cette nuit, et sûrement pour les deux prochaines années de sa scolarité.
- Je ne suis pas une bombe à retardement, cracha la jeune fille en songeant à l'ordre de cette mission qui devait être de la surveiller, j'ai d'autres choses à faire que mener une guerre contre ton stupide maître ces temps-ci !
La rage d'Allanah avait bien plus parlé qu'elle ne le souhaitait et elle avait laissé de cette occasion le sourire d'Orion s'étendre sur son détestable visage.
- La disgrâce laisse un goût amer ?
Une lueur prit place brusquement dans les yeux clairs de la jeune fille, une lumière aveuglante qui pourrait tuer si elle le souhaitait. Mais elle le savait, la société est une ensemble de vautours affamés, volant autour de ceux qui se sont écrasés sur la terre, dévorant leur chair putride et détruite par la chute. Orion croyait lui être supérieur, comme les hommes pensent surpassés les femmes depuis la nuit des temps, mais sa vision était faussée. Il avait grandit avec la gloire, la puissance et le talent naturel à se tenir droit et fort, Allanah l'avait obtenu, à force de se battre, elle avait appris à se relever, encore et encore.
- Depuis des siècles, ma famille garde entre ses mains le contrôle du MACUSA, sans que quiconque ne le sache, on détient les clés absolus de tout notre royaume, alors que toi, Abraxas, Vector, Marcus, et Le'o, vous avez conduit vos familles à la soumission devant un seul homme...
Elle se redressa légèrement à l'aide de ses coudes pour planter pleinement son regard dans celui de son camarade qui s'éclairait de colère. Elle sourit, et passa sa langue sur ses dents et poursuivit :
- La chute laisse un goût métallique dans la bouche, tu le sens, nan ? Son temps est venu, et vous courbez l'échine devant le maître, alors dis-moi, fidèle partisan de ta propre chute, qui ressent la disgrâce imprégnée son corps ?
À nouveau, pour la deuxième fois de la journée pour elle, l'air s'électrifiait autour d'elle. Comme si ses paroles accompagnaient l'orage, elle était l'éclair qui venait de déclencher la pluie, torrentielle et brûlante. Orion lui faisait face et il avait quitté son trône de supériorité et fixait avec rage la jeune Green. Il serait prêt à lui arracher ce sourire du visage de la pire des manières, si seulement il le pouvait. Tom avait été très claire, il devait la surveiller, s'assurer qu'elle ne cherchait en rien à malmener ses plans, son journal. Elle devait rester sagement à l'attendre, sans débordement. Et il n'avait aucun droit de l'approcher, d'une quelconque manière.
Pourtant, la voir à moitié redresser sur ce canapé, l'observant avec dédain, lui donnait l'envie irrépressible de la plaquer contre le sol et lui faire regretter la manière dont elle osait s'adresser à lui. Elle tira une nouvelle fois sur sa cigarette, nonchalamment avant de la laisser tomber sur le sol et écraser sa flamme en se redressant. Elle s'apprêtait à quitter sa salle commune pour feindre le sommeil dans sa chambre.
Rien ne se passa pourtant comme elle l'avait prévu, car l'esprit enragé d'Orion l'avait conduit vers une unique possibilité, Tom n'en saurait rien.
Il avait violemment attrapé le cou de la jeune fille après s'être relevé et avait rapproché son corps du sien. Il avait apprécier voir ses jolies perles d'émeraudes s'écarquiller, voit la peur dans ses yeux. Il savait qu'elle ne pourrait attraper sa baguette tandis que la sienne était plantée dans sa douce gorge au côté de sa main qui l'enserrait.
- Il sera temps que tu fermes un peu ta bouche de salope, tu fais la guerrière alors que tu t'assis bien sagement devant les jambes de Tom, vociféra-t-il, en laissant la bienséance aux siècles derniers, continues de faire la sainte si ça te chante, je suis sûr qu'il t'a déjà sauté une paire de fois.
Le manque d'air qui s'installait en elle n'empêchait pas sa colère de se déployer avec plus de puissance. Comment osait-il la toucher comme cela, lui parler comme cela, se tenir encore debout devant elle alors qu'il devrait geindre son pardon sur le sol. Elle voulut prononcer un sort simple sans baguette qui la tirerait de cette position et ferait regretter sa naissance au jeune Black. Avant même qu'elle ne puisse y réfléchir, Orion la lâcha et la poussa violemment sur le sol.
Elle toussa et gémit de douleur du à la puissance utilisée par le jeune homme qui possédait bien plus de force qu'elle. Elle releva ses yeux pleins de rage vers lui, et ce qu'elle vit lui glaça le sang. Orion souriait, comme la folie sourirait si elle avait le bonheur d'être une personne. Il releva sa baguette et la pointa sur elle, tout en accentuant son sourire et son éclat de démence :
- Endoloris.
Allanah avait longtemps cru connaître la douleur mais l'origine prenait racine dans les spasmes qui pourfendaient son corps à cet instant. Elle avait mordu sa langue si fort que le sang perlait dans sa gorge et condamnait ses cris dans cet amer goût métallique. Elle ne voulait pas attirer l'attention dans cette salle commune mais la douleur était si grande. Il lui semblait que ses os craquaient sous la force du sort, sous la folie qui s'était installée en maître sur le visage d'Orion. Cet instant où le diable prend place dans notre coeur et condamne toutes nos bonnes actions à ne plus exister. Elle souffrait et il s'en délectait.
Le sort impardonnable qui sévissait à travers ses veines rendaient toutes ses pensées incohérentes. Il était rare pour cette guerrière de se sentir aussi faible, mais toute la force semblait être aspiré hors d'elle par la douleur. Elle n'était à même ni de se battre, ni d'abandonner. Elle subissait son châtiment comme si elle l'avait un jour mérité. Une voix murmurait pourtant au coin de son oreille, conduisant la jeune fille à se demander qui était véritablement fou entre les deux sorciers, et la voix murmurait, lâche prise, et laisse moi tout contrôler.
Une secousse supplémentaire manqua à la sorcière de retenir correctement ses cris de douleurs, elle se retrouva face contre le sol et mordit violemment sa main pour se faire taire. De la même manière, alors que sa joue de porcelaine touchait le froid du sol, elle laissa de ses yeux s'écouler une larme anodine qui rejoignit ses cris dans le silence.
- Même lui ne t'a jamais fait crié comme ça, sale catin !
Écoutait-Elle seulement la rage violente de son tortionnaire, elle n'entendait que ses cris et ne voyait que sa souffrance. Qu'était-Elle devenue pour laisser ce pauvre humain lui faire tant de mal ? Elle ferma les yeux et laissa sa propre magie prendre le contrôle. Elle devint pour la première fois celle que le monde craindrait d'affronter. Son obscurius virevolta brusquement autour d'elle, se matérialisant comme une protection, et annihilant toute trace de la magie d'Orion.
La salle commune des serpentard n'avait jamais connu un spectacle aussi infernal. Orion tituba en s'efforçant de reculer de cette chose, il n'avait jamais vu une magie pareille. Lui ignorant tout de ce qu'elle était, il songeait qu'il allait mourir et il songeait à quel point il ne le souhaitait pas. Allanah s'était redressée, ne tenant pas compte de la douleur, elle s'appuyait sur le chaos qu'elle avait laissé s'échapper. Elle fit à nouveau face au jeune Black avec un sentiment infini de puissance, et surtout de haine. Elle bouillonnait, la douleur était encore imprégné dans chaque atome de son corps et elle avait le sentiment que cela ne la quitterait jamais, par sa faute.
- Je ne veux pas mourir, avoua le jeune garçon, tremblotant et s'éloignant encore un peu du démon qu'elle semblait être.
- Tu ne vas pas mourir, déclara-t-elle, d'un ton calme et posé, mais tu vas apprendre.
Elle laissa tendrement son obscurius voler jusqu'à lui, le contrôlant d'une simple pensée. Sa rage faisait partie de son corps, elle avait fini de renier cette partie d'elle. D'un seul coup, et d'une vitesse ahurissante, sa magie fonça sur le corps d'Orion et son cri résonna dans la noirceur des cachots. La seconde d'après, plus rien n'était visible dans leur salle commune, son obscurius avait disparu et le corps du jeune Black était statique sur le sol glacial, comme elle l'était quelques minutes auparavant. Il respirait à peine et ses quelques respirations formaient une douloureuse action pour lui. La magie d'Allanah avait brulé l'entièreté de son bras gauche, une part de son torse et plus que tout, la douleur se propageait dans tout son corps. Il n'était en capacité de bouger sans ressentir violemment la présence de cette magie en lui.
Cette souffrance bouillonnait à même sa peau, elle prenait la teinte du feu, comme jeter en enfer par les dieux, Orion n'aurait jamais cru souffrir autant.
Mais comme elle avait su avec les mois effacé la brûlure qui avait laissé une trace sur sa joue. Elle laissa glissé sa baguette sur le corps endoloris du jeune homme et peu à peu la brûlure quitta sa peau et il n'eut plus que sa respiration haletante pour prouver son lancinant calvaire.
- Va-t-en, Orion, ordonna-t-elle, en retournant s'asseoir sur l'un des fauteuils, je sais que tu n'oublieras jamais que même si tu ne gardes aucune trace, j'ai marqué ton âme d'une grande douleur et crois-moi, d'un sourire cruel, elle termina, tu aurais préféré en mourir...
Le jeune Black se releva malgré la douleur et quitta la salle commune, il espérait que quiconque ne sache jamais cela et que cette femme brûle dans des flammes plus ardentes qu'elle. Il quitta cette nuit avec plus de haine qu'un coeur ne puisse contenir.
Allanah resta finalement plus longtemps et alors qu'elle crut que sa nuit s'était achevée, elle perçut au loin des pas descendre les marches de sa salle commune. Devant elle s'invita la fine silhouette de Druella Rosier qui affichait l'air mécontent et à la fois inquiet d'une personne réveillée par un cri.
- Tu vas bien, on a tous entendu le cri, s'exclama-t-elle, quelqu'un t'a fait du mal ?
Elle fut presque attendrie par le ton si craintif de la jeune fille, mais elle fut bien plus étonnée qu'elle est osée descendre seule, ne sachant rien de ce qu'elle pouvait trouver en bas. Elle lui sourit, et lui intima :
- Oui, mais tout va bien, tu peux retourner te coucher.
La réponse affirmative ne fit que plus inquiéter la jeune sorcière, elle s'approcha un peu plus de sa camarade à qui elle n'avait pourtant jamais adressé la parole. Druella avait une apparence froide à première vue, ses longs cheveux blonds et ses yeux bleus glaciales avaient effrayés bon nombres des plus jeunes sorciers qu'elle avait rencontré. Pourtant, Cygnus ne manquerait pas de le dire au sujet de sa petite amie, c'était uniquement quelqu'un de bien qui venait d'une terrible famille.
- Tu es sûre, je peux rester si tu ne veux pas être seule, avoua-t-elle en esquissant un nouveau pas en sa direction.
Elle hocha la tête et fit par la même occasion un mouvement vers le fauteuil à côté d'elle. Druella prit place et ralluma le feu dans leur cheminée d'un geste simple de sa baguette. Lorsqu'elle planta finalement son regard dans celui d'Allanah, à la lumière plus dense des flammes, elle vit qu'elle avait pleuré. La jeune américaine ne la laissa pas s'exprimer et lui demanda :
- Est-ce que tu as des frères et sœurs, Druella ?
- J'ai deux petites sœurs, et, elle joua avec ses doigts, prouvant sa gêne, toutes mes condoléances pour ton frère, ça doit être une épreuve si difficile...
Elle hocha à nouveau la tête, et entrouvrit les lèvres avant de les refermer, voulait-Elle vraiment continuer de parler cette nuit, elle savait bien que ce n'était plus son cerveau qui s'exprimait, mais bien la détresse de son coeur.
- Je sais qu'on ne se connaît pas, Druella, mais si mon frère est mort, c'est en partie de ma faute, commença-t-elle en quittant son regard pour observer les flammes. Nous sommes toutes les deux les aînées, et ça sera toujours notre rôle de les aider à se construire, alors, par pitié pour elles, ne les conduit pas vers la guerre qui va anéantir ce monde.
Druella retenait sa respiration et les paroles de la jeune Green avait profondément atteint son coeur. Elle songea à ce qu'elle deviendrait si elle devait se sentir responsable d'un moindre mal qui pouvait atteindre sa famille. Qui pouvait atteindre Cygnus, ses sœurs, ou ses parents. Elle se demanda si tout cela en valait la peine, le visage de Marcus planait dans son esprit mais celui de la mort prenant ses sœurs surpassaient encore plus l'influence de son cousin.
Elle hocha document la tête, et déclara :
- Je te le promet.
Les promesses faites aux inconnus peuvent paraître si moindres et sans importance, mais au contraire, elle prenne de l'ampleur, car plus qu'à l'autre, on se promet à soi-même plus que tout. Suite à cela, Druella retint sa respiration et prit le courage de s'inviter dans la vie chaotique de cette jeune femme :
- Il n'y a que celui qui a commis ce meurtre qui en est responsable, pas ceux qui ne l'ont pas empêché.
Le visage d'Allanah se détourna une nouvelle fois du feu et regarda la jeune Rosier comme on observe une âme qui nous connaît plus que nous nous connaissons. Elles ignoraient toutes deux comment leurs paroles pouvaient autant les marquer, mais elles se laissaient faire. Il était parfois dur de combattre la culpabilité et la facilité, à deux, cela semblait être plus facile.
- Je comprends plus pourquoi Cygnus t'aime autant, balança-t-elle en esquissant un sourire, tu dois être la plus agréable des Rosier !
- Notre grand-mère n'est pas si mal, s'exclama-t-elle en ricanant de bon coeur.
Allanah ria à son tour, d'une manière enfantine, comme elle l'avait si peu fait durant toute sa vie.
- Oui, mais elle n'est pas né Rosier !
- Un point pour toi, avoua la jeune fille en se redressant tout en lissant sa robe de chambre.
- Tu découvriras rapidement que tous les points sont pour moi...
Elles esquissèrent toutes deux un énième sourire et Druella s'avança vers les escaliers menant à leur dortoir, et pourtant, elle s'arrêta avant et se retourna vers sa camarade.
- Monte te coucher, Allanah.
Ses mots s'étaient à la fois étaler dans l'air comme un conseil et un ordre, elle même ne savait pas véritablement ce que c'était. Mais elle était ferme et déterminée à accompagner la jeune Green jusqu'à son sommeil. Celle-ci ricana quelques secondes avant de se redresser, elle avait eu une longue journée, une chaotique soirée et cela serait une dure année. Elle rejoint Druella pour franchir les marches de leur dortoir, avant que toutes deux ne passent leur porte de chambre, Allanah lui intima :
- Je suis persuadée que tu feras les bons choix, Druella.
Elles se quittèrent sur cette note auquel la plus jeune n'eut pas le temps d'accorder ses paroles, elle sourit et pénétra son lit. Elles s'endormirent toutes deux, l'une ayant manqué de tuer un homme, et l'autre ayant empêché à une jeune fille de pleurer seule toute la nuit.
[...]
Rageant et détestant l'échec, Allanah tourna une énième page de ce livre. Elle avait beau chercher dans ce qui lui semblait être toute la bibliothèque, rien ne lui donnait ce qu'elle souhaitait. Lyssa releva discrètement les yeux vers son amie et ne voulut en aucun cas la déranger sous peine de mourir d'un regard. Lorsqu'elle vit sa camarade relever les yeux, elle s'empressa de baisser les siens pour ne pas croiser la flamme de ses iris.
Allanah ne fit pas attention à la jeune rousse devant elle et passa longuement ses mains sur son visage. Rien ne voulait lui faciliter la tâche, elle avait épuisé tous les livres qui auraient pu l'aiguiller et elle n'aurait sûrement pas accès à la réserve avec la réputation qu'elle avait en ce moment au ministère anglais.
Elle craqua, ouvrit le journal qui se trouvait devant elle avant d'empoigner sa plume et d'y écrire.
Je te hais, Tom.
Quelques secondes passèrent avant que l'encre ne s'efface et qu'elle puisse admirer la réponse de l'objet sur le papier jauni.
Plus tu me le répètes, moins j'y crois, Allanah.
Le mois de Novembre avait député quelques jours auparavant, cela faisait donc deux mois qu'elle s'efforçait de vaincre le mystère du journal de Tom. Elle avait lu chaque livre qui traitait de magie noire, elle en avait fait parvenir dans la plus grande discrétion depuis son manoir, mais absolument rien. Le temps avait beau se refroidir de jour en jour, sa colère la gardait en constant bouillonnement.
Dis-moi ce que tu es.
Tom.
À cette réponse, elle referma brusquement le journal et l'éloigna de sa vision. Elle avait beau vouloir le détruire, chaque mot qu'elle écrivait sur ces pages la plongeait dans une certaine détresse. Elle savait que ce n'était pas Tom, du moins, que ce n'était pas celui qu'elle haïssait. Et pourtant, elle le haïssait encore plus, précisément car, ce n'était pas lui.
- Allanah, prononça Lyssa, usant de tout son courage malgré sa peur d'en mourir, est-ce que tout va bien ?
- Même si j'ignore tout bonnement où il se trouve, cet enfoiré continue de me pourrir la vie !
Allanah fit glisser bruyamment sa chaise sur le sol sans se soucier de la haine qu'elle venait de créer chez leur bibliothécaire, elle avait besoin de plus d'espace si elle ne voulait pas exploser et détruire le monde entier.
- Moi qui croyais que tu faisais ton travail d'arithmancie...
Allanah eut un léger rire qui n'exprimait pas véritablement de la joie mais son manque infini de patience devant ce problème à résoudre. Elle fixait ce journal comme si son regard suffirait à le détruire, même si sa camarade en était intimement convaincue.
- Je veux détruire cette chose en espérant que ça le détruira par la même occasion, intima-t-elle en se moquant si quiconque l'entendait.
- Tu penses que ce carnet est lié à Tom, murmura Lyssa, qui au contraire, craignait plus que tout qu'on l'entende.
Allanah releva les yeux et ses iris n'avaient plus rien de doux et d'alléchant, la jeune fille devant elle aurait préféré ne plus jamais voir que de subir encore ce regard. La jeune américaine ne souhaitait pas l'effrayer, elle s'en voulut même instantanément, mais elle était tant à bout ces temps-ci.
- C'est de la magie noire, et c'est Tom, expliqua-t-elle, en refermant discrètement ses ongles sur sa paume, créant une douleur constante qui la maintenait concentrée, cela doit sûrement être une magie qui galvanise ses pouvoirs, ou qui l'aide à atteindre son but.
- Son but ?
Lyssa ignorait depuis toujours quelles étaient les réelles intentions de Tom, ni même le rôle que chacun avait à garder dans cette guerre, et Allanah préférait que cela en reste de même.
- Qu'est-ce que j'en sais, répondit-Elle en mentant honteusement, faire venir l'Enfer sur Terre.
La sorcière allemande frémit quelques secondes avant d'essayer de détendre l'atmosphère de tension qui s'était crée.
- Il devrait essayer de soutenir ton regard lorsque tu es aussi contrariée, il serait ce que c'est l'Enfer.
Allanah sourit à son amie et se sentit coupable de l'effrayer autant.
- Ce que tu es mignonne quand tu t'y mets, avoua-t-elle en souriant d'autant plus.
- Je peux aussi ranger tous ses livres pour que tu ne me voues pas aux gémonies !
Sous les rires des deux camardes, Lyssa emporta les livres qu'elles utilisaient pour les ranger à travers toute la bibliothèque. Mis à part toutes leurs notes, la seule chose qu'il resta fut le journal de Tom. Elle l'ouvrit une nouvelle fois, sachant qu'elle faisait quelque chose de mal. Doucement, elle laissa glisser sa plume sur la page.
Je crois qu'une part de moi espère que tu ne reviendras jamais, et même si j'essaie de n'écouter qu'elle. Tu me manques, atrocement, et me dire que tu n'es qu'un monstre ne suffit plus quand on sait que j'en suis un tout autant. Si un jour je te revoie, j'espère que j'aurais le courage de te tuer, et pas la faiblesse de t'aimer encore.
Elle ferma le carnet avant même d'en connaître la réponse de cet objet, elle se sentit presque soulagée d'avoir écrit cela. Lyssa revint quelques minutes plus tard et elles quittèrent la bibliothèque, elle emporta avec elle moins de réponses et encore plus de questions.
- Alors, tu passes les vacances chez Alphard ? Questionna Lyssa, en contenant son euphorie lorsque son amie hocha la tête.
- Les jumeaux restent à Ilvermorny, alors oui, j'ai hâte de le revoir !
Alphard et elle ne s'étaient pas vus depuis tant de temps, et malgré qu'ils eurent prit le temps de correspondre par lettres. Rien ne valait plus à ses yeux que le sentiment d'être à ses côtés. Elle avait surtout hâte de découvrir son appartement et d'essayer durant ses vacances de s'assurer qu'il avait une vie d'adulte, un minimum du moins.
- Il faudra que tu me donnes son adresse pour que je puisse t'envoyer mes cadeaux de Noël !
Même une enfant ne serait pas autant enjouée que Lyssa à l'approche des fêtes, Allanah se contenta d'hocher la tête, distraite par ses propres pensées. Ce serait son premier Noël depuis la mort d'Isaac, elle avait beau s'accorder à montrer que cela ne lui faisait rien, elle en souffrait. Le fêter avec Alphard lui accordait au moins la certitude que si elle pleurait, ils auraient tout deux trop bu pour s'en rappeler le lendemain.
- Et n'oubliez pas tous les deux que j'adore les jolies robes et les bijoux en argent, avoua sa meilleure amie en parsemant sa demande d'un clin d'œil aguicheur.
Elles pénétrèrent dans leur salle commune en émettant toutes deux un rire cristallin. Pourtant, à leur entrée, elles plongèrent l'espace dans un silence abrupte. Plus aucune voix ne s'élevait et très vite, de légers murmures se placèrent à droite et à gauche des jeunes filles. Le regard d'Allanah rencontra celui de Druella assise près du feu, celle-ci lui sourit intensément. Elle s'approcha avec une légère appréhension, cachée par son éternelle confiance en soi, lorsqu'elle fut à proximité de son amie, la jeune Rosier lui tendit le journal anglais.
La dernière fois qu'elle avait tenu la gazette des sorciers entre ses mains, elle avait bien cru qu'elle allait détruire le Poudlard Express par sa simple colère. Elle le prit tout de même et lut la première page.
LA FAMILLE GREEN INNOCENTÉE, MAGNUS GREEN REPREND SA PLACE AU MACUSA
ET LES ÉTATS-UNIS PRÊT À DONNER JUSTICE POUR EUX.
Après des mois de procès acharné, la sentence est tombée, et avec un plaisir immense pour le peuple américain, la famille Green qui a tant donné pour leur pays, est innocentée. L'enquête visant à éclairer le meurtre d'Isaac Green ne laisse aucun doute et place une nouvelle fois Grindelwald comme coupable. Le MACUSA accorde toutes ses excuses à cette famille endeuillée. Magnus Green annonce après son procès : « Je suis enfin soulagé de pouvoir rentrer chez moi en avouant à ma femme que tout est fini et que nous pourrons faire le deuil de notre enfant, libres et innocentés ».
Le ministère anglais accorde à son tour toutes ses condoléances et ses excuses à cette famille, et plus particulièrement à Allanah Green, étudiant à Poudlard et qui s'est vu accusé au même titre de ces affreuses diffamations. Le ministre de la magie s'exprime clairement à ce sujet : « Aucune enfant endeuillée n'a à subir ce traitement, nous nous excusons personnellement ».
Allanah reposa ce journal, nonchalamment, comme si elle ne lui accordait aucune attention. Elle releva les yeux tout en s'installant sur son canapé. En face d'elle était assis Orion Black, le temps était passé mais sa haine envers elle ne s'était pas amoindris. Elle lui sourit, avec tout le dédain que les dieux lui avaient accordés.
Elle alluma simplement une cigarette sous les différents regards l'épiant toujours sans vergogne.
La mythologie fait la peinture de nombreux héros comme Hercule, Achille ou encore Ulysse, il les dépeignent comme côtoyant les dieux, les séduisant et devenant même capable de les égaler. Mais l'histoire ne mentionne pas toute la vérité car tous les héros ne grimpent pas à l'Olympe. La plupart restent à se terrer en bas, mendiant et combattant le malheur de l'oubli. Les héros restent ces pauvres humains douer de force et de bravoure, ou d'assez de vice pour feindre le divin. Ils ne font que feindre, jamais ils ne seront des dieux.
Allanah n'était pas une héroïne, elle était loin d'être bonne pour ce monde, loin d'être charmée par les misérables humains, elle observait Orion et riait de tout ceux comme lui qui avait cru pouvoir la défier.
Elle ne craignait pas l'oubli, ni la descente aux Enfers. Elle était une déesse, et l'unique chose qu'elle pouvait craindre était sa propre puissance.
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bonsoir à tous !
je m'excuse à nouveau de l'heure tardive à laquelle je poste ce chapitre, j'espère tout de même qu'il vous a plu !
alors, avez-vous aimé ce chapitre ?
qu'avez-vous pensé de la scène entre Orion (eurk men💀) et Allanah ?
et finalement, de cette fin, entre le journal de Tom et la famille Green innocentée ?
très bientôt, les chapitres prenant place à Poudlard seront finis ainsi que le premier tome de VA, si vous saviez à quel point j'ai hâte et peur à la fois !
merci d'avoir lu, à la semaine prochaine !
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