32 | 𝓼acrifice.
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| CHAPITRE 32 |
le ciel est venu jusqu'à moi pour m'apaiser.
étrangement je me suis sentie plus
proche de lui que je ne l'avais jamais été.
comme si sa rage épousait la mienne,
je me retrouvais dans ses larmes.
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ALLANAH FRONÇA LES SOURCILS
en tournant une énième page de son livre. Comment les personnages de romans pouvaient être aussi stupides parfois ? Bien sûr, c'était simple pour elle de critiquer, allongée sur son lit et une habitude à régler tous ses problèmes seule. Elle ferma l'ouvrage brusquement, n'ayant plus aucune envie de lire plus de mots ce soir, elle posa doucement sa joue contre la couverture et son regard sur le reflet de la nuit dans sa chambre.
La demeure d'Allanah était frappée par un orage monstrueux depuis le début de l'après midi. Il n'y avait pas une seule seconde sans que les éclairs pourfendent le ciel et éclairent sa chambre. Le vent qui accompagnait ce désastre météorologique faisait claquer des volets inconnus dans son manoir et faisait enrager la jeune fille depuis plusieurs heures. Elle observait les gouttes de pluies qui fracassaient sa vitre, il lui semblait que ce torrent démentiel voulait brisait le verre et la rejoindre dans sa noirceur. Comme si la pluie elle-même cherchait un abri à cet orage.
Elle soupira longuement. Allanah n'avait jamais réellement eu peur des orages, mais bien plus de ce qui se cachait derrière. Il lui paraissait que les détonations des tonnerres cherchaient à camoufler un énième danger. Que ceux-ci pouvaient même être le monstre qui frappait à sa porte. Enfant, elle se réfugiait dans une autre chambre pour ne pas être seule. À présent, elle observait l'orage avec négligence, elle n'avait plus peur des caprices du ciel. La petite fille avait fini par ouvrir au monstre qui toquait à sa porte.
La jolie blonde se leva brusquement, abandonnant ses réflexions aux lointains de ses couvertures. Alors, d'un geste agile, elle attrapa un plaid placé en haut de son armoire, ne se laissant pas distraire par les violents affrontements présents dans le ciel. En plus des fortes chaleurs de l'été, l'Amérique connaissait une météo profondément catastrophique. Les orages à répétions n'étonnaient plus la jeune fille. Cela poussait malheureusement celle-ci à moins sortir de chez elle. Elle ne quittait sa demeure que pour rendre visite à Andrew et Freya, en deux semaines de vacances, cela n'était arrivé que trois fois.
Elle devait également se faire à l'idée qu'Isaac ne pourrait sûrement pas rendre visite à Daniel. Les portoloins étaient peu recommandés dans ces instant si instables, et elle ne se faisait que peu confiance lorsqu'il s'agissait de ses talents en transplanage.
La jeune fille s'apprêtait à entrer dans la douceur de son lit et de son plaid pour enfin faire taire la rage du ciel au profit des bras de Morphée. Alors qu'elle essayait de ranger au bon endroit dans sa bibliothèque le roman de Jane Austen, des cris aigus retentirent soudainement.
Dans un sursaut, elle fit tomber le livre de ses mains et celui-ci fit bien trop de bruit pour ses oreilles. Elle avait reconnu la voix d'Allison. Ses parents n'étaient pas là, elle avait donc répété mille fois à ses frères et à sa sœur de ne pas exagérer et dépasser ses limites. Elle ignorait véritablement pourquoi ils tenaient à passer même leurs soirées ensembles, ils passaient toutes les vies tous les trois.
Elle s'apprêtait alors à insonoriser sa chambre, ayant attraper sa baguette sur sa table de nuit. Pourtant, un détail étrange l'interpella.
Les cris continuaient, ce n'était pas des rires, c'était tout sauf des rires. Elle ressentait la détresse qui émanait des voix lointaines. Elle cligna à plusieurs reprises des yeux, était-elle devenue paranoïaque ? Son instinct protecteur la poussa à traversa sa chambre et ouvrir rapidement sa porte. Elle n'attendit pas une seconde supplémentaire pour courir à travers ses couloirs. Elle préférerait s'être tromper que de les savoir en danger.
L'orage semblait prendre racine dans les murs de sa demeure, le tonnerre grondait sous ses pieds alors qu'elle cherchait désespérément la source de ces cris. Elle pouvait sentir sa panique et les battements fous de son cœur, tout cela amenait la moiteur à ses mains, elle craignait à chaque instant de laisser tomber sa baguette.
Des murmures se levaient, des voix inconnues, tout autour d'elle, son environnement, sa maison, tout paraissait être la chose qui menaçait la vie de ses frères et de sa sœur. Elle ne savait où allait, tout se mélangeait.
Elle ne sursautait plus au bruit de l'orage, elle tremblait de l'inconnu. Les ombres autour d'elle la menaçaient et elle eut l'impression que toutes voulaient sa chute. Alors que la voix de sa sœur devenait plus claire, la terreur grandissait dans ses yeux.
- Lâchez-le ! Isaac !!
Elle eut un mouvement de recul, pourtant ce ne fut pas la peur mais la stupeur qui lui fit faire cela. La seconde d'après, les pas d'Allanah résonnaient dans tous les corridors. Elle n'eut jamais couru aussi vite, son cœur allait au rythme de sa course et toutes ses pensées allaient vers un seul but : Protéger sa famille.
Elle manqua mille fois de mourir, mille fois de chuter mais n'eut que faire de cela.
Rapidement, malgré qu'à ses yeux, cela lui eut pris des heures, elle prit conscience de la provenance de la terreur de sa demeure. Instinctivement, elle se concentra et transplana jusqu'à la source des cris de détresse. Elle n'attendit pas une seconde et poussa la porte du salon principal.
Devant elle, elle ne sût décrire l'horreur qui se déroulait.
Le grand salon de la famille Green était le théâtre et l'apogée de leur souffrance. L'actrice principale venait de pénétrer dans l'ultime scène. La pièce était grande et spacieuse, elle l'avait toujours été. Aujourd'hui, elle était emplie d'inconnu, dont tous leurs visages reflétaient la folie. Il y avait elle, face à eux tous, et face à sa famille.
Les jumeaux étaient sur le sol, près d'un piano détruit par leurs luttes. Ils étaient maintenus statiques par la peur, elle voyait s'écouler le sang de la tempe d'Aaron. Ses yeux s'écarquillèrent, cela ne pouvait pas être vrai. Allison pleurait, les sanglots détruisant la beauté angélique de son visage, elle était apeurée, ne sachant quoi faire face à la douleur de son jumeau.
Devant, juste en face d'elle, se tenait Gellert Grindelwald. Le visage étrangement impassible, mais elle pouvait lire dans ses yeux, les éclairs d'intérêt se reflétaient en eux. Tout se mettait en place pour lui, il avait le contrôle absolu sur la situation, sur elle. Ce n'était pas possible, cela ne pouvait pas être vrai. Pas après toutes ces années, murmura-t-elle à son infime espoir, pas encore.
Ses yeux se détachèrent brusquement du mage noir lorsqu'elle reconnu un sanglot dans le chaos. Elle attrapa cette parcelle de douleur à sa vision. Brutalement, une dague se logea au plus profond de son cœur, et la douleur lui paraissait moindre face à ce qu'elle ressentait véritablement. Il y avait un homme qui se tenait à quelques mètres, dont la baguette dessinait la pression qui s'exerçait sur le torse de son petit frère. Elle voulut se réveiller de ce cauchemar sans fin. Un homme pointé la mort vers le coeur d'Isaac, devant elle. Les cris de panique des jumeaux s'amoindrirent. Il n'y avait que ce petit frère qu'elle chérissait tant devant elle. Elle vit la peur dans les doux iris de son frère. Elle y décela la panique, la terreur, et cette lumière étrange qu'ont les personnes qui vont bientôt mourir, et qui le savent.
Pourtant, ce n'était pas comme cela que tout devait se passer. Isaac devait grandir, il devait aimé, il devait s'épanouir, fuir loin de cette famille. Elle avait voué sa vie à cette idée qu'un jour il serait heureux. La jeune sorcière mordit si fort sa langue qu'elle put finalement contenir le cri de détresse qui déchirait sa gorge.
Elle resserra son emprise sur l'arme dans le creux de sa main, ainsi que sur elle que contenait son être. Elle ne perdrait pas le contrôle maintenant. Elle ignorait tant de quoi elle était capable, elle ne voulait faire de mal à sa famille. Elle leva brutalement sa baguette vers le mage noir, il n'y avait qu'à lui qu'elle voulait en faire. À travers les éclats du ciel, la haine se dessinait dans ses yeux. Elle contrôla du mieux qu'elle put sa rage lorsqu'elle perçut le ricanement puissant de Grindelwald. Le monstre de ses songes avait pris une enveloppe charnelle pour mieux la détruire, elle voyait dans ses yeux, tout cela l'amusait. Il appréciait tant voir le contrôle se perdre dans ses iris jusqu'à ce qu'elle ne se perdre elle-même. Le rire se stoppa et se matérialisa à nouveau dans son oreille, juste derrière elle. Malgré qu'elle veuille lui asséner un violent coup, son bras était déjà entravé par un sort, elle avait déjà perdu en si peu de temps. Les perles de sueurs dans son dos lui rappelait à chaque instant la panique qui enserrait sa cage thoracique.
Elle n'avait pas le choix, si elle devait mourir cette nuit, elle les ferait survivre.
- Vois-tu, Allanah, commença-t-il la torture qu'était le son de sa voix si proche, chaque jour qui passe, tu grandis, et ton pouvoir s'accroît avec toi. Et, je pense qu'il est maintenant temps pour toi de revenir vers ce qui t'a accordé tant de puissance.
Le timbre de sa voix délivrait son intérêt autant que son amusement à se trouver ici, ses mots respiraient l'amour de la terreur qu'ils provoquaient à tous ces enfants. Elle observait ses frères et sa sœur, elle aurait tant souhaité qu'ils soient loin de tout cela. Rien de toute cette histoire ne les concernait. Allanah ressentait son incapacité à bouger comme une si grande lâcheté, son esprit se débattait si fort, mais trop peu finalement. Elle voulait le tuer, elle voulait arracher toute la vitalité de ses organes, elle vouait un culte à la vision de son corps sans vie. Grindelwald lui avait appris l'excès et l'abondance, la torture psychologique et physique, elle voulait lui faire subir toute sa douleur.
- Pour le plus grand bien, tu sais que c'est mieux pour toi, camarade, murmura-t-il le dernier mot comme un puissant coup de hache.
- Quoi ? Un monstre qui revient vers son créateur ? C'est risible...Si je te fais à nouveau face, ça sera pour te tuer !
Elle avait craché si peu de haine compte tenu de tout ce qu'elle possédait dans son coeur. Des années de terreur et de détresse, elle n'était plus une petite fille. Il quitta sa place derrière elle pour se mouver dans la pièce, dramatiquement, les mains jointes dans son dos. Il souriait, elle ne le voyait pas, mais elle le savait. Allanah et lui étaient des entités anormalement liés par l'univers. Elle s'était construite autour de lui et il était parti. Il était ce qu'initialement il lui avait toujours manqué, ce que Tom comblait de leur obsession malsaine. Mais rien ne changerait jamais, elle serait toujours une part de lui, alors qu'il était tout ce qu'elle était.
- Tu n'es qu'un monstre aux yeux des faibles de ce monde, mais imagine un peu ce que tu pourrais être, au sommet des cieux, parmi les dieux, Allanah, clama-t-il, arborant ses discours dégoulinants d'espoirs pour appâter ses fidèles.
Elle réfuta d'un violent mouvement de tête toutes ses paroles avant de rétorquer à son tour :
- Je ne suis pas l'un de tes stupides larbins qui croient toutes tes promesses idiotes !
Il s'arrêta brusquement d'avancer tout autour d'elle et il lui fit face, dévoilant ce sourire qu'elle connaissait tant. Celui qui lui murmurait doucereusement qu'il avait gagné.
- Donc tu as changé, c'est cela, émit-il en souriant davantage, tu as tant grandis...
Elle fronça les sourcils, même son incompréhension semblait nourrir sa haine pour cet homme.
- Alors, pourquoi trembles-tu, Allanah ? Pourquoi ne te contrôles-tu toujours pas ? Tu es grande maintenant, nan ? Alors, pourquoi es-tu toujours cette petite fille trahie ?
Son coeur se décrocha subitement du reste de son organisme. Le sort la maintenait statique car elle est parfaitement sûre que la douleur l'aurait fait chuter sur le sol. Ses genoux se serraient écorchés, au même titre que son âme. Elle avait les yeux écarquillés et elle ignorait si c'était le choc ou des larmes qui brouillaient sa vue.
- Très bien, alors...jouons comme des grands ?
Sa voix était calme, réfléchie, il adorait la tournure que prenait les choses, il adorait ce parfum d'apocalypse dans l'air.
- L'orage semble s'être calmé, avoua-t-il en s'approchant des grandes fenêtres qui montraient le torrent extérieur.
Il ricana, seul, dans la folie de son âme. Il lui sembla qu'il avait murmuré des choses incompréhensibles, mais cela n'avait pas d'importance. Il se retourna vers elle, ses lèvres toujours étirées dans cette instance de démence, il provoqua sa propre fin du monde.
- Au prochain coup de tonnerre, quelqu'un dans cette pièce mourra, Allanah, déclara-t-il, n'ayant que faire des plaintes destructrices de ses pauvres enfants, mais le sort reste entre tes mains.
Gellert Grindelwald avança vers le centre de la pièce, vers Isaac, vers cet homme. Il prit doucement sa baguette et pointa cet inconnu puis sinistrement montra le second choix. C'était alors son petit frère qui mourrait, ou elle qui tuait cet homme. Son humanité contre la vie sauve, contre ce qui faisait encore battre son coeur.
Le vil s'était emparé de la sérénité de sa demeure. Tout autour d'elle, les démons souriaient de ce qu'ils voyaient. Car l'enfer avait pris place comme un roi. En vérité, l'enfer n'avait jamais quitté cette terre souillée d'Amérique. Elle observa sans pouvoir bouger les mouvements du sorcier. Il se mouvait tout autour d'elle sans accorder d'importance à la petite âme qui sanglotait sur le sol. Mais Allanah ne voyait que cela. Elle ne voyait que les larmes de son si gentil frère sur ses joues, et sa détresse. Elle ressentait cela crouler dans son corps comme un appel à sa rage intérieure. Pourtant, elle ne voulait pas devenir ce monstre. Il devait y avoir une autre solution, il y en avait toujours une autre.
- Tu sais ce qu'il te reste à faire, Allanah, coupa-t-il ses réflexions pour le vice de ses paroles, il n'y a qu'un seul moyen pour toi et ta famille de survivre à cette nuit.
Elle grogna légèrement, elle haïssait cette position de faiblesse. Son poignet brulait d'infliger le plus de souffrance à cet homme et elle était pourtant contrainte de n'émettre le moindre mouvement alors que les secondes défilaient dangereusement.
- Tu penses me récupérer avec ça ?! cracha-t-elle en se débattant mentalement contre le sort qui la maintenait statique, en menaçant ma famille et en me poussant à tuer ? Tu es moins stratégique que je ne le pensais...
Le dégoût se lisait sur son visage, confrontant ce même amusement constant sur celui de son adversaire, cela l'enrageant encore plus de secondes en secondes.
- Peu importe la fin de cette nuit, tu n'auras pas d'autres choix. Car, dis-moi, obscurius, qui chercherait à sauver un être comme toi ?
Un énième coup de poignard se fit sentir dans son abdomen. Celui-ci entraîna la peur à se faufiler dans chacune de ses veines, arpentant son corps dans un but tortueux de la détruire encore plus. Il savait, il avait toujours su. C'était son souhait après tout, de la faire plus puissante encore, plus instable mais tant sous son contrôle. Tom avait raison, il avait voulu cela. Son sourire le démontrait, il exaltait de cette puissance qu'elle renfermait, car il la jugeait sienne.
- Mis à part, celui qui l'a créé et façonné de ses propres mains, poursuivit-il, ignorant la détresse qui assaillait le coeur de la jeune fille, tu as toujours été exceptionnelle, Allanah, depuis le jour de notre rencontre, je l'ai su...
Il avança vers elle, doucement, comme le félin qui s'apprête à mettre en charpie la pauvre biche apeurée.
- J'ai su que je ferais de toi mon ultime allié durant cette guerre, celle qui me serait essentielle...
- Alors, pourquoi ? murmura-t-elle, la voix brisée par ses propres sentiments, pourquoi est-ce que tu es parti ? Pourquoi tu m'as lâchement abandonné ?!
Devant les larmes qui coulaient désormais sur les douces joues de l'héritière, il sourit. Elle était finalement toujours cette enfant avec un cruel manque en elle, un trou béant à combler.
- Je t'ai laissé le choix, je t'ai laissé l'opportunité de croire en d'autres, de grandir comme libre, en sachant que tu reviendrais vers moi, parce que tout revient toujours en ordre.
Il s'approcha assez de la sorcière pour que cette grande sœur ne puisse plus voir Isaac, la panique la prit au coeur et elle essaya à nouveau et en vain de se débattre contre le sortilège.
- Tu as besoin de pouvoir, tu as besoin de le sentir crouler sous ta peau, c'est une envie maladive, qui te ronge autant qu'elle te fait vivre, une obsession que moi seul peut t'aider à combler.
- Va te faire foutre, vociféra-t-elle à l'homme si abjecte auquel elle avait tant cru, je n'ai besoin de personne pour obtenir ce dont j'ai besoin, je n'ai besoin d'aucun homme !
Il grimaça légèrement, brillant toujours dans son regard la flamme du divertissement que tout ceci était pour lui. Il la provoquait à chaque geste, sans qu'elle ne puisse y faire quoi que ce soit. Soudainement, elle sentit le mouvement naturel de sa main se produire. Elle pouvait à nouveau bouger, mais elle n'eut le temps de rien, l'euphorie avait galvanisé son esprit et l'avait rendu trop lente. Allanah sentit brutalement l'air de ses poumons se réduire. Sa cage thoracique effaçait toutes respirations possibles, Elle chuta lourdement sur le sol alors que les échos des voix de sa famille se faisaient bien trop lointaines. Elle suffoquait, serrant toujours fermement sa baguette, elle réussit à articuler un contre sort avec le dernier souffle qu'elle possédait.
Une brûlure lui détruit instantanément la gorge alors que l'air pénétrait avec puissance dans son corps, elle porta instinctivement sa main libre à son abdomen et réfléchit à quoi faire pour répliquer et survivre, encore.
Une explosion retentit à quelques centimètres de là où était initialement le mage noir. Bien qu'il eut tranplané avant d'en souffrir, sa baguette était toujours fermement planté vers lui. Elle parvenait à entendre les sanglots de ses frères et de sa sœur mais restait concentrée, elle ne devait pas flancher.
- Allons, je t'ai appris mieux, tu ne crois pas ?
Sa remarque l'enragea plus encore si cela était possible. Elle laissa cette haine guidée ces mouvements. Elle ignorait si elle blesserait quelqu'un, l'important était qu'il souffre. Une énième explosion retentit dans le grand salon, les deux sorciers transplantaient dans celui-ci, un sort empêchant d'en sortir limiter la fuite de la famille Green. Elle lançait multiples sorts sans jamais parvenir à l'atteindre. Le verre brisé était devenue ses lames et les pans détruits des rideaux des armes pour l'étrangler, il contrait pourtant tout.
Allanah essaya de briser les jambes de cet homme se tenant si près d'Isaac, il le protégeait adroitement. Elle essayait de détruire les sourires amusés de tous ses fidèles observant le spectacle, mais il se tenait entre eux et elle.
- Je ne te donnerai jamais ce que tu veux, lança-t-elle au plein coeur de leur lutte, tu ne m'utiliseras pas pour servir ta quête monstrueuse.
- Tu te voues à la mort si tu ne me laisses pas t'aider...Cette chose va te consumer et ton échec causera bien plus de pertes encore.
Elle balaya violemment de sa main tout ce qu'il pouvait bien dire, le déni guidant ses gestes. Elle se tenait face à Gellert Grindewald, mais cela ne changeait rien de Tom. Tout deux souhaitaient la même chose. Posséder un pouvoir qui n'était pas le leur, et qui n'était pas le sien.
- Je suis prête à me sacrifier pour t'empêcher d'avoir le moindre contrôle sur moi.
Sa voix avait été claire, elle mentait si bien à présent qu'elle parvenait à camoufler ses plus grandes terreurs.
Sa remarque fit sourire l'homme devant elle, elle perçut même des ricanements près des laches qui se terraient dans leur coin. Soudainement, un vase explosa près d'eux et permit à quelques éclats de verres de se loger dans ces nuisibles. Cette action donna un peu plus de joie au mage noir, elle lui donnait peu à peu sans le savoir ce qu'il souhaitait. Qu'elle voit finalement se dessiner la souffrance comme un chemin possible, celui qui conduisait au réel pouvoir.
- Ne joue pas l'héroïne, Allanah, tu es bien loin d'être parmi les gentils, ricana-t-il tandis que suivit un énième sort qu'il contra avec facilité, tu es toi-même le méchant de ton histoire.
Cette phrase résonna au plus profond de son cœur, comme toutes celles qu'il avait prononcé tout au long de sa vie. Car il avait ce pouvoir, celui de la marquer si profondément que ces cicatrices brûlaient toujours et lançaient en elle des douleurs atroces. Pourquoi cela faisait tant mal, se murmurait-elle, après tout ce temps, après toute cette haine. Pourquoi avait-il toujours cette puissance malsaine sur elle ?
- Et je devrais te laisser être le gentil ? Après m'avoir arraché chaque espoir de bonheur ?! Après m'avoir appris à tuer alors que je n'étais qu'une enfant, à me tenir prête à me battre, à t'obéir aveuglement, après tout cela ?! Tu as détruis mon enfance, tu as détruis toute ma vie !!
Les larmes brouillaient sa vue mais elle se sentait soulagée, sa colère parlait à la place de son cerveau. Elle se livrait, elle délivrait sa souffrance comme elle ne l'avait jamais fait, comme si elle n'aurait plus jamais l'occasion de le faire.
- Très bien, déclara-t-il soudainement, si tu insistes, donne moi la place du méchant. Donne moi la place de celui qui t'a fait te sentir capable de te battre, de celui qui t'a donné ce pouvoir. Moi, Allanah, je t'ai permis de voir ton avenir au delà de ce que cette société t'aurait donné !
Les deux sorciers, se faisant face, brillaient tout deux d'une rage particulière, il était rare de voir le mage noir dévoiler des ressentiments. Sa mâchoire se contractait sous ses paroles, et il laissait voir dans ses yeux l'amertume qu'il ressentait.
- Je t'ai appris la fierté, le courage, je t'ai appris à affronter ceux qui ne croiraient jamais en toi par le simple fait que tu es né femme ! Je ne me blâmerai pas d'avoir fait de toi cette grande sorcière qui marquera ce siècle !
Les sanglots semblaient s'être arrêté, la pluie même se taisait face au conflit de ces deux illustres guerriers. Allanah pinça ses lèvres, elle souffrait de cet affrontement, plus qu'elle ne l'avait jamais fait.
Soudainement, Gellert Grindelwald reprit le contrôle du spectacle. Son regard ne dévoilant que ce qu'il permettait, la pointe de rage n'étant visible que par elle à qui elle était destinée. Ils se faisaient bien face, mais le mage noir prenait le dessus, il reprenait sa place de maître du jeu. Si Allanah perdait si facilement contre Tom, comment pouvait-Elle croire faire le poids face à l'instigateur de toutes ses souffrances.
- La crainte que tu as en toi, c'est toi seule qui l'a créé, par peur de tes propres capacités, de ce que tu pourrais véritablement faire, avoua-t-il clairement en avançant peu à peu vers elle, car le monde t'a fait cédé, tu leurs montres ce que tu n'es pas parce que tu as peur, tu as toujours eu peur, et tant que tu ne te dresseras pas devant eux, tu auras peur.
Le sifflement désagréable de ses paroles ne voulaient pas quitter son esprit, il l'emplissait, elle se tenait face à la vérité et était incapable de lui tourner le dos. Avait-il raison ? Depuis tout ce temps, elle avait cru se tenir entre cette magie et le monde pour leur sécurité. Elle croyait protéger tout ceux qu'elle aimait, mais n'était-ce que de la peur ? Elle avait cru se montrer courageuse, mais elle avait embrasé la lâcheté et s'y était accroché. Elle planta ses iris dans les yeux larmoyants de sa petite sœur, elle était d'autant plus apeuré. Comme l'était Aaron, comme l'était tant Isaac.
Ce qui, aujourd'hui, se dressait devant elle était cet homme qui avait crée ce pouvoir, elle devait protéger sa famille, peu importe si elle était guidée par la peur ou la bravoure, cela n'avait pas d'importance. Ses sentiment pouvaient la trahir, elle n'avait besoin d'aucune raison pour simplement sauver la vie de son frère.
Elle finit par se tourner vers l'unique solution empêchant son âme de ne plus connaître le bonheur. Elle devait accepter, elle ne pourrait vivre sans la douceur de son frère, elle survivrait la main ensanglantée. Elle était une guerrière, elle était née pour porter la fardeau d'être l'héritière. Et plus que cela, elle était née pour les protéger du monde, leur permettre de courir à travers les rayons du soleil tandis qu'elle assurait qu'ils ne s'écorchent les genoux, qu'ils se blessent mutuellement, qu'ils ne tombent loin du droit chemin. C'était eux au prix de toute son existence, elle l'acceptait.
Elle fit face à l'homme qui souriait si près de son frère, sa baguette toujours fermement accroché aux battements de son coeur. Leurs yeux se croisèrent, il la regardait avec ce dédain qui la mettait hors d'elle.
- Tu vas me tuer, petite ? Prononça-t-il, la voix déformée par une folie terrifiante.
Elle fronça les sourcils, elle observa plus profondément les yeux perçants de cet inconnu. Quelque chose était étrange dans son regard, il n'était pas lui même. Il bougeait anormalement, il respirait comme maladroitement. Tout ce qui émanait de lui était absurde. Le timbre de sa voix la fit trembler, il ne souhaitait pas véritablement être ici.
- La magie nous plonge dans un champs de possibilité immense, recommença Grindelwald alors qu'elle ne pouvait détaché son regard du sorcier, nous pouvons détruire, créer, blesser et nous pouvons également manipuler l'esprit humain à notre guise.
Le mage noir se trouvait derrière elle, observant de la meilleure façon l'homme ensorcelé par sa magie.
- Contrôler les engrenages du désir et des pulsions, ainsi que celui qui nous fait passer d'un simple homme, il marqua une pause, torturant un peu plus cette nuit d'été, en un tueur sans pitié.
Le meurtre était aux yeux d'Allanah la plus grande forme de perdition. L'acte irréparable, celui qui conduit l'ange au démon, et l'âme en enfer. Elle avait pourtant songé à tuer, son esprit humain avait imaginé broyer la vie de tout ceux qui avaient fait de sa vie ce calvaire. Mais, devant elle, ne se tenait pas un monstre, simplement, un pion. Un humain qui se tenait dans un manoir qu'il n'aurait jamais du voir, dans un chemin malsain qu'il n'aurait jamais du emprunté. Il tenait dans sa main la vie d'un petit garçon à qui il ne souhaitait faire aucun mal. Et pourtant, il allait le faire.
Soudain, la maison silencieuse fut ébranlée par un coup de tonnerre. Brusquement, comme pour marquer l'instant dans l'esprit de chacun, la pluie semblait vouloir pénétrer dans le manoir. Les éclairs éclairaient le salon dans une course à la lumière aveuglante. Elle n'eut le choix, elle pointa violemment sa baguette vers cet homme innocent et prononça les mots qui scelleraient son existence :
- Avada Kedavra.
L'éclair vert frappa de plein fouet son torse et la bourrasque emporta son corps plus loin. Lourd comme l'était son cœur, l'inconnu s'écrasa contre le sol de son salon alors que ses jambes flanchèrent. Elle laissa ses bras frapper le sol pour la retenir. Laissant les larmes de son corps inonder son sol.
Elle avait vu les yeux de cet homme brillé une dernière fois. Elle avait aperçu la lumière de chaque humain s'éteindre en lui par son chef. Allanah avait senti le pouvoir crouler entre ses doigts pour s'abattre violemment sur son corps. Était-elle morte avec lui ? Tout son corps était parcouru de sanglots qui prouvaient encore qu'elle était en vie. Le silence avait reprit le contrôle de la maison, laissant le tonnerre leur rappelait les tic tac incessant de la mort de cet homme, et de la vie de leur frère. Sans un mot, tout autour d'eux, les sorciers transplanèrent. Ils quittaient peu à peu le manoir à présent hanté par le souvenir qu'Allanah Green avait été humaine, et qu'elle ne l'était plus.
Gellert Grindelwald se pencha doucement vers le souvenir de cette âme si douce, il murmura au creux de son oreille :
- Reviens moi quand tu comprendras que la vie a peu de valeurs face au pouvoir.
Il transplana, loin d'elle et pourtant ancré dans chacune de ses pensées.
Se rapprochèrent doucement les fantômes de l'innocence de ses frères et de sa sœur qui pleurèrent contre elle. Se laissant aller à la détresse qui avait prit leur existence pour leur la rendre transformée, damnée d'erreurs qu'ils n'avaient pas commises.
Après une heure qui leur parut de faibles secondes, ils se séparèrent et le silence reprit sa place. Gravissant des escaliers et traversant les couloirs qui avaient perçus leur désespoir. Les trois grandes âmes de ce manoir voulurent dormir ensembles ce soir là, avant qu'Isaac ne se décide à rejoindre sa grande sœur. A lui exprimer son amour, à lui dévoiler à quelle point elle était forte. Le plus jeune Green marchait à travers son manoir alors que le corps de sa sœur reposait sur le sol froid de sa chambre, respirant à peine.
Allanah Green avait tout d'un diamant étincelant qui se reflète sur le monde dans un éclat de soleil. Ces longs cheveux blonds avaient toujours volé au vent dans une douce danse bohémienne. Se baladant sur le long de son nez, des paillettes de clarté égaillaient son existence depuis sa naissance. Accompagnée de sa paire de profondes fossettes, l'américaine avait le cœur d'un ange autant que l'apparence. Elle avait passé sa vie à sautiller pour un jour espérer apprendre à voler.
Cet être resplendissant avait appris à aimer bien avant de savoir ce qu'était réellement le bonheur. Elle donnait, obtenait pour toujours plus offrir. La jolie petite princesse avait été la plus gentille, la plus douce et la plus grande des âmes de son manoir, il fut un temps.
À présent, son corps était sur le sol froid de sa chambre. Ses deux perles éclatantes de verdure ne percevait que l'obscurité, pourtant la lune brillait fort ce soi là. La nuit sublimait ses heures sombres, éclairait sa terreur, son dégoût. Allanah était sur le sol froid de sa chambre mais elle sentait pourtant le feu ardent de l'enfer emplir son cœur. Toute sa magie débordait d'elle en de légères gouttes salées qui s'écrasait comme le corps de cet homme. Le petit ange avait scellé son existence dans un dénommé, arrachait ses ailes et conduit son âme à la damnation.
Le diamant sentait ses cristaux de bonté se détruire. Elle ressentait la petite fille quittait son corps pour la laisser seule, une femme vivant avec la main ensanglantée ?
Mas vivait-elle encore ?
Les cris résonnaient encore. Les sanglot de ses frères et de sa sœur tambourinaient son esprit comme si tout n'était pas fini. Elle ressentait encore la magie quittée son corps pour commettre le meurtre que son seul et unique esprit avait commis. Elle se voyait le faire continuellement. Le vert emplissait ses yeux comme s'il n'y avait rien d'autre. Comme si elle n'existait à présent que pour se rappeler de ce qu'elle avait fait.
Elle voulut crier mais rien ne sortit lorsque ses lèvres s'entrouvrirent. Simplement le silence, encore. Car le monde l'avait laissé seule dans sa descente aux enfers, y retrouverait-elle un espoir ?
Est-ce que l'amour avait encore sa place en elle ? Avait-elle encore sa place dans ce monde ?
Les questions lui permettaient de camoufler les cris, de s'abandonner un peu plus au déni.
Soudainement, des pas résonnèrent dans les escaliers de son manoir. Résonnèrent dans tout son esprit, la voix de ses parents. Puis, le cri de sa mère.
- ISAAC !!
Elle ne crut entendre plus de désespoir qu'à cet instant, tout le long de son existence fut même la plus heureuse jusqu'à ce qu'elle réalise ce qui venait de se passer. Allanah se releva brutalement, bousculant sa détresse initiale pour ne pas croire en ce qui venait de se passer.
Les cris, les pleurs et les sensations de l'éclair vert qui emplissaient ses oreilles, était-ce dans sa tête ? Où était son frère ?
Elle courait à nouveau à travers les couloirs de son manoir pour rejoindre le haut des escaliers. Tout le monde était là, tous les corps des membres de sa famille rassemblaient autour d'un seul. Les larmes coulèrent le long de ses joues sans que rien au monde ne puisse les arrêter. Le petit corps d'Isaac était au milieu d'eux tous, statique et sans vie. Le visage éternellement restreint dans une expression de peur. Son frère était mort sur le sol de son manoir, une nuit d'orage et elle n'avait rien pu faire contre cela.
Elle resta quelques secondes, statique, le cœur confrontant les limites de la douleur même. Elle cligna des yeux, voulant brutalement effacé cette image de sa vision. Mais lorsqu'elle les ouvrait, il était toujours là, statique comme elle l'était. Les yeux ouverts, livide, mort.
Elle s'approcha encore un peu, ne souhaitant croire que ce qui leur arrivait, ne souhaitant croire à la mort de son petit frère. Elle tomba à nouveau à genoux, auprès de sa sœur. Elle la prit dans ses bras, sa mère les rejoint. Aaron pleurait sur le corps de son seul et unique frère. Son père demeurait debout, pourtant incroyablement éteint à la vie, ses larmes coulaient tel un automate.
Allanah prit le corps de son frère dans ses bras, elle le serra contre elle autant qu'elle put. Elle se rappela de chaque instant qui avait été et qui n'existera plus jamais. Elle hurla de rage alors que sa mère se tenait à elle comme la seule chose qui pouvait la maintenir en vie. Mais elle avait tord, Allanah aussi venait de perdre la vie, ce soir là.
Elle hurla encore. Les sanglots déchiraient ses cordes vocales. Elle ressentait tout, elle criait, encore et encore.
Allanah hurla encore, ses cris se perdaient dans ce vide si vaste, celui de la perte. Plus rien n'était autour d'elle, plus rien n'avait la capacité d'être là. Simplement ce corps si frêle.
Ses mains s'ancraient dans l'être qui avait accueilli la vie de son petit frère, elle tenait fermement contre elle le souvenir de son bonheur. Les larmes qui coulaient brouillaient sa vue et elle ne voyait plus que le désespoir devant elle.
- Je suis désolée...tellement désolée, murmura-t-elle, en boucle, à l'oreille d'un être qui ne pouvait plus l'entendre, pardonne-moi, Isaac...pardon, s'il te plait...Nan, nan, nan...
La trahison brulait dans ses yeux, la rage comme elle ne l'avait jamais perçu. Les bruyants sanglots de toute sa famille retentissaient dans son esprit. Elle crut connaitre la douleur, jusqu'à ce qu'elle emplisse la totalité de son coeur. Son père essayait de la relever mais abandonner cette place semblait revenir à abandonner son petit frère. Elle s'accrochait à l'espoir de se réveiller de cette vie cauchemardesque.
Sa mère tenait le visage de sa fille entre ses deux mains, elle devait essayer de la calmer, Allanah répétait en boucle les mêmes mots. Elle endossait la mort de son pauvre frère comme sienne, comme si c'était elle qui avait arrêté son coeur. Elle hurlait sans émettre aucun son, elle pleurait, ses sanglots venaient de la douleur profonde de l'âme. Les sanglot de cette famille résonnaient comme une mélodie de détresse, de plainte, de supplice. La mort avait pris leur fils, leur frère et n'avait laissé que le goût amer du deuil dans leur gorge. Celui s'écoulant dans tout leur corps, les laissant moindre à la vie, plus jamais complet, un bonheur inconstant.
Sa mère la serra contre elle, de toutes ses forces et les jumeaux s'étaient rapprochés l'un de l'autre, son père avait chuté sur le sol et sa tête déversait ses larmes sur le torse de son fils. Jamais la douleur n'avait autant résonné, jamais plus les éclats de rire ne résonneraient plus fort.
- Je peux pas, j'y arrive pas...je peux pas, maman, s'il te plait...supplia-t-elle un souhaité impossible, fais que ça s'arrête, je t'en supplie...
Les yeux de sa mère émirent la plus terrible des supplications. Elle ne pouvait rien faire, elle pleurait contre le visage larmoyant de sa fille et elle pleurèrent plus encore toutes les deux. Daphné Green avait fait des erreurs dans sa vie, elle avait laissé sa jeune fille endossée tout cela, et elle avait laissé son fils mourir. La si violente détresse de cette mère était inimaginable, mille couteaux perforaient son cœur sans jamais être capable de l'achever. Elle était en pleine agonie, ils l'étaient tous.
Une explosion retentit violemment en dehors du manoir Green. Une détonation telle qu'elle fit trembler les pauvres murs sans valeur de leur demeure, et le feu qui s'était déclaré dans la forêt embrasait la vue de la famille. Les flammes se reflétaient dans les iris détruits de l'héritière, mais bien moins que l'idée de vengeance. Celle-ci rendait son coeur encore un peu plus souffrant. Elle avait déjà damnée son existence, celle-ci n'avait plus de sens. Elle regarda les flammes géantes détruire son domaine, le reflet de la fenêtre donnait une image déformée mais pourtant si claire du corps étendu de son frère. Dans ses yeux larmoyants, quelque chose se brisa, l'éclat de cette humanité qu'elle avait chéri, qu'elle avait protégé. Elle se mit à trembler, de rage.
Elle se leva, délaissant les bras de sa mère, elle déchira un peu plus son âme en abandonnant le corps sans vie de son jeune frère pour confronter les démons dans le feu. Elle courut en dehors du manoir sous les plaintes et les cris de sa famille qui tentaient de la retenir. L'adrénaline conduisait ses mouvements, bien plus qu'elle ne le souhaitait, elle se laissait guider par la force maléfique qu'elle possédait.
Elle se tenait dans l'herbe humide de la nuit, la pluie rejoignait son corps pour la porter jusqu'à sa vengeance. La forêt brûlait et hurlait à Allanah, viens, viens te battre petite fille, la mort accompagne le chaos.
Alors, elle courut, plus vite qu'elle ne l'avait jamais fait. Elle entendit les pas précipités de ceux qui lui avaient arrachés son pauvre frère. Leurs rires et l'éclat de leur puissance, les sorts qu'ils essayaient de lui infliger. Mais rien ne semblait assez fort pour l'arrêter, elle voulait voir mourir ces hommes pour lui avoir pris ce qu'elle chérissait tant. Allanah était excessive, elle était l'abondance de ces sentiments si mauvais qui prennent un coeur à la racine. Ses pas savaient où se plaçait, elle n'était pas la proie cette nuit, c'était son terrain de chasse. Le feu ne l'empêchait pas d'avancer, la chaleur ardente la poussait à fuir la lâcheté.
Sa baguette lançait les pires sorts que la terre avait créé, elle tournait le dos au bien pour assouvir cette haine. Les dieux pouvaient bien hurler, leur châtiment ne rendrait pas la vie à Isaac, mais celui qu'elle leur infligerait calmerait la tempête en elle.
Enfin, elle n'entendît plus les pas affolés de ses proies, ils s'étaient arrêtés près du coeur ardent du feu. Elle s'approcha lentement, et confronta une dizaine d'hommes, les flammes reflétant la folie de leur sourire. Elle en reconnaissait, leurs visages étaient ceux qui riaient du spectacle, ceux qui l'avaient vu devenir une meurtrière, et ceux qui allaient perpétuer cette damnation.
- Allons, petite, tu n'es pas véritablement une meurtrière, avoua l'un des hommes sans qu'elle ne parvienne à savoir d'où provenait les paroles.
- T'as pas ce cran là, petite princesse, ricana un second, le ton enjoué, rieur, et destructeur.
Elle entendait chacune de leurs voix comme milles, chaque sourires déformés par le feu étaient diaboliques pour son être. Elle ignorait pourquoi elle se trouvait ici, devant eux, les bras ballants sans aucune force pour relever encore sa baguette, rien que pour lever les yeux.
Elle n'avait jamais perçu ce sentiment auparavant, celui de perdre pied. De simplement se laisser tomber sans savoir si elle pourrait se relever. Pourtant, les frêles genoux d'Allanah flanchèrent sous cette nuit d'horreur et elle tomba à terre. Tout se répétait autour d'elle, les événements qui l'avaient poussés à questionner son souhait de vivre. Elle planta ses faibles mains dans la terre brûlante, le feu semblait se rapprocher dangereusement d'eux mais elle ne parvenait à se résoudre à fuir. Elle voulait les faire punir, tous, chacun d'être eux pour le crime d'un.
Il n'y avait plus de justice, il n'y en avait jamais eu. Simplement, le pouvoir, celui dont elle avait tant repoussé l'existence.
- Veux-tu nous voir brûler, Allanah, émit une nouvelle voix, tortueuse et si proche de sa douleur, veux-tu voir la vie de ton frère ne pas être ramené par notre mort ? Tu t'entraînes dans un combat vain contre la mort...Tu vas perdre...
J'ai déjà perdu, s'avoua-t-elle. Le timbre de sa voix paraissait compatissant, en vérité, il ne servait qu'à montrer la pitié profonde envers cette petite créature. Mais elle ne souhaitait pas ramener son frère, elle voulait juste entendre leurs os se briser. Comme cet arbre, il y a des années, commencer par les parties les plus fragiles et finir par percevoir les poumons s'écraser.
Elle releva les yeux, certains avaient reculés, s'apprêtant à fuir comme les lâches qu'ils étaient. Mais ceux qui mourraient ce soir aurait le loisir de mourir comme des lâches qui n'avaient juste pas fuis.
Elle laissa une larme coulée et son corps se transforma entièrement en cette chose. Elle perdit pied, avança sur le toit du monde, mais Tom n'était pas là pour la rattraper, elle chuta. Son obscurius se matérialisa et elle ne fit plus qu'un avec cette masse de violence inouïe. Elle ne sut combien d'hommes perdirent la vie cette nuit, elle ne se rappela que du petit garçon qui avait périt.
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Bonjour, bonsoir à tous !
J'espère sincèrement que ce chapitre vous a plus même s'il n'était centré que sur une principale scène ! J'ai vraiment hâte de terminer mon année scolaire pour plus me concentrer sur l'histoire et sur le tome 2 !
Tout d'abord, avez-vous aimé ce chapitre ?
Qu'avez-vous pensé de toute la discussion entre Grindelwald et Allanah ?
Et finalement, des pensées pour Isaac ?
Encore merci pour les 45k, c'est juste incroyable !! <33
Merci d'avoir lu, à la semaine prochaine !
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